Description
L’avenue des Champs-Élysées (ou simplement les Champs-Élysées, parfois même les Champs) est une grande et célèbre voie de Paris. Elle est considérée par beaucoup comme la plus belle avenue de la capitale, et, selon une expression couramment utilisée en France, comme la plus belle avenue du monde3. Elle tire son nom des champs Élysées, le lieu des Enfers où séjournaient les âmes vertueuses dans la mythologie grecque. C'est aussi un des principaux lieux touristiques de la capitale. Elle s'étend de la place de la Concorde à la place Charles-de-Gaulle dans le 8e arrondissement et constitue une partie majeure de l'axe historique de Paris.
Description
L'avenue des Champs-Élysées est située dans le 8e arrondissement de Paris, dans le nord-ouest de la ville. Elle s'étend sur 1 910 mètres, d'est en ouest, reliant la place de la Concorde, où se dresse l'Obélisque, et la place Charles-de-Gaulle (ancienne place de l'Étoile), située au sommet de la colline de Chaillot (ce qui explique le dénivelé entre les deux extrémités), au centre de laquelle se trouve l’arc de triomphe de l'Étoile. Sa largeur est de 70 mètres (30 mètres sont occupés par une 2x4 voies, tandis que le reste accueille deux trottoirs de 20 mètres chacun).
Son tracé rectiligne offre une longue perspective née du palais du Louvre, dans laquelle s'alignent la statue équestre de Louis XIV dans la cour Napoléon du Louvre, l'arc de triomphe du Carrousel, le jardin des Tuileries, l'Obélisque, l'arc de triomphe de l'Étoile, et plus loin à l'ouest, en dehors de Paris, l'arche de la Défense. Il s'agit de l'axe historique de l'ouest parisien.
Dans sa partie inférieure, à l'est du rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault, l'avenue est bordée par des contre-allées (baptisée « Promenade des Champs-Élysées ») longeant les jardins des Champs-Élysées que l'avenue traverse ainsi sur toutes leurs longueurs (soit 700 mètres).
Ces jardins, larges de 300 à 400 mètres, sont divisés en espaces rectangulaires appelés carrés :
- sur le côté Nord, d'Est en Ouest :
- carré des Ambassadeurs : il tire sa dénomination des hôtels édifiés par l'architecte Ange-Jacques Gabriel sur la place de la Concorde voisine, qui furent un temps destinés à servir de logement à des ambassadeurs étrangers ; on y trouve notamment l'Espace Cardin ;
- carré de l'Élysée (devant le Palais de l'Élysée), avec notamment le Pavillon Gabriel ;
- carré Marigny (au débouché de la rue du Cirque) : on y trouve le théâtre Marigny, le restaurant Laurent et le célèbre marché aux timbres ;
- sur le côté Sud, d'Est en Ouest :
- carré du Géorama ou Ledoyen (face au carré des Ambassadeurs) : on y trouve le restaurant Ledoyen ;
- grand carré du Battoir dit aussi grand carré des Jeux ou encore des Fêtes (face au carré de l'Élysée) : ce carré a été aménagé par le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du Roi sous Louis XV, à la demande de sa sœur, la marquise de Pompadour, qui voulait jouir d'une vue dégagée vers la Seine et les Invalides depuis son Palais de l'Élysée. On y trouve le Petit Palais et le Grand Palais, qui abrite notamment le Palais de la découverte et les Galeries nationales du Grand Palais.
À l'exception du dernier, chacun de ces carrés comporte, depuis les aménagements effectués sous la direction de l'architecte Jacques Hittorff en 1840-1847, une fontaine.
Dans la partie supérieure de l'avenue, à l'ouest du rond-point, on trouve de nombreuses boutiques de luxe, des lieux de spectacle (des cinémas, notamment les UGC Normandie et George-V ; le Lido ; de célèbres cafés et restaurants (Fouquet's)...
L'avenue a inspiré la création du Paseo de la Reforma à Mexico (Mexique) en 1860, de la Avenida 9 de julio à Buenos Aires, de la Benjamin Franklin Parkway à Philadelphie (Pennsylvanie) en 1917 et du Corso Sempione à Milan.
Histoire
À l'origine, les Champs-Élysées ne sont que des terrains marécageux et inhabités. Marie de Médicis décide d'y faire aménager au-delà du palais des Tuileries, le long de la Seine, une longue allée bordée d'ormes et de tilleuls : le cours la Reine, s'inspirant de la promenade florentine des Cascine, est ouvert en 1616.
