Saint-Hubert

Description

Saint-Hubert (en wallon Sint-Houbert) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans l'actuelle province de Luxembourg.

Le site, occupé déjà par les gallo-romains, se développe grâce aux premiers clercs installés par Pépin II, puis aux bénédictins et leurs écoles internes et externes, aux pèlerinages venant d'Ardenne, de Famenne, du Lothier et de Rhénanie, mais aussi grâce au marché régional et aux foires qui accompagneront la ville naissante jusqu'aux temps modernes. Jouissant très tôt des libertés, juridictions et droits municipaux, la ville conserva son perron et ses juridictions jusqu'à l'occupation française révolutionnaire. Le Cantatorium (écrit vers l'an 1100) rapporte que la première église y fut construite par saint Materne. La ville porte le titre de « Capitale européenne de la chasse et de la nature » depuis 1991 et elle est parfois encore appelée comme autrefois « Rome en Ardenne » en référence à l'influence internationale de son abbaye pendant 11 siècles, ses 8 prieurés et ses 2 collèges de chanoines, ses écoles monastiques renommées et son collège Thérésien, ses 130 paroisses à la collation du prélat, ses édifices religieux tels que la basilique Saint-Pierre ou l'Abbaye de Saint-Hubert... son statut de sanctuaire international, haut-lieu de pèlerinages en Europe occidentale depuis l'an 850 environ et à la politique franchement souveraine des prélats, catholiques romains convaincus, affichés et prosélytes, prétendant ne dépendre que de Rome et de l'empereur...

La ville et l'ensemble de ses sections comptaient 5 652 habitants en 2014.

Saint-Hubert se situe au cœur de l'Ardenne, en Haute Belgique, au sud-est et à environ 130 km de Bruxelles et 65 km de Namur, ainsi qu'à 65 km environ au nord-ouest d'Arlon. La ville se développe toujours dans la clairière primitive, traversée par une dizaine de routes d'importance internationale ou régionale, dont l'E46 (itinéraire qui joint la Normandie à la Rhénanie), voie express se confondant en Belgique avec la N89 et reliant Sedan et Charleville (direction Reims) vers le sud-ouest à Vielsalm et Liège (direction de Cologne) vers le nord-est. La N803 la relie quant à elle à Rochefort et Ciney, deux villes situées comme Saint-Hubert à équidistance de la N4 et de l'A4 ou E411 reliant Bruxelles à Luxembourg.

Il y a également la N808 vers Paliseul et la vallée de la Semois, ainsi que la N848 vers Martelange, Bastogne et le Grand-Duché.

Le Galata, point culminant de la commune est aussi celui du plateau de Saint-Hubert, un des « sommets » du massif (schisteux-rhénan) ardennais. Il se situe à l'est de la ville, au bord de la base aérienne EBSU. Il est accessible via le hameau de Hurtebise (monastère bénédictin), juste à côté du Radar des Ardennes (Belgocontrol). Saint-Hubert Airport (EBSH) est à équidistance à vol d'oiseau des aéroports de Charleroi (Gosselies), Luxembourg (Findel) et Liège (Bierset), soit environ 90 km de chacun, au centre du triangle formé par ces trois aéroports. Saint-Hubert se situe aussi au croisement des deux itinéraires directs reliant les anciennes capitales régionales de la Gaule romaine (Belgique I et II et Germanie I et II), soit de Bavay à Trèves et de Cologne à Reims.

Les sections de la commune sont Arville, Awenne, Hatrival, Mirwart, Saint-Hubert et Vesqueville. Les autres villages sont Lorcy et Poix, les hameaux : Saint-Michel, Sainte Adeline, Hurtebise, Pont à Lomme et Pont de Libin (Fingris / Banalbois). le Sartay, les Moulins, les Forges, les Rouges Fosses.

