Infrastructures

Éducation

Le système éducatif brésilien est régi par la Loi des Directives et des Bases de l'Éducation Nationale (LDB). Elle stipule que le gouvernement fédéral, les États, les municipalités et le district fédéral du pays doivent gérer et organiser leurs systèmes éducatifs respectifs. La Constitution réserve 25 % du budget de l'État et 18 % des impôts fédéraux à l'éducation,

Selon les données de la Pesquisa Nacional por Amostra de Domicílios (Enquête nationale par sondage auprès des ménages) conservées par l'IBGE (institut brésilien de géographie et statistiques), l'analphabétisme touchait encore 8,3 % de la population en 2013 (soit 13 millions de personnes.) Cependant, ce taux est en baisse puisqu'en 1989, le Brésil comptait 25 % d'analphabètes. Aujourd’hui, 17,8 % des Brésiliens sont classés comme des analphabètes « fonctionnels » (moins de quatre ans de scolarisation) contre 27 % en 2012, d'après les données de l'Institut Monténégro Paulo, une branche de l'IBOPE (Instituto Brasileiro de Opinião Pública e Estatística). Ces taux varient grandement entre les différents États. Ainsi, le taux d'analphabétisme est bien plus élevé dans les États du nord que dans ceux du sud.

Dans le programme PISAProgram for International Student Assessment » en anglais, et « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » en français), le pays a été classé en 55e position en lecture, 58e en mathématiques et 59e en sciences parmi les 65 pays évalués par l'enquête. Dans les dernières décennies, la situation éducationnelle brésilienne s'est améliorée significativement. En 2000, 97 % des enfants et adolescents de 7 à 16 ans bénéficient de l'accès universel à l'enseignement primaire et il y a eu une diminution du taux d’analphabétisme, de 20,1 % à 11,8 %. En 2011, la durée moyenne de la scolarité des personnes âgées de plus de 25 ans était de 7,4 années.

Actuellement, le Brésil se fixe comme objectif d'améliorer la qualité de l'éducation à l'échelle nationale. Les pressions exercées par toutes les parties sur le ministère de l'éducation et son ministre Fernando Haddad commencent (selon les dernière statistiques) à porter leurs fruits.

Enseignement supérieur

Dans l'enseignement supérieur, il y a actuellement environ 2 400 facultés et 200 universités au Brésil. Selon les données du ministère, ce nombre est en progression. La formation universitaire se divise en : graduação (licenciatura et bacharelado) et pós-graduação (master, doctorat, cours de spécialisation, de perfectionnement et d'extensão universitária). Les cours de « graduação » sont ouverts aux étudiants ayant conclu l'enseignement secondaire (ensino médio) et ayant été admis au concours d'entrée à l'université (vestibular). Les cours de « pós-graduação » sont ouverts aux étudiants possédant une licence ou un baccalauréat (bacharelado). L'année universitaire comprend au moins deux cents jours de travail effectif en dehors de la période réservée aux examens. Les institutions publiques sont tenues d'offrir des cours de « graduação » le soir dans les mêmes conditions de qualité et d’exigences que ceux dispensés pendant la journée. L'enseignement supérieur relève de l'autorité du pouvoir fédéral.

L'enseignement supérieur offre des options de spécialisations dans les différentes carrières académiques. Selon l'école, les étudiants peuvent améliorer leur formation universitaire avec des cours de troisième cycle pour les élèves diplômés du baccalauréat (stricto sensu ou lato sensu). Toute personne le désirant peut fréquenter un établissement d'enseignement supérieur, à condition d'avoir le niveau requis. L'étudiant doit également montrer qu'il ne souffre d'aucun handicap, qu'il soit mental, physique, visuel ou auditif. Pour pouvoir refuser l'entrée d'un étudiant, le handicap doit être lourd (suffisamment pour l'empêcher d'étudier en altérant ses capacités intellectuelles - mémorisation, compréhension, etc - moteurs, chroniques, sensorielles ou auditives). L'étudiant voulant accéder à l'enseignement supérieur doit également avoir réalisé une bonne performance lors de l'examen de l’ENEM (Exame Nacional do Ensino Médio), un des plus importants de l'enseignement supérieur au Brésil. Ce test est effectué par le ministère de l'Éducation et permet à la fois de mesurer le niveau des étudiants tout en faisant office d'examen d'admission pour l'inscription aux universités. L'ENEM est le plus grand examen du pays et le deuxième plus grand du monde, juste derrière le Gaokao (Concours national d'entrée d'éducation supérieur) en Chine.

La première école d'ingénieurs créée au Brésil fut la Real Academia de Artilharia, Fortificação e Desenho (Académie royale d’artillerie, de fortification et de conception), en 1792. En 1810, elle a été transformée en Academia Real Militar (Académie militaire royale), suivie par la création de l'Escola Militar (1839), l'Escola Central (1858 devenue Escola Politécnica do Rio de Janeiro en 1874) puis par l'Escola de Minas de Ouro Preto (1876). Chacune de ces institutions avait sa propre organisation, les trois premières s'intéressant essentiellement aux techniques militaires et à la stratégie, les suivantes consacrant leurs cours aux sciences appliquées à l'aménagement du territoire, à l'administration de l'État et à l’industrie naissante. L'Escola Politécnica do Rio de Janeiro a été l'école d'ingénieurs la plus prestigieuse du Brésil à cette époque. La Real Academia de Artilharia, Fortificação e Desenho est l'ancêtre de l'Université fédérale de Rio de Janeiro (1920). Au fin, la première université créée au Brésil fut l'Université fédérale du Paraná (1912).

Santé

Le système brésilien de santé publique - le système de santé unifié (SUS) - est administré par tous les niveaux du gouvernement et il s'agit du plus grand système de ce type au monde. Les systèmes de santé privés, eux, jouent un rôle complémentaire au sein du système de santé brésilien. Les services de santé publique sont universels et accessibles gratuitement à tous les citoyens du pays. La construction et l'entretien des centres de santé et des hôpitaux sont financés par les impôts, et le budget alloué aux dépenses de la santé représente 9 % du PIB. En 2009, le Brésil possédait 1,72 médecins et 2,4 lits d'hôpital pour 1 000 habitants.

Malgré les nombreux progrès réalisés depuis la mise en place du système de santé universel en 1988, il y a encore plusieurs problèmes de santé publique au Brésil. En 2006, les principaux points à résoudre sont les taux élevés de mortalité infantile, de mortalité maternelle et de mortalité provoquée par des causes externes(accidents de voitures, violence, suicide, etc.).

