Géographie

Le Brésil a une superficie totale de 8 547 877 km2, elle s'étend de l'équateur au tropique du capricorne. Le pays occupe une vaste zone le long de la côte est de l'Amérique du Sud et comprend une grande partie de l'intérieur du continent. Le pays est de loin le plus grand d'Amérique latine, couvrant près de la moitié de la surface du continent sud-américain.

Il partage des frontières terrestres avec l'Uruguay au sud, l'Argentine et le Paraguay au sud-ouest, la Bolivie et le Pérou à l'ouest, la Colombie au nord-ouest et le Venezuela, le Suriname, le Guyana et la Guyane française au nord. De par sa taille, le Brésil partage une frontière commune avec tous les pays d'Amérique du Sud, à l'exception de l'Équateur et du Chili. Le territoire brésilien comprend également un certain nombre d'îles ou d’îlots, comme Fernando de Noronha, Atoll das Rocas, les îles de Saint Pierre et Saint Paul ainsi que l'archipel de Trindade et Martim Vaz. Sa taille, son relief, son climat et ses ressources naturelles font du Brésil un pays géographiquement diversifié.

Le Brésil est le cinquième plus grand pays du monde, après la Russie, le Canada, les États-Unis et la Chine, ainsi que le troisième plus grand en Amérique, derrière le Canada et les États-Unis. Sa superficie totale s'étend sur 8 511 965 km2, dont 55 455 km2 d'eau.

On distingue cinq grandes régions :

Sud

États : Paraná, Santa Catarina et Rio Grande do Sul.

La région Sud du Brésil est formée par trois États: Paraná, Rio Grande do Sul et Santa Catarina. Bien qu'il s'agisse de la plus petite des cinq régions du Brésil, sa superficie s'étend sur 576 409,6 km2 (6,76 % du territoire brésilien), ce qui correspond à la moitié de la surface de la Bolivie et presque à l'ensemble de la surface de l'Uruguay et du Paraguay réunis. Sa population est de 27 384 815 habitants.

La région Sud possède de bons indicateurs sociaux : elle est la première région du Brésil en termes d'IDH, celle qui dispose du deuxième plus important PIB par habitants (derrière la région Sud-Est) et celle qui possède le plus haut taux d'alphabétisation du Brésil (94,8 %). En outre, le Sud jouit du plus faible taux de mortalité infantile et du meilleur taux de longévité.

La région du Sud est celle qui est la plus marquée par la présence culturelle européenne. En effet, c'est dans le sud que la plupart des migrants européens ont décidé de s'installer, et ce, dès le XIXe siècle. On estime que les principales origines ethniques de la population dans le Sud du Brésil sont : italienne, portugaise, allemande et polonaise. À partir de 1824 et jusque dans les années 1960, plus de 350 000 Allemands sont venus s’installer dans cette partie du Brésil. En 1898, 300 000 personnes d'origine italienne s'installèrent dans le Rio Grande Do Sul, 50 000 à Santa Catarina et 30 000 à Parana.

D'un point de vue climatique, la région Sud est la seule du Brésil à ne pas être chaude toute l'année (climat subtropical humide aux hivers doux et aux étés moites). En 2013, il a neigé pour la première fois depuis 58 ans à Santa Catarina. Le Sud est la région où la neige est la plus fréquente.

Sud-Est

États : Espírito Santo, Minas Gerais, Rio de Janeiro et São Paulo

C’est la région la plus urbanisée et la plus industrialisée, avec trois villes très importantes : Rio de Janeiro, Belo Horizonte et São Paulo.

Rio de Janeiro est l’ancienne capitale fédérale, et la capitale de l'État de Rio de Janeiro. Elle est située dans une des plus belles baies du monde, dominée par le Pain de Sucre, et la statue du Cristo Redentor (Corcovado), perchée à une altitude de sept cents mètres. Son carnaval et ses écoles de samba l’ont rendue célèbre, ainsi que ses plages, comme Copacabana, Ipanema, Leblon et Barra da Tijuca. Capitale culturelle du pays, elle est la ville la plus importante sur le plan artistique, avec l'Academia Brasileira de Letras, la plus grande bibliothèque du pays, le Museu Nacional, le Museu de Arte Moderna et le Théâtre Municipal, bâtiment inspiré de l'opéra de Paris. Le Maracanã, le troisième plus grand stade du monde, est aussi à Rio.

Il y a aussi de magnifiques plages autour de Rio : Angra dos Reis, Cabo Frio et Búzios. Dans le sud de l'État se trouve la petite ville de Parati qui offre de splendides façades baroques, de couleur bleue, ocre ou vert, qui se reflètent dans les eaux calmes de sa rade. À la Serra do Mar se trouve la ville de Petrópolis, fondée par l'empereur Dom Pedro II, et l'on peut encore y voir son palace d'été, une très grande attraction touristique.

