Cuba

Description du Guide

Cuba (en espagnol : República de Cuba), en forme longue la République de Cuba, est un État insulaire des Caraïbes formé de l'île de Cuba (la plus grande île des grandes Antilles), de l'île de la Jeunesse (appelée île aux Pins jusqu'en 1976) et de quelques autres petites îles. Il est situé, au nord des Antilles, à la confluence de la mer des Caraïbes, du golfe du Mexique de l'océan Atlantique ; au sud de la côte est des États-Unis et des Bahamas ; à l'est du Mexique et à l'ouest des îles Turques et Caïques ; au nord des Îles Caïmans et de la Jamaïque.

Devant Hispaniola en superficie, Cuba est toutefois derrière en nombre d’habitants : Cuba est ainsi la deuxième île la plus peuplée des Caraïbes avec près de 11 241 161 habitants. Sa capitale est La Havane, sa langue officielle l'espagnol et deux monnaies y sont utilisées : le peso cubain et le peso cubain convertible

L'île a été une colonie espagnole de 1492 à 1898 puis un Territoire des États-Unis d'Amérique jusqu'au 20 mai 1902. Depuis la révolution de 1959, Cuba se définit comme une république socialiste, dont le Parti communiste de Cuba, créé en 1965, constitue la « force dirigeante supérieure », mais le pays est considéré par ses opposants comme une dictature.

Cuba est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis la Déclaration conjointe signée par Hugo Chávez et Fidel Castro le 14 décembre 2004 à La Havane.

Culture

Cuba est réputé notamment pour :

  • ses cigares, notamment les Habanos et les Cohiba, cigares cubains de renommée mondiale ;
  • son rhum, notamment le Havana Club, détenu par l'État cubain qui l'exploite conjointement avec le groupe Pernod Ricard. Le rhum est une eau-de-vie obtenue par fermentation et distillation du jus de la canne à sucre ;
  • sa musique cubaine a produit un grand nombre de genres musicaux dont le mambo et le cha-cha-cha, le son dont Buena Vista Social Club a permis la redécouverte, le boléro. Aujourd'hui, elle s'exprime avant tout par la timba (proche de la salsa) et le reggaetón. Elle s'inspire aussi de la rumba congolaise, pour cause, la forte communauté originaire d'Afrique centrale (ex-Zaïre) depuis l'esclavage. Des chansons comme Guajira GuantanameraHasta siempreQuizás, quizás, quizás sont mondialement célèbres...

Genres par ordre chronologique : Conga | Punto guajiro | Guaracha | Tumba francesa | Contradanza | Rumba | Habanera | Trova | Changüí | Danzón | Boléro | Son | Guajira | Mambo | Jazz afro-cubain | Filin | Cha-cha-cha | Pachanga | Nueva trova | Songo | Timba

  • les vieilles voitures américaines (classées dans le patrimoine cubain, c.-à-d. qu'on ne peut les acheter et les faire sortir de l'île).
  • le révolutionnaire argentin Ernesto Guevara dit le « Che », aux côtés duquel Fidel Castro mena la révolution cubaine.
  • la santeria, religion syncrétique d'origine africaine, très présente dans la société cubaine. Selon l'historienne et anthropologue María I. Faguaga, la majorité de la population tient compte des prophéties publiées chaque année dans la Lettre de l'année publiée par les babalaos, les prêtres de la santería.
  • les Cubains sont peu équipés en matériel informatique (3,3 ordinateurs pour 100 habitants, c'est-à-dire l'un des taux les plus faibles du monde).

Tourisme

L'assouplissement de l'embargo des États-Unis contre Cuba en 2015 amène un regain de l'activité touristique à Cuba. Néanmoins, au-delà du charme exotique de la destination et du faible taux d'insécurité, la pauvreté, les coûts élevés, l'état des transports et des télécommunications, la qualité de la nourriture, la saturation de l'aéroport international José-Martí ou encore les relents de la propagande castriste sont critiqués.