En 2000, le système de santé brésilien a été classé 125e parmi les 191 pays évalués par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

La Hospital das Clínicas da Faculdade de Medicina da Universidade de São Paulo, le plus important centre médical du Brésil, a été fondé le 19 avril 1944. Occupant une superficie totale de 352 000 mètres carrés et un total de 2 200 lits (le tout réparti entre ses six instituts spécialisées), il s'agit du plus grand complexe hospitalier d'Amérique Latine.

Science et technologie

Le Brésil a donné au monde un grand nombre de personnalités scientifiques notables. Parmi les inventeurs les plus célèbres du Brésil, on peut citer notamment le prêtre Bartolomeu Lourenço de Gusmão, Roberto Landell de Moura, Francisco Azevedo, Alberto Santos-Dumont, Evaristo Engelberg, Manuel Dias, Andreas Pavel, ou encore Nélio José Nicolai. La science brésilienne est représentée par des noms comme César Lattes (physicien nucléaire, fondateur du Centre brésilien des recherches physiques, connu pour ses recherches sur la particule Pion), Mário Schenberg (considéré comme le plus grand physicien du Brésil), José Leite Lopes (physicien titulaire du prix scientifique UNESCO), Artur Ávila (premier latino-américain lauréat de la médaille Fields, la plus prestigieuse récompense en mathématiques), et Fritz Müller (un biologiste germano-brésilien qui prouva en 1864 que la théorie de l'évolution de Charles Darwin était juste.)

Plusieurs chercheurs et scientifiques brésiliens se sont illustrés dans le domaine de la médecine, comme Ivo Pitanguy, Mayana Zatz, Adib Jatene, Adolfo Lutz, Emilio Ribas, Vital Brazil, Carlos Chagas, Oswaldo Cruz, Henrique da Rocha Lima, Mauricio Rocha Silva et Euryclides Zerbini.

La recherche scientifique brésilienne a commencé dans les premières décennies du XIXe siècle, lorsque la famille royale et la noblesse portugaise, dirigées par le prince régent Dom João de la maison Bragance (qui plus tard est devenu roi sous le nom de Dom João VI), sont arrivées à Rio de Janeiro pour échapper à l'invasion armée du Portugal par les troupes de Napoléon Bonaparte en 1807. Avant cette date, le Brésil était encore une colonie portugaise peu développée dans le domaine, contrairement aux anciennes colonies voisines de l'Empire espagnol, qui, elles, jouissaient déjà d'un nombre considérable d'universités scientifiques depuis le XVIe siècle.

Aujourd'hui, la situation s'est inversée puisque le Brésil a développé le programme spatial le plus avancé de toute l'Amérique latine. Alors qu'elle était, jusqu'à la décennie 2000, encore sous équipée dans le domaine, l'Amérique latine est devenue un des nouveaux terrains de jeu commerciaux pour tous les constructeurs de satellites d'observation du monde entier. Bien que ce soit le Chili qui a été le précurseur dans le domaine (en lançant le programme SSOT, un programme de nouvelle génération beaucoup plus performant que ceux qui existaient auparavant dans la région), le Brésil et le Mexique, les deux géants du continent, n'ont pas tardé à suivre la dynamique. Le Brésil a ainsi déclaré vouloir faire l'acquisition de deux satellites optiques (programme Carponis) et un satellite radar (lessonia).

Le programme spatial brésilien possède d'importantes capacités dans le lancement et la production de satellites. Le 14 octobre 1997, l'agence spatiale brésilienne a signé un accord avec la NASA pour la livraison d'une importante quantité de pièces depuis la Station spatiale internationale. Le 30 mars 2006, le colonel Marcos Pontes a été sélectionné pour être le premier astronaute brésilien : à bord du Soyouz, il est ainsi devenu le premier brésilien, le premier lusophone et le troisième latino-américain en orbite autour de notre planète.

Les centaines de tonnes d'uranium enrichi contenues dans la Nuclear Fuel Factory(FCN), située a Rio de Janeiro, répondent aux besoins énergétiques du gigantesque pays. En outre, le Brésil fait partie des trois seuls pays d'Amérique latine à posséder un ou plusieurs accélérateurs de particules, ainsi qu'un outil de recherche pour la physique, la chimie, la science des matériaux et la biologie. Selon une étude effectuée en 2010 par le Forum économique mondial, le Brésil compte également parmi les cent plus grands (61e place) développeurs mondiaux dans les technologies de l'information.

Transport

Avec un réseau routier s'étendant sur 1,8 million de kilomètres, dont 96 353 km de routes revêtues, les routes sont les principales voies de transport de passagers et de cargaison.

Les premiers investissements dans l'infrastructure routière ont eu lieu dans les années 1920, sous la présidence de Washington Luís, et se sont poursuivis sous Getúlio Vargas et Gaspar Dutra. Le président Juscelino Kubitschek (1956-1961), qui est l'origine de la fondation de Brasilia, la capitale, il a été responsable de l’installation de grands constructeurs automobiles dans le pays (Volkswagen, Ford et General Motors se sont implantés au Brésil au cours de son mandat). À partir des années 1990, le pays a reçu d'importants investissements étrangers sur son territoire pour permettre l'installation d'autres grands constructeurs, tels que Iveco, Renault, Peugeot, Citroën, Honda, Mitsubishi, Mercedes-Benz, BMW, Hyundai, Toyota, etc. Le Brésil détient à présent la septième plus importante industrie automobile du monde en termes de production.

Il y a environ 4 000 aéroports et aérodromes de toutes tailles au Brésil : parmi ce chiffre, on compte 2 500 aéroports (comprenant 721 pistes d'atterrissage au total), ce qui fait du Brésil le deuxième pays au monde avec le plus d'aéroports, derrière les États-Unis. L'aéroport international de São Paulo-Guarulhos, situé dans la région métropolitaine de São Paulo, est le plus grand, le plus important et le plus fréquenté du Brésil avec près de 20 millions de passagers annuels. L'importante fréquentation de l'aéroport São Paulo-Guarulhos s'explique par sa position géographique avantageuse, ainsi que par le fait qu'il s'agit du lieu ou transite la majorité du trafic commercial national. En effet, le São Paulo-Guarulhos permet de relier São Paulo à pratiquement toutes les grandes villes du monde. Outre le São Paulo-Guarulhos, le Brésil dispose de 34 aéroports internationaux et 2 464 aéroports régionaux.

