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Administration

L'île de Bali fait partie de la province du même nom, l'une des trente-trois qui constituent l'Indonésie. La province est divisée en une kota, qui en est aussi l'ibu kota (le « chef-lieu) », et huit kabupaten correspondant aux anciens royaumes qui existaient dans l'île à l'arrivée des Hollandais :

  • Kota de Denpasar
  • Kabupaten de Badung (ibu kota kabupaten : Mengwi)
  • Kabupaten de Bangli (Bangli)
  • Kabupaten de Buleleng (Singaraja)
  • Kabupaten de Gianyar (Gianyar)
  • Kabupaten de Jembrana (Negara)
  • Kabupaten de Karangasem (Amlapura)
  • Kabupaten de Klungkung (Semarapura)
  • Kabupaten de Tabanan (Tabanan)

Langues

La langue balinaise fait partie du groupe dit "bali-sasak" de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.

Comme ailleurs en Indonésie, l'indonésien, langue nationale, n'est qu'une seconde langue pour la majorité des Balinais.

6 % de la population parle anglais, soit environ 185 000 personnes, essentiellement en raison de relation avec les touristes, le tourisme constituant la principale activité économique de l'île.

Religions

Hindouisme

Bali présente la particularité d'être la seule île d'Indonésie occidentale où la population n'a pas abandonné l'hindouisme pour une religion monothéiste. 93 % des Balinais se déclarent en effet hindouistes. L'anthropologue allemand Martin Ramstedt du Max-Planck-Institut für ethnologische Forschung rappelle toutefois que l’hindouisme était inconnu dans l'archipel jusqu'à ce que des orientalistes et des théosophes européens le « projettent » sur les cultures javanaise et balinaise. Au XIXe siècle en effet, des savants européens construisent un hindouisme « religion mondiale ». Des savants allemands, britanniques et néerlandais voyaient des traces d'hindouisme et de bouddhisme « indien » dans la littérature en vieux-javanais ainsi que dans des ruines qui venaient d'être découvertes à Java et à Bali. Les Occidentaux qualifièrent Bali de « dernière enclave hindoue dans l'archipel », alors que jusque là, les Balinais se considéraient comme les héritiers de Majapahit et ne connaissaient même pas le terme « hindou ».

Le mythe répandu, entre autres par les guides touristiques, pour expliquer cette situation, affirme que lors de la conquête du royaume hindou-bouddhique de Majapahit par les musulmans, l'élite politique et culturelle se serait réfugiée à Bali. Selon l'écrivain français Jean Couteau, l’origine de ce mythe pourrait être l’histoire de Dang Hyang Nirartha, un brahmane du royaume de Kediri qui se serait installé à Bali pour y réformer la religion hindouiste.

En dehors de Bali, on trouve encore aussi des populations restées hindouistes dans l'île voisine de Java, notamment les Osing de la région de Banyuwangi (Java oriental), mais aussi dans la région de Blitar, dans la région du Tengger autour du volcan Bromo et sur les flancs de volcan Lawu à l'est de Solo. Banyuwangi est héritière de la principauté de Blambangan, vassale de Bali au XVIe siècle.

L' Hindouisme s'est maintenu à Bali, car historiquement, il n'y avait pas beaucoup de Dalits ou intouchables, du fait d'une bonne distribution, et partage des terres, et aussi du fait de l'influence du Bouddhisme, avec sans doute un culte des ancêtres plus marqué que dans les autres iles, avec des influences Animistes, et des contacts avec des marchands Chinois.

Religions traditionnelles

Il existe quelques communautés balinaises qui ont conservé des traditions pré-hindouistes. On les appelle Bali Aga. Les deux plus connues sont le village de Tenganan, dans le kabupaten de Karangasem, et celui de Trunyan au bord du lac Batur.

La religion traditionnelle des autres Balinais est appelée Agama Tirta (« la religion de l'eau »).

Islam

Il y a aussi 5 % de musulmans à Bali. On appelle ces Balinais musulmans « Bali Slam ». Culturellement, ils sont en effet balinais.

La présence de musulmans à Bali est ancienne. Des légendes mentionnent l'existence de communautés musulmanes à Bali, comme celle du roi Dalem Ketut Ngelesir de Gelgel, qui « convoqué à la cour de Majapahit, en serait revenu avec une garde de quarante musulmans qui auraient élu domicile sur place ». Tomé Pires, un apothicaire portugais qui a vécu à Malacca de 1512 à 1515, cite Bali parmi les lieux inclus dans le vaste réseau commercial de la cité. L’historien américain Ira Lapidus, spécialiste de l’islam, écrit qu’« [a]vec la consolidation de sa prospérité politique et commerciale, Malacca devint une base pour la diffusion de l’influence islamique à travers la région ». Il n’est donc pas abusif de supposer que des marchands musulmans aient pu s’installer dans des ports balinais comme ailleurs dans l’archipel. On ne sait pas à quand remontent les premières communautés musulmanes de Bali. Mais la présence de musulmans dans le royaume javanais de Majapahit est attestée depuis au moins le XIVe siècle.

Autres religions

Le reste de la population balinaise est constitué de chrétiens, surtout protestants.

Culture

Comme de nombreux autres groupes ethniques indonésiens, les Balinais sont détenteurs d'une culture originale, qui est un des éléments de l'attrait touristique de l'île - avec les risques de perte d'authenticité que cette exploitation comporte. Une de ses manifestations les plus spectaculaires est la danse dont il existe plusieurs types, souvent dansées par de très jeunes filles (le legong).

On note aussi la musique très caractéristique, exécutée par le gamelan, le théâtre qui met en scène, entre autres, le mythique Barong.