Histoire

Histoire coloniale

La monarchie catholique espagnole conquiert l'île au cours du xvie siècle après la découverte de l'île par Christophe Colomb le 28 octobre 1492 et l'intègre à son empire. La domination espagnole durera jusqu'à la signature du traité de Paris en 1898. Au cours de ces quatre siècles, de nouvelles villes verront le jour dont Santiago de Cuba (1514) et La Havane (1515). Malgré les efforts de Bartolomé de las Casas, la population indienne payera un lourd tribut : elle sera pratiquement décimée en quelques années. Déçus par la faible productivité des mines d'or, les conquistadors décident de faire de Cuba leur plaque tournante vers le continent et l'utilisent comme escale pour les navires chargés des richesses du Nouveau Monde à destination de l'Espagne. L'île se tourna donc vers de nouvelles activités : tabac (plus ou moins 300 millions de cigares par an ainsi qu'une douzaine de milliards de cigarettes brunes ou blondes), café et canne à sucre (héritée de quatre siècles de colonisation espagnole et qui procure à Cuba le plus gros de ses ressources). Cette dernière activité nécessitant une main d'œuvre importante, il sera fait appel aux esclaves africains. Il semble que l'on ait cultivé dès 1523 la canne à Cuba où elle a trouvé les meilleures conditions de croissance : climat chaud, sols humides et, juste avant la coupe, une période sèche propice à la concentration du saccharose. En 1620, Cuba produisait 550 tonnes de canne à sucre.

Château de Jagua. C'est la troisième forteresse militaire de Cuba édifiée par le roi Philippe V d'Espagne pour combattre pirates des caraïbes et boucaniers. Elle se situe dans le canal d'entrée de la baie de Cienfuegos. Sa construction se termine en 1745 et est inaugurée sous le nom de « Château de Notre Dame des Anges de Jagua ».

En 1763, il n'y avait pas plus de trente-deux mille esclaves dans toute l'île. La culture sucrière, sans être négligeable, était très loin du niveau des colonies françaises comme Saint-Domingue ou anglaises comme la Jamaïque. Après la longue guerre qui dure de 1791 à 1803 contre les esclaves noirs beaucoup de propriétaires blancs de Saint-Domingue fuient à Cuba où ils apportent capitaux et savoir-faire. De 1792 à 1860, on introduit à Cuba plus de sept cent vingt mille esclaves, plus qu'au cours des deux siècles précédents. Ensuite, les planteurs francophones viennent grossir le flot des Réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique.

Même si, au xviie siècle, la population avait augmenté avec l'arrivée des colons espagnols et des esclaves africains, Cuba était encore, au début du xviiie siècle, une petite colonie. Pendant l'été 1762, la capitale fut conquise par les Anglais conduits par Georges Keppel et lord Albemarle. Ils allaient régner sur l'île pendant neuf mois. Aussi brève fût-elle, l'occupation anglaise modifia l'organisation économique et sociale de Cuba. Les restrictions commerciales imposées par l'Espagne furent abolies, marquant le début des échanges avec les colonies anglaises d'Amérique du Nord. Le trafic des esclaves s'intensifia pour fournir la main d'œuvre nécessaire dans les plantations. À l'issue du traité de Paris, signé en 1763, Cuba fut rendue à l'Espagne en échange de la Floride attribuée aux Britanniques.

Dans les régions plantées de palmiers royaux, trop accidentées pour les machines modernes, des brigades de travailleurs de provinces et de villes différentes et de toutes professions viennent encore couper la canne à la machette. Volontaires, nourris six fois par jour, pouvant gagner cinq fois plus qu'un ouvrier ordinaire, ils ont droit à tous les égards. Au xviiie siècle, le châtiment le plus redouté par l'esclave urbain était d'être vendu aux planteurs de l'intérieur ; prisonniers du domaine, les Noirs ne recevaient ni argent ni éducation.

Alors que la traite était officiellement abolie, plus de 360 000 esclaves furent débarqués entre 1820 et 1860 au port de La Havane, qui comptait au début du siècle 40 000 Blancs et 30 000 esclaves. C'est en 1886 que fut entièrement supprimé l'esclavage, fondement de l'économie coloniale, source des richesses de toute l'aristocratie créole.

