Description
L’avenue Montaigne est une avenue située dans le 8e arrondissement de Paris, marquant la limite du « triangle d'or ». Longue de 615 mètres et large de 33 mètres, elle part de la place de l'Alma, en bordure de la Seine, et se termine au rond-point des Champs-Élysées.
Description
Cette avenue qui monte en pente douce vers les Champs-Élysées est agrémentée de jardinets entourés de grilles. Il s'agit, au même titre que la rue du Faubourg-Saint-Honoré située un peu plus au nord, d'un des hauts lieux de la mode parisienne. Après la deuxième guerre mondiale, l'installation de Christian Dior entraîne le développement du commerce de luxe dans l'avenue. Dans les récentes années, l'avenue Montaigne semble avoir connu un nouvel essor au détriment notamment de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. On y trouve les boutiques de grandes enseignes de luxe telles que Chanel, Christian Dior, Gucci, Louis Vuitton, Armani, Prada, Versace, Valentino, Dolce & Gabbana, Nina Ricci, Ralph Lauren, Fendi, Bvlgari, Celine, Emanuel Ungaro, Salvatore Ferragamo, Jean-Louis Scherrer, Jimmy Choo, S.T. Dupont, Max Mara, Escada, Emilio Pucci, Krizia, Chloé, Eternamé, Revillon, Lissfactor cosmetics ..
L’avenue Montaigne présente des différences certaines avec l'avenue des Champs-Élysées toute proche : elle est moins animée et davantage tournée vers le luxe, en particulier vers la haute couture. Le prix des loyers commerciaux, en revanche, y est sensiblement moins haut, même s'il est l'un des plus élevés de Paris. Au premier semestre 2007, les loyers annualisés pour un mètre carré en pied d'immeuble s'étageaient entre 3 800 et 6 000 €, contre 5 500 à 10 000 € sur les Champs-Élysées.
Depuis 1911, l'avenue abrite le célèbre théâtre des Champs-Élysées, exemple de style Art déco, et le Plaza Athénée, l'un des sept palaces parisiens. Depuis le 16 juin 1967, l'avenue Montaigne est jumelée avec la Madison Avenue à New York, depuis 1992 avec les quartiers Ginza de Tokyo et Sakae Machi de Nagoya. Le 18 septembre 2008 intervient un nouveau jumelage avec le quartier de l'avenue Louise à Bruxelles, tous ces lieux regroupant le pôle Luxe de leur villes respectives.
Depuis le début du siècle, le Comité Montaigne s’attache à faire rayonner l’image de l’avenue Montaigne et de la rue François-Ier en France et dans le monde. Présidé par Jean-Claude Cathalan, le mari de Hiroko Matsumoto et ancien responsable du groupe Révillon-Luxe (Révillon, Karl Lagerfeld...), des Parfums Caron, et de la maison de haute couture Jean-Louis Scherrer, il réunit la plupart des maisons de couture et de luxe qui sont installées et organise des événements destinés à marquer l’agenda parisien, comme les Vendanges Montaigne en septembre, la fête des catherinettes ou la mise en lumière des arbres pour les fêtes de fin d’année.
Akris, le coiffeur Alexandre de Paris, Apostrophe, Barbara Bui, Blumarine, la marque de vêtements pour enfants Bonpoint, Bulgari France, Caron, Cartier, le chausseur Cesare Paciotti, Céline, Chanel, Chaumet, Chloé, Dior, D. Porthault, Diane von Furstenberg, Drouot Montaigne, Elie Saab, Emanuel Ungaro, Emilio Pucci, Eres, Escada, Fendi, Fouquet, Georges Rech, Gianfranco Ferrè, Giorgio Armani, Giuseppe Zanotti Design, Gucci, Harry Winston, Hôtel Plaza Athénée, Hôtel Powers, Jil Sander, Jimmy Choo, Krizia, L’Avenue, Loewe, Loro Piana, Louis Vuitton, Maison Blanche, La Maison du Chocolat, Manoush, Max Mara, le site de ventes en ligne Montaigne Market, Nina Ricci, Paul & Joe, Polo Ralph Lauren, Prada, Roberto Cavalli, ST Dupont, Salvatore Ferragamo, Société 15 Montaigne, Théâtre des Champs-Élysées, Valentino, Zadig & Voltaire, Zilli, sont les membres du Comité Montaigne.