Le pays possède également un vaste réseau ferroviaire de 28 857 km de voies ferrée, le dixième plus grand de la planète. Le gouvernement brésilien cherche à encourager ce mode de transport, d'où le projet de construction d'un nouveau train à grande vitesse, le TAV Rio-São Paulo (Trem de Alta Velocidade Rio-São Paulo en portugais, train à grande vitesse Rio-São Paulo en français), qui reliera les deux plus importantes métropoles du pays. Ce projet, une fois terminé, marquera l'entrée du Brésil dans le cercle restreint des pays ayant ce type de transport.

Le Brésil compte un grand nombre de ports ; parmi les 37 principaux, le plus important est celui de Santos. Le pays dispose également de 50 000 km de voies navigables.

Médias et communication

  • 293 quotidiens presse. Les plus vendus sont Folha de S. Paulo, O Globo, Jornal do Brasil et O Estado de São Paulo ;
  • 19 chaînes de télévision publiques, 218 chaînes privées ;
  • 1 radio publique, 2 000 radios indépendantes.

La presse brésilienne a vu le jour en 1808 avec l'arrivée de la famille royale portugaise au Brésil. Le premier organe de presse est né à Rio de Janeiro le 13 mai 1808, avec la création de l'imprimerie royale sous la régence du prince Dom João.

La Gazette de Rio de Janeiro, le premier journal publié sur le territoire national, est diffusé dans le pays à partir du 10 septembre 1808. La presse écrite s'est imposée comme un des plus importants moyens de communication au Brésil : elle a produit plusieurs journaux, dont certains figurent maintenant parmi les plus importants du monde, comme la Folha de S. Paulo, O Globo ou encore Estado de S. Paulo. Les premiers médias radio-visuels sont apparus le 7 septembre 1922 lors de la diffusion d'un discours de Epitácio Pessoa, le président de l'époque. Cependant, l'installation de la radio n'a officiellement eu lieu que le 20 avril 1923 avec le lancement de la Rádio Sociedade do Rio de Janeiro. Dans les années 1930, la radio s'est développée et est également devenu un outil commercial d'envergure pour la promotion des artistes brésiliens. Mais le véritable « âge d'or » de la radio brésilienne a eu lieu dans les années 1940 : à cette époque, la radio avait une influence et un rayonnement sur la société semblable à celui qu'a la télévision.

Lorsque vient la création de la télévision, la radio passe par toute une série de transformations et se diversifie en programmant de nouvelles émissions basées sur la critique, l'analyse et le débat. Ainsi, avec les années, elle est de moins en moins axée sur l'information pure et s'ouvre à de nouvelles perspectives. L'avènement de la radio FM survient dans les années 1960, date ou la diffusion de la musique prend une importance capitale au sein de l'audimat La télévision au Brésil commence officiellement le 18 septembre 1950 grâce à Assis Chateaubriand, lequel fonde la première chaîne de télévision du pays, la Tupi TV. Dès lors, la télévision n'a eu de cesse de gagner en importance dans le pays avec la création de grands réseaux tels que Rede Record, SBT, Bandeirantes et surtout Globo, véritable empire médiatique.

La télévision tient une grande place dans la société brésilienne moderne. La télévision numérique terrestre (TNT) a été lancée le 2 décembre 2007 à 20 h 39. Aujourd’hui, l'ensemble des capitales d'État du Brésil sont couvertes par la TNT, soit une population estimée à 44,9 millions d'habitants.

L'« Empire Globo »

Le réseau Globo est de loin le premier du pays. C'est l'un des groupes médiatiques les plus puissants au monde, représentant 80 % de ce qui est lu, vu ou écouté au Brésil. L'influence autant que les profits du groupe sont immenses : pour l'année 2009, les profits déclarés s'élevaient à 8,386 milliards de réaux (3,567 milliards d'euros). À titre de comparaison, au 30 septembre 2009, le chiffre d'affaires consolidé du groupe TF1, le plus important en France, était de 1,628 milliards d'euros.

Géré par la famille Marinho, le réseau Globo (la Rede Globo en portugais) est également un géant de production. Ses studios – le Projac – installés à Rio de Janeiro, dans le quartier de Jacarepaguá, s'étendent sur près de 1,65 million de mètres carrés et produisent 85 % des films et l’ensemble des telenovelas ; les feuilletons tant prisés par les Brésiliens.

Détenant cinq stations de télévision à Rio de Janeiro, São Paulo, Belo Horizonte, Brasília et Olinda, et plus de cent stations affiliées, le réseau couvre l'ensemble des États du Brésil. Globo est le deuxième plus important réseau de télévision commerciale du monde, derrière la chaîne américaine ABC Television Network. Il s'agit également du plus gros producteur mondial de telenovelas.

Globo est l'une des plus grandes entreprises médiatiques de la planète, produisant environ 2 400 heures de divertissement et 3 000 heures de journalisme par an au Brésil. Grâce à son vaste réseau, le diffuseur couvre 98,6 % du territoire brésilien, atteignant 99,5 % de la population. Les opérations internationales de Globo comprennent également une division de production et de distribution internationale qui distribue les sports brésiliens et du contenu de divertissement à plus de 190 pays à travers le monde. Globo est également présent sur internet depuis peu : le domaine Globo.com a attiré près de 1,8 million de visiteurs par an depuis 2008, d'après une étude de la Compete.com, et se classe 105e site le plus consulté dans le monde selon Alexa.

Forces armées brésiliennes

L'Armée brésilienne fait partie des vingt armées les plus puissantes au monde (14e rang) et est la première force militaire en Amérique du Sud. En Amérique (nord et sud confondus), il s'agit de la seconde armée du continent (derrière les États-Unis). Les forces armées brésiliennes se composent de l'armée de terre (Exército), la marine brésilienne (Marinha) dont l'infanterie et l'aviation ainsi que la force aérienne brésilienne (Força Aérea Brasileira, FAB).

Les forces armées se composent de 375 190 soldats actifs. L'armée de terre brésilienne forte de 235 000 hommes et femmes peut mettre en œuvre 470 chars d'assaut, 1 472 véhicules blindés, 726 véhicules blindés lourds, 604 véhicules blindés légers, 913 véhicules et blindés à roues, 6 676 véhicules non blindés et environ 482 pièces d'artillerie. En termes d'effectif, l'armée brésilienne, avec un total de 327 100 soldats actifs et une réserve de plus de 1 340 000 soldats, se classe à la 15e place des armées les plus vastes du monde. En prenant en compte le nombre de militaires permanents, elle se situe juste après la France mais devant des pays comme la Syrie, l'Italie, l'Allemagne ou encore le Japon. À titre de comparaison, la France, elle, possède un total de 352 771 soldats actifs pour 70 300 réservistes. À l'inverse, la Chine, première armée du monde par le nombre de soldats, dispose de 2 285 000 soldats actifs ainsi que 510 000 réservistes.