Indépendance

Les luttes pour l'indépendance remontent au milieu du xixe siècle avec la guerre des dix ans qui débuta en 1868 ; Les États-Unis intervinrent dans la guerre d'indépendance cubaine qui avait fait 200 000 morts depuis 1895 (soit 1/8 de la population) et occupèrent l'île de 1898 à 1902, puis de 1905 à 1909. Les États-Unis poursuivirent une ingérence marquée jusqu'en 1934 (révocation de l'« amendement Platt » et Politique de bon voisinage).

Durant cette période et en particulier sous les gouvernements de Fulgencio Batista (1940-1944 et 1952-1959), l'île est massivement investie par la Cosa nostra qui y installe casinos et pratique le blanchiment d'argent à grande échelle. Les mafias italo-américaines trouvent à Cuba « calme, impunité, profits » et pratiquent la corruption à large échelle des élites locales. Une convergence d'intérêts se crée entre ceux de la Cosa nostra, des grandes sociétés américaines implantées dans l'île et du gouvernement des États-Unis, notamment de ses services de renseignement.

Révolution et guerre froide

Fidel Castro prend la tête d'une armée rebelle en 1956 et renverse le dictateur Fulgencio Batista le . Les États-Unis sont, en 1959, l'une des premières nations à reconnaître diplomatiquement le nouveau gouvernement, mais les rapports entre les deux pays se gâtent dès le mois de mai de la même année, lors de la nationalisation des avoirs étrangers (dont ceux de United Fruit Co) à Cuba.

Par la suite, du 17 au  eut lieu la tentative de débarquement à la baie des Cochons de 1 400 réfugiés, recrutés, payés et entraînés par la CIA américaine, qui se solda par un échec. Les États-Unis mirent alors en place un embargo économique en 1962, mais renoncèrent à toute invasion de Cuba, pourtant un temps envisagée selon les plans de l'opération Northwoods mais dont la mise en œuvre fut finalement refusée par le président John Kennedy, aux termes d'un accord signé pour conclure l'affaire des missiles de Cuba.

L'embargo des États-Unis sur Cuba (décrit à Cuba par le terme espagnol « el bloqueo » qui signifie « le blocus ») est un embargo économique, commercial et financier à l'égard de Cuba par les États-Unis mis en place le  à la suite de nationalisations expropriant des compagnies américaines. Aujourd'hui, il est toujours en place, faisant de lui le plus long embargo commercial de l'histoire moderne.

Le pays fut longtemps soutenu par l'URSS qui lui accordait une aide (4 à 6 milliards de dollars américains par an jusqu'en 1990) en échange de son alignement sur sa politique : envoi de forces cubaines dans plusieurs pays d'Afrique pour protéger des gouvernements communistes ou déstabiliser ceux du « camp adverse », soutien aux mouvements révolutionnaires d'Amérique latine. Mais cette question fait l'objet de controverses. Cuba avait sa propre logique tiers-mondiste et une population noire était particulièrement tentée d'envoyer de sa propre initiative des soldats en Angola en novembre 1975 soutenir le MPLA quand les troupes sud-africaines envahirent l'ancienne colonie portugaise. L'URSS intervint après pour aider les Cubains à redresser une situation militaire très difficile. En Amérique latine, Moscou avait conclu avec Washington en mai 1972 un "code de bonne conduite" qui lui interdisait d'aider militairement les mouvements révolutionnaires. À l'automne 1981, accusé par Ronald Reagan de fournir des armes à la guérilla salvadorienne, Fidel Castro démentit et invoqua la clause d'un accord avec l'URSS qui lui interdisait d'exporter les armes vers les guérillas latino-américaines. Cuba fait face à une grave crise économique depuis la disparition de l'URSS et le maintien de l'embargo des États-Unis.

Cinq agents de Cuba sont détenus aux États-Unis. Arrêtés en septembre 1998, ils ont été condamnés en  à Miami, pour, notamment, conspiration en vue de commettre des actes d'espionnages et des délits. La justice américaine leur reproche de s'être fait employer à la Key West Naval Air Station pour espionner pour le compte du gouvernement cubain, ainsi que pour avoir fourni des informations ayant permis à l'armée cubaine d'abattre deux avions américains d'organisations cubo-américaines, hors du territoire cubain, faisant quatre victimes américaines. En appel, certaines des condamnations ont été maintenues et d'autres revues à la baisse. En 2009, les peines de prison infligées ont été revues à la baisse. Selon le gouvernement cubain, ces agents n'étaient pas des espions mais devaient infiltrer des organisations terroristes anti-cubaines basées à Miami, organisant des attentats ultérieurement. Selon les défenseurs de ces agents, des violations de la loi dans leur traitement et leur procès auraient eu lieu. Au niveau international, de nombreuses organisations comme Amnesty International ont appelé à un nouveau procès, jugeant le fonctionnement de la justice inéquitable mais la cour suprême américaine a refusé de revoir le cas.

