Nianing Le baobab sacré

Description

Le village de Nianing se trouve à 10 km de Mbour sur la route Mbour-Joal. Il est distant de 93 km de Dakar et de 21 km de Joal. Le village est situé au cœur de la Communauté rurale de Malicounda dans la Région de Thiès. Il compte plus de 10 000 habitants composés en majeure partie de Seereer, Wolof, Peul et Bambara. Les activités économiques tournent autour de la pêche, la transformation de produits halieutiques, l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, le petit commerce, l’exploitation du coquillage et le tourisme. La majorité de la population pratique les métiers d’agriculteur, éleveur et pêcheur.

Le baobab sacré de Nianing : ici reposent les anciens griots sérères

Au cœur de la grande forêt des baobabs du village de Nianing, à 8 km de Mbour, trône un baobab aussi impressionnant que mythique. Fascinant de part son volume hors norme, l’arbre se singularise davantage par son statut d’ancien cimetière des griots sérères.

L’intérieur du baobab sacré de Nianing est accessible à partir de son tronc qui dispose d’une ouverture semblable à une porte d’entrée d’une caverne. L’âme de plusieurs générations de griots plane ici, comme des archives invisibles de l’oralité.

UN LIEU JADIS BANNI

Témoin oculaire de cette douce et paisible cité sérère, le baobab sacré de Nianing a servi de cimetière exclusivement réservé aux griots, considérés comme des êtres de la basse classe. Ainsi, la tradition sérère n’admettant pas que le griotsoit enterré, histoire de ne pas « polluer », leurs terres, le lieu a été choisit comme isoloir pour ces morts.

Enveloppé d’un linceul blanc, le défunt était introduit dans l’espace creux du tronc de l’arbre. Les femmes à l’entrée, les hommes au fond et les enfants, dans une sorte d’antichambre à l’intérieur. Ils ont pu convaincre les siens de leur accrocher leurs instruments de musique sur les lieux. Cette croyance et ce sort réservés aux griots, faisaient de ce site, un espace banni, où personne ne devait traîner…

LA FIN DE SON STATUT D’ISOLOIR

Il est vénéré et considéré comme un lieu sacré depuis que les populations ont arrêté d’en faire le cimetière des griots, suite à un véto du président Léopold Sédar Senghor. Il leur aurait fait comprendre que les griots ne méritaient pas un tel sort, mais aussi que cette pratique était dangereuse pour eux car les cadavres décomposés pouvaient entrainer des épidémies. Après quelques années de confrontation, le président poète d’alors, qui est de la même ethnie, finit par convaincre les siens, à l’aube des indépendances. Au fil du temps, l’arbre devient un endroit prisé et reçoit des hôtes qui viennent d’ici et d’ailleurs pour des raisons diverses.

UN LIEU D’ATTRACTION ET DE CROYANCE MYSTIQUE

Captivant à la simple vue avec ses 32 mètres de diamètre, ce baobab vieux de 18 siècles, force respect et admiration, à travers son passé chargé d’histoire. Jadis banni, l’arbre est de nos jours, un lieu d’attraction. Un vrai temple aux fortunes diverses. Symbole fascinant, les touristes viennent de partout pour contempler et communier avec ce géant de la nature. L’émotion est souvent forte sur ces lieux où plane toujours l’âme de ces griots.

Le baobab sacré est aussi fréquenté par des populations locales pour ces supposées vertus mystiques et miraculeuses. En respectant un certain nombre de rituels et bains mystiques, le croyant peut voir ses soucis de santé, de fertilité se résoudre…

Histoire

Le nom « Nianing » (Ñaaning) viendrait du plat préféré des Seereer, le « Ñaleng », sorte de semoule de mil, mélangée à la poudre d’arachide, aux condiments. La légende dit qu’un colonisateur, visitant le village en 1902, trouva une femme faisant la cuisine. Il interrogea cette dernière sur le nom du village. La femme prononça « Ñaleng », pensant que la question était orientée vers le met en préparation. L’européen nota « Nianing » et ce mot, mal écrit et mal prononcé, resta comme nom du village.

Ce village était un petit hameau de la province du Sine. Il n’y avait rien que des forêts peuplées d’hyènes, de chacals, etc. Les populations s’adonnaient à l’agriculture du mil et de l’arachide. La chasse était aussi pratiquée. Les pêcheurs sont venus beaucoup plus tard en provenance de Kayar, Yeen, Bargny. Ils y résidaient quelques jours durant leur campagne de pêche.
Apres le départ des Portugais, les Français sont venus s’installer dans le village avec des compagnies de commerce comme Maurel et Prom, Nosoco, SCOA.

La maison du Commandant de Cercle y était édifiée, à la place Résidence, actuelle Centre d’adaptation sociale. 

Les premiers habitants de Nianing se sont signalés vers 1750, avec l’aménagement d’un port d’embarquement. De 1772 à 1885, des produits divers y transitaient : arachide, mil, coton, karité venant du Soudan (Mali). Ce port enregistrait la plus grande activité économique de la Petite Côte, du Sine au Djeggëm, de Mbadanie au Sine Saloum, tous les grands exploitants d’arachide venaient y peser et vendre leurs produits aux colons.

Aujourd'hui la petite ville se trouve sur la route principale qui va de M'bour à Joal-Fadiouth.

Économie

La pêche constitue la première ressource locale. Il faut y ajouter l'élevage, l'agriculture, le commerce et désormais le tourisme. Le domaine de Nianing est un très beau complexe touristique dans un magnifique parc. Il y aussi des campements touristiques comme Oasis, le Bentenier, le Girafon.

source http://www.au-senegal.com/le-baobab-sacre-de-nianing-ici-reposent-les-anciens-griots-sereres,11299.html et https://fr.wikipedia.org/wiki/Nianing

 

Adresse


Nianing
Sénégal

Lat: 14.338523865 - Lng: -16.927005768