Située au carrefour des routes de l'État du Minas Gerais, « mines générales » en français, où eut lieu, au XVIIe siècle, l'une des plus grandes ruées vers l'or, Belo Horizonte s’étend sur plus de vingt kilomètres.

São Paulo, fondée par les Jésuites en 1554, est en 2016 la ville la plus peuplée du Brésil. On y croise une population d'origine européenne ou japonaise qui a fait de cette ville la capitale mondiale du café, culture dont l'histoire a été dominée par le Brésil, un des plus grands centres d'affaires de la planète, et la première ville économique du Brésil. São Paulo est aussi la ville la plus riche du pays.

Nord-Est

États : Alagoas, Bahia, Ceará, Maranhão, Paraíba, Pernambouc, Piauí, Rio Grande do Norte et Sergipe

Englobant neuf États, le Nord-Est, ou « Nordeste », a connu, au XVIIe siècle, son heure de gloire avec la culture de la canne à sucre. Par leur précieux héritage d’architecture coloniale et la beauté de leurs façades décorées d’azulejos (faïences bleues), les villes de Salvador, la plus « africaine », São Luís do Maranhão, fondée par des Français en 1612 sous le nom de « Saint-Louis de Maragnan », Recife, « la Venise du Nordeste », ou Olinda, « la hollandaise », témoignent de ce passé fastueux.

En 2010, la région comptait 51 millions d'habitants. Elle connaît d'importantes difficultés socio-économiques dues à l'immobilisme des structures économiques et sociales. La région est la plus pauvre du Brésil. Les sècheresses qui frappent le sertão, zone soumise à des précipitations irrégulières de l'intérieur du Nordeste, participent à l'émigration de la population du Nord-Est vers les villes du littoral.

Centre-Ouest

États : Mato Grosso, Mato Grosso do Sul, Goiás et Brasilia.

Cette région reste peu peuplée, et comprend, à l'extrême est, Brasilia, la capitale du pays depuis 1960, et à l'ouest, l'État du Mato Grosso couvrant la majorité de sa superficie. L'activité agricole y est en expansion et cause une importante déforestation. C'est dans cette région que se trouve la partie brésilienne du Pantanal, la plus grande terre inondée de la planète, et l'une des régions du monde présentant la plus grande biodiversité.

Nord

États : Acre, Amapá, Amazonas, Pará, Rondônia, Roraima et Tocantins.

Le Nord est en grande partie couvert par la forêt amazonienne. La densité humaine y est très faible : un peu plus de 4 hab./km² dans l'État du Pará, dans l'ouest, et deux fois plus dans celui d'Amazonas. Les deux principales villes, Belém dans le Pará et Manaus dans l'Amazonas, se trouvent le long de l'Amazone.

L'Amazonie qui constitue la plus grande réserve biologique, compte environ un dixième des espèces vivantes mondiales. Au cours des années 1970-1980, les différents projets de développement et les migrations intérieures ont entraîné un déboisement préoccupant, et des conflits entre les posseiros, propriétaires des terres, souvent illégitimement, et les Amérindiens. Actuellement, la protection de la forêt, ainsi que le respect des terres amérindiennes, sont négligées par le gouvernement brésilien, comme le prouve la construction du barrage de Belo Monte.

Le poids de la richesse de l'Amazonie dans la biodiversité mondiale est variable suivant les groupes zoologiques : 2 % des arachnides mondiaux se trouvent en Amérique, 3 % des myriapodes, 28 % des ricinules, 9 % des schizomides et des scolopendromorphes, 7 % des pauropodes. Ces chiffres peuvent être délicats à interpréter car les inventaires sont encore très incomplets. Une autre façon de comprendre la richesse de cette zone (similaire à l’ensemble des forêts tropicales humides) est de signaler que des inventaires ont découvert 95 espèces de fourmis différentes sur un seul arbre alors que 105 espèces vivent dans l’ensemble de l'Allemagne.

Découpage administratif

Capitale

Le Brésil a connu trois capitales : Salvador (1549-1763), Rio de Janeiro (1763-1960) puis Brasilia (depuis 1960).

Frontières terrestres

Les frontières terrestres du Brésil s'étendent sur un total de 14 691 km.

  • 3 400 km avec la Bolivie
  • 2 200 km avec le Venezuela
  • 1 643 km avec la Colombie
  • 1 560 km avec le Pérou
  • 1 290 km avec le Paraguay
  • 1 224 km avec l'Argentine
  • 1 119 km avec le Guyana
  • 985 km avec l'Uruguay
  • 673 km avec la France (Guyane française)
  • 597 km avec le Suriname

Seuls deux pays d'Amérique du Sud n'ont pas de frontière avec le Brésil : le Chili et l'Équateur. Les frontières du Brésil sont le résultat d'une active conquête de l'ouest, entamée dès le XVIIe siècle par les bandeirantes mais non terminée.

