Métropole

Description

Métropole

L'ensemble des bâtiments qui forment la métropole se situe le long de la paroi intérieure de l'enceinte de la ville basse. Deux entrées mènent à l'intérieur de l'édifice : la première et la plus ancienne mène au gynaikonitis, ou galerie des femmes ; une autre se situe dans la rue qui longe le bâtiment sur sa façade sud. Une inscription qui dédie l'édifice à Nicéphore, proèdre de Crète et métropolite de Lacédémone, permet de dater le bâtiment de 1291-1292. Une autre inscription, sur le linteau de l'entrée principale, invite le lecteur à se souvenir de Nicéphore, fondateur de l'église. Un troisième rappel de l'œuvre du métropolite est gravé dans la première colonne à droite en entrant dans l'édifice et daterait de 1311-1312. Cette inscription précise que Nicéphore est le fondateur de l'église, qu'il restaura des moulins à Magoula, fit planter des oliviers et acheta les maisons près de l'église qui appartenaient à un certain Eugène le Chartophylax (plus tard évêque d'Amyclée). L'inscription s'achève sur une mise en garde envers quiconque chercherait à s'approprier les biens de l'église au risque de s'attirer les foudres des 318 Pères et de Nicéphore lui-même. Nicéphore serait Nicéphore Moschopoulos, métropolite de Crète, puis de Lacédémone vers 1286-1289 jusqu'en 1315. Cependant, Nicéphore n'est sans doute pas le fondateur des tout premiers bâtiments et n'aurait fait construire lui-même que le narthex. L'église aurait été fondée par Eugène, évoqué précédemment, entre 1263 et 1272 ; les peintures semblent relatives à un autre évêque, Théodore, et dateraient de 1272 environ.

La métropole est un mélange de deux types architecturaux : un plan basilical et un plan en croix avec dômes. L'église fondée par Nicéphore est de type basilical. Cette basilique, dédiée à Saint Démétrios, est divisée en trois nefs par deux rangées de trois colonnes, la nef centrale étant beaucoup plus haute que les deux autres. Au xve siècle, Mathieu, évêque de Lacédémone, adopte pour la métropole le plan de la Pantanassa ou de l’Hodighitria, et fait enlever le toit pour y ajouter un étage et cinq dômes. L'édifice conserve son plan basilical au premier niveau et est doté d'un plan en croix à l'étage. Cette combinaison, inhabituelle dans l'art byzantin, est présente à deux reprises à Mistra : dans la métropole et l'Hodighitria. Cependant, concernant la métropole, ces modifications architecturales ne sont pas sans impact sur les fresques qui composent le premier niveau. Le toit ayant été enlevé, les personnages de la vie du Christ dépeints sur les murs sont décapités. Mathieu a laissé une trace de ses modifications sur la corniche ouest où l'on peut lire Mathieu, évêque de Lacédémone, fondateur.

Depuis l'extérieur du bâtiment, on peut voir les différences de style, en particulier sur la façade est, dont les absides datent de la première période. Le style est caractéristique de l'école helladique, à partir de la seconde moitié du xe siècle, avec ses pierres entourées par une rangée de briques, et est même considéré comme un de ses plus beaux exemples. Au contraire, les ajouts du xve siècle montrent l'influence de Constantinople.

En 1754, une cour fut ajoutée au nord de l'édifice par l'évêque Ananias, le même qui fut tué par les Turcs en 1760 devant l'église.

Concernant les sculptures, il est difficile de repérer une unité de style ou d'époque, la plupart des sculptures provenant d'ailleurs et simplement réemployées ici. Ainsi, les quatre chapiteaux de colonnes les plus à l'ouest sont du début de l'ère chrétienne, avec des motifs floraux, alors que les deux autres colonnes ne sont que des imitations plus tardives. Sur le mur externe sud, une frise comporte des éléments de périodes et de styles différents semblant provenir, au moins en partie, de l'ancienne église de Sparte.

Les peintures datant des dernières décennies du xiiie siècle à la première moitié du xive siècle sont, quant à elles, riches en techniques et styles artistiques. Il semble qu'il n'y ait pas eu de programme établi par avance concernant les différentes fresques. La métropole étant dédiée à Saint Démétrios, la plus grande partie de l'aile nord dépeint la vie et le martyre du saint, transpercé de lances. Ces fresques montrent l'influence de l'école byzantine, alors que les fresques de l'aile droite utilisent plutôt les techniques du xive siècle de l'école macédonienne.

Adresse


Mystras
Grèce

Lat: 37.075775146 - Lng: 22.368803024