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Géographie

Le Japon est un archipel de 6 852 îles de plus de 100 m2 sur plus de trois mille kilomètres de long, s’étalant de la Russie (îles Kouriles) au nord à Taïwan au sud, le long de la côte orientale de l’Asie. Les quatre îles principales sur les 4 000 de l’arc insulaire représentent 95 % du territoire : du nord au sud, Hokkaidō (79 000 km2), historiquement peuplée par les Aïnous, Honshū (227 000 km2) la plus grande et la plus peuplée avec 105 millions d’habitants, Shikoku (18 000 km2) qui est l’île de la mer intérieure et Kyūshū (36 000 km2), en face de la Corée du Sud.

Les autres îles de l’archipel sont plus petites, notamment dans la préfecture d’Okinawa. Naha, sur l’île Okinawa Hontō dans les Ryūkyū (archipel Nansei), est située à plus de six cents kilomètres au sud-ouest de Kyūshū. Au sud de Tokyo, l’archipel des Nanpō s’étire sur plus de mille kilomètres jusqu’à Iwo Jima. Au nord, Sakhaline (Karafuto en japonais) et les îles Kouriles (Chishima rettō, qui s’étendent à plus de mille deux cents kilomètres au nord-est de Hokkaidō), annexées par la Russie quelques jours après la défaite du Japon face aux États-Unis en , sont parfois considérées comme les points extrêmes de l’archipel. Du fait des zones économiques exclusives, le pays revendique un territoire maritime de 4,5 millions de km2, multipliant sa superficie par douze.

Le Japon est scindé, d’un point de vue géographique et non pas politique, en huit régions (voire neuf, si la préfecture d’Okinawa n’est pas incluse dans celle de Kyūshū) qui sont du nord au sud : Hokkaidō, Tōhoku, Kantō, Chūbu, Kansai (couramment appelé Kinki), Chūgoku, Shikoku et Kyūshū. La région du Chūbu est parfois décomposée en trois régions : la région de Hokuriku sur la côte nord-ouest, la région de Kōshinetsu à l’est et la région de Tokai au sud. Les limites de ces dernières ne sont cependant pas fixées avec précision.

Subdivisions administratives

Le Japon est subdivisé en quarante-sept préfectures (ou départements), dont une préfecture métropolitaine ou métropole (Tokyo), une préfecture insulaire ou territoire (Hokkaidō), deux préfectures gouvernementales ou gouvernements urbains (Préfecture d'Osaka et Préfecture de Kyoto) et 43 préfectures rurales.

Deux préfectures ont des subdivisions particulières qui leur sont propres : Hokkaidō qui a tout son territoire divisé en sous-préfectures et Tokyo qui présente elle aussi des circonscriptions administratives particulières à travers les vingt-trois arrondissements spéciaux (qui ont statut de municipalités urbaines sans en avoir toutes les compétences, certaines étant exercées directement par le Gouvernement métropolitain) et les quatre sous-préfectures insulaires du Pacifique. Sinon, toutes les préfectures (ou sous-préfectures) sont organisées en municipalités urbaines (les villes) ou rurales (les bourgs et villages, eux-mêmes regroupés en districts ruraux).

Les principales villes du Japon classées par ordre décroissant d’habitants sont (chiffres de 2005) :

  • Tokyo : 13,2 millions pour la préfecture, dont 8,3 millions pour les vingt-trois arrondissements spéciaux.
  • Yokohama : 3,6 millions
  • Osaka : 2,6 millions
  • Nagoya : 2,2 millions
  • Sapporo : 1,9 million
  • Kobe : 1,5 million
  • Kyoto : 1,5 million
  • Fukuoka : 1,4 million
  • Kawasaki : 1,3 million
  • Saitama : 1,2 million
  • Hiroshima : 1,1 million
  • Sendai : 1 million

L’agglomération de Tokyo, englobant entre autres Yokohama, Kawasaki, Chiba et Saitama est, avec plus de 33 millions d’habitants, la plus peuplée du monde.

Relief

Les montagnes occupent 71 % du territoire, les piémonts 4 %, les plaines hautes 12 % et les plaines basses 13 %. Seulement un peu plus du cinquième du territoire est habitable (80 500 km2) et la plus grande plaine de l’archipel, celle du Kantō, n’atteint pas 15 000 km2. Le massif montagneux des Alpes japonaises s’étire du nord au sud sur plus de 1 800 km, le long des 4 îles principales. Le point culminant du Japon est le célèbre mont Fuji atteignant 3 776 m d’altitude. Il s’agit d’un relief volcanique, toujours actif, mais peu menaçant.