Histoire

Découvertes archéologiques

En 2010 débutent des fouilles archéologiques place de l’Abbaye : le service des fouilles de la Région wallonne remet au jour la Porterie de l'ancienne abbaye, déjà bien située, et comme on le supposait depuis les découvertes romaines faites depuis 1970 dans la Grande Clairière de Saint-Hubert des vestiges importants d'une villa romaine ou d'un castrum, vu l'épaisseur des murs et la finition de ceux-ci. Les fouilles progressant vers l'abbatiale, les chercheurs ont découvert de nombreux ossements d'un cimetière médiéval (XIe au XIIIe siècle) à une petite trentaine de centimètres du pavement de la place : des ossements d'hommes, de femmes et d'enfants, recouverts seulement d'un linceul que des centaines de milliers de personnes ont ainsi piétiné sans le savoir durant des siècles, mais aussi plusieurs bâtiments abbatiaux primitifs et les sous-sols d'un ensemble des XVIe et XVIIe siècles.

Ces découvertes représentent un bond historique de plus de 400 ans dans la connaissance des origines de la ville. D'après le Cantatorium, les ruines du castrum, devraient être celles que visite Plectrude, l'épouse de Pépin II. On sait que toutes les villas et bâtiments gallo-romains du domaine d'Ambra ont brûlé à la fin du IIIe siècle, mais beaucoup de zones d'ombre subsistent encore dans la connaissance historique et archéologique des débuts .( "Plectrude arrive dans une vaste clairière, auprès des ruines du château d'Ambra"). Avec cette découverte, ces textes deviennent clairs : il s'agit bien de cette construction romaine dénommée "Ambra" et qui est nommément citée dans la charte de fondation du cloître d'Andain ("Andaïna") en 687 et rappelés par le "Cantatorium" .

Saint-Hubert

Autrefois nommé Andain, en deuxième appellation, la future ville de Saint-Hubert vit s'installer une communauté religieuse, à la fin du VIIe siècle à l'initiative de Pépin de Herstal et de son épouse Plectrude, communauté conduite par Bérégise, leur chapelain. Elle se voit dotée d'importantes possessions au cœur du fisc royal d'Ambra. Un peu plus d'un siècle plus tard, vers 817, cette première communauté de chanoines est remplacée par une abbaye bénédictine qui sera dirigée par Alvéus, premier abbé. Les premiers religieux ont probablement souffert de leur isolement, sur une terre ingrate, parmi une population encore peu au fait des croyances chrétiennes mais c'est bien l'abbaye de Saint-Hubert qui va parfaire et organiser l'ensemble de l'évangélisation en Ardenne depuis le haut Moyen Âge jusqu'aux temps modernes. C'est par décision du Concile régional d'Aix en 817, avec l'accord du métropolite de Cologne et de l'Empereur Louis lui-même, à l’initiative de Walcaud, évêque de Liège, que cette modification peut s'opérer : les chanoines de Saint-Pierre en Ardenne (Andain) s'en vont reprendre l'abbaye de Saint-Pierre de Liège qui deviendra ainsi la plus ancienne collégiale liégeoise, à deux pas de la cathédrale Notre-Dame et Saint-Lambert et les bénédictins de l'abbaye de Saint-Pierre de Liège, fondée par saint Hubert lui-même, s'en viennent reprendre le collège de chanoines de Saint-Pierre d'Andain. Le concile leur accorde de pouvoir emporter avec eux (30 septembre 825) le corps intact du grand saint thaumaturge, leur fondateur. À cette occasion, l'abbaye qui devient le relais sud du diocèse de Liège, reçoit déjà de nombreuses seigneuries, fiefs, fermes, moulins, vignobles, forêts, droits et rentes en dotation... présages de ce que deviendra le "Pays de Saint-Hubert" au Moyen Âge et aux temps modernes ( époques où quelque mille villages, villes, hameaux de France, d'Allemagne ou de Lotharingie seront concernés au plan matériel ou religieux, de près ou de loin, d'importance ou d'influence par le "Célèbre Monastère", "Phare de l'Ardenne"). (voir Abbaye, terres, sites hubertins et "Pays de Saint-Hubert")