Ce site est desservi par les stations de métro Alma - Marceau et Franklin D. Roosevelt.
Histoire
En 1672, on trouvait à l'emplacement actuel de l'avenue Montaigne un simple chemin desservant les cabanes des jardiniers du marais des gourdes, terrain appartenant aux dames de la Visitation-Sainte-Marie, limité à l'ouest par le grand égout descendant de Ménilmontant vers la Seine (correspondant à l'actuelle rue Marbeuf), à l'est par le côté impair de l'avenue Montaigne, au nord par les Champs-Élysées et au sud par la Seine. Le mot gourde désignait une sorte de courge, car on y cultivait des légumes. On l'appelle aussi allée des Soupirs vers 1720 et avenue verte vers 1750.
Cette allée fut plantée d'une double rangée d'ormes en 1770 sur ordre du marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du Roi, et surnommée allée des Veuves, car on y rencontrait des femmes seules à la recherche d'une aventure galante en dehors de la ville. C'était un lieu mal éclairé et mal famé où l'on ne trouvait que quelques guinguettes louches à l'instar de celle qu'Eugène Sue y place dans Les Mystères de Paris (1838). C'est d'ailleurs au pied de l'un des ormes de l'allée des Veuves, situé devant la maison d'une certaine femme Brûlé, que furent enfouis les bijoux de la couronne dérobés à l'Hôtel du garde-meuble en septembre 1792.
En 1850, l'avenue est rebaptisée avenue Montaigne, en hommage au moraliste Michel de Montaigne. Lors de l'Exposition universelle de 1855, le Palais des Beaux-Arts, construit par l'architecte Hector-Martin Lefuel, est édifié avenue Montaigne. Des maisons élégantes commencent à se construire le long de l'avenue, qui change complètement de caractère et devient l'un des lieux à la mode du nouveau quartier des Champs-Élysées.
Jusqu'à la fin du xixe siècle, l'avenue Montaigne était essentiellement résidentielle, bâtie de beaux immeubles et d'hôtels particuliers, habités par la noblesse et la haute bourgeoisie. Au xxe siècle, le prestige de l'adresse attira industriels et banquiers qui choisirent d'y installer le siège de leurs entreprises et certains couturiers commencèrent à y établir leurs ateliers. Après la Libération, les maisons de haute-couture les plus luxueuses y ouvrirent des boutiques. « Cette mainmise progressive des affaires se joue en trois temps : apogée mondain d'une aire résidentielle, hégémonie des bureaux et des locaux commerciaux, déclin urbain de rues qui se dévitalisent, ayant été vidées de leur population résidente ».
Son prolongement, de l'autre côté des Champs-Élysées, s'appelait « rue Montaigne », comme en témoignent encore divers commerces. Il a été débaptisé pour honorer l'aviateur Jean Mermoz en 1937.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- no 2 : Henri Rillart de Verneuil homme politique français, sénateur, y possédait un appartement à partir de 1895 ; il y décéda le . Le numéro 2 abrite désormais une boutique Paul & Joe. L'ingénieur des Arts et Métiers, grand collectionneur Émile Chouanard (1876-1930), habita ici avant 1900, un appartement dont le vestibule fut décoré par le peintre Gaston La Touche (1854-1913), ce panneau se trouve aujourd'hui au Petit Palais.