Louis XIV, vers 1670, charge André Le Nôtre, le paysagiste du château de Versailles et, à Paris, du jardin des Tuileries, de poursuivre l'aménagement de ces terrains. Celui-ci trace dans l'axe du pavillon central du Palais des Tuileries, depuis l'actuelle place de la Concorde jusqu'à l'actuel rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault, en direction de la montagne du Roule — qui se situait à l'emplacement de l'actuelle place de l'Étoile — une belle avenue bordée de terrains où sont aménagés des allées d'ormes et des tapis de gazon. On l'appelle le Grand-Cours pour la distinguer du cours la Reine, ou encore la Grande allée du Roule, l’avenue de la Grille Royale (1678), l’avenue du Palais des Tuileries (1680) et les Champs-Élysées, nom qui apparaît en 1694 mais qui n'est définitivement fixé qu'en 1709 comme en attestent les comptes royaux. Ce nom est choisi d'après le terme mythologique probablement en opposition à la partie basse marécageuse, malsaine où étaient signalées des femmes de petite vertu.
Au xviiie siècle
La nouvelle avenue se développe au-delà de l'enceinte de Louis XIII et franchit (au niveau de l'actuelle rue Marbeuf) le Grand Égout (Paris), qui suivait le tracé d'un petit ruisseau descendant de Ménilmontant pour se jeter dans la Seine au niveau de l'actuel pont de l'Alma. Ce n'est qu'en 1710 que le duc d'Antin, surintendant des Bâtiments du Roi, fait jeter un pont de pierre au-dessus de cet égout. Ce pont permet de prolonger l'avenue jusqu'à ce que l'on appelait alors l'étoile de Chaillot — correspondant à l'ensemble du tracé actuel. Cette entreprise est achevée en 1724.
En 1722, le roi avait annexé le village du Roule aux faubourgs de Paris. En 1765, il permet la construction de bâtiments de part et d'autre de l'avenue des Champs-Élysées. En 1770, le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du Roi, Arts, Jardins et Manufactures, fait entreprendre le nivellement de la montagne du Roule, renouvela les plantations et fait tracer les actuelles avenues de Marigny et Matignon ainsi que l'allée des Veuves (actuelle avenue Montaigne). En 1774, il fait élargir l'avenue et la fait prolonger à l'ouest jusqu'à la Seine, au niveau du pont de Neuilly, par les actuelles avenues de la Grande Armée à Paris et Charles-de-Gaulle à Neuilly-sur-Seine. On parle alors d’avenue de la Grille royale jusqu'à la barrière de Chaillot et d’avenue de Neuilly au-delà de celle-ci.
Malgré ces travaux, les Champs-Élysées ont longtemps mauvaise réputation. C'est un lieu de médiocres guinguettes qui attirent de mauvais garçons, des prostituées et même des brigands. Quelques baraques de foire y sont installées. Un luxueux parc de loisirs ou vauxhall, le Colisée, est inauguré en 1771 au niveau du rond-point des Champs-Élysées, mais il ne tarde pas à péricliter car le public hésite à se rendre le soir dans ce qui est encore une partie de Paris excentrée et surtout mal famée, et l'établissement fait faillite dès 1780. Les promeneurs préfèrent diriger leurs pas le long du cours la Reine, qui suit le tracé de la Seine et où l'on peut jouer aux quilles, à la paume ou aux barres. Au bout du cours la Reine, se trouve d'ailleurs un établissement populaire, quoique de mauvaise réputation, le Petit Moulin-Rouge, bâti sur des terrains appartenant à Madame du Barry. Pour améliorer la sécurité des Champs-Élysées, un poste de Gardes Suisses contigu à la barrière de Chaillot est établi en 1777.
La popularité des Champs-Élysées, qui prennent alors leur dénomination définitive d’avenue des Champs-Élysées (1789), ne décolle véritablement que sous la Révolution française. C'est par les Champs-Élysées que passe le cortège de mégères qui, le , sous la conduite de Théroigne de Méricourt et de Reine Audu, se dirige vers Versailles pour ramener la famille royale à Paris13. C'est aussi par les Champs-Élysées que la famille royale est ramenée dans Paris le après la fuite à Varennes, entre deux haies de gardes nationaux qui rendent les honneurs la crosse en l'air. Sous la Terreur, la place de la Concorde est le théâtre des exécutions capitales. Au bas de l'avenue, Huzard fait placer, sur des socles dessinés par le peintre David, les groupes de chevaux en marbre exécutés par Guillaume Coustou pour l'abreuvoir du château de Marly. Sur le plan administratif, la section des Champs-Élysées est créée en 1790, circonscription qui devient en 1795 le quartier des Champs-Élysées. (Le territoire du quartier administratif des Champs-Élysées s'étend alors au nord et au sud de l'avenue du même nom. Après le redécoupage de 1860, le quartier de ce nom sera d'une surface plus restreinte et essentiellement au sud de l'avenue).