Selon Cuba, de nouvelles sanctions ont été introduites à son encontre par le gouvernement américain sous la présidence de George W. Bush. La Commission for Assistance to a Free Cuba, créée en 2003 par le président Bush, a proposé de dégager tous les deux ans une somme de 80 millions de dollars destinée à financer activement « l'opposition démocratique cubaine » avec pour but « d'aider la société civile cubaine à réaliser la transition démocratique » et la mise en place d'un « gouvernement de transition » reconnu par les États-Unis. En 2008, l'agence gouvernementale USAID s'est engagée à rendre effectives les propositions de la commission afin de lutter contre « la tyrannie à Cuba ».

Le gouvernement cubain reproche également aux États-Unis d'héberger plusieurs terroristes ayant commis des attentats à Cuba, parmi lesquels Luis Posada Carriles (dont il réclame l'extradition au Venezuela) et Orlando Bosch. Luis Posada Carriles a déclaré dans le New York Times du  avoir été financé par la Cuban American National Foundation (CANF) (« Fondation nationale cubano-américaine »), organisation officielle basée à Miami.

Réchauffement des relations avec les États-Unis

Fidel Castro dirige Cuba jusqu'au 31 juillet 2006 puis c'est son frère Raúl Castro Ruz qui, après avoir assuré l'intérim du pouvoir, est élu le 24 février 2008 président du Conseil d'État et du Conseil des ministres par l'Assemblée nationale.

En mars 2009, le Congrès des États-Unis autorise les citoyens américains d'origine cubaine à se rendre à Cuba une fois par an ; puis, le , le président annonce la fin des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Américano-Cubains vers l'île. Il est toujours interdit d'envoyer de l'argent à des membres de la fonction publique ou de l'armée cubaine, et l'embargo est, pour sa plus grande partie, maintenu.

Le , les deux pays annoncent conjointement la reprise de leurs relations diplomatiques, impliquant un assouplissement de l'embargo américain sur Cuba. À cette occasion, les trois agents cubains toujours emprisonnés aux États-Unis sont libérés.

Le , les bâtiments qui abritaient jusqu'à présent les sections d’intérêts dans chaque capitale ont retrouvé leur statut d’ambassade. Les employés ont été accrédités auprès de ces dernières et les chefs de mission sont devenus chargés d'affaires, en attendant la nomination d'ambassadeurs.

Le 20 mars 2016, Le Président américain Barack Obama fait une visite officielle à Cuba. C'est la première fois depuis 1928 qu'un Président américain en exercice se rend sur le sol cubain.

Géographie

La République de Cuba est située entre la mer des Caraïbes au sud, le golfe du Mexique au nord-ouest, la Floride au nord et les Bahamas au nord-est, elles-mêmes baignées par l'Atlantique Nord. C'est un archipel composé de l'île de Cuba, longue de 1 220 km (qui fait d'elle la plus grande île des Antilles), de l'île des Pins (île de la Jeunesse) et d'environ 1 600 îlots. Géographiquement, elle se trouve à proximité du tropique du Cancer, à 77 km d'Haïti à l'est ; à 140 km de la Jamaïque, au sud-sud-est ; à 180 km des États-Unis, au nord ; et à 210 km du Mexique, dont elle est séparée à l'ouest par le canal du Yucatán. La République comprend l'île entière ainsi que la Isla de la Juventud (« île de la Jeunesse »), mais l'entrée de la baie de Guantanamo est occupée depuis 1898 (officiellement loué depuis 1903) par les États-Unis qui y ont installé une importante base navale (que les États-Unis maintiennent malgré l'opposition du gouvernement cubain).