- no 3 : « L'hôtel qui portait le no 3 était celui de la comtesse Véra de Talleyrand-Périgord. Quand je l'ai connue, Mme de Talleyrand donnait des dîners brillants où se retrouvait une élite composée d'aristocrates et de gens de lettres. La chère était délicate, car la maîtresse de maison était elle-même fort gourmande, pêché mignon qui lui avait valu d'acquérir avec l'âge un embonpoint assez considérable. [...] Véra Bernardaky avait été mariée, à dix-huit ans, avec le comte de Talleyrand, diplomate quinquagénaire. »(V. Maison de Talleyrand-Périgord)no 7 : Hôtel de Dampierre : Hôtel particulier du baron de Dampierre (en 1895). Il abrita la clinique orthopédique du Dr François Calot (1861-1944), spécialisée dans le traitement du mal de Pott.
- no 9 : Hôtel de Durfort (construit en 1883) : La comtesse de Durfort (1876-1962), qui lui a donné son nom, née Chateaubriand, était la petite-nièce du vicomte de Chateaubriand, le célèbre écrivain, et la propriétaire du château de Combourg.« L'hôtel de Mme de Durfort a été vendu à un grand industriel de la parfumerie et, peu de temps après, acquis par la "Sécurité sociale". »
- no 11 : Hôtel de Lesseps : Acquis par Ferdinand de Lesseps (1805-1894) au nom de la jeune femme qu'il a épousée en secondes noces en 1869, Louise-Hélène Autard de Bragard (1848-1909), qui lui donnera douze enfants s'ajoutant aux cinq enfants de son premier mariage, et habité ensuite par sa famille. Selon le New York Times du 17 avril 1886 : « M. de Lesseps est splendidement logé dans une nouvelle maison de l'avenue Montaigne, acquise grâce à l'argent gagné par Mme de Lesseps avec ses investissements dans le Canal de Suez. [...] Le hall de l'hôtel de Lesseps est parmi les plus grands des maisons modernes de Paris. » Résidence en 1953 de la comtesse de Villiers-Terrage.
- no 12 : Marlene Dietrich y occupa de 1980 jusqu'à sa mort, en 1992, un petit appartement de 65 m² situé au 4e étage.
- no 13 et 15 : Jusqu'en 1910 s'élevait à cet emplacement le vaste hôtel de Lillers où résida le roi Georges V de Hanovre avec sa famille, après l'annexion de son royaume par la Prusse en 1866. Il a été détruit en avril 1910 et remplacé par le théâtre des Champs-Élysées, fondé par Gabriel Astruc, inauguré en 1913.
- no 25 : Hôtel Plaza Athénée, inauguré en 1911.
- no 28 : Ancien hôtel de Saint-Vallier (en 1910). Surélevé et dénaturé. C'est dans cet hôtel, ou peut-être dans un hôtel édifié précédemment au même emplacement, que vint loger en 1857 la comtesse de Castiglione. « C'est là qu'une nuit, à 3 heures du matin, l'Empereur regagnant le petit coupé dans lequel il était venu, sans escorte naturellement, vit surgir trois ombres qui se jetèrent à la tête des chevaux et tentèrent de les arrêter. Grâce à la présence d'esprit du cocher qui cingla vigoureusement les bêtes, l'attelage s'enleva au galop, renversant les assaillants, et ramena aux Tuileries un souverain à qui sa liaison avec "la plus belle femme du monde" avait failli coûter la vie. »
- no 29 : Ancien hôtel de Gustave Schlumberger, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
- no 30 : Hôtel de Millon d'Ailly de Verneuil : Hôtel particulier de trois étages, construit entre 1865 et 1868 pour la veuve d'Alexandre Colonna Walewski, fis naturel de Napoléon Ier, née Maria Anna Catherine Clarissa Cassandra Ricci (1823-1912). Appartient ensuite à Maurice Louis Alfred Millon d'Ailly de Verneuil, syndic de la Compagnie des agents de change. En troisième lieu, l'hôtel appartient à Mme Boselli. À partir de 1939, l'hôtel est la propriété des familles Villoutreys et Brossard qui le louent à la maison de chapeaux Coralie Couture. En 1946, avec l'appui de Marcel Boussac, Christian Dior y installe sa maison de couture.
