Description
La Maison d’Érasme (ou Musée de la Maison d'Érasme), sise près de la collégiale Saints-Pierre-et-Guidon, à Anderlecht(Bruxelles) et datant du xve siècle, est une ancienne maison de chanoine attaché à la collégiale. Elle est aujourd’hui un petit musée érasmien, à la mémoire du grand Érasme, « le prince des humanistes », qui y séjourna en 1521.
Maison canoniale
La maison, de style gothique tardif, ou de la première renaissance, fut construite à la fin du xve siècle par Pierre Wichmans, chanoine et écolâtre de la collégiale Saints-Pierre-et-Guidon depuis 1507. Homme de culture, le chanoine Wichmans y reçoit volontiers érudits et intellectuels. Parmi eux Erasmus de Rotterdam avec lequel une amitié s’établit. Il est possible qu'Érasme, grand voyageur, soit passé plusieurs fois chez son ami Wichmans, mais c’est de son séjour de 1521 (cinq mois) que l’on a des traces.
Visite d’Érasme en 1521
Venant de Louvain, Érasme arrive chez son ami Wichmans, à Anderlecht, un faubourg de Bruxelles, en mai 1521. Il vient pour un séjour à la campagne (comme il l’écrit lui-même). Il y a d’abord des raisons de santé car il souffre de fièvres persistantes et la campagne lui fait du bien. Il y a surtout des raisons politiques et religieuses. Luther vient d’être excommunié (1520) et les sympathisants du réformateur sont pourchassés. Érasme juge prudent de s’éloigner de l’université de Louvain (lieu de débats théologiques passionnés), et même du pouvoir politique de Bruxelles où les protecteurs se font distants. Érasme est certainement considéré comme un dangereux 'sympathisant' même s’il a toujours déclaré vouloir rester catholique. Suivant de près la publication de ses livres et manuscrits, à Anderlecht il corrige également des épreuves d’un texte confié à son imprimeur de Louvain. Pour les mêmes raisons de sécurité personnelle il quitte Anderlecht pour Bâle en octobre 1521. Après un séjour de huit ans, quand Bâle penchera du côté des protestants et ne désirant pas donner l'impression qu'il favorisait le parti luthérien, il partira le 13 avril 1529 pour Fribourg-en-Brisgau et ne retournera à Bâle qu'en 1535 pour y mourir dans la nuit du 11 au 12 juillet 1536.
Description de la Maison d’Érasme avant 1995
La maison canoniale fut restaurée en 1930 et transformée en musée érasmien. C’est sans doute le seul musée consacré à la mémoire de ce grand humaniste de la Renaissance qui chercha à créer une culture européenne autour de la langue latine. Une bibliothèque accessible aux chercheurs comprend quelque 1200 livres et manuscrits parlant d’Erasme.
Plus qu'un musée, il s'agit d'une maison où semble habiter encore le grand humaniste.
Est donnée ici la description de la Maison d'Érasme comme elle est décrite dans tous les guides publiés et dans la collection Musea Nostra, mais qui ne correspond plus à l'état actuel du musée. Depuis lors, les salles ont non seulement été refaites mais une partie des collections ont été disposées selon des critères muséologiques modernes, la Maison d'Erasme est devenue désormais le Musée de la Maison d'Érasme, qui s'ouvre également à des expositions, des concerts et d'autres activités culturelles.
Chambre de rhétorique
La chambre de rhétorique est la pièce où semble-t-il, Érasme recevait les visiteurs. On y trouve du mobilier d’époque.
Cabinet de travail
Une pièce donnant sur le jardin qui était le cabinet de travail d’Érasme. Siège et écritoire reconstituent une ambiance d’époque (sans être nécessairement ceux qui furent utilisés par Érasme lui-même). On y a rassemblé toute une série de portraits de l’humaniste, dont certains sont célèbres comme ceux de Quentin Metsys, Hans Holbein etAlbrecht Dürer. Sa correspondance montre que l’humaniste était en contact avec les grandes personnalités de son époque : Thomas More, François I, Charles Quint, Luther.
Salle de la Renaissance
La vaste salle, à l’étage, était peut-être la salle à manger. Y étaient exposés en vitrines les éditions originales des livres d’Érasme arrangées suivant les imprimeurs auxquels ils avaient été confiés. Utilisant les trois langues classiques dans certains de ses écrits (latin, grec et hébreu) Érasme se devait de travailler avec les meilleurs imprimeurs de l’époque, dont Johann Froben de Bâle. Il révisait personnellement les épreuves d’imprimerie.
Le Jardin
Deux ans après l'accession du site au rang de musée, Charles Van Elst conçoit un jardin en 1932, dans un esprit romantique à l'anglaise.
C'est dans cet espace que se tiendront les onze biennales de la Sculpture de Plein Air de Belgique entre 1946 et 1966, manifestation d'ampleur locale mais qui a le mérite d'être la première exposition de sculpture en plein air d'Europe après-guerre, deux ans avant la plus célèbre du Battersea Park de Londres en 1948.
Le jardin des maladies de René Pechère
C'est toutefois le jardin des maladies conçu par René Pechère, dans un esprit plus fidèle à la Renaissance et créé en 1987 qui fera le succès du lieu. Des plantes connues auxvie siècle pour leurs propriétés médicinales, et dont se servait Érasme pour se soigner, y sont à nouveau cultivées.
Le jardin philosophique de Benoît Fondu
Un "jardin philosophique" y fut adjoint en 2000. Ce jardin philosophique imaginé par le conservateur Alexandre Vanautgaerden et conçu en collaboration avec l'architecte de jardin Benoît Fondu à la manière d'un hortus conclusus, avec l'aide de plusieurs artistes contemporains, ouvre une nouvelle perspective derrière l'antique demeure. Marie-Jo Lafontaine y a dessiné à même le sol des structures en forme de feuilles - les larmes du ciel - tantôt débordant de végétation, tantôt remplies d'eau et chargées d'un adage érasmien où se reflète le ciel ; Bob Verschueren a creusé au cœur du jardin, lieu de focalisation de la méditation, un "volcan de vie", souche de hêtre d'où jaillit un mince filet d'eau ; Catherine Beaugrand y a semé ses "loci", jalons et étapes de vie végétale ; Perejaume a créé un espace de retrait intérieur, une chambre de vision, composée de 11.500 lentilles de verre, serties de plomb comme les vitraux anciens ; Pierre Portier est l'auteur de bancs semblant comme des plantes jaillir du sol. Ce jardin rappelle l'amour d'Érasme et de ses contemporains humanistes pour les jardins et fait allusion à celui qui est décrit dans son Banquet religieux où celui que Juste Lipse décrit dans son De concordia.
Visites guidées
Pour réserver une visite guidée de la Maison d'Érasme, des jardins et du Béguinage en français, néerlandais, anglais, allemand, italien et espagnol, veuillez vous adresser à Aïcha Bourarach, Médiatrice culturelle de la Maison d’Érasme.
* Pour qui ? pour tous
* Quand ? du mardi au dimanche
* Durée ? environ 1h (Maison d’Érasme) ou 1h30 (Maison d’Érasme & Béguinage)
* Réservations ? 02/521 13 83 ou a.bourarach@erasmushouse.museum
Contact
Maison d'Érasme
Rue du Chapitre, 31
B-1070 BRUXELLES
Tél. + 32 2 521 13 83
Fax + 32 2 527 12 69
E-mail : info@erasmushouse.museum
source https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_d%27%C3%89rasme
Adresse
Anderlecht
Belgique
Lat: 50.836246490 - Lng: 4.308506966