Climat

Cuba est régulièrement frappée par des ouragans pendant l'été et l'automne. Parmi ceux-ci, l'ouragan de Cuba de 1910 a été particulièrement marquant, affectant l'île durant 5 jours. En juillet 2005, l'ouragan Dennis a fait 16 morts selon les autorités, provoqué d'importants dégâts et plus d'un million et demi de personnes furent obligées d'évacuer. Avec des vents de 300 km/h, ce denier ouragan est passé à la catégorie 4 de l'échelle de Saffir-Simpson qui compte 5 catégories. La saison cyclonique 2008 a beaucoup pesé sur l'économie cubaine, surtout l'agriculture et l'élevage : les destructions causées par les cyclones sont évaluées par le dirigeant Raúl Castro à 10 milliards de dollars (7,9 milliards d'euros). 500 000 foyers ont été affectés, 156 000 hectares de canne à sucre ont été détruits et 500 000 ont été inondés.

Face à des situations de crises régulières que causent les ouragans, le peuple cubain et l'État ont acquis une certaine expérience et mis en place une logistique permettant de protéger les personnes et les biens des vents sauvages assez fréquents dans l'île. Dix ouragans majeurs ont frappé Cuba entre 1985 et 2004, ne provoquant que vingt-deux décès. Ainsi quand Cuba fut frappé par l’Ouragan George en 1998, il n’y eut que 4 morts contre 600 dans les autres pays touchés. De même l’ouragan Charley d’août 2004 provoqua 4 morts à Cuba contre 30 en Floride. Pour le responsable de l’agence des Nations unies « International Straegy for Disaster Reduction » M. Salavano Briceno, cette réussite cubaine repose sur l’importance de l’effort éducatif et de prévention consenti par les autorités cubaines. La qualité des services de secours cubain a fait l'objet d'un forum spécifique lors de la « World Conference on Disaster Reduction » de janvier 2005.

L'île située au sud du tropique du cancer jouit essentiellement d'un climat tropical qui est presque partout rendu agréable par les alizés. La moyenne de température s'élève à 25,5 °C ou 78 °F. L'air ambiant est très humide. La saison sèche va de novembre à avril. Le mois d'août est le plus pluvieux. Mais il ne pleut jamais plus de quarante-huit heures consécutives.

Religion

La religion reflète la diversité culturelle de l'île. D'après certains chercheurs, 85 % des Cubains croient en quelque chose, alors qu'ils ne sont que 15 % à pratiquer régulièrement une religion.

Après la révolution de 1959, Cuba est devenu un état officiellement athée et a limité la pratique religieuse. Le régime expulsa ou incarcéra plusieurs centaines d'ecclésiastiques. Le nouveau gouvernement persécuta les pratiquants de la Santeria et les tint à l'écart du Parti communiste.

Fidel Castro a déclaré en 1977 que « le processus révolutionnaire nécessaire en Amérique latine exigeait l'union entre marxistes et chrétiens ». Il s'est lui-même impliqué pour permettre l'adhésion des croyants au parti communiste cubain. L'article 8 de la Constitution cubaine stipule que « l'État reconnaît, respecte et garantit la liberté religieuse ».

Depuis les années 1990, les religions connaissent un regain de vitalité dans l'île. La crise provoquée par l'effondrement du bloc soviétique poussa de nombreux pauvres à se tourner vers la charité des églises. En 1992, Fidel Castro renonça officiellement à l'athéisme d'État. De 1969 à 1998, le gouvernement avait supprimé Noël des jours fériés. En janvier 1998, le pape Jean-Paul II a effectué une visite historique sur l'île, invité par le gouvernement cubain et l'Église catholique. Le régime a assoupli ses positions contre la religion puisqu'il est désormais possible pour les catholiques de devenir membres du PCC et de montrer publiquement des symboles religieux. Cependant, un Bureau des Affaires religieuses, qui dépend du PCC, surveille toujours les activités des Églises qui doivent obtenir la reconnaissance des autorités.

Cuba est traditionnellement un pays catholique. Parfois le catholicisme est très influencé par le syncrétisme. Une croyance syncrétique commune est la Santería, qui est originaire de Cuba. 60 % de la population a reçu le baptême mais seuls 1,5 % sont des catholiques pratiquants. L'Église catholique romaine est composée de la conférence des évêques catholiques cubains (COCC), menée par Jaime Lucas Ortega y Alamino, cardinal et archevêque de La Havane. Elle est formée de onze diocèses, 56 ordres de nonnes et 24 ordres de prêtres.