Bali possède deux calendriers traditionnels d'origine javanaise, le calendrier pawukon, de 210 jours, et un calendrier lunaire, le calendrier Saka (basé sur l'ère Saka et qui commence chaque année au moment de Nyepi).

Hindouistes, les Balinais procèdent à la crémation de leurs morts. Cette circonstance est l'occasion de ce qui a toute l'apparence d'une fête, avec défilé dans la ville, musique de gamelan, offrandes de toutes natures déposées sur le catafalque du défunt avant la crémation dans une ambiance bon enfant et décontractée.

On pratique à Bali des rites originaux tels que le limage des dents ou la réclusion des jeunes filles.​

Littérature

On divise la littérature traditionnelle balinaise en trois groupes, sur la base de la langue utilisée : vieux-javanais, moyen-javanais (encore appelé « javano-balinais » ou « balino-javanais ») et balinais.

Le premier groupe montre le rôle fondamental joué par Bali dans la préservation de l'héritage littéraire de Java avant l'islamisation. La majorité des textes javanais de cette période, dont le Nagarakertagama écrit en 1365 sous le règne du roi Hayam Wuruk de Majapahit, nous sont en effet connus par des copies préservées à Bali et à Lombok.

La tradition balinaise décrit l'aristocratie de l'île comme les descendants de princes du royaume hindouiste de Majapahit dans l'est de Java. Deux événements seraient à l'origine de cette filiation. Le premier, raconté dans le Nagarakertagama, serait la victoire en 1343 d'une armée de Majapahit sur « le roi de Bali », un monstre à tête de cochon aux pouvoirs surnaturels. Les officiers de cette armée se seraient établis à Bali, créant quelques-unes des lignées royales actuelles. Le deuxième serait la victoire des armées musulmanes sur Majapahit, qui aurait provoqué la fuite des prêtres, aristocrates et artistes vers Bali.

En réalité, quand les troupes du royaume musulman de Demak ont conquis en 1527 le territoire qui avait été celui de Majapahit, ce royaume n'existait plus. À l'est de l'ancienne Majapahit, la principauté de Blambangan est restée hindouiste et s'est placée sous la protection de Bali.

L'anthropologue Clifford Geertz, dans The Interpretation of Cultures (p. 332), voit dans ces récits un mythe destiné à légitimer le pouvoir de l'aristocratie balinaise sur le peuple. Au début du XVIIIe siècle, les rois balinais ont tenté trois expéditions vers le site de Majapahit pour se rendre en pèlerinage sur ce qu'ils considéraient comme la terre de leurs ancêtres. Ce qui est certain, c'est que c'est dans l'île voisine de Lombok qu'on a retrouvé un exemplaire du Nagarakertagama, dans le palais du roi balinais, après sa prise par les Hollandais en 1894. La petite histoire dit que c'est un officier hollandais qui a sauvé ce précieux document, alors qu'un soldat allait le brûler.

Jusqu'à la perte de Blambangan, Bali s'est toujours efforcé de garder un lien avec la terre de Majapahit. La littérature en moyen-javanais est surtout composée de kidung, chansons de geste qui relatent des légendes sur l'âge d'or de Majapahit. Les plus connus sont le Kidung Rangga Lawe, qui raconte la révolte du prince Rangga Lawe de Tuban contre son suzerain, le roi de Majapahit, le Kidung Sunda, qui chante une histoire d'amour malheureux entre le roi Hayam Wuruk et la princesse Dyah Pitaloka, fille du roi de Sunda, ce qu'on appelle le « cycle de Panji », un autre prince javanais, et de nombreuses histoires aux héros plus populaires, comme le cycle de Calon Arang avec sa sorcière Rangda. L'argument de la majorité des kidung est situé à Java. Le Pararaton ou « Livre des rois », chronique qui décline la généalogie des rois du royaume de Singasari dans l'est de Java et de son successeur Majapahit, est une autre œuvre importante écrite en moyen-javanais.

Comme ces textes ne sont connus que par des manuscrits trouvés à Bali, il est pour l'instant difficile de déterminer s'il s'agit d'un héritage javanais pré-islamique ou de l'œuvre de lettrés balinais encore « javanisés ». La perte de Blambangan à la fin du XVIIIe siècle est donc un événement fondamental sur le plan culturel. En outre, il enlève aux souverains balinais leur dernier lien à Java, et séparera physiquement les deux îles jusqu'à la conquête hollandaise de Bali.

Bien entendu, les Balinais ont aussi écrit dans leur propre langue, surtout pour les chroniques de leurs propres royaumes, appelées babad comme à Java. Leur principal but était d'établir la généalogie des familles de l'aristocratie. Certaines babad ont un intérêt surtout littéraire. D'autres constituent des sources historiques de valeur.

Comme dans le reste de l'Indonésie, il y a à Bali des artistes qui créent selon une démarche personnelle. Ils peuvent prendre des éléments de leur culture traditionnelle, ou même s'en inspirer, mais fondamentalement, leurs œuvres sont le reflet d'un univers intérieur qui leur est propre.

Artisanat et arts

Les amateurs d'artisanat de toutes qualités, bois, pierre, béton, coquillages, argent, textiles (y compris le batik, qui est une technique javanaise), seront séduits par les réalisations balinaises.

Le tissu traditionnel de Bali est le poleng, vichy noir et blanc utilisé à des fins religieuses.

Le bois est notamment travaillé à Mas, l'argent à Celuk, et le batik à Ubud.

L'architecture et la décoration sont également un domaine de prédilection des balinais et des architectes du monde entier y trouvent leur inspiration.