- no 32 : Christian Dior a installé sa maison de couture dans cet immeuble en 1946 grâce aux fonds investis par Marcel Boussac.
- no 33 : En 1910, habité par l'homme de lettre Fernand Vandérem et siège de la Société hippique française.
- no 35 : Services consulaires de l'ambassade du Canada (immeuble récent).
- no 45 : Dans cet immeuble a habité de 1922 à 1944 Luis Martins de Souza-Dantas (1876-1954), ambassadeur du Brésil à Paris (plaque commémorative).
- no 46: Dans son appartement est décédée Soraya Esfandiari Bakhtiari en 2001.
- no 50 : Hôtel de Lariboisière (en 1910) : « Dans l'hôtel aux lignes harmonieuses de la comtesse de Lariboisière, femme du sénateur, on entendait de belles musiques dans un salon réputé pour être un centre de grande élégance. » Madeleine Vionnet installa en mars 1923 sa maison de couture dans cet hôtel particulier dont elle fit un lieu de grand luxe. Dans l'arrière-cour de l'hôtel, elle installa ses huit cent-cinquante ouvrières, réparties dans vingt-huit ateliers, dans un immeuble de huit étages. « Aujourd'hui, écrit André Becq de Fouquières en 1953, transformé, agrandi, l'hôtel de Lariboisière ne flambe plus que des mille feux d'une importante société d'appareillage électrique – et ne résonne plus que de musiques débitées en grande série par des postes de radio. » L'hôtel abrite actuelle une boutique Ralph Lauren.
- no 51 : D’après André Becq de Fouquières en 1953 : « Au 51, scintillent les hautes verrières d'un restaurant. De beaucoup plus modestes proportions étaient les fenêtres du rez-de-chaussée qu'habitait John Audley, assez curieux personnage qui se voulait esthète, dilettante, original à tout prix. Il courait les antiquaires à la recherche de la pièce qui eut assuré sa réputation d'homme de goût. Or ses suffrages allaient plus volontiers aux objets d'apparence fastueuse qu'à l'œuvre d'art aux grâces discrètes. Chez lui, on était servi dans des assiettes de jade, sur une nappe tressée de fils d'or. Les rince-doigts eux-mêmes étaient taillés dans des blocs d'améthyste. Son service à café en or massif avait appartenu à la reine Victoria. Il avait été l'ami d'Oscar Wilde. Cet homme rusé, un peu fuyant, mais intelligent, qui excellait en formules lapidaires pour exalter ou exécuter la chose ou l'individu qu'il voulait définir, était digne de séduire l'auteur du Crime de Lord Arthur Saville. Il se disait Anglais, mais je crois, moi, qu'il était d'origine allemande. Il fit, sur le tard, un mariage qui surprit, épousant une Américaine qui n'était pas – de très loin – de la Cinquième avenue... On rencontrait chez lui la société la plus hétéroclite. Ainsi, la première fois que je fus son hôte, il offrait un souper délicat à l'infant Don Luis, fils de l'infante Eulalie. Mais, à quelque temps de là, il me pria à un dîner où je rencontrai deux duchesses, puis quelques artistes, enfin... un boxeur ! Peu de temps avant sa mort, il prit dans sa collection, pour me l'offrir, une clé de chambellan, symbole des grandeurs à la poursuite desquelles il avait consacré sa vie – poursuite qui, d'ailleurs, l'avait conduit à la ruine. »
- no 56 : Ici demeurait dans les années 1870, Florence Aublet, peintre, élève de Léon Cogniet et d'Hippolyte Lazerges.
- 58 avenue Montaigne, un parfum de ST Dupont créé en 2012 et distribué par Interparfums.
source https://fr.wikipedia.org/wiki/Avenue_Montaigne
Adresse
Paris
France
Lat: 48.866718292 - Lng: 2.305718899