Vie et légende de saint Hubert

Hubert de Liège, attaché à la cour de Pépin à Herstal, et contemporain également de Charles Martel, est né vers 650. Il est nommé évêque de Tongres-Maastricht vers 705. Cet évêché comprenait anciennement le territoire actuel de la province de Liège, certaines parties des provinces de Namur et de Luxembourg, une partie de Eiffel (Bad Aachen, Jülich.. ) ainsi que les deux Limbourg (belge et néerlandais). Au début, le lieu de résidence d’Hubert se trouvait à Maastricht, mais vers 710, celui-ci vint s’établir à Liège sur les lieux du martyre de Lambert et des deux "basiliques" qu'il y a déjà fait construire. Il est donc considéré par l’Église et le peuple liégeois comme le fondateur et le patron principal de leur ville de Liège. Comme ces régions étaient encore peu christianisées, il voyageait à cheval, à pied ou en bateau à l’intérieur de son évêché pour y rencontrer et parfaire l'évangélisation des personnes habitant ces contrées, ce qu’il fit jusqu'à sa mort en 727 à Fourons-le-Comte ( professeur Thys van Oudenaarde). Grand thaumaturge, les nombreux miracles rapportés par ses contemporains et réalisés tant de son vivant que sur sa tombe en l’abbatiale Saint-Pierre de Liège, lui valent d'être "élevé sur les autels" par l’Église, Hubert est donc déjà canonisé le . À cette occasion, sa tombe est ouverte en présence de plusieurs évêques, de nombreux seigneurs et pèlerins, du roi Carloman lui-même : son corps et ses vêtements épiscopaux sont découverts parfaitement intacts (évêque Jonas d'Orléans, Vita prima)

Patron des forestiers, des bûcherons et des chasseurs, Hubert est d’abord et avant tout le patron des Ardennais qui reconnaissent en lui , leur saint protecteur depuis le IXe siècle. Depuis cette époque, la supplication pour la protection et les résultats d'une bonne chasse, l'offrande des prémices de la chasse s'est faite de manière tout à fait naturelle et spontanée par les seigneurs locaux et régionaux, la protection des activités quotidiennes des artisans, celle des récoltes et l'offrande des prémices de celles-ci par l'ensemble de la population ardennaise montant en pèlerinage au tombeau du saint, ont confirmé l'attachement et le choix des ardennais.

Les Croix banales instituées par l'évêché de Liège quelques décades plus tard et qui conduisaient les paroisses chacune à leur tour par doyenné ou chrétienté de Graide, Behogne, Bastogne, Famenne, Ardenne, Houille, Semois, Paliseul, Givet..., bannières et croix de procession en tête, à pied, en char à bœufs en famille et par paroisse, accompagnés de leur clergé et ce, jusqu’à l’abbaye, apportant offrandes et dons. Elles ont perduré jusqu'à la fin de l'ancien régime... Ainsi les moines s'étant vu réquisitionné leur charroi par l'occupant français et toutes processions et pèlerinages étant interdit, ils ont pu organisé la récolte des fromages de croix grâce aux "fourgons de la République"... Quelques grands pèlerinages pédestres subsistent encore...

Depuis le XVe siècle, la ((Vita V, écrite sans doute par Hubert le Prévost pour Philippe le bon, grand chasseur et prince de sang royal, prétend faire d’Hubert le fils de Bertrand, duc d’Aquitaine, grande province de France, marié à Floribane, fille du comte de Louvain (comté qui n’existe pas encore mais qui sera un des premiers fiefs des Bourguignons chez nous et qui est à l’origine du duché de Brabant) : se proclamant de la descendance d'Hubert de Liège et par ce lignage, posséder les mêmes pouvoirs qu' Hubert, à savoir guérir la rage, protéger chasseurs, chevaux et limiers à la chasse, accorder le répit aux malades et aux personnes mordues qui ne devront plus se rendre à Saint-Hubert, aussi, pour lui, il est donc extrêmement important qu'Hubert ait eu une descendance, dont au moins un fils ! Son choix tombe sur saint Floribert, le successeur d'Hubert à l'épiscopat. Floribert, déjà fils spirituel d’Hubert, devient ainsi pour le conteur, un fils selon la chair et son ancêtre personnel.