En revanche, en regroupant l'ensemble des soldats, que ce soit les permanents, les réservistes ou ceux des autres corps militaires, les forces armées du Brésil totalisent plus de 2 060 000 soldats, ce qui les placent loin devant n'importe quelle nation européenne. Ainsi, au nombre total de militaires engagés, l'armée du pays sud-américain fait partie des dix plus grandes de la planète (avec la Chine, la Corée du Nord, la Corée du Sud, le Pakistan, l'Iran, le Vietnam, la Russie et les États-Unis).

Avec 27,12 milliards de $ dépensés en 2010, le Brésil se classe à la 11e place de la liste des pays par dépenses militaires. Le géant d'Amérique latine est devancé par la France (qui occupe la 3e place), le Royaume-Uni (4e place) et la Russie (5e place). A contrario, il est devant l'Espagne (14e), Israël (16e), l'Iran (24 e) et la Corée du Nord (33 e). Que ce soit en termes d'effectif ou de dépenses militaires, le Brésil demeure la première puissance militaire sur le continent latino-américain, devant la Colombie (21e armée en nombre de soldats) et le Mexique (22e).

La course aux armements qui a lieu depuis quelques années dans la région (les investissements militaires de l'Amérique du Sud ont augmenté de 50 % en une décennie) a quelque peu changé la donne ; la Colombie a conclu un accord avec les États-Unis qui autorise l'armée américaine à utiliser sept bases colombiennes, le Venezuela a acheté à la Russie un nombre conséquent de nouveaux engins de combat (dont 24 chasseurs Su-30MK2V, des systèmes antiaériens SA-15 Tor-M1, 31 hélicoptères Mi-17 et 100 000 Kalashnikov AK-103), et le ministère de la Défense de l'Argentine a annoncé une augmentation du budget de la défense à 9,2 milliards en 2016. Le Chili, lui, dispose des puissants avions de modèle F-16, l'avion de chasse le plus utilisé dans le monde en 2013. Toutefois, cela n'a pas remis en question la suprématie militaire du Brésil, étant donné que le pays a lui aussi engagé un programme de réarmement et de modernisation de son armée en 2008.

Dès l'âge de 18 ans, il existe, pour les hommes, une obligation d'effectuer le service militaire de base qui dure de 9 à 12 mois. Le budget de la Défense en 2005 s'élevait à 9,94 milliards de dollars américains soit environ 1,3 % du produit intérieur brut, une valeur plutôt inférieure à la moyenne mondiale (celui de l'Allemagne est d'environ 1,6 %).

Réarmement et renforcement des armées

Depuis quelques années, au vu de l'importance grandissante de son rôle sur la scène internationale (le Brésil est devenu en 2011 la 6e puissance économique mondiale devant le Royaume-Uni), le pays s'est lancé dans une nouvelle stratégie nationale de défense avec pour objectif de devenir une puissance militaire à la hauteur de son rôle mondial. C'est dans ce contexte que le Brésil a signé en 2009 un important partenariat militaire de plus de 8 milliards d'euros avec la France.

La Marine brésilienne s'est ainsi lancée dans la construction d'un sous marin d'attaque à propulsion nucléaire (l'un des premiers du genre en Amérique latine) et de quatre autres sous-marins de nouvelle génération à propulsion classique (diesel) de type Scorpène. Le Brésil s'est également doté d'un autre Scorpène à propulsion conventionnelle fabriqué par le groupe DCNS-Thales. La technologie de ce dernier permettra au géant sud-américain de construire le prototype d'un sous marin nucléaire.

Dans le cadre de l'alliance militaire entre les deux pays, la France aidera le Brésil à fabriquer 51 Super Cougar à Itajuba, dans l'État de Minas Gerais, où le constructeur brésilien Helibras est installé depuis trente ans. Ces appareils sont destinés à équiper les armées de terre, de l'air et de la marine. Le pays sud-américain a aussi acheté 50 hélicoptères de transport EC-725 français qui seront assemblés au Brésil et 24 hélicoptères de combat Mi-35M russes. Toutefois, la France n'est pas le seul pays à avoir signé un contrat militaire avec le Brésil puisqu'en juin, ce dernier a signé avec l'Italie un accord portant sur vingt ans pour fabriquer sur le sol brésilien plus de 2 000 transports de troupes blindés. En plus de cela, les forces aériennes disposent de plus de 700 avions dont des Mirage 2000, les fameux Embraer EMB 312 et Embraer EMB 314, les Lockheed C-130 Hercules et les AMX International AMX. Le transport du président du Brésil est aussi assuré par les forces aériennes. En 2001, le ministère de la défense de la République française a vendu son porte-avion Foch aux Brésiliens. Il a été rebaptisé São Paulo lors de la transaction.

Néanmoins, à cause d'une partie de la flotte aérienne jugée obsolète, le Brésil s'est vu dans l'obligation de renouveler d'ici à 2023 ses équipements dans ce domaine. Ce processus de modernisation est symbolisé par la volonté du Brésil d'acheter 36 avions de chasse de dernière génération pour venir compléter les 130 que le pays possède déjà. Là encore, la France fait partie des partenaires stratégiques du gouvernement brésilien : en effet, le 1er octobre 2008, l'armée de l'air, qui était alors en négociation avec plusieurs pays pour l'acquisition de nouveaux engins aériens, a annoncé que son choix se portait sur trois avions de toute dernière génération : le F-18 Super Hornet de Boeing, le Gripen de Saab ou le Rafale français de Dassault.

De son côté, l'avionneur brésilien Embraer a développé l'avion de transport KC-390, destiné à remplacer l'Hercule C-130 américain. Le troisième constructeur aéronautique mondial prévoit de vendre 700 appareils de ce type, dont une centaine en Amérique du Sud et au Brésil.

Armée de terre

En 2008, l'armée de terre dispose d'un effectif de 190 000 militaires, d'un budget de 2,4 milliards de réaux brésiliens, d'un total de 1 472 véhicules blindés, 6 676 véhicules non blindés et de 482 pièces d'artillerie.