La frontière franco-brésilienne (entre la Guyane française et l'État de l'Amapá) est la plus grande frontière terrestre française.

Paysages et environnement

Climat

Le climat du Brésil comprend un large éventail de conditions météorologiques diverses, pouvant varier radicalement d'un État à l'autre. Néanmoins, la plupart du pays est considéré comme tropical. En se basant sur le système de classification de Köppen, le plus précis dans le domaine, on estime que le Brésil ne possède pas moins de cinq principaux types climatiques : tropical, équatorial, semi-aride, tempéré et subtropical. La grande variété des conditions climatiques produit des environnements sensiblement différents en fonction des régions : ces environnements vont des forêts équatoriales situées dans le nord aux déserts semi-arides du nord-est, en passant par les savanes tropicales au centre et les forêts à climat tempéré au sud.

  • Au nord du Brésil, où se trouve l'Amazonie, le climat est de type équatorial. Dans ces régions, et notamment dans la jungle amazonienne, la plus vaste forêt du monde, les saisons sont généralement pluvieuses. Les températures oscillent entre 26 °C et 27 °C. Quand arrive la saison des grandes pluies, période de l'année allant de novembre à mars, les pluies tombent de manière torrentielle sur la forêt presque sans interruption. À la saison sèche, qui dure de juillet à septembre/novembre, les températures s'échelonnent plutôt entre 26 et 40 °C. Les averses subsistent mais durent en général moins longtemps.
  • Le centre et l'est du Brésil bénéficient d'un climat tropical de savane. Cette région est aussi vaste que le bassin Amazonien, mais possède un climat très différent étant donné qu'elle se situe plus au sud et à une altitude plus élevée. Les températures subissent peu de changements au cours des saisons ; ainsi, les températures se situent entre 27 °C en septembre et 25,1 °C en juillet.
  • Dans la région du Pantanal, située entre le Mato Grosso et le Mato Grosso do Sul, la diversité géographique et son étendue font que le climat varie considérablement. Au Nord, à Cuiabá, ou le climat est chaud et humide toute l'année, la ville est connue pour être une des plus chaudes du Brésil. Dans le Mato Grosso do Sul, de brusques chutes de température peuvent survenir en hiver. De décembre à mai, l'ensemble du Pantanal connaît une forte saison des pluies. Pendant cette période, les rivières débordent et inondent les grandes plaines du Pantanal avec, dans certains cas, jusqu'à près de 3 mètres d'eau. Les animaux se réfugient alors dans les îlots de terre sèche (cordilheiras). Au mois de mars, les jaguars sortent et se regroupent pour chercher de nouveaux territoires non inondés.
  • Dans le nord-est du Brésil, le climat varie de 22 à 30 °C sur l'année. Le climat est semi-aride, chaud et sec à tendance continentale ou océanique, avec de courtes saisons pluvieuses.
  • Plus on descend vers le Sud, plus le climat se fait tempéré. Passé le tropique du Capricorne, les quatre saisons sont plus marquées et, alors que la côte a un climat de type subtropical (avec des hivers doux et étés chauds), l'extrême sud a des hivers froids avec des températures parfois inférieures à 0 °C. Au cœur de l'hiver, en juillet-août, les températures varient entre 13 et 18 °C dans les États du Rio Grande do Sul, de Santa Catarina, du Paraná et de São Paulo. Dans certaines villes, il peut même y avoir d'occasionnelles chutes de neige, mais elles sont rares. À São Joaquim, considéré comme la ville la plus froide du Brésil, cinq à sept jours de neige sont courants chaque année, les mois les plus favorables étant juillet et aout. Le long du littoral, l'été est très chaud.

Faune et flore

Recouvert en partie par l'Amazonie, le plus grand bassin forestier de la planète, le Brésil fait partie des dix sept pays les plus riches du monde par sa biodiversité. Le vaste territoire du Brésil comprend différents écosystèmes, tel que la forêt amazonienne, réputée pour être la plus grande forêt tropicale de la planète et celle qui renferme le plus grand réservoir de biodiversité. En plus de la forêt amazonienne, le Brésil possède également d'autres importants écosystèmes, comme la forêt atlantique, la savane du Cerrado et la forêt de la Caatinga. Deux de ces forêts s'étendent sur une superficie au moins égale, voire supérieure à celle de la France. Ainsi, la Caatinga, avec une superficie de près de 731 320 km2, est plus grande que la France (670 922 km2). Il en est de même pour la savane du Cerrado (approximativement 2 000 000 km2). Mais la forêt atlantique, à cause de l'importante déforestation qu'elle a dû subir, s'est grandement réduite, atteignant aujourd’hui une superficie de 95 000 km2, contre près de 1 360 000 km2 avant l'arrivée de l'activité humaine (soit seulement un dixième de sa superficie encore intacte).