La rareté des plaines (excepté près des littoraux), très peuplées (plus de 800 habitants par km2 sur la côte est de Honshū), oblige l’exploitation des collines et des montagnes avec le système des cultures en plateaux (les versants sont recouverts de bassins successifs de taille décroissante avec la hauteur, permettant la culture du riz, du soja, etc.). Si les côtes du Japon sont longues (33 000 km) et d’une grande variété, les fleuves sont courts, pentus et violents, et se prêtent peu à la navigation.

Le Japon exprime avant tout par sa géographie le contraste le plus remarquable qui soit au monde entre un milieu éminemment ingrat qui n’offre à ses habitants qu’une superficie cultivable inférieure à 78 000 km2 (moins de 24 % de la superficie totale) et la présence de 127 millions d’habitants (chiffre de 2007).

Volcanisme et séismes

Comme le Japon est situé dans une zone de subduction de quatre plaques tectoniques (Pacifique, Nord-américaine, des Philippines et Eurasiatique), de nombreux volcans, comme le mont Unzen, sur l’île de Kyūshū, sont actifs. Le Japon en compte 108.

Des milliers de secousses telluriques d’intensité variable (de 4 à 9 sur l’échelle de Richter) sont ressenties dans le Japon tout entier chaque année. Par ailleurs, les puissants et ravageurs tremblements du plancher sous-marin génèrent des raz-de-marée appelés tsunamis. 15 des séismes d’une magnitude égale ou supérieure à 6 recensés dans le monde surviennent au Japon. Le Japon est le pays du monde le mieux préparé aux séismes et aux tsunamis. Il a consacré des milliards d'euros à la rénovation de bâtiments anciens et à l'équipement des nouveaux en amortisseurs de chocs. De hautes digues protègent nombre de villes côtières, et les routes d'évacuation en cas de tsunami sont bien signalées. Habitués à ce genre de catastrophes, les habitants ont pris des précautions systématiques. Ils ont mis en place un système doté d'ordinateurs très performants, système qui peut détecter la formation d'un tsunami, en déduire la hauteur des vagues ainsi que la vitesse de leur propagation et le moment où les vagues atteindront les côtes grâce à l'épicentre et à la magnitude du séisme. Ils transmettent aussi ces données aux pays du Pacifique, même à leurs concurrents, contrairement à la surveillance de l'océan Indien.

Les sources naturelles d’eau chaude (appelées onsen) sont nombreuses et très populaires. Elles ont souvent été aménagées en bains publics, hôtels ou stations thermales pour les séjours de villégiature et retraites de santé. On peut par exemple s’y baigner dans des « baignoires » naturelles de 40 à 65 °C.

  • : le séisme de Kantō, d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter, fit environ 140 000 morts et occasionna la destruction par un incendie de la plupart des maisons en bois.
  • : le séisme de Kōbe, d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter, fit 6 437 morts et 43 792 blessés.
  • : le séisme de Tōhoku au large de Sendai, d'une magnitude de 9,0 sur l'échelle de Richter, ne fit en lui-même que très peu de victimes et dégâts grâce à la qualité des constructions japonaises et à leurs savoir-faire antisismiques sans égal dans le monde, mais il s'ensuivit d'un tsunami qui vint tout anéantir sur plusieurs centaines de kilomètres de côtes, et qui fit environ 20 000 morts et disparus. Il est à l'origine de l'accident nucléaire de Fukushima.

Climat

L’archipel est très étiré sur l’axe Nord-Sud de la latitude de Québec à celle de Cuba, le Japon possède une gamme climatique étendue. L’île de Hokkaidō et le nord de Honshū connaissent un climat tempéré de type continental (acadien), avec des étés doux et des hivers froids avec de fortes chutes de neige qui tiennent au sol durant plusieurs mois. Tokyo, Nagoya, Kyoto, Osaka et Kobe, à l’est et au centre-ouest de la plus grande île (Honshū), ont un climat de type subtropical humide caractérisé par des hivers relativement doux, avec peu ou pas de neige, et des étés chauds et humides, avec une saison des pluies (tsuyu) de début juin à mi-juillet. Le climat de Fukuoka (Hakata), sur l’île de Kyūshū, est relativement tempéré avec des automnes et hivers doux. Cependant l'été est tropical, long, étouffant et ultra-pluvieux (de fin mai à fin septembre) combinant températures élevées — voire torrides — et forte humidité. Enfin, le climat des îles Ryūkyū, dont Okinawa Hontō, à l'extrême-sud de l'archipel nippon (latitude de Taïwan), est de type quasi-tropical, sans gel ni neige, avec des températures minimales hivernales supérieures à 16 °C.