Force aérienne

Avec 50 000 militaires et plus de 700 aéronefs dont une centaine d'avions de combat, la Força Aéra Brasileira (Force aérienne brésilienne) est la plus importante force aérienne d'Amérique latine. Dans un processus de modernisation et de renforcement de ses forces aériennes, le Brésil a décidé de lancer un plan de renouvèlement de l'armée d'ici 2023. 36 avions de chasse dernier cri devraient donc venir compléter les 130 avions de combat déjà en service. Conformément à cette nouvelle stratégie de défense adoptée par le gouvernement, et pour remplacer ses engins obsolètes ou défectueux, le pays sud-américain a déjà acheté près de 50 hélicoptères de transport français et des hélicoptères de combat de type Mi-35M russes. Les forces aériennes brésiliennes possèdent aussi plus de 700 avions dont des Mirage 2000, les fameux Embraer EMB 312 et Embraer EMB 314, les Lockheed C-130 Hercules et les AMX International. Le contrôle aérien civil est sous la responsabilité des forces aéronautiques, ainsi que l'Infraero (organisme qui gère les aéroports), et le Centre de lancement d'Alcântara.

Marine nationale

La Marine brésilienne (en portugais : Marinha do Brasil) est la branche navale des forces armées brésiliennes. Avec 48 000 hommes et femmes (dont 3 200 appelés), elle met en œuvre en 2007 environ 90 bateaux. La marine brésilienne dispose d'une force aéronavale qui est constituée de 1 150 personnes, organisée autour du NAe São Paulo et utilisant des Douglas A-4 Skyhawk. Elle dispose également d'un corps de Marine d'environ 24 000 combattants. En 2001, le gouvernement brésilien a racheté le porte-avions Foch qui appartenait anciennement au ministère de la défense de la République française. En 2009, cette force a un effectif maximum autorisé selon la loi 9519/97 de 59 600 militaires, en tenant compte des 9 500 marins en formation et des appelés.

Le nombre maximum des officiers est de 7 800 dont 6 amiraux d'escadre, 23 vice-amiraux, 51 contre-amiraux, 3 360 officiers supérieurs, 2 060 officiers intermédiaires et 1 700 officiers subalternes, sans tenir compte des effectifs des aspirants de l'École navale et les élèves du Collège naval qui atteignent 1 500.

En octobre 2009, le parlement brésilien étudie le projet de loi 5916/09, proposé par le pouvoir exécutif, qui autorise la marine brésilienne à augmenter ses effectifs sur une période de vingt ans de 36 % soit à 80 507, et ne tient plus compte des marins en formation et des appelés dans le calcul des effectifs.

Selon le projet, qui restructure également les grades, les marins de plus haut grade, les amiraux d'escadre, seraient désormais appelés généraux. Le nombre d'officiers passe à 10 707 dont 87 officiers généraux et 10 620 officiers supérieurs, intermédiaires et subalternes.

Rôle des militaires

Les militaires sont aussi utilisés en temps de paix à la protection contre les catastrophes et au service de sauvetages, ainsi que pour des services scientifiques (sur la base antarctique Comandante Ferraz). Le 1er juin 2004, La Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti), une mission de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies en Haïti, est formée par le Conseil de sécurité de l'ONU pour faciliter le retour rapide des autorités haïtiennes légitimes, maintenir la sécurité et la stabilité dans le pays et promouvoir l'état de droit. Le Brésil joue un rôle majeur dans cette mission puisque c'est l'armée de terre brésilienne qui est chargée d'en assurer le commandement.

Enfin, l'armée brésilienne n'est pas à confondre avec la police militaire (Polícia Militar), une force paramilitaire de la police brésilienne chargée du maintien de l'ordre public au sein des États (et du district fédéral). Contrairement aux troupes de l'armée, les polices militaires font partie de la sécurité publique et sociale brésilienne et interviennent directement sur le territoire.

Économie

Une crise économique éclate en 1998.

La fragile croissance économique ne s'est pas faite sans douleur. Les disparités économiques sont fortes et constituent un important enjeu politique.

Le Fonds monétaire international décide alors d'accorder un prêt de 41,5 milliards de dollars américains en novembre 1998, car le Brésil a adopté les réformes imposées (privatisation) et a réduit ses dépenses budgétaires, notamment dans l'éducation. Aujourd’hui, l'économie tend à se stabiliser, mais demeure fragile. Le Brésil a le plus important PIB total d'Amérique latine. Le PIB par habitant en revanche est inférieur à celui de l'Argentine, du Chili et du Mexique. Quoique disposant d'une puissante agriculture commerciale et d'un secteur industriel assez diversifié, le Brésil est largement tertiarisé : en 2006, le secteur des services représentait 64 % du PIB.

Le 15 avril 2008, le Brésil entre dans une nouvelle ère de son histoire économique avec l'annonce de la découverte d'immenses gisements pétroliers dans le Bassin de Santos. Ceux-ci seraient de l'ordre de 33 milliards de barils. En 2010, Petrobras a annoncé une prochaine émission d'actions d'environ 50 milliards de dollars, en échange de droits pétroliers sur ce qui serait la plus grosse réserve pétrolière identifiée dans les Amériques depuis les années 1980.

Le Brésil est la plus grande économie d'Amérique latine (et le deuxième d'Amérique, juste derrière les États-Unis), la sixième économie au taux de change du marché et le septième en parité de pouvoir d’achat (PPA), selon le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. [259] [260] Son PIB (PPA) par habitant est de 12 181 341 US$, 75e position selon les données de la Banque mondiale. Les principaux produits d'exportation comprennent les aéronavals, l'équipement électriques, automobiles, l'éthanol, le textile, la chaussure, le minerai de fer, l'acier, le café, le jus d'orange, le soja et la viande. [263] et fait partie du groupe de quatre pays émergents du BRIC. Au cours de la décennie des années 2010, le Brésil a confirmé sa première place au palmarès des quinze plus grands producteurs mondiaux de café.

Propriétaire d'une sophistication technologique, le pays fabrique des avions, des sous-marins, en plus d'être impliqué dans la recherche spatiale, ayant un centre de lancement pour les véhicules légers et d'être le seul pays de l'hémisphère sud à intégrer l'équipe de construction de la Station spatiale internationale (ISS). C'est un pionnier dans la recherche de pétrole en eaux profondes, d'où 73 % de ses réserves, et est le premier pays capitaliste à rassembler sur son territoire, les dix plus grands constructeurs automobiles.