Depuis cet épisode, la vie et la légende d'Hubert s'entremêlent : aujourd'hui, elle rapporte toujours qu’Hubert, "attaché à la cour d'Austrasie mais fils de Bertrand, duc d’Aquitaine, marié à Floribane, fille du comte de Louvain, chassait un Vendredi Saint... il fit la rencontre d'un cerf magnifique portant un crucifix lumineux au milieu de ses bois." Le Christ l'appelle à la conversion et à vouer sa vie à l'évangélisation : "Jusques à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ?" De retour à Herstal, puis à Maastricht, Hubert devient disciple de Lambert et entame un pèlerinage à Rome. Encouragé par le pape Serge I, celui-ci apprenant l’assassinat de Lambert, choisit et sacre Hubert comme nouvel évêque de Tongres-Maastricht. C'est à cette occasion qu'il aurait reçu de saint Pierre lui-même les clefs de Saint-Hubert pour protéger hommes et bêtes et qu'un ange lui aurait apporté la sainte étole toujours vénérée et imposée contre toutes rages et spécialement les personnes mordues par un animal enragé. Ces clefs dites de saint Hubert, son cornet et les effigies des saint Pierre et Hubert ont été de tous temps représentés dans les armes de l'abbaye. Le cornet reste le souvenir emblématique du pèlerinage hubertin parmi tous les "béatiles" emportés par les pèlerins, comme la coquille reste celle des pèlerins de Saint-Jacques pour Compostelle.

Époque contemporaine

Accaparée dès 1795, puis rendue partiellement aux religieux par la France révolutionnaire pour mieux les spolier ce n'est que le 7 janvier 1797, que tous les moines sont définitivement expulsés, et c'est en octobre de la même année que l’abbaye, ses très nombreux sites, bâtiments, églises et biens furent vendus à la pièce (jusqu'aux crucifix à la croisée des chemins !). Sous l'occupation française puis hollandaise, le quartier, les bâtiments du site abbatial, et les dépendances non vendus ou même rachetés à de premiers acquéreurs par la République accueillirent d'abord l’administration centrale du département des Forêts avant de devenir le siège d'une sous-préfecture et d'un arrondissement judiciaire du département de Sambre et Meuse, puis du Grand Duché de Luxembourg sous la domination hollandaise et ce, jusque 1839 et la séparation des "deux Luxembourgs", toujours accompagné de nombreuses administrations dont la maréchaussée...

Sa célèbre bibliothèque est dilapidée entre notables du régime, personnes "éclairées", occupants et vandales de tous bords avant que le solde ne soit convoyé par la République aux Archives départementales (actuellement Archives de l’État) à Namur. Quelque 50 ans plus tard ce qu'il en reste est cédé par l'état gratuitement à l'Institut archéologique namurois. Découvert dans les greniers de celui-ci par dom Thierry Réjalot, il est acheté par la nouvelle abbaye de Maredsous vers 1925.

"En compensation" de la perte par la ville de son statut de chef-lieu de province au profit d'Arlon, mais aussi de la perte de son statut de chef-lieu des arrondissements judiciaire et administratif, au profit de Marche et Neufchâteau et aussi bien sûr des nombreuses administrations qui lui sont liées, l'ensemble du site abbatial accueille de 1844 à 1956, un pénitencier pour enfants et jeunes gens (10 à 21 ans) de l'entièreté du pays, géré dans les deux langues par l'ordre gantois des frères de la Miséricorde; (dont la tombe commune se trouve toujours dans l'ancien cimetière de Saint-Gilles), avant d'être administré et gardé dans les deux langues toujours par des contractuels employés du Ministère de la Justice, après le renvoi des frères (en application de la loi dite "de malheur "), ce qui amena de très nombreux flamands à s'installer au "Borq" et à y faire souche : Petermans, Teymans, Uytenhove, Derweduwen, Van Buylaere, De Backer, Van Slambroek, etc. Le pénitencier sera supprimé après le procès de 1954 et la construction du premier IPPJ de Wauthier-Braine.