Le Directoire fait élargir l'avenue centrale, fermer quelques bouges et combler les caves et souterrains où se réfugiaient les malfaiteurs pour échapper à la police. Des cafés élégants ouvrent leurs portes comme le café des Ambassadeurs, dont les plans auraient été dessinés par Jean-Jacques Rousseau, ainsi que des restaurants comme celui du traiteur Dupe, ouvert en 1800 et qui attire toutes les célébrités de l'heure, à commencer par Barras, dans une jolie maison blanche à volets verts là où s'élève aujourd'hui le restaurant Ledoyen. Les Champs-Élysées deviennent un lieu de promenade élégante, point de passage pour aller prendre l'air à la campagne, vers Longchamp. Le pèlerinage à l'abbaye de Longchamp durant la Semaine sainte redevient une sorte de chevauchée mondaine qui suscite les protestations de l'archevêque de Paris.
Les aménagements de Jacques Hittorff au xixe siècle
Le quartier des Champs-Élysées reste cependant peu sûr. Le , c'est par l'avenue, parée pour l'occasion d'un arc de triomphe factice, que la nouvelle impératrice des Français, Marie-Louise d'Autriche, fait son entrée dans la capitale. C'est par le même chemin qu'elle la quitte le . Le surlendemain, le tsar de Russie, Alexandre Ier, le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III et le prince de Schwarzenberg prennent place dans une tribune dressée à proximité du Palais de l'Élysée pour assister au défilé des troupes alliées. Celles-ci16 bivouaquent dans les jardins qu'elles laissent dans un état déplorable.
Louis XVIII le fait remettre en état et ouvrir l'avenue Gabriel. Pour poursuivre l'aménagement de l'avenue, le préfet de la Seine, le comte Chabrol de Volvic, par une loi des 20-27 août 1828, fait affecter l'ensemble des jardins à la Ville de Paris : «Sont concédés à la ville de Paris, à titre de propriété, la place Louis XVI et la promenade dite des Champs-Elysées, telles qu’elles sont désignées au plan annexé à la présente loi, y compris les constructions dont la propriété appartient à l’Etat et à l’exception des deux fossés de la place Louis XVI qui bordent le jardin des Tuileries. Ladite concession est faite à la charge de la ville de Paris :
- ° de pourvoir aux frais de surveillance et d’entretien des lieux ci-dessus désignés ;
- ° d’y faire, dans un délai de cinq ans, des travaux d’embellissement jusques à concurrence d’une somme de deux millions deux cent trente mille francs au moins ;
- ° de conserver leur destination actuelle aux terrains concédés, lesquels ne pourront être aliénés en tout ou en partie ».
La Ville construit les premiers trottoirs. À partir de 1834, l'architecte Jacques Hittorff est chargé de réaménager les jardins des Champs-Élysées, parallèlement à son intervention sur la place de la Concorde.
Avec l'accord du nouveau préfet de la Seine, le comte de Rambuteau, Hittorf entreprend de créer des massifs à l'anglaise et de faire de nouvelles plantations. Il élève quatre fontaines de style homogène :
- la fontaine des quatre saisons, dite aussi fontaine du Cirque, est la première installée en 1839. Elle est ornée d'un groupe de quatre enfants, symbolisant les saisons. Elle est l'œuvre du sculpteur Barre ;
- la fontaine de Diane, fut confiée au sculpteur Desprez ;
- la fontaine de Vénus, appelée parfois fontaine des Ambassadeurs, érigée comme la précédente en 1840 est l'œuvre de Duret ;
- la quatrième, appelée fontaine de la grille du coq, est d'une facture plus simple, elle ne possède pas de sculptures et date aussi de 1840.
Hittorf dessine également les réverbères en fonte toujours en place mais alors alimentés au gaz et qui achèvent de donner aux Champs-Élysées, selon la Revue de l'Art: « l'effet le plus agréable qu'il soit donné de voir ».
Le 22 février 1848, un grand banquet se tient aux Champs-Élysées, ce sera le point de départ de la Révolution de 1848.
Sculptures et réverbères profiteront à partir de 1856 du système de cuivrage industriel, mis au point par Léopold Oudry, qui assurera leur protection.
Dans le projet qu'il soumet au conseil municipal de Paris en 1835, Hittorff propose également de créer un Panorama, un cirque, des restaurants et cafés de grand luxe et un théâtre.
- Le Panorama des Champs-Élysées, construit pour remplacer celui édifié en 1831 dans la rue des Marais, se situait dans un espace circulaire situé entre le cours la Reine et le grand carré des Jeux, à l'emplacement où se dressent aujourd'hui le Grand et le Petit Palais. C'était une vaste rotonde de 40 mètres de diamètre et 15 mètres de hauteur. Hittorff en avait lui-même donné les plans et en avait confié la direction artistique au peintre Jean-Charles Langlois (1789-1870). La nouvelle attraction, édifiée en quelques mois, ouvrit ses portes en mai 1839 avec L'incendie de Moscou, réalisé par Langlois, qui remporta un grand succès public. En 1855, le Panorama fut intégré aux bâtiments de la première exposition universelle comme salle d'exposition où étaient présentés les productions des manufactures de Sèvres et des Gobelins ainsi que les joyaux de la couronne de France. Il fut démoli l'année suivante afin de créer une allée reliant le Palais de l'Industrie au cours la Reine. Un nouveau Panorama fut alors édifié en 1860 par l'architecte Gabriel Davioud, toujours avec le concours de Langlois, à l'angle de l'avenue d'Antin (Voir théâtre du Rond-Point).
