Description
Amorgos (Αμοργός) est une île grecque, la plus orientale des Cyclades. Elle dispose de deux ports sur sa côte ouest : Katapola au centre et Órmos Aighiális (ou Aighiali) au Nord.
Le chef-lieu, appelé Chora ou Amorgos, est situé à 320 m d'altitude. L'île est plus ou moins divisée en trois pôles regroupant plusieurs villages :
- Egiáli au Nord (Langáda, Tholária, Potamós, O.Eghialis)
- Katapola et Chora au centre
- les káto meriá (« le pays d'en bas ») au sud.
L'île est célèbre pour son monastère de Chozoviotissa accroché à la falaise.
Elle a acquis une nouvelle notoriété avec le film de Luc Besson Le Grand Bleu, dont quelques scènes ont été tournées en 1987 à Chora et au pied du monastère de Chozoviotissa
Géographie
Amorgos a une surface de 121 km2 pour 112 km de côtes. Elle fait près de 6 km de large. Sa population est de 1 851 habitants (en 2001). Elle se situe à 138 milles marins du Pirée (256 km).
Le Mont Krikellos, situé à l'est d'Aighiali, culmine à 821 m.
Amorgos n'est plus autosuffisante en eau. Elle en reçoit toute l'année, surtout l'été à cause de la saison touristique. L'approvisionnement se fait par beateau-citerne depuis le port du Laurion en Attique, pour un coût moyen de 8,30 € le mètre-cube.
Administration
Depuis 1997, le dème (municipalité) d'Amorgos regroupe les districts municipaux d'Egiali (Langada), Amorgos (Chora), Arkessini, Vroutsis, Tholaria et Katapola.
Tourisme
Comparaison du poids du tourisme dans diverses îles des Cyclades
Le tourisme s'y développe peu à peu, même si les caractéristiques de l'île empêchent le tourisme de masse. L'île n'est accessible que par bateau. Les 3 principaux lieux de logements touristiques sont Katapola, Aegiali, et Chora. Les circuits de randonnées sont relativement bien entretenus. Les autres activités sont la plongée sous-marine, les activités relatives au bien-être, et les plages (même si ce n'est pas l'attrait principal de l'île en comparaison avec d'autres îles grecques).
Histoire
- Amorgos est habitée dès le Néolithique (pointes de flèches en obsidienne remontant à 4 500 avant notre ère).
- La période protocycladique, entre 3 000 et 2 000 avant notre ère, est l'âge d'or de l'île. Une douzaine d'acropoles avec palais et nécropoles ont été identifiées. Surtout, Amorgos produit alors de très nombreuses idoles cycladiques, donnant leurs noms à deux variétés de statues du type « canonique », celles de Kapsala et de Dokathismata.
- À partir de la Période archaïque, trois cités-États indépendantes se partagent l'île : Egiáli au Nord, Minoa (située sur une colline au-dessus de Katapola), et Arkesini au sud.
- Amorgos tombe à l'époque archaïque sous la domination de Naxos, puis Samos. Elle intègre ensuite l'alliance athénienne puis appartient aux Ptolémées puis aux Romains qui l'utilisent comme lieu d'exil.
- L'île devient la proie des pirates et est pratiquement désertée jusqu'à la fondation du monastère de la Chozoviotissa au XIe siècle. L'Empire byzantin recommence aussi à utiliser l'île pour exiler les dignitaires devenus indésirables.
- Elle est annexée par Marco Sanudo au Duché de Naxos vers 1206. Le kastro vénitien de Chora est construit alors. Elle est reprise à Angelo Sanudo par Jean III Doukas Vatatzès en 1250. Un empereur byzantin l'aurait ensuite donnée alors à un Filippo Ghisi, un autre vénitien, et cousin des Sanudi. Le corsaire Licario s'en empare en 1276 pour le compte de Michel VIII Paléologue. Elle est reconquise par des membres d'une branche des Ghisi installée en Crète, et incluse dans le traité entre Venise et l'Empire byzantin en 1303. Elle est cependant disputée aux Ghisi par les ducs de Naxos, qui l'occupent pendant plusieurs années. En 1312, elle est le théâtre de la bataille d'Amorgos entre l'émirat de Menteşe et l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. En 1419, un traité entre les Ottomans et Venise confirme que l'île est sous la souveraineté vénitienne. En 1446, Giovanni Querini, comte d'Astypaléa, achète l'ile aux Ghisi et au Sénat de Venise qui en possède un quart en propre.
- L'île se serait vidée à nouveau peu à peu de ses habitants avant d'être conquise par Barberousse en 1537 et occupée par les Ottomans.
- Amorgos est la proie des pirates. Elle subit un dernier raid dévastateur par des bandits Maniotes en 1797.
- Amorgos est libérée avec le reste des Cyclades en 1832.
- Elle est de nouveau utilisée comme lieu d'exil au cours du XXe siècle : par le gouvernement de Venizélos en 1917, par le Régime du 4-Août de Ioánnis Metaxás dans les années 1930, puis pendant la dictature des colonels de 1967 à 1974.
Le Monastère de la Panaghia Chozoviotissa
Ce monastère est un des plus impressionnants de Grèce et une des plus anciennes constructions byzantines des Cyclades. Il est jusqu'au XIXe siècle un des plus riches de Grèce, possédant un vaste patrimoine foncier.
Il n'existe pas de document d'époque concernant sa fondation, mais des traditions orales parfois divergentes et des documents plus tardifs. Elle remonterait au XIe siècle. Le monastère aurait été restauré ou véritablement fondé par l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène en 1088. Il aurait été créé pour abriter une icône sauvée des iconoclastes par une femme pieuse originaire de Khoziva, un village de Terre Sainte.
Il est construit littéralement à flanc de falaise, à 300 m au-dessus de la mer. Par endroits, le monastère ne fait guère plus d'un mètre cinquante de large. La chapelle est installée dans une des anfractuosités du rocher. Tournefort, dans son Voyage d'un botaniste (1700) dit qu'il « ressemble de loin à une armoire appliquée vers le bas d'un rocher effroyable, taillé naturellement à plomb ». Il estime qu'une centaine de moines pouvaient y loger. En 1989, il n'y en avait plus que deux. Il semblerait que depuis les évolutions politiques en Europe de l'Est, de nombreux jeunes moines d'origine russe se soient installés à Amorgos, comme dans d'autres monastères de Grèce.
Ce monastère, dont les murs sont d'une extrême blancheur, a aussi l'allure d'une forteresse.
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Amorgos
Adresse
Amorgos
Grèce
Lat: 36.840019226 - Lng: 25.887664795