Description
Le Grau-du-Roi (en occitan lo Grau dau Rei ou Lou Grau dóu Rèi), est une commune française située dans le sud-est de la France dans le département du Gard en région Occitanie.
Géographie
Localisation
Le Grau-du-Roi est situé au sud du département du Gard à la limite de l'Hérault et de La Grande-Motte, sa voisine à l'ouest. C'est l'unique commune maritime du département. La commune d'Aigues Mortes est limitrophe à la commune du Grau-du-Roi.
Hydrographie et relief
Construite de part et d'autre d'un grau, brèche dans le cordon littoral ouverte naturellement vers 1570 au lieu-dit Gagne-Petit, entre l'embouchure du Vidourle et celle du Rhône, cette station offre 18 km de sable fin.
La commune est entourée d'étendues d'eau :
- au sud la mer Méditerranée avec (du nord-ouest au sud-est) la plage du Boucanet, la plage nord, la plage sud, la pointe de l'Espiguette ;
- à l'est le petit Rhône ;
- à l'ouest le Vidourle ;
- au nord le Vidourle, les étangs (étang du Ponant, étang du Médard, étang du Repausset Levant), et le lac de Salonique.
Climat
Le climat du Grau-du-Roi est de type méditerranéen, avec des hivers doux et humides, et des étés chauds et très secs. Même si les températures peuvent parfois être froides en hiver et très chaudes en été, celles-ci n'atteignent jamais les extrêmes, grâce à la proximité de la mer qui tempère le climat. Le record de froid est de −12 °C (le 10 février 1956), tandis que le record de chaleur est de 36,5 °C (le 21 juin 2003). Les précipitations sont peu fréquentes : on relève annuellement 55 jours de pluie, et seulement un jour de neige. On enregistre 249 jours de vent par an (surtout du mistral).
Histoire
Moyen Âge
À l’époque des croisades, la commune d’Aigues-Mortes était un port royal bien que la mer ne soit jamais venue jusqu'au pied de ses remparts. Les navires partaient par un chenal creusé à travers les étangs jusqu'à la mer.
C’est à la fin du xvie siècle que le Rhône, en pénétrant en torrent dans les eaux du Repausset, ouvre le grau dont il est question, au lieu-dit de Consac de Gagne Petit. À partir de ce moment sont entreprises de longues séries de travaux pour maintenir cette ouverture sur la mer afin de préserver la navigation dans le port d’Aigues-Mortes.
Époque moderne
Le port du Grau est relié depuis 17253 par un chenal de six kilomètres à Aigues-Mortes. En 1727 sont construits dans la mer deux môles empierrés prolongés dans l’étang du Repausset.
Révolution française et Empire
Bien que n'étant pas une commune à part entière, le lieu est renommé, au cours de la Révolution française, Grau-le-Peletier.
Époque contemporaine
Le chenal, rectifié en 1845, est l’actuel canal entre Le Grau-du-Roi et Aigues-Mortes. Le phare de l'Espiguette est, quant à lui, édifié en 1869. Au fil des années, bâtiments administratifs, cabanes et maisons, posent les bases d’un village de pêcheurs. D’abord section de la commune d’Aigues-Mortes en 1867, Le Grau-du-Roi gagne son autonomie en 1879.
En 1854, Le Grau-du-Roi est encore simplement un hameau de pêcheurs. La pêche et l’agriculture assurent à la population quelques ressources : le tourisme reste embryonnaire, même si, depuis la seconde moitié du xixe siècle, la mode des bains de mer tend à se généraliser. Ces immersions sont encore essentiellement considérées comme traitements médicaux, et les instituts qui se sont montés sur les plages accueillent surtout des populations indigentes. Mais pouvoirs publics et habitants ont compris que leur richesse se trouvait là, sur ces plages de sable fin, entre mer et soleil. En 1855 une œuvre d'hygiène infantile est fondée « dans le but de faciliter aux personnes pauvres ou peu aisés, l'usage des bains de mer. Elle fut reconnue d'utilité publique en 1869 ».
En 1909, le prolongement de la ligne de chemin de fer de Nîmes Aigues-Mortes est une véritable bouffée d’oxygène : les baigneurs arrivent nombreux et les productions locales, comme le poisson et le raisin blanc, sont enfin expédiées vers les marchés nationaux. Après des années d’efforts, de travaux et de règlements sanitaires, le 26 avril 1924, un décret du Président de la République classe enfin Le Grau-du-Roi station climatique et balnéaire. La première guerre mondiale a relativement épargné le village.
En septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale marque beaucoup plus profondément la population. Après le défaite de 1940, le Grau est situé en zone non occupée. Cependant, à partir de novembre 1942, les troupes ennemies sont physiquement présentes et les conflits touchent directement les civils. Le Grau-du-Roi doit subir l’occupation, avec ce que cela implique de restrictions, de sacrifices et de compromissions. Le conseil municipal est rapidement révoqué pour être remplacé par une délégation spéciale. Cette même année, la vie du village passe par une nouvelle phase : les troupes allemandes s’installent sur tout le littoral. Une partie de la population est contrainte à l’exode. La côte gardoise représente juste une vingtaine de kilomètres, mais du fait des risques de débarquement, les ouvrages et les installations militaires sont particulièrement nombreux sur ces lieux. Ainsi, les plages de la commune sont hérissées de toutes sortes de systèmes antichars et de pyramides en béton, de blockhaus… 800 hectares de vignes et 200 hectares d’herbages sont transformés en champ de mines. Dans le village, les allemands font également construire des casemates abritant des canons et des mitrailleuses. L’entrée du canal est fermée par un filet anti sous-marin et une rampe lance-flammes. Les portes et les volets des maisons servent à fabriquer des plates-formes et des encuvements en bois. En 1944, les derniers mois d’occupation se révèlent les plus pénibles, car les troupes d’occupation, gagnées par la défaite, renforcent les brimades et les réquisitions. Le Grau-du-Roi est libéré au mois d’août.
Ce n'est qu'à partir des années 1960 que Le Grau-du-Roi surmonte véritablement les dégâts causés par la guerre. La station amorce alors un réel développement touristique et économique. Afin de rationaliser l’aménagement du littoral, l’État met alors en place le plan Racine. L’architecte Jean Balladur est chargé du dossier. Il doit imaginer des structures capables de satisfaire l’afflux touristique tout en respectant la qualité de vie des autochtones et en préservant l’environnement. C’est dans le cadre de ce programme que le grand chantier de Port Camargue est lancé en 1968.
Manifestations culturelles et festivités
Les Arènes du Grau-du-Roi, inaugurées en 1960, sont les arènes de la commune. Elles peuvent contenir 3 000 personnes. Elles sont entièrement dédiées à la course camarguaise, mais lors de la fête votive du Grau-du-Roi on assiste aussi à des abrivados et des bandidos.Depuis 2006 une sculpture signée Ben K de trois cocardiers est érigée à leur entrée.
Sports[modifier | modifier le code]
- Course camarguaise : Le premier rassemblement de la bouvino a lieu en mars avec l'abrivado des plages.
Économie
Le sable-de-camargue, appelé auparavant vin de pays des sables du Golfe du Lion, depuis le décret du , est un vin français d'indication géographique protégée. Le décret de l'INAO créant ce nouveau label a été publié en date du .
C'est le second port de pêche français en Méditerranée.
Doté de l'un des plus grands ports de plaisance d'Europe, Port Camargue, le Grau du Roi - Port Camargue est devenu un pôle touristique majeur du littoral languedocien.
Culture locale et patrimoine Voies de communications et transports
Édifices civils
Le centre-ville, construit autour du canal reliant les étangs (et Aigues-Mortes) à la mer (Grau) conserve encore aujourd'hui son cachet traditionnel. Au-delà du cœur historique, les maisons et immeubles de vacances, s'étalent au rythme des décennies : à l'ouest, se trouve le quartier du Boucanet qui s'étend du centre ville jusqu'au bois du Ponant (dit aussi pinède du Boucanet) et à l'est, au-delà du centre ville, se trouve le quartier du palais de la mer puis port Camargue.
- L'ancien phare couvert d'un lanternon en cuivre (1828).
- La maison dite du dauphin, face à l'église, typique de l'architecture 1900.
- La villa Parris, Belle Époque, à côté du phare, abritant un centre culturel. Balcon-terrasse supporté par des colonnes en fonte ouvragées.
- La villa Rédarès, bel exemple d'architecture balnéaire Art déco des années 1920, dernier vestige de ce style sur la commune, elle vient d'être, hélas, démolie en mai 2011… À sa place a été édifié le nouvel hôtel de ville (2013).
- Le Château Leenhardt (faussement désigné parfois comme Château Leenhar), un monument devenu emblématique du Grau (Plage Rive droite), construit vers 1875 par le négociant Victor-Henry Leenhardt (1822-1904), a été démoli dans les années 1970, après un siècle d'existence. Sa construction avait été l'occasion d'un test original d'utilisation de briques de sable qui lui donnaient une couleur grise particulière. De nombreuses cartes postales le montre lorsqu'il est devenu pension de famille protestante. Nombre de baigneurs se faisaient prendre en photo sur la plage qui bordait l'édifice.
- Les quais et les façades préservés en grande partie le long du chenal du port de pêche au sein desquels la redoute du xviiie siècle pourrait avoir été englobée au xixe siècle (découverte récente rive gauche).
Édifices religieux
- Église Saint-Pierre, reconstruite dans les années 1960.
Patrimoine culturel
- Auditorium
- Seaquarium
- Musée de la mer
Patrimoine naturel
- Le site naturel de l'Espiguette et son phare édifié en 1869.
Voies de communications et transports
Axes ferroviaires
Le Grau-du-Roi possède une gare située sur la ligne Nîmes - Le Grau-du-Roi. Elle est desservie par des trains TER Languedoc-Roussillon qui effectuent des missions entre Nîmes et Le Grau-du-Roi.
Axes routiers
L'accès au Grau du Roi se fait par l'autoroute A9 , sortie n°26 "Gallargues".
Transports en commun
Le Grau du Roi est desservie par le réseau de cars departementale Edgard.
La ligne du réseau Edgard relie Nîmes au Grau du Roi et a La Grande-Motte situé dans le departement voisin , l'Hérault.
Adresse
Nimes
France
Lat: 43.537475586 - Lng: 4.137917995