- Le Cirque d'été au carré Marigny, d'abord simple cirque de planches et de toile de 1835 à 1841, est remplacé en 1841 par un vaste édifice en meulière pouvant accueillir 6 000 spectateurs, construit sur les plans de Hittorff et magnifiquement décoré par Bosio, Duret et Pradier. Pendant du Cirque d'Hiver, construit par Hittorff boulevard du Temple, il fonctionnait du 1er mai au 1er septembre. L'acoustique y était si bonne que Berlioz y donna des concerts. Cirque national en 1841, il connut son apogée sous le Second Empire sous le nom de Cirque de l'Impératrice (après 1853). Sa grande attraction fut longtemps le clown Jean-Baptiste Auriol (1808-1881). Caroline Otero et Émilienne d'Alençon y firent leurs débuts. Son succès se prolongea jusque dans les années 1880. Le Tout Paris s'y précipitait le samedi, jour réputé chic. Petit à petit délaissé par le public après l'exposition universelle de 1889, il fut démoli vers 1900 en donnant son nom à la rue du Cirque.
- En 1855, Hittorff fit construire par l'architecte Gar dans le carré Marigny, à l'angle de l'avenue Gabriel et de l'avenue Marigny, à l'emplacement du spectacle de « physique amusante, fantasmagorie et curiosité » proposé depuis 1835 à cet emplacement par un prestidigitateur, le théâtre Marigny, doté de 600 places, et confié pour cinq ans à Jacques Offenbach. Il est remplacé en 1880 par l'édifice actuel, plus vaste, construit par l'architecte Charles Garnier et transformé par Édouard-Jean Niermans.
- Un peu plus bas, dans le carré de l'Élysée (no 8 avenue Gabriel), Hittorff fit construire en 1841 l’Alcazar d'été célèbre café-concert où s'illustrèrent la chanteuse Thérésa et le chansonnier Paulus. C'est aujourd'hui le Pavillon Gabriel.
- Plus bas encore, dans le carré des Ambassadeurs, le café des Ambassadeurs fut également construit par Hittorff à l'emplacement d'un restaurant dont la création avait été originellement autorisée en 1772 par l'abbé Terray et qui était tenu en 1816 par la Veuve Rouget. Reconstruit en 1841, cet établissement se développa et accueillit, à partir de 1897, des spectacles de revues avant d'être démoli en 1929 pour être remplacé par le théâtre des Ambassadeurs et le restaurant du même nom. C'est aujourd'hui l’Espace Cardin.
- De l'autre côté de l'avenue se trouvait un autre café-concert, le concert de l'Horloge, situé d'abord vers l'extrémité ouest du cours la Reine, à l'emplacement où s'installa ensuite, en 1896, le Jardin de Paris (V. Place du Canada). Il dut être démoli en 1852 pour permettre la construction du Palais de l'Industrie et fut transféré par sa propriétaire, Mme Picolo plus à l'est, là où commence aujourd'hui l'avenue Edward-Tuck. Il présentait l'agrément d'un toit mobile formé de deux parties coulissantes qui permettait de mettre le public à l'abri des intempéries.
- Les restaurants Laurent et Ledoyen s'installèrent respectivement dans les carrés Marigny et Ledoyen dans des pavillons à frontons et colonnes polychromes dessinés par Hittorff lui-même.
Les Champs-Élysées sous le Second Empire
L'ingénieur Jean-Charles Alphand, sous Napoléon III, est à son tour chargé de l'aménagement des jardins. Grâce à ses efforts, conjugués avec ceux de Hittorff, lors de l'Exposition universelle de 1855, les Champs-Élysées sont devenus le lieu à la mode. Alors que l'avenue ne comptait que six maisons en 1800, elle est bientôt bordée d'immeubles, d'hôtels particuliers et de maisons bourgeoises tandis que deux nouveaux lotissements se construisent au nord et au sud, à l'emplacement des anciens jardins Beaujon et Marbeuf.
Le Second Empire est une période faste pour les Champs-Élysées. L'avenue, bordée de luxueuses demeures, devient le haut-lieu de la vie élégante parisienne. L'avenue est desservie par la ligne C de l'Omnibus Louvre Pont-de-Neuilly, ainsi décrit en trois vers.