L’archipel japonais connaît une alternance des vents et des courants marins qui influent sur son climat. En hiver, les vents sibériens déferlent sur la mer du Japon et provoquent d’énormes chutes de neige sur la côte occidentale de l’archipel. À l’inverse, la côte orientale est protégée par la chaîne des Alpes japonaises et connaît des hivers secs et ensoleillés, avec des températures tiédies par l’effet du courant chaud Kuroshio au sud-est. En été, le courant froid Oya-shio abaisse les températures sur les côtes du nord-ouest.

L’archipel japonais est touché par les tempêtes tropicales et les cyclones (appelés typhons), surtout entre juin et octobre. En 2004, dix cyclones se sont abattus sur le Japon, parmi lesquels Meari qui a fait vingt-deux morts et six disparus. Le bilan matériel de la saison 2004 est catastrophique : au moins 155 milliards de yens (1,4 milliard de dollars américains ou 1 milliard d’euros) de dégâts. Les typhons les plus violents du XXe siècle au Japon ont dévasté Muroto en 1934 (trois mille morts) et la baie d’Ise en 1959 (cinq mille morts).

Environnement

L’histoire environnementale du Japon et les politiques actuelles reflètent un équilibre fragile entre le développement économique et la protection de l’environnement. Dans la rapidité de la croissance économique après la Seconde Guerre mondiale, les politiques d’environnement ont été délaissées par le gouvernement et les entreprises industrielles. Conséquence inévitable, la pollution a fortement sévi au Japon dans les années 1950 et 1960 et a entraîné certains fléaux comme la maladie de Minamata. Avec la montée des préoccupations sur le problème, le gouvernement a introduit de nombreuses lois sur la protection de l’environnement en 1970 et a créé le Ministère de l’Environnement en 1971. Le premier choc pétrolier a également encouragé une utilisation plus efficiente de l’énergie au Japon en raison du manque de ressources naturelles. Les questions environnementales actuellement prioritaires comprennent la pollution de l’air en zones urbaines (les NOx, ou oxydes d’azote, sont des substances toxiques irritantes pour les voies respiratoires), la gestion des déchets, l’eutrophisation de l’eau, la conservation de la nature, la gestion des produits chimiques et la coopération internationale pour la conservation de l’environnement.

Dans la première décennie du XXIe siècle, le Japon est devenu l’un des leaders mondiaux dans le développement de nouvelles techniques respectueuses de l’environnement. Les véhicules hybrides de Toyota et Honda ont été désignés comme ayant la plus haute économie de carburant et les plus basses émissions de gaz à effet de serre. Ceci est dû à la technique de pointe des systèmes hybrides, aux biocarburants, à l’utilisation de matériel léger et à une meilleure ingénierie.

Le Japon prend également en considération les problèmes entourant le changement climatique. En tant que signataire du Protocole de Kyoto, et hôte de la conférence de 1997 qui l’a établi, le Japon est dans l’obligation de réduire ses émissions de dioxyde de carbone et de prendre d’autres mesures liées à la lutte contre le changement climatique. La Cool Biz, présentée par l’ancien Premier ministre Junichiro Koizumi, avait pour cible la réduction de l’utilisation de l’énergie grâce à la réduction de l’utilisation de la climatisation dans les bureaux du gouvernement. Le Japon va forcer l’industrie à faire des réductions d’émissions de gaz à effet de serre, en vertu de ses obligations liées au Protocole de Kyoto.

Le Japon est classé parmi les plus mauvais élèves mondiaux en matière de pêche et de consommation de thon rouge et de chasse à la baleine. Il est 4e pêcheur mondial de thon rouge de l'Atlantique avec 9 % des captures, ainsi qu'un fort importateur, aboutissant à une consommation locale estimée de 80 % des thons péchés en Méditerranée. Le thon rouge, en particulier le thon gras, est consommé sous forme de sushis, très recherché au Japon malgré la raréfaction de ce poisson. La baleine est chassée dans le cadre d'un programme de recherche scientifique, cependant la viande des baleines ainsi pêchée est ensuite vendue dans les restaurants japonais. Le Japon est à ce sujet soupçonné d’acheter les voix de petits pays (Tanzanie, Kiribati, îles Marshall) à la Commission Baleinière Internationale, monnayant leur vote contre des aides au développement. Avec la Chine, le Japon bloque également la lutte contre la pêche des requins, responsable de la mort de plus de 100 millions de squales chaque année.

Le Japon est classé 30e dans le classement des pays en fonction de leur indice de durabilité environnementale.