Depuis 1958, le site est le siège des Affaires culturelles de la Province, de classes de plein air et de forêts, de différentes administrations provinciales dont depuis les années 1980, le département Citoyen, qui se démantèle actuellement par le pillage, service par service, pour Marche et Libramont. Depuis 1961 également, il a reçu un important dépôt des archives de l’État, dont les propres archives non politiques de l'abbaye, le solde se trouvant à Bruxelles, Paris, La Haye, Londres, Luxembourg, Arlon, Namur...

Ressources

Saint-Hubert est un centre touristique important de l'Ardenne. La ville jouit d’un vaste environnement boisé, partagé entre possessions privées, communales, provinciales, régionales et royales. La forêt de Saint-Hubert, les forêts de Freyr septentrionale et méridionale, la forêt d'Hazeilles, la forêt de Saint-Michel, la Forêt du roi Albert, le domaine de Mirwart, etc. sont ainsi des ensembles contigus de forêts mixtes proposant une grande variété de paysages et une qualité biologique exceptionnelle sur les milliers d'hectares de 10 grandes communes forestières : " La grande forêt de Saint-Hubert".

La pratique du tourisme cohabite avec celle de la chasse, de l'exploitation forestière, des études agronomiques et d'importantes entreprises de génie civil. La ville est aussi le siège d'un centre pénitentiaire important, d'un centre administratif de l'état, d'un réseau d'enseignement secondaire et de formations aéronautiques, d'une zone artisanale et d'une zone commerciale, d'un centre de pratique du ski nordique, de nombreux hôtels, gites, centres de vacances pour groupes, logements et terrains de camp pour mouvements de jeunesse, de plusieurs haras et centres hippiques.

Patrimoine

Les principales curiosités touristiques de Saint-Hubert sont en dehors de l'abbatiale saint Pierre (voir basilique)