« C, trottant tout le long des Champs-Elyséens,
Glanant bonnes d'enfants, promeneurs, lycéens,
Du beau Pont-de-Neuilly jusqu'au Louvre les roule. »
À partir de 1853, le grand carré des Jeux est occupé par le Palais de l'Industrie, gigantesque construction de 200 mètres de long, édifiée par l'architecte Victor Viel et inauguré le par Napoléon III. Le bâtiment sert aux expositions universelles de 1855, 1878 et 1889, et est utilisé pour divers salons, expositions agricoles et horticoles, concours hippiques, fêtes et cérémonies publiques... Pour préparer l'exposition universelle de 1900, l'édifice est détruit à partir de 1896 pour laisser place au Petit et au Grand Palais. Sa disparition permet de relier l'Hôtel des Invalides au Palais de l'Élysée par le pont Alexandre-III.
En 1898, toujours dans le cadre de la préparation de l'exposition de 1900, le restaurant du Petit-Paillard ouvre ses portes dans le carré de l'Élysée dans un pavillon en pierre de style éclectique construit par l'architecte Albert Ballu (aujourd'hui Pavillon de l'Élysée) à la place de l'ancien restaurant Langer, d'abord modeste café concédé en 1866 à Thollier, devenu propriété de la famille Moène. Pour le décor de la salle à manger, consistant en un élégant plafond peint inscrit dans un écrin de staff, Ballu fit appel à l’un de ses collaborateurs privilégiés Jean-Baptiste Hugues (1849-1930), grand prix de Rome de sculpture en 1875.
Les Champs-Élysées au xxe siècle
L'Avenue des Champs-Élysées est la première au monde à recevoir un revêtement en bitume, en 1938.
Les Champs-Élysées ont bénéficié d'un réaménagement coûteux (250 millions de francs) mais nécessaire en 1994, avec l'intervention de Bernard Huet (urbaniste), Jean-Michel Wilmotte et Norman Foster (designers de mobilier urbain). Cela s'est traduit, entre autres, par la suppression des contre-allées, remplacés par des trottoirs larges d'environ 20 mètres.
Économie
Jusque dans les années 1950, l'avenue comprenait essentiellement des boutiques de luxe. Puis progressivement, ces dernières ont laissé place à des sièges sociaux de groupes en quête de prestige. L'arrivée du RER A modifie la donne : de nombreux parisiens et franciliens de toutes conditions pouvant accéder facilement aux Champs-Élysées, les boutiques d'enseignes plus populaires vont alors se multiplier, notamment en 1988 avec l'ouverture de Virgin Megastore . La rénovation lancée en 1994 par le maire de Paris de l'époque, Jacques Chirac, en relation avec Roland Pozzo di Borgo (Comité des Champs-Élysées), va donner à l'avenue une nouvelle image de marque. Mais elle reste le reflet de la mixité de la population qui la fréquente avec une distinction entre les deux trottoirs. Le trottoir nord — côté pair — est le côté ensoleillé mais aussi celui qui connaît la plus forte fréquentation en partie du fait qu'il se situe dans le prolongement de la sortie RER. Les boutiques et galeries commerçantes y sont plus nombreuses. Le côté pair « soleil » des Champs-Élysées a une fréquentation 30 % plus élevée et voit ses loyers des surfaces de commerces en rez-de-chaussée s'établir entre 8 000 et 10 000 euros le mètre carré par an (hors taxes et charges). L'ouverture de la plupart des magasins jusqu'à minuit et le dimanche participe aussi au succès commercial de l'avenue. En 2012, en moyenne, 300 000 piétons, dont un quart d'étrangers, s'y pressent chaque jour - jusqu'à 600 000 à l'approche des fêtes de fin d'année - et les 120 boutiques de l'avenue génèrent un chiffre d'affaires annuel d'un milliard d'euros, avec un revenu moyen par touriste étranger de 1160 €, tous pays confondus, alors qu'il n'était que de 950 € en 2007. Le secteur des Champs-Élysées représente 12 % du chiffre d'affaires des ventes détaxées de Paris
L'avenue a longtemps été l'adresse incontournable des marques de luxe, la portion située entre l'avenue George-V et le rond-point des Champs-Élysées est toujours la limite nord du « triangle d'or ». Si certaines avaient eu tendance à déserter l'avenue dans les années 1970, la plupart sont revenues. Les compagnies aériennes, elles, ont presque toutes disparu, mais la plupart des marques automobiles y disposent d'un espace d'exposition souvent couplé à un bar ou à un restaurant. Les restaurants et les cinémas contribuent d'ailleurs fortement à la fréquentation de l'avenue. Les cinémas, 29 salles, dont l'essentiel de la programmation est en version originale, y organisent des premières. Pour beaucoup d'enseignes, une installation sur les « Champs », même si elle est très coûteuse, présente un double intérêt : la publicité par l'emplacement, mais aussi de fortes ventes de par la fréquentation touristique.