La riche faune du Brésil reflète la variété des habitats naturels : forêts tropicales de plaines, de montagnes et subtropicales, savanes, pampas, marais, côtes, etc. Les scientifiques estiment que le nombre total d'espèces végétales et animales au Brésil est d'environ quatre millions. Plus de six cents espèces de mammifères sont présentes au Brésil, dont plusieurs de la famille des félins, comme le jaguar, le puma et l'ocelot. Parmi les autres mammifères, on trouve des paresseux, des antas (Tapirus terrestris), des tatous, des dauphins marins, des renards, des capybaras (grands rongeurs aquatiques dont certains peuvent peser jusqu'à 66 kg), et environ trente espèces de singes. Le Brésil, avec ses 1 704 espèces connues, possède la plus grande variété d'oiseaux au monde, après la Colombie et le Pérou, dont deux cent trente endémiques, parmi lesquels nandous, hoccos, rapaces, perroquets, toucans, pics, coq-de-roche, cotingas, tyrans, etc. (voir liste)

Il y a au moins quarante espèces de tortues au Brésil, cent vingt espèces de lézards, deux cent trente espèces de serpents, cinq espèces d'alligators, trois cent trente espèces d'amphibiens et mille cinq cents espèces de poissons d'eau douce. Les naturalistes ont répertorié plus de 100 000 invertébrés, dont plus de 70 000 insectes. La forêt amazonienne renferme la plus grande concentration d'organismes biologiques, et bien que personne n'en connaisse le nombre exact, les scientifiques estiment qu'elles constituent entre 15 et 30 % de l'ensemble des espèces connues dans le monde.

Déforestation et menace sur la biodiversité

Mais le patrimoine naturel du Brésil est gravement menacé par l'activité humaine : élevage et agriculture illégaux, déforestation, exploitation minière, anthropisation des milieux naturels, extraction de pétrole et de gaz, pêche excessive, braconnage, commerce illégal d'espèces protégées, construction d'infrastructures polluantes ou inadaptées à l'environnement, contamination de l'eau, feux de forêts, etc. Dans de nombreuses régions du pays, l'environnement naturel et certaines ethnies sont menacés par le développement urbain. La construction de nouvelles routes au cœur de la végétation, comme la BR-230 ou la BR-163, a ouvert des zones précédemment isolées (et donc partiellement protégées) à l'agriculture massive et au commerce excessif. De plus, les barrages ont inondé les vallées et les habitats sauvages, tandis que les mines construites ont pollué le paysage. Certaines tribus isolées sont menacées si leurs terres ne sont pas reconnues et protégées par les autorités brésiliennes.

Le Brésil contient une partie du plus grand biome de forêt tropicale humide au monde, l’Amazonie. Cette région abrite plus de 21 millions d’habitants et contient 1/5 des réserves d’eau douce du monde avec le fleuve Amazone. C'est aussi son importante biodiversité qui lui donne sa valeur. On y retrouve une multitude d'espèces de la flore et de la faune et nombreuses sont encore celles à découvrir.

Cependant, la forêt amazonienne connaît un taux de déforestation extrêmement rapide qui menace cet écosystème. Les principales causes en sont l’élevage bovin (80 % de la surface déboisée), la coupe de bois destiné à la construction, et l’agriculture dont la culture de café, de canne à sucre et de soja. Déjà 17 % de la forêt a été rasée à ces fins et la destruction continue à une vitesse alarmante. La déforestation cause la fragmentation ou la disparition complète d'habitats et beaucoup d'espèces y sont sensibles. De plus, la forêt tropicale entrepose une quantité importante de carbone. La destruction rapide de ces forêts contribue significativement aux changements climatiques, étant donné qu'une grande partie du dioxyde de carbone est évacuée lorsque la biomasse de ces forêts est brûlée pour la fertilisation des sols. En effet, ceci favorise l’agriculture ou la croissance d'herbacées pour les bovins, mais pour une courte durée ; ce type d’utilisation des terres entraîne inévitablement la désertification à terme, rendant la terre peu productive et inutilisable.

Étant donné la sensibilité d’un grand nombre d’espèces à la déforestation, de grands corridors et des zones protégées doivent être aménagés pour permettre les déplacements de la faune, la dispersion des graines des végétaux et la diversité génétique des espèces de la forêt tropicale de l’Amazonie. La déforestation connait toutefois une régression à partir de 2004 mais repart à la hausse après la destitution de la présidente Rousseff en 2016