  • le quartier abbatial a été reconstruit dans son aspect actuel de 1727 à 1729 par le prélat dom Célestin De Jongh mais l’aile ouest (chancellerie de l'abbaye et du "Pays de Saint-Hubert" ) contient encore de nombreux éléments des XVIe et XVIIe siècles, l'aile nord-est est entièrement du XVIIe siècle(1639 par dom Nicolas de Fanson) pour le réfectoire des moines, le cloître, les cuisines, la tour des archives, la bibliothèque, le bastion… Quant à l'aile centrale, elle comporte salles de réceptions, salon de musique et des logements pour les "hôtes qui comptent" pour l'abbaye et le pays, donc choisis...
  • l'église Saint-Gilles, dont la construction remonte au début du XIe siècle vraisemblablement (certains la voit déjà au X°s), fut dédiée initialement à saint Denis, patron du royaume de France. Elle change de titulaire en 1064, à la suite de l'acquisition par saint Thierry de Leernes de reliques de saint Gilles du Gard, abbé, ce qui en fait la plus vieille église paroissiale dédiée à saint Gilles en Belgique. Le chœur, ses fenêtres et sa voûte gothiques, le réaménagement de la nef, les colonnes, la chapelle saint Crépin (patron des cordonniers, corroyeurs, bourreliers...) et le percement de la tour datent du milieu du XVIe siècle, (1567 vraisemblablement) par le prélat, dom Remacle de Waha, dit "de Marche", juste en fin des travaux de reconstruction de l'abbatiale qu'il termine et avant le sac de celle-ci . La cloche principale, la plus ancienne de la ville, peut-être datée de 1575, elle fut offerte avec ses deux sœurs, volées elles aussi, par dom Jean VII dit "Balla" qui réinstalle un carillon partiel dans l'abbatiale à la même époque. Les autels sont de la fin du XVIIe siècle (1675 pour l'autel de la Vierge, de saint Hubert et de saint Éloi et 1685 pour l'autel principal dédié à saint Gilles, tous deux offerts par le prélat, dom Cyprien Mareschal, curé primaire de la ville), quant au troisième, dédié à sainte Barbe, patronne des "scaïlteux" et des mineurs, dont on ne connaît pas encore la date de construction, il porte bien les caractéristiques du XVIIe siècle et semble un peu plus ancien. L'antependium dédié à saint Hubert doit vraisemblablement provenir comme le maître-autel, tous deux de très grande qualité, des œuvres du grand maître liégeois, Arnold de Hontoire et de ses élèves, présent à Saint-Hubert très régulièrement les 25 dernières années de sa vie. Le porche et les "nouvelles" fenêtres sont à replacer sous l'abbatiat de dom Célestin De Jong, en 1734 comme le presbytère, soit l'année précédant le grand incendie général de la ville.
  • À 7 kilomètres au nord de la ville, à Saint-Michel, au bord de la Masblette, on trouve le Fourneau de Masblette de 1771 de dom Nicolas-Dominique Spirlet, dans un hameau-musée consacré aux prémices de l’industrie du fer et de la sidérurgie en Wallonie ainsi qu’un musée de plein air rassemblant différents types de maisons et bâtiments anciens provenant des différentes régions wallonnes "Musée de la vie rurale en Wallonie" ("Bokrijk wallon").
  • Le château de Mirwart est remarquable. L'ancien château féodal dont les premières citations remontent vers 940, abrita en son sein (depuis la prise de possession du château par l'abbaye qui le reçut en hommage du prince-évêque de Liège), le prieuré Saint-Michel, soit du XIe siècle jusqu’au milieu du XVIe siècle. Le château actuel fut reconstruit en style classique au début du XVIIIe siècle par les nouveaux propriétaires (de Smaeckers), chevaliers d'industrie. Le domaine et le château rachetés à la famille des von der Blocke (anversois) en 1951 par la province de Luxembourg, ont subi depuis de nombreux avatars et spoliations...
  • La porte du Parc, reconstruite avec le rempart de l'abbaye de 1659 à 1662 par l'abbé dom Benoît Laurenty de Lessive, représentent avec le bastion de dom Nicolas V de Fanson, le petit reste des défenses abbatiales encore debout. Les premières fortifications furent construites dès l'an 940 par l'abbé Frédéric : un kilomètre de murailles environ, 9 tours et au moins 4 portes...
