Montaigu-Zichem

Montaigu-Zichem (en néerlandais Scherpenheuvel-Zichem) est une municipalité située dans la province du Brabant flamand, dans la région flamande, en Belgique, qui comprend les villes d'Averbode, de Messelbroek, d'Okselaar, de Scherpenheuvel, de Schoonderbuken, de Keiberg, de Kaggevinne, de Testelt et de Zichem (précédemment orthographié Sichem, comme la ville biblique). Le 1er janvier 2006, Scherpenheuvel-Zichem avait une population totale de 22.064. La superficie totale est de 50,50 km² ce qui donnait une densité de population de 437 habitants par km².

Site sain

Scherpenheuvel (en français: «Colline abrupte»), le plus important site de pèlerinage catholique en Belgique, est située à environ 50 km à l'est de Bruxelles. Ses origines remontent au culte païen autour d'un chêne saint sur cette colline, qui a survécu encore au Moyen Age. L'arbre en forme de croix était ainsi «christianisé» avec une statue de la Sainte Marie.

La légende veut qu'environ vers 1500 apr. J.-C., la Vierge Marie a fait un miracle ici, en gelant sur place un berger qui essayait de ramener la petite statue chez lui, déjouant ainsi le vol. À partir des années 1550, un flot de pèlerins dévots, arrivant des environs, est venu à l'arbre pour prier pour la santé et le rétablissement de leurs proches malades. En 1580, la statue disparut alors que des iconoclastes hollandais et protestants pillaient la région. Sept ans plus tard, elle fut remplacée par une nouvelle, qui se trouve toujours sur l'autel de l'église du pèlerinage actuelle. Le chêne étant presque mort, mais toujours inspirant un culte fétichiste à côté de la dévotion catholique romaine à Marie, a été abattu par ordre de l'évêque d'Anvers. Une première chapelle en bois a été construite sur le site et un certain nombre de statues de la Sainte Vierge coupées du tronc ont trouvé leur chemin vers divers sanctuaires (comme au Luxembourg). La renommée de Scherpenheuvel a augmenté et de plus en plus de personnes sont arrivées, implorant la protection contre la peste et la famine qui a balayé les Pays-Bas à la suite de la «guerre de 80 ans» (révolte néerlandaise). La chapelle devint bientôt trop petite pour eux.

En janvier 1603, un autre miracle fut rapporté: la statue pleurait des larmes de sang. Le schisme religieux aux Pays-Bas fut blâmé pour la douleur que ressentait Marie. En novembre 1603, l'armée espagnole vainquit les troupes protestantes assiégeant Bois-le--duc, une fortification importante dans le nord du Brabant.

L'archiduc Albert d'Autriche (nommé par le roi d'Espagne comme gouverneur des Pays-Bas) et sa femme, l'archiduchesse Isabelle (fille du roi Philippe II d'Espagne) ont donné des fonds pour la construction d'une chapelle en pierre à Scherpenheuvel et y ont fait eux-mêmes un Pèlerinage.

En 1604, quelques mois après son inauguration par l'évêque de Malines, la nouvelle chapelle fut pillée par les troupes du Nord. La statue fut mise en sécurité par les jésuites. Deux mois plus tard, les protestants furent chassés d'Ostende, leur dernier bastion dans les Pays-Bas méridionaux. De nouveau, cette victoire fut attribuée à la Sainte Vierge. Scherpenheuvel était privilégiée comme ville.

Aussi en 1604, Philips Numann, greffier de l'archevêque de Malines, décrivait la légende de Scherpenheuvel dans son Histoire des Miracles. La légende a été classée comme un «conte populaire», mais il a également signalé les miracles qui ont été reconnus comme tels par les autorités catholiques. Son livre a été traduit du néerlandais en français, en espagnol et en anglais et répandit la renommée de Scherpenheuvel dans toute l'Europe occidentale.

En 1607, le célèbre architecte-ingénieur Wenceslas Cobergher fut chargé de construire un bastion de Contre-Réforme catholique: toute la ville devait être un hommage allégorique à la Mère de Dieu, un hortus conclusus symbolisant sa virginité éternelle. Sept voies conduisaient vers l'église. Sa disposition est basée sur une étoile à sept branches, qui représente l'abondance de la miséricorde de Dieu. Dans l'église, l'avènement de Jésus est annoncé par six prophètes de l'Ancien Testament et réalisé par Marie qui donne naissance au Messie. En 1609, fut posée la première pierre pour la structure unique en style baroque très développé, qui a finalement été inaugurée en 1627. Les rues et la disposition de la ville elle-même ont été conçues pour refléter la forme. Avec ses environs, c’est aujourd'hui l'un des meilleurs exemples de l'architecture triomphaliste de la Contre-réforme en Belgique. Le dôme, orné de 298 étoiles d'or, symbolise le cosmos. On dit que l'autel principal est placé à l'endroit exact où se trouvait autrefois le vieux chêne. L'archiduchesse Isabelle a assisté à la messe d'inauguration sans son mari décédé. Elle est venue à pied de la ville voisine de Diest, ce qui a donné lieu aux pèlerinages qui survivent encore venant d’endroits aussi éloignés que Maastricht et Bergen op Zoom. Elle mit tout son or et ses bijoux devant l'autel, une coutume qui persiste jusqu'à ce jour, sous forme de jets de monnaie.

Le pèlerinage à Scherpenheuvel a prospéré. Les Oratoriens, un ordre de pères religieux occupés par le culte religieux et la logistique de pèlerinage, avaient leur abbaye reliée à l'église par la «galerie baroque». Ils furent chassés pendant l'occupation française après la révolution de 1797 et ne sont revenus qu'après la restauration religieuse au début du 19ème siècle.

En 1927, l'église a été proclamée une «basilique mineure» catholique romaine.

D'autres traditions qui ont survécu à travers les iècles à Scherpenheuvel sont la Kaarskensprocessie (Procession des bougies) le 2 novembre et les processions de bénédiction pour les personnes, les animaux domestiques et les animaux, et les véhicules. La popularité du pèlerinage a aussi beaucoup à voir avec l'atmosphère de foire toute l'année qui caractérise l'endroit. On y trouve beaucoup d'étals vendant des souvenirs, des bonbons, des produits de boulangerie typiques tels que les «pepernoten» (petits biscuits poivrés) et les «noppen», et des hôtels, des bars et restaurants de différentes sortes.