Les commerçants de l'avenue sont regroupés en une association, le Comité Champs-Élysées, créé en 1860 sous le nom de Syndicat d'initiative et de défense des Champs-Élysées, qui a pris son nom actuel en 1980. Cette association a pour objectif de maintenir une image prestigieuse de l'avenue. Pour y parvenir, le comité intervient auprès des autorités locales pour obtenir des mesures favorisant l'embellissement des lieux (éclairage, décorations, etc.) et l'activité commerciale (horaires d'ouverture des magasins, qui par dérogation sont beaucoup plus étendus qu'ailleurs à Paris et en France). De plus, ce comité a un rôle purement consultatif sur les demandes d'installation de sociétés ou de commerces sur l'avenue. Le président qui a redynamisé le comité et l'avenue a été Roland Pozzo di Borgo qui a collaboré à la modernisation de l'avenue voulue par Jacques Chirac.
Prestigieuse et populaire, mais aussi luxueuse, l'avenue des Champs-Élysées est donc de plus en plus chère. Les prix de l'immobilier y sont tels, et la spéculation immobilière si forte, que seule une poignée de personnes y résident encore, les étages supérieurs des immeubles de l'avenue étant généralement occupés par des bureaux. Cependant, les prix ne sont pas uniformes. Par exemple, le côté nord (trottoir droit en montant) est plus cher car mieux exposé au soleil et plus fréquenté que le côté sud, où les vitrines sont dans l'ombre des bâtiments. Mais depuis les années 2000 les prix ont tendance à se rapprocher, le côté sud ayant été choisi par des marques telles que Lancel, Lacoste, Hugo Boss, Louis Vuitton, Nike, Omega, Eden Shoes et le palace parisien le Fouquet's Barrière et le côté nord par Cartier, Guerlain, Montblanc, McDonald's, Adidas, et le célèbre et seul hôtel ayant son entrée sur l'Avenue : le Marriott.
L'avenue des Champs-Élysées est un des emplacements les plus chers du monde. En 2013, l'avenue se classait en troisième position en termes de valeur locative (13 000 euros le m²) après Causeway Bay, un quartier de Hong Kong et la Cinquième avenue à New York. Le montant élevé des loyers pourrait nuire à la diversité commerciale. Les magasins de textile et ceux dits de luxe font partie des rares commerces à pouvoir les absorber. Selon une étude commandée par la mairie de Paris, 20 % des magasins de l'avenue sont dévolus au textile. Si on y inclut les commerces des galeries commerciales, ce chiffre est proche de 39 %. « C'est un maximum, selon une adjointe au maire. Au-delà, il n'y a plus de diversité commerciale ».
Le comportement des propriétaires fonciers de la célèbre avenue pourrait ainsi nuire à l'attrait de l'avenue sur les visiteurs, et ironie du sort, affaiblir leurs investissements à moyen terme. Mais à ce jour, seules des mesures politiques incitées par le militantisme associatif semblent pouvoir, à court terme, sauver la diversité unique des Champs-Élysées qui est l'un de ses attraits majeurs. Bien que les augmentations de loyer sont réglementées, les sociétés propriétaires de locaux ont trouvé une parade en refusant de renouveler leur bail. Dans ce cas, elles versent au locataire une indemnité d'éviction, généralement de 10 à 12 fois le loyer annuel et font payer un droit d'entrée équivalent au nouveau locataire.
De même, il ne reste plus que quatre cinémas fin 2016 contre une vingtaine à son apogée.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- no 25 : Hôtel de la Païva : cet hôtel particulier, l'un des derniers de l'avenue, a été construit entre 1856 et 1866 par l'architecte Pierre Manguin pour Esther Lachmann, marquise de Païva, dite La Païva (1818-1884), célèbre courtisane du Second Empire, sur un terrain laissé libre par la faillite de l'ancien Jardin d'hiver et acquis de MmeGrelet, née Lemaigre de Saint-Maurice. D'un luxe exceptionnel, l'hôtel, célèbre pour le faste de sa décoration intérieure, constitue l'un des meilleurs exemples conservés d'architecture privée du Second Empire. Après la mort de La Païva, l'hôtel fut vendu à un banquier de Berlin puis, en 1895, au restaurateur Pierre Cubat. Depuis 1904, il abrite un cercle privé, le Travellers. Il a récemment fait l'objet d'une restauration extensive.
- no 36 : hôtel de M. G. Béjot (en 1910). Subsiste mais très dénaturé.