Selon une étude du Centre de Recherches Psychologiques et Sociologiques, Cuba compterait un demi million de protestants sur une population totale de 11,2 millions de personnes. On recenserait par ailleurs 90 000 Témoins de Jéhovah, et cinq synagogues pour environ 1 500 Juifs. Plusieurs centaines de milliers de Cubains pratiquent des cultes afrocubains, qui connaissent un succès important. Parmi les rituels venus d'Afrique, la Santeria, est la plus répandue. Parmi les autres cultes africains pratiqués à Cuba figure le Palo Monte, pour lequel on utilise des herbes et autres éléments naturels à des fins magiques, ainsi que l'Abakua, qui est plus qu'une société secrète de secours mutuel réservée aux hommes.

Société cubaine

D’après le recensement de 2002, 65 % des Cubains sont blancs, 10 % sont noirs et 25 % métis. Selon un chercheur au Centre d'études des États-Unis (Esteban Morales), la discrimination des Noirs s’est accentuée à Cuba à partir des années 1990. Il y a 19 % des parlementaires qui sont noirs et 5 membres du Bureau politique sur 24. Les Afro-cubains sont victimes de racisme dans la capitale, en dépit des efforts du pouvoir pour l’éviter. Une enquête de la BBC de 2009 conclut qu'à Cuba « les Noirs occupent des places de travail inférieures, habitent dans les pires logements et sont majorité dans les prisons et minorité dans les universités » et le Comité pour l'élimination raciale de l’ONU s'est préoccupé du fait que 80-90% des prisonniers cubains sont des afro-descendants. En 2010, le dissident noir Orlando Zapata meurt d'une grève de la faim, protestant contre ses conditions d'incarcération ; le dissident Manuel Cuesta Morúa estime qu'« on s’était acharné contre lui [Zapata Tamayo] parce qu’il était noir ».

La crise que connaît Cuba depuis les années 1990 a entraîné une augmentation des inégalités sociales. Le salaire moyen mensuel d'un Cubain est actuellement de 15 dollars. La population la plus pauvre a recours au recyclage et au système D car le salaire ne suffit plus. Le marché noir, lié au rationnement de la nourriture, la prostitution et la criminalité sont des phénomènes qui se développent dans l'île. Le système repose en outre sur une corruption généralisée.

Le Parlement cubain est paritaire mais l'instance suprême du pouvoir, le Bureau politique du Parti communiste, ne compte que quatre femmes sur 17 membres depuis son congrès de 2016.

Éducation

Fidel Castro a, dès 1961, nationalisé les universités, et autres écoles, et les a rendues gratuites. Il n'y a pas de frais pour les étudiants. Cependant, avec les difficultés de 1990, l'éducation de qualité s'est montrée dure à appliquer.

Avant la révolution cubaine, le taux d'alphabétisation à Cuba, était déjà de 78 %alors que la moyenne mondiale était de 44 %. Selon le PNUD, Cuba se situe au troisième rang mondial avec un taux d'alphabétisation de 99,8 % aujourd'hui), à égalité avec l'Estonie et devant les États-Unis (93,3 %).

Pendant les années 1960-1980, les étudiants furent contraints de participer aux travaux agricoles (récolte de la canne à sucre), d'assister aux réunions syndicales et de partir en mission en Afrique. Une partie de la matière grise formée dans les universités cubaines émigra pour échapper aux conditions de vie. La moitié des médecins cubains étaient en mission à l'étranger.

La plus ancienne université du pays est celle de La Havane fondée en 1728. Parmi les autres établissements d'enseignement supérieur, on peut citer, par ordre d'importance, l'université de Santiago de Cuba, l'université de Santa Clara (Universidad Central de Las Villas ayant pour antennes l'université de Cienfuegos et des centres universitaires de Sancti Spiritus), l'université de Camagüey, l'université de Pinar del Río, l'université de Ciego de Ávila, l'université de Granma, l'université de Holguín, l'université de Matanzas et l'université catholique de Santo Tomás de Villanueva.