Cinquième pays du monde par sa population et membre du G20, le Brésil a élu, le 31 octobre 2010, une femme : Dilma Rousseff pour succéder au président Lula, qui jouit d'une popularité atteignant les 80 % mais qui n'a pas pu se présenter pour un troisième mandat, comme le prévoit la constitution.

Le secteur primaire comprend plus précisément l'agriculture mais aussi les mines ainsi que les hydrocarbures. Le Brésil est le plus grand producteur de café de la planète, car près du quart de la production mondiale de provient de ses plantations. Même si cette culture est plus en retrait voire en déclin, le pays est aussi resté sixième au palmarès des producteurs mondiaux de cacao, mais loin derrière ses rivaux d'Afrique de l'Ouest et d'Indonésie. Le Brésil est également dans les premiers rangs mondiaux en ce qui concerne la production de la canne à sucre, de ricin, de maïs et d'oranges. D'ailleurs, la canne à sucre est utilisée pour la fabrication du sucre mais aussi pour celle de l'éthanol qui est destiné à faire fonctionner un parc automobile (la filière de l'éthanol est un biocarburant). Sur les six premières années de la décennie 2010, le pays a confirmé sa première place au palmarès des grands producteurs mondiaux de sucre, malgré un léger déclin.

Le pays est aussi un très grand producteur de bananes mais presque toute la production est destinée à la consommation nationale en raison de plusieurs facteurs (faibles exigences du marché local, coûts de production élevés, prix élevés sur le marché intérieur). Finalement, le Brésil produit également de grandes quantités de soja, de tabac, de pommes de terre, de coton, de riz, de blé, de manioc et de bananes.

Le secteur secondaire est basé sur les industries. Le Brésil est le leader industriel en Amérique latine. L'exploitation de sa richesse en minerai a fait de lui le deuxième exportateur mondial de fer et l'un des principaux producteurs d'aluminium et de houille.

Agriculture

L'agriculture ne représente qu'environ 5 % du PIB, mais si l'on y ajoute le secteur agroalimentaire au sens large, on obtient une part de 20 % du PIB. Toutefois, le Brésil est une grande puissance agricole d'exportation. Certaines cultures commerciales telles que le soja ou la canne à sucre (utilisée en particulier pour l'éthanol qui sert de biocarburant) sont en plein essor. Sur le plan écologique, les progrès de l'agriculture sont liés à une forte déforestation, en particulier en Amazonie. En effet, chaque année, les pâturages sont dans un état avancé de dégradation, les rendements sont de plus en plus faibles, les agriculteurs cherchent de nouvelles terres, ce qui entraîne inévitablement la déforestation.

Malgré son décollage industriel, le Brésil n'a pas renoncé à son développement agricole : il reste l'un des tout premiers exportateurs mondiaux dans ce domaine, juste derrière les États-Unis, les Pays-Bas et la France. Il y est parvenu en s'adaptant rapidement à la demande et en mettant sur le marché de nouveaux produits, qui ont parfois éclipsé les plus anciens.

Ainsi, alors qu'il ne produisait pas de soja avant 1975, il est devenu rapidement le deuxième producteur dans le monde. Profitant d'un hiver rigoureux en Floride, il a pu s'emparer d'une bonne part du marché des jus d'oranges dont il contrôle à présent la moitié des exportations mondiales .

En 1959, le café représentait encore 57 % des exportations ; depuis, les annuaires statistiques ne se donnent plus la peine de le distinguer et le noient dans une rubrique « café, thé, épices », bien que le Brésil en soit toujours le premier producteur et exportateur au monde. Comme le tourteau de soja, il divise la position de le plus grand exportateur du monde avec les États-Unis.

Le Brésil a aussi fortement augmenté le nombre de champs de canne à sucre, dont la moitié sont consacrés à la production d'éthanol (un « biocarburant ») (en particulier dans la région de Ribeirão Preto et Lençóis Paulista, à 300 km de São Paulo, ou d'Araçatuba). Dans la dernière décennie (2000-2009), sa part dans les exportations mondiales de sucre brut est ainsi passée de 7 % à 62 %. Avec les États-Unis, le Brésil produit à lui seul 70 % de l'éthanol mondial, dont la plus grande partie (85 %) est consommée sur le marché intérieur.

La production d'éthanol a comme effet de faire radicalement augmenter le prix de la terre (entre 2001 et 2006, la valeur moyenne de l'hectare a augmenté de 113 % dans l'État de São Paulo, principal producteur d'éthanol, selon une étude de l'Institut d'économie agricole) et le coût de production du maïs, du lait, du sucre et de la viande. Les producteurs d'éthanol comme Archer Daniels Midland ou le conglomérat Cosan, propriété du milliardaire pauliste Rubens Ometto Silveira Mello (pt), ont suscité les critiques de chercheurs qui craignent une éventuelle famine en raison d'une hausse probable du prix de la nourriture et de la monoculture du sol, ce qui oblige les producteurs à importer les aliments essentiels. En 2008, le Brésil a produit 22,3 milliards de litres d'éthanol, soit 1/3 de la production mondiale.

Le Brésil a pu conserver sa forte position agricole en développant, en aval, un puissant complexe agro-industriel, qui transforme et valorise les denrées agricoles. Ainsi les tourteaux produits à partir du soja sont utilisés dans l'alimentation des volailles vendues jusque sur les marchés du Moyen-Orient où le Brésil concurrence vigoureusement les éleveurs bretons. En outre, le Brésil peut accroître sa production en défrichant de nouvelles terres. Entre 1975 et 1985, les exploitations ont conquis 52 millions d'hectares .

C'est en partie pour ouvrir de nouvelles terres qu'ont été construites certaines routes. La colonisation de l'Amazonie n'a pas résolu les problèmes fonciers du Nordeste et du Sud mais, du moins, les grands axes ont permis la conquête des cerrados, ces savanes arborées du Centre-Ouest (Mato Grosso, Goiás), où se sont développées les cultures mécanisées du riz et du soja. Toutefois, l'érosion des sols est préoccupante dans le Paraná, tandis que la conquête de l'Amazonie a entraîné d'énormes défrichements, rapidement suivis par un fort lessivage des sols.