- no 37 (angle de la rue Marbeuf) : résidence de Béatrice Charlotte Antoinette Denis de Kérédern de Trobriand (1850-1941). Elle était la fille du comte Régis de Trobriand (1816-1897), aristocrate français naturalisé américain et général des armées de l'Union durant la Guerre de Sécession, et de Mary Jones, riche héritière, fille de Mary Mason Jones, grand-tante d'Edith Wharton. Tandis que son mari vivait à New York, la comtesse de Trobriand résidait la plupart du temps à Paris ainsi que sa fille qui épousa à Paris le John Burnett-Stears, fils du créateur de l’usine à gaz qui alimentait les réverbères de Brest à la fin du xixe siècle. Ils possédaient plusieurs propriétés en Bretagne dont le château de Ker Stears, grosse demeure bourgeoise construite par John Stears père et transformée ultérieurement, et le manoir de Leuhan sur la commune de Plabennec. John Burnett-Stears mourut à Brest le et sa veuve se remaria le à Paris avec le comte Olivier Marie-Joseph de Rodellec du Portzic, hobereau de campagne de vingt-cinq ans son cadet. Dans la soirée du , après une réception au château de Ker Stears, on constata de la disparition d’une bague ornée d’un diamant d’une valeur de 50 000 francs or. Le bijou fut retrouvé vingt jours plus tard caché dans le flacon de dentifrice du diplomate attaché à l’ambassade de Russie qui avait participé à la fête. Faute de preuves, celui-ci fut laissé libre mais, en juillet 1907, le diplomate intenta un procès en diffamation aux époux de Rodellec du Portzic. Ce procès public occasionna un déballage de mauvais goût sur la vie privée des deux parties et causa un scandale mondain dans la presse. La comtesse vécut séparée de son époux après cette affaire. Cet épisode a inspiré à Maurice Leblanc le chapitre 2 intitulé « Le diamant bleu » de son roman Arsène Lupin contre Herlock Sholmès (1908).
- no 42 : Citroën C42.
- no 52-60 : Construit à l'origine (1933) par André Arfvidson à la place de l'hôtel de Massa pour la banque américaine Citybank of New York, cet immeuble accueille par la suite un magasin Virgin Megastore (de 1988 à 2013), ainsi qu'un Monoprix. Racheté en 2012 par le Qatar à Groupama, il est rénové à partir de 2016 après la fermeture du Virgin en vue d'accueillir en 2018 un magasin des Galeries Lafayette ; la galerie Élysées-La-Boétie doit fermer à l'occasion.
- no 63 : abritait en 1910 l'Aéro-Club de France qui se trouve aujourd'hui no 6, rue Galilée.
- no 68 : immeuble construit en 1913 par l'architecte Charles Mewès pour le parfumeur Guerlain. Décor intérieur.
- no 70 : Vuitton Building (aujourd'hui l'hôtel Marriott) : façade de style Art nouveau tardif construite en 1914 par les architectes Louis Bigaux et Koller pour le malletier Georges Vuitton.
- no 76-78 : Arcades du Lido : l'immeuble élevé à cette adresse comporte au rez-de-chaussée une galerie marchande qui donne d'un côté sur les Champs-Élysées et de l'autre sur la rue de Ponthieu. Les Arcades des Champs-Élysées, « une kermesse permanente de commerces de luxe », furent construites en 1925 par l'architecte Charles Lefèbvre et ses associés Marcel Julien et Louis Duhayon à l'emplacement de l'ancien hôtel Dufayel. La parcelle de terrain, étroite, entre l'avenue et la rue de Ponthieu, avait été acquise par le diamantaire et promoteur immobilier Léonard Rosenthal. Les Arcades furent inaugurées le . Quelques colonnes en marbre, provenant de l'ancien hôtel Dufayel, sont utilisées dans la réalisation. La décoration de la galerie est l'œuvre du ferronnier René Gobert, des maîtres-verriers Fernand Jacopozzi et René Lalique, auteur de fontaines de verre, aujourd'hui disparues. Le sous-sol du passage abritait le Lido jusqu'en 1976. Inaugurés en 1928, il s'agissait à l'origine de salons de beauté avec une piscine mondaine. Ils avaient été conçus par l'architecte René Félix Berger. Transformés en cabaret en 1946, ils furent à l'origine du nom actuel du passage, les Arcades du Lido.
- no 79 : la boîte de nuit Queen, entre 1992 et 2015.
- no 90 : la société de production Ciby 2000, entre 1990 et 1998.
- no 91 (angle de la rue Quentin-Bauchart) : immeuble où le journaliste et patron de presse Léon Bailby (1867-1954) installa dans les années 1930 les bureaux du quotidien Le Jour.
- no 92: pendant l'occupation allemande, siège du magazine Der Deutsche Wegleiter für Paris. destiné aux troupes d'occupation.
