Description
Le palais Bourbon est le nom communément donné au bâtiment qui abrite l’Assemblée nationale française, situé sur le quai d'Orsay (l'hôtel du ministre des Affaires étrangères est mitoyen, mais les deux ensembles architecturaux ne communiquent pas), dans le 7e arrondissement de Paris, dans l’enfilade du pont de la Concorde et de la place de la Concorde. Il est gardé par le 2e régiment d'infanterie de la Garde Républicaine.
Ce site est desservi par les stations de métro Assemblée nationale, Concorde et Invalides.
Histoire
Palais des ducs de Bourbonnais
Aménagement d'une demeure princière
...Le cardinal Louis de Bourbon Vendôme (1493-1557) est nommé évêque de Tréguier vers 1537 et c'est peut-être à cette époque qu'il fit bâtir à Paris l'Hôtel dit "de Bourbon" où il devait mourir, auprès du Louvre...
Le palais Bourbon a été construit par Louise Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Nantes, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan, qui avait épousé Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbonnais et 6e prince de Condé.
Le Palais Bourbon et l'Hôtel de Lassay (résidence actuelle du président de l'Assemblée Nationale), furent édifiés simultanément, de 1722 à 1728, sur des terrains acquis par la duchesse de Bourbon en 1720 et dont elle céda une partie à son amant, le marquis de Lassay. Quatre architectes se succédèrent : Giardini (architecte), Pierre Cailleteau dit Lassurance, tous deux prématurément décédés, puis Jean Aubert et Jacques V Gabriel qui termina les travaux en 1728. Le même parti architectural, dit « à l'italienne » caractérisait les deux bâtiments : construction de plain-pied entre cour et jardin. Le Palais achevé en 1728, qui rappelait par son style le Grand Trianon, fut considéré au xviiie siècle comme « le plus grand ornement de la ville après les maisons royales ».
Après la mort de la duchesse, le Palais fut acquis par Louis XV qui le céda en 1764 au prince de Condé. Celui-ci confia à Le Carpentier puis à Bellisard de vastes travaux d'agrandissement : la cour d'honneur fut entourée de bâtiments prolongés à l'ouest jusqu'à l'Hôtel de Lassay qui avait été racheté en 1768 aux héritiers du marquis.
Les Petits Appartements adossés aux remises et écuries furent construits en 1771 et 1772 pour Louise-Adélaïde, l'une des filles du prince de Condé. De ceux-ci, Mme d'Oberkirch, après la visite qu'elle fit en 1784, a écrit : « C'est un bijou, M. le Prince de Condé en a fait le plus joli colifichet du monde. » Le palais a alors la forme d’un vaste palais dans le style du Grand Trianon à Versailles et proche de l’hôtel de Lassay, construit simultanément et auquel il va bientôt être rattaché par une galerie.
Le palais demeura la propriété des princes de Condé, ducs de Bourbonnais jusqu'à la Révolution française. Sous la Restauration, le prince de Condé voulut récupérer son bien. Il reprit possession de l'Hôtel de Lassay, mais fut obligé de louer le Palais transformé en hémicycle à la Chambre des députés « par un bail de 3 ans ». L’État devint définitivement propriétaire du Palais Bourbon en 1827 et de l'Hôtel de Lassay en 1843.
Endroits insolites
Une cellule, baptisée cellule de dégrisement, ou petit local existait au début du xxe siècle. Cette cellule était destinée aux députés, et était constituée de deux pièces, confortablement aménagées. Son dernier locataire fut le comte Léon-Armand de Baudry d'Asson (député royaliste de la Vendée de 1876 à 1914), en novembre 1880, qui y fut amené de force par une vingtaine de soldats, sur l'ordre du président de la Chambre des députés Léon Gambetta (de 1879 à 1881), après avoir traité le gouvernement Ferry de « gouvernement de voleurs ». Cette pièce n'existe plus aujourd'hui, transformée en deux bureaux affectés à deux députés.
Une autre cellule a été découverte en mai 2010, fermée par des barreaux et une porte de bois, qui était emmurée depuis plusieurs années. Elle mesure 2 mètres sur 1,5 mètre, et comporte un banc en pierre, et se trouve à proximité de l'hémicycle.
La salle des Quatre-Colonnes est le lieu où les journalistes interviewent traditionnellement les députés. La porte menant vers le périmètre sacré est entourée par les bustes de Jean Jaurès et, depuis le , d'Olympe de Gouges (qui remplace un buste d'Albert de Mun, désormais installé dans une autre pièce). Première représentation d'une femme politique au palais Bourbon, ce dernier buste comporte sur son piédestal la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Adresse
Paris
France
Lat: 48.861904144 - Lng: 2.318648338