Énergie

Le secteur énergétique du Brésil est dominé par le pétrole (45,3 % de la production d'énergie primaire et 40,4 % de la consommation d'énergie primaire du pays en 2011) et la biomasse (31,5 % de la production et 28,9 % de la consommation), originalité du Brésil qui a été pionnier dans les agrocarburants, en particulier à base de canne à sucre ; l'hydroélectricité couvre 13,6 % de la consommation ; le Brésil était le 9e producteur mondial d'électricité en 2011, dont il était également le 3e importateur mondial et le 2e producteur mondial d'hydroélectricité en 2011 ; les centrales hydroélectriques produisaient 80,6 % de l'électricité du pays en 2011 (2e rang parmi les 10 principaux producteurs mondiaux). Il était également en 2011 le 8e producteur et 7e exportateur mondial de produits pétroliers.

La consommation d'énergie primaire du Brésil : 1,37 tep/habitant en 2011 est nettement inférieure à la moyenne mondiale : 1,88 tep/hab mais légèrement au-dessus de celle de l'Amérique latine : 1,28 tep/hab.

Ses émissions de CO2 liées à l'énergie : 2,07 tonnes de CO2 par habitant en 2011, sont largement inférieures à la moyenne mondiale : 4,50 t CO2/hab et un peu au-dessous de celle de l'Amérique latine : 2,36 t CO2/hab.

Coopération régionale

Depuis 1991, le Brésil fait partie du Mercosur (en portugais « Mercosul »), marché commun du « cône sud » de l'Amérique latine incluant l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et depuis 2005 le Venezuela. C'est un marché commun, tout comme l'Union européenne ou l'ALENA. Le Brésil, par son poids économique, y occupe de facto une position dominante.

Le 1er février 2006, l'Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le « Mécanisme d'adaptation compétitive » (MAC) permet de fixer des droits de douane sur les produits « trop compétitifs » du pays voisin pour une période de trois ans, renouvelable.

Sécurité intérieure et forces de police

Police militaire

Le Brésil dispose de deux types de police militaire : la police militaire d'État et la police militaire de l'armée. La première fait à la fois partie de la sécurité publique et sociale brésilienne et du système nationale de défense, ou ses effectifs sont engagés comme troupes de réserve de l'armée de terre. La seconde appartient a l'armée brésilienne, dont chacune des trois composantes (armée de terre, marine et force aérienne) possède sa propre police militaire.

  • Police militaire d'État, Polícia Militar : chaque État du pays dispose de sa police militaire. Les polices militaires se présentent sous la forme de forces de gendarmerie qui ont pour but le maintien de l'ordre public au sein des États. Elles sont organisées en plusieurs bataillons, structures, unités, compagnies et pelotons. Certaines unités d'élite, dont les missions présentent des risques, disposent d'équipements plus puissants que ceux de la police classique. C'est le cas du BOPE, le groupe d'intervention d'élite de la police militaire. Les missions du BOPE sont principalement axées sur la répression des gangs de narcotrafiquants en milieu urbain.

Cette unité d'élite possède également des véhicules blindés lourdement armés : les Pacificador (ou Caveirão). Ils sont équipés de IMBEL MD-2, de fusil FAL en version brésilienne, d'HK G3 et de mitrailleuses de calibre 50. Les unités civiles peuvent aussi compter sur une importante flotte d'automobiles (berlines et utilitaires). La police militaire effectue certaines missions avec des blindés légers ou des hélicoptères lorsque la situation le nécessite.

  • La police militaire de l'armée :

Chacune des composantes des Forces armées brésiliennes possède d'une police militaire :

  • Polícia do Exército (PE) pour l'Armée de terre
  • Polícia da Marinha (SP) pour la Marine
  • Polícia da Aeronaútica (PA) pour la Force aérienne

Criminalité

En 2000, São Paulo comptait plus de 50 homicides pour 100 000 habitants. En 2007, le taux d'homicide était de 13, et même 11 si l'on considère l'État de São Paulo et non plus la ville. Selon lepetitjournal.com, il s'approcherait en 2008, pour l'ensemble du pays, de 15 alors qu'il était de 23,3 en 2000. Pour l'UNODC, celui-ci serait, en 2007 et pour l'ensemble du pays, de 22,4 pour 100 000 habitants. En 2012, avec 56 337 homicides recensés, ce taux remonte à 29 pour 100 000. À titre de comparaison, le taux d'homicide de la France est de 1,3 et il est de 5,7 pour les États-Unis. À l'inverse, il avoisine les 100 au Honduras et atteint les 60 en Côte d'Ivoire. Entre 2000 et 2012, c'est environ 600 000 Brésiliens qui ont été tués par homicides. Un chiffre plutôt élevé, même s'il faut prendre en compte le fait que la population brésilienne est l'une des plus importantes du monde (près de 200 millions d'habitants).

D'après Le Monde du , 50 000 homicides en moyenne, dont 36 000 par arme à feu, sont commis au Brésil chaque année, ce qui le place au troisième rang mondial derrière la Colombie et la Russie. 17 millions d'armes à feu circulent dans le pays. Le dimanche 23 octobre 2005, un référendum proposa aux Brésiliens d'interdire la vente d'armes, mais il fut rejeté par les citoyens à une grande majorité.

Les zones les plus touchées par la délinquance sont aussi les plus pauvres, et bien souvent celles où les trafics en tout genre sont les plus courants. Les règlements de compte semblent bien être la principale cause d'assassinat puisque les statistiques montrent que plus de 70 % des victimes d'homicide ont déjà fait de la prison, ce qui explique en partie le fait que la violence soit concentrée dans certains quartiers. Selon Vasco Furtado, chercheur de l'université de Fortaleza, ces données pourraient être en partie erronées car, d'après lui, « 50 % des crimes ne font jamais l'objet d'une plainte ».

En 2007, on comptait environ 50 000 homicides dans le pays. Entre janvier et septembre 2007, la police a tué 1 300 personnes rien que dans l'État de Rio, soit une augmentation de 60 %. Chaque jour, trois jeunes de 15 à 24 ans sont assassinés. Une automobile est volée à Rio de Janeiro toutes les douze minutes.

Le magazine Veja de São Paulo a publié en 2008 un classement des quartiers en fonction du nombre d'homicides. Ces statistiques montrent que la violence au Brésil est disparate, et que le risque n'est pas le même dans tout le pays. Ainsi, il en ressort qu'à eux seuls, les cinq quartiers les plus violents ont comptabilisé 246 homicides. À l'inverse, cinq des plus sûrs ont dénombré moins de 7 homicides sur l'année. Ces quartiers, incluant entre autres la Vila Mariana, Jardins et Mooca, affichent un taux de sécurité encore meilleur que celui de la France.