Mais le nombre d'universités a considérablement augmenté depuis 1959.

Logement

Le castrisme n'avait pas aboli la propriété privée. Et 85 % des Cubains sont propriétaires de leur logement. Jusqu'en 2012, ils pouvaient seulement « permutar », échanger leur appartement. Désormais, ils sont autorisés à acheter ou vendre leur bien, dans la limite d'un logement principal et d'une résidence de vacances. Comme les agences immobilières restent interdites, une bourse aux logements se tient tous les samedis sur le paseo del Prado, à La Havane.

Il semble ne pas y avoir de sans-abris à Cuba. Bien que le logement ne soit pas gratuit, il est fortement subventionné. Les bidonvilles ont été progressivement éliminés depuis la révolution. Une étude de l'université Harvard publiée en 2002 soutient que la proportion de logements insalubres est passée de près de 50 % en 1960 à moins de 15 %.

Économie

Au lendemain de la prise de pouvoir, le gouvernement nationalise en 1960, 90 % du secteur industriel et 70 % des terres agricoles. Il confisque les entreprises américaines, en représailles contre le non-respect du Sugar Act, qui prévoyait l'achat par les États-Unis du sucre à des prix au double de celui du marché, et conclut un accord commercial avec l'URSS. Le gouvernement cubain met en place une économie planifiée. La plupart des moyens de production sont contrôlés par l'État et la plupart de la main-d'œuvre est employée dans le secteur public. Ces dernières années le secteur privé s'est développé. En 2000, le secteur public représentait 77,5 % des emplois et le secteur privé 22,5 % alors qu'en 1981 le rapport était de 91,8 % et 8,2 %. L'investissement est réglementé et la plupart des prix sont fixés par les autorités publiques.

La chute de l'Union soviétique et du COMECON qui priva l'île de ses principaux partenaires commerciaux et l'embargo des États-Unis eurent de lourdes conséquences sur l'économie cubaine. L'Union soviétique achetait le sucre cubain à un prix supérieur au prix du marché et fournissait du pétrole à bas prix. En 1992, le niveau des échanges avec les pays de l'ex-COMECON représentait moins de 7 % du niveau de 1989. Dans le même temps, le PNB cubain chuta de 34 %, les revenus par habitant de 39 %. En 1992, les États-Unis ont resserré l'embargo contre Cuba, tout bateau qui entrait dans un port cubain était refusé d'accès aux États-Unis pendant 6 mois. Des centaines de tonnes de nourriture et de médicaments étaient prises en otage. Quelques années plus tard, l'embargo fût intensifié, chaque pays qui commerçait avec Cuba se voyait interdit d'accès aux États-Unis, l'accès de Cuba aux capitaux étrangers s'écroulait.

Face à cette crise économique, Cuba libéralisa un peu son économie. Le développement d'entreprises privées de commerce et de manufactures fut permis, ainsi que la légalisation du dollar américain dans les magasins pour un temps (non permis depuis 2004). Le tourisme fut aussi encouragé. En 1996, l'activité touristique représentait plus que la culture de la canne à sucre en termes de devises. 1,9 million de touristes ont visité l'île en 2003, pour l'essentiel des touristes venant du Canada ou de l'Union européenne, générant 2,1 milliards de dollars de revenus. La productivité cubaine demeure cependant insuffisante et les performances de l'économie entravées par le manque de moyens de transport.

Sur la côte entre La Havane et Varadero, des pompes à pétrole rappellent que Cuba produit 4 millions de tonnes de brut par an. Le pays en importe aussi du Venezuela, « à prix d'ami ». Le régime, qui espère trouver des gisements offshore, a autorisé le géant pétrolier espagnol Repsol à prospecter au large de la capitale cubaine.

L'économie cubaine, dont les prévisions de croissance pour 2012 tournent autour de 3,4 %.

source https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuba

 

Prix d'accès

0€
Approximativement 0฿
Ce prix inclut :
0 Adulte(s) & 0 Enfant(s)
Supplément par adulte : 0€ (0฿) (maximum 0 adultes)
Supplément par enfant : 0€ (0฿) (maximum 0 enfants)

Application mobile Smart Travel

Veuillez vous connecter pour acheter ce guide.