- no 99bis : « Vers 1900, Mme Sorel n'avait eu encore que peu d'occasions d'opposer sa crânerie aux brocards de la ville. Les brocards dont elle commençait à se vêtir étaient ceux du répertoire de l'Odéon, où elle débutait, obscurément sinon modestement. Elle débutait un peu moins modestement dans le Tout-Paris, car elle avait déjà maison montée, au coin de l'avenue George-V, juste au-dessus de l'actuel Fouquet's. Un universitaire chevronné, Gustave Larroumet, venait ici lui donner des leçons particulières pour l'initier aux secrets des grands classiques. [...] quand elle s'était attardée en quelque maison de couture pour ses affaires d'atours, on pouvait apercevoir, sur le balcon de Mme Sorel, Gustave Larroumet, guettant le retour de son élève, impatient de reprendre la leçon interrompue. » L'immeuble abrite au rez-de-chaussée la célèbre brasserie Fouquet's et, dans les étages, l’Hôtel Fouquet's Barrière, inauguré en octobre 2006
- no 103 : Élysée-Palace : Hôtel de voyageurs construit en 1898 pour la Compagnie des wagons-lits par l'architecte Georges Chedanne. Ce fut le premier des grands hôtels de voyageurs édifiés sur les Champs-Élysées. Il fut bientôt suivi par l'hôtel Astoria (1904) et l'hôtel Claridge (1912). Auparavant, les palaces se trouvaient dans les quartiers proches du Louvre et de l'Opéra. Le décor original a été détruit par le Crédit commercial de France, qui a acquis l'immeuble en 1919 pour y installer son siège social.
- no 114 : Alberto Santos-Dumont (1873-1932), pionnier de l'aviation, a habité cet immeuble devant lequel il fit atterrir en 1903 son dirigeable no 9 (plaque commémorative).
- no 119 : Hôtel Carlton : construit en 1907 par l'architecte Pierre Humbert. Devenu en 1988 le siège de la Compagnie Air France.
- no 120 : James Gordon Bennett junior (1841-1918), propriétaire du New York Herald et mécène de l'aérostation, habitait cet immeuble.
- no 121 : cet imposant immeuble haussmannien fut construit en 1907 par l'architecte Pierre Humbert.
- no 122 : le comte Henry de La Vaulx (1870-1930), pionnier de l'aviation, a habité à cette adresse de 1898 à 1909 (plaque commémorative).
- no 124 (et no 2, rue Balzac) : hôtel particulier construit peu avant 1858 pour Santiago Drake del Castillo, l'un des rares exemples conservés des hôtels qui bordaient l'avenue sous le Second Empire.
- no 127 (et no 26 rue Vernet) : cet immeuble fut construit par Pierre Humbert et abrite aujourd'hui le flagship Lancel.
- no 133 : le drugstore Publicis fut le premier drugstore à ouvrir en Europe, le 16 octobre 1958, au rez-de-chaussée d'un immeuble du début xxe siècle. Celui-ci est ravagé par un incendie dans la nuit du 27 au 28 septembre 1972, sinistre qui cause la mort d'une personne. Le bâtiment est reconstruit en verre et acier par l'architecte Pierre Dufau.
- no 136 (et no 1, rue Balzac) : hôtel particulier de Mme C.B. de Beistegui (en 1910). Aujourd'hui le rez-de-chaussée est occupé par le showroom des automobiles Peugeot, malgré tout il a conservé un riche décor dans les salons du premier étage.
- no 138 : hôtel de William Kissam Vanderbilt (1849-1920) : « il réunissait dans les salons du 138 une inestimable collection de tableaux et d'objets d'art, mais qu'il ne consentait à faire admirer qu'à certains privilégiés. »
- no 142 : Maison du Danemark
- no 144 : entrée du tunnel de l'Étoile, tunnel routier reliant l'avenue de la Grande-Armée en passant sous l'arc de triomphe de l'Étoile
- no 152 (angle de la rue Arsène-Houssaye) : dans cet immeuble, construit à l'emplacement de l'hôtel Musard, Mme de Loynes tint au début du xxe siècle, à l'entresol, un influent salon littéraire et politique dont le critique Jules Lemaître était le grand homme.
- no 156 : Ambassade du Qatar en France.
Événements
Les Champs-Élysées sont le théâtre des grands événements historiques français : défilé de la Libération en 1944 ou rassemblement des Parisiens pour célébrer la victoire lors de la coupe du monde de football en 1998.
Les Champs-Élysées ont été le théâtre de deux attentats meurtriers en 1986. Le 20 mars, une bombe explose dans la galerie Point Show des Champs-Élysées à Paris faisant 1 mort et 51 blessés. Le 14 septembre, un colis suspect est découvert au restaurant « Pub Renault » sous une table par un maître d'hôtel, Jean-Claude Blanger. Il prévient deux policiers en faction et décident tous les trois de descendre le paquet dans les sous-sols, où le colis finit par exploser. Les deux policiers sont tués, et le maitre d’hôtel grièvement blessé.
Sources: https://fr.wikipedia.org/wiki/Avenue_des_Champs-Élysées
Adresse
Paris
France
Lat: 48.870285034 - Lng: 2.305157423