La violence est ainsi très localisée, en fonction des régions, des villes et des quartiers. La capitale fédérale la plus touchée est Brasilia avec un taux d'homicide plus important que dans la plupart des autres villes du pays. Cependant, l'amélioration de la situation du Brésil est indéniable dans certaines régions et elle est même spectaculaire à São Paulo, où le nombre d'homicides a baissé de 79 % en 7 ans. Rio de Janeiro vit la même situation : alors qu'en 2000 la ville affichait 7 337 homicides, en 2010, ce chiffre était passé a moins de 4 193 (sur plus de 6 millions d'habitants), soit une diminution de 42,9 %. En 2014, le taux d'homicide à Rio (un chiffre globalement en baisse depuis dix ans) tend a passer sous la barre de la moyenne nationale.

Néanmoins, comme dans toutes les grandes villes du monde, les risques restent réels et ne doivent pas être écartés. À l'approche des grands évènements sportifs mondiaux prévus pour 2014 (Coupe du monde) et 2016 (Jeux olympiques), le gouvernement brésilien a mis en place une nouvelle politique de sécurité intérieure, basée sur la pacification des régions à risques du pays.

La criminalité touche sévèrement les adolescents. Ainsi en 2013, 10 500 homicides de mineurs ont été enregistrés. Ces homicides touchent davantage la population noire avec un taux près de quatre fois supérieur à celui de la population blanche: 36,9 contre 9,6 tués pour 100 000 habitants.

Politique de pacification

En 2008, à l'approche des grands évènements sportifs qui s'annonçaient (la Coupe du monde en 2014 puis les Jeux olympiques en 2016), le Brésil s'est lancé dans un vaste programme de pacification visant à sécuriser les zones à risques du pays. Le gouvernement brésilien a ainsi déployé d'importants moyens militaires dans le but de lutter contre le crime dans les favelas, moyens dont l'objectif à terme est la reconquête d'un nombre maximum de favelas. C'est dans cette optique que le gouvernement a mis sur pied les UPP, "Unidade de Policía Pacificadora", de nouvelles unités de polices spécialement investies pour lutter contre les narcotrafiquants.

La première favela a bénéficier de l'opération de pacification est Dona Marta, ou le nombre de vols de voiture a baissé de 44%. Les UPP ont ensuite poursuivi leur reconquête en prenant notamment la Cidade de Deus, une des plus célèbres favelas de Rio, ou les résultats se sont la aussi avérés concluants : après le passage des UPP, la Cidade a enregistré une baisse de 82 % de son nombre d'homicides.

En 2015, 264 favelas ont été pacifiées à Rio de Janeiro, ce qui correspond à un déploiement de 38 UPP (un chiffre proche des objectifs du gouvernement brésilien, qui prévoyait l'installation de 40 UPP avant 2016).

Le 13 novembre 2011, à la suite d'une importante opération combinant moyens policiers et militaires, les forces de sécurité envahissent la favela de Rocinha, la plus grande du Brésil, et en expulsent les trafiquants. Cette opération a marqué le retour de l'État dans un lieu auparavant totalement abandonné des services publics.

Les moyens mis en œuvre pour chasser les trafiquants sont des brigades d'intervention rapide organisées et formées à ce genre d'opération, des unités d'élites surentraînées, spécialisées dans le « combat urbain ». Parmi elles, l'une des plus réputées est sans doute le BOPE, un groupe d'intervention militaire très célèbre au Brésil. La plupart des opérations fonctionnent selon le même schéma, à la manière d'une démonstration de force : un nombre conséquent de militaires "envahissent" les favelas après en avoir prévenu les habitants - et donc également les narcotrafiquants -, ce qui permet à ces derniers de fuir avant l'arrivée en masse des policiers. De cette facon, les militaires évitent l'affrontement direct et le risque que cela pourrait représenter sur les populations civiles. Les criminels se retranchent ensuite dans la banlieue de la ville, dans d'autres favelas, avant que celles-ci ne fassent à leur tour l'objet d'opérations policières. De cette facon, en choisissant de sécuriser une palette de favelas soigneusement désignées au préalable, les militaires repoussent petit a petit les narcotrafiquants et les éloignent des zones touristiques. Une fois les favelas pacifiées, il ne reste plus qu'aux UPP à s'implanter durablement dans la zone - à la manière d'un commissariat local - afin d’empêcher le retour des trafiquants.

Résultats

Les statistiques ont montré une chute spectaculaire du nombre de crimes violents dans la majorité des favelas ayant été désignées par les opérations pacification. La disparition des narcotrafiquants s'est accompagnée d'une baisse des chiffres de la criminalité, d'une hausse du prix des loyers et du retour des investisseurs immobiliers. Selon une étude publiée en 2012 par le Laboratoire d'analyse de la violence, les morts violentes auraient baissé de 70 % dans les quartiers ayant déjà fait l'objet de ces opérations. Un ensemble de mesures sociales, de structures publiques et de services sociaux a été mis en œuvre dans certains quartiers, permettant le développement des politiques publiques : aide à la scolarité, développement de micro-crèches, structures de microcrédit pour développer des activités, etc.

Mais la politique de pacification a aussi montré certaines limites. S'il est effectivement clair qu'elle a permis une baisse drastique des chiffres de la criminalité dans les zones désormais tenues par les unités de polices pacificatrices, cela a également coïncidé avec la "migration" des criminels vers d'autres zones, sans UPP. Des critiques quant à l'attitude des policiers vis-à-vis des populations des favelas se sont également faites entendre : ainsi, certains ont reproché un simple « changement de patron », les trafiquants ayant cédé la place à la police et les armes et le pouvoir ayant simplement changé de mains.

Un rapport publié en 2012 par Ignacio Cano, du Laboratoire d’analyse de la violence, montre que, bien qu’incomplet et imparfait, le dispositif offre des résultats incontestables en matière de sécurité. « Dans les treize premières favelas pacifiées de Rio, le nombre de morts violentes a baissé de 70 % et celui des décès dus à des interventions policières est désormais proche de zéro ». Le rapport fait aussi état de bavures policières ainsi que de « choix stratégiques douteux » : « Il aurait été bien plus judicieux de pacifier d’abord les favelas les plus violentes. Mais le choix s’est fait en fonction des grands événements sportifs, pas de la réalité de la criminalité. »

En 2015, le retour en force des trafiquants dans certaines favelas pacifiées a conduit les autorités à annoncer un renforcement des effectifs policiers. Le major Marcelo Cobrage, chef de l'UPP, a ainsi annoncé « un effectif minimum de 100 policiers par UPP » et « jusqu'à plus de 400, selon les besoins. »