  • Le Monastère "N-D d'Hurtebise", dont les bâtiments initiaux et la propriété ont été donnés aux religieuses bénédictines par la famille de la Vallée-Poussin, est un havre de paix et de prière à l'orée de la forêt, les religieuses y organisent retraites et sessions bibliques ainsi que la fabrication d'hosties pour les paroisses catholiques. Il a été construit à partir de 1938 à l'emplacement d'une des trois bouveries que l'abbaye possédait dans la région et gérait en faire-valoir direct. Les moines y élevaient là aussi des "bêtes rouges" mais spécialement les célèbres "roux d’Ardenne" qui régalaient les princesses royales et la Cour de Versailles, moutons envoyés par chariots entiers via les prieurés français de l’abbaye (correspondance de dom Nicolas-Dominique Spirlet)
  • La Bouverie de Chermont, qui jouit d'un panorama splendide, construite par Nicolas V de Fanson vers 1645 à l'emplacement des ruines et des terres du hameau de Chermont, dont les propriétaires étaient tous décédés lors de la grande peste et dont plus personne ne voulait (ni les terres ni les masures !), comprenait après le rachat aux héritiers, un domaine d'un seul tenant de plus de cent hectares où l'abbaye élevait un bétail important ("bêtes rouges"). Elle fut saisie par la République et vendue avec les biens abbatiaux en 1797, transformée au XIXe siècle en ferme agricole et d'élevage par les propriétaires successifs pour y loger les nombreux domestiques, le chartil, le bétail, les récoltes d'une importante exploitation. Réaménagée il y a quelques années en résidence par la famille Saverys, elle a constitué avec les exploitations de Bure et Hurtebise, non concédées en fermage (comme Hatrival, Séviscourt, Tavier, Terwagne, et de nombreuses autres...), les "3 bouveries", voisines de l'abbaye, gérées en faire-valoir direct par ses oblats, convers et domestiques.
  • La "Converserie", située actuellement sur la commune de Tenneville, comporte encore des parties de bâtiments anciens. Le premier "hospice" y fut construit en 1152 par l’Abbaye sur un terrain offert par le Comte Henri de La Roche et tenu par les convers, d'où son nom. Il était destiné à accueillir pèlerins et malades se rendant au tombeau de saint Hubert et traversant la grande forêt au risque de se perdre par temps de brume et brouillard, obscurité, attaque des loups, dans les fanges, la neige, etc. La nuit et par mauvais temps, une cloche sonnait à intervalles réguliers pour orienter les égarés... Les terres exploitées par les moines et essartées sur la forêt, la lande et la fagne constituent toujours une clairière importante autour des bâtiments "hospitaliers" et des anciens bâtiments agricoles rénovés par le Comte de Launoit pour les chasses des "princes de Réthy" avant d’être racheté et exploité comme centre de séminaire par le baron Coppée dès que le roi Baudoin eut renoncé aux chasses royales de Freyr et de Saint-Hubert. Ils ont été cédés récemment à une association hospitalière hollandaise pour en faire un centre médical...
  • La chapelle Saint-Roch, construite en 1682, par dom Cyprien Mareschal, ex-voto offert à saint Roch de Montpellier pour la protection accordée durant la grande peste de 1636 où la moitié de la population de la ville et le tiers des moines ont péri et le prier aussi de continuer à protéger les borquins contre tout retour de l’épidémie. Ceux-ci se sont engagés avec leur prélat pour un pèlerinage pédestre annuel, en procession le 16 août, jour de sa fête. Construite en matériaux du cru, pierres de schiste et de grès, liant de chaux et sable rouge, fenêtres en plein cintre et chevet gothique, chaulée comme tout maison particulière ardennaise qui subit les intempéries, petit clocheton et statue extérieure de la Vierge dans une niche. La statue du saint est en sécurité chez un voisin : mais est-ce la bonne formule ?
  • L'ancien Hôpital Saint Éloi (voir aussi ci-après), vendu par les révolutionnaires à un particulier, fut aménagé pour le roi Léopold I qui l'appelait "mon petit pied à terre" et qui l’occupa chaque automne pendant près de vingt ans. Les forêts domaniales de Saint-Michel, Warinsart et Freyr étaient toutes proches des forêts de Saint-Hubert dont la chasse lui avait été offerte par la Ville lors de sa "joyeuse entrée" en 1843. Elles étaient aussi les seules forêts en Belgique à contenir encore du gros gibier dont des cerfs au milieu du XIXe siècle... mais aussi des loups dont on prétend qu’il tua le dernier !
  • La ville possède une bonne dizaine de bâtiments et monuments inscrits au patrimoine wallon.

Transports

Air

Article détaillé : aérodrome de Saint-Hubert.

L'aérodrome civil de Saint-Hubert (EBSH ou Saint-Hubert Airport) fut créé au débuts des années 1930

4. Dès le début, une école d'aviation et des ateliers de construction d'aéroplanes y ont été installés sous l'autorité du capitaine Orta. Les installations furent rétrocédées à son principal actionnaire financier, l’État belge dès 1946 et gérées par la Régie des Voies Aériennes jusqu'à la fédéralisation de la Belgique. L'Aéroclub des Ardennes y exerce ses activités depuis 1958 et le Centre National de Vol à Voile depuis 1960. On y trouve également une station météo opérationnelle depuis 1925. qui fut longtemps la plus importante de Belgique et qui est actuellement entièrement automatisée. L'aérodrome, propriété de la Ville depuis sa création, est géré actuellement de concert par celle-ci, la Sowaer (société wallonne des aéroports) et une coopérative de pilotes et d'usagers. Le vol à voile est l'activité principale de l'aérodrome de Saint-Hubert, des stages ADEPS, des vols découvertes, initiations et perfectionnement sur hélicoptères, avions de tourisme, ULM, montgolfières, aviation de tourisme y sont aussi pratiqués par plusieurs sociétés privées installées sur le site... Hôtel-restaurant-cafeteria, nombreux hangars, ateliers de maintenance et de réparation, tour de contrôle, station météo, radar des Ardennes, académies d'aviation, salles de réunion et bureaux de sociétés, services d'entretien et de gestion, ravitaillement en carburant, logements... : il ne lui manque que des bureaux de douane, de police aérienne et des quais d'embarquement !

L'aérodrome militaire de Saint-Hubert (EBSU ou Base aérienne de Saint-Hubert), en propriété et géré par le ministère de la Défense, a été construit de 1950 à 1959, dans le cadre des bases de réserve OTAN. Il fut affecté avant la fin de sa construction à la Royal Canadian Air force et ce, pendant une douzaine d'années avant d'être remis à l'École d'aviation légère de Brasschaat (Voltac) qui l'a géré jusqu’à la réforme en profondeur de l’armée belge après 1990, la ville étant à l'époque la marraine de la 16e escadrille d'aviation légère basée à Butzweilerhof RFA . En assez mauvais état, il est occupé régulièrement pour des manœuvres et exercices par les para commandos, les chasseurs ardennais dont la ville est la marraine actuelle du Régiment, divers corps OTAN... La piste en béton de 2 700 m x 45 m et ses installations (taxiway, blocs ops, hangars, dépôts kérosène, etc.) sont maintenus en état de fonctionnement.

Rail

La première gare de Poix (lez) Saint-Hubert, sur la ligne du Grand Luxembourg, et la route nouvelle pour relier cette gare à la ville furent inaugurés en 1859. Jusque 1956 et l’électrification de la ligne, tous les trains directs ou "express" faisaient arrêt dans cette gare importante, qui sera reliée dès 1888 par chemin de fer vicinal à Saint-Hubert. La ville a connu ainsi la plus ancienne voie ferrée métrique de Wallonie de 1888 jusque 1960. Elle a aussi été reliée très tôt par vicinal à Libin, Paliseul, Bouillon, Sedan, Nouzonville (département des Ardennes) puis Freux, Amberloup, Libramont, Bastogne... Il existait aussi à Poix le seul service de transbordement SNCV-SNCB pour le centre et le nord de la province avec celui de la gare de Melreux. La gare de Hatrival et le point d'arrêt de Mirwart, dans la commune de Saint-Hubert, sur la même ligne 162 (Namur-Sterpenich), ont été supprimés dès 1983.

Folklore et festivités

  • Chaque automne, le dernier week-end de septembre voit se rassembler les bouchers, charcutiers, mangons et masqueliers de Belgique et du nord de la France pour honorer leur saint patron.
  • Les pèlerinages au tombeau de saint Hubert restent vivaces, biens que moins nombreux qu'autrefois, et ont lieu à dates fixes.
  • Le Borqtour, un festival de musique rock et électro, a lieu en août.
  • Chaque été, dans le cadre du Festival de Wallonie, le Juillet musical de Saint-Hubert organise des concerts dans la ville, dans les villes du centre et du nord de la province et dans les villages voisins.
  • Chaque printemps, en mai, ont lieu les championnats de Belgique (ou du Benelux) de Vol à voile
  • Depuis 2015, début juillet, les stages internationaux de Trompes de Chasse ont à nouveau repris.
  • Chaque été, début juillet, se tient le we de la Rose.
  • Chaque été, le premier week-end de septembre, ont lieu les journées internationales de la chasse et de la nature.

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Hubert_(Belgique)

Adresse


Saint-Hubert
Belgique

Lat: 50.026008606 - Lng: 5.372727394