Tourisme / Transport
Politique
L'Indonésie est une république avec un régime présidentiel. En tant qu'état unitaire, le pouvoir est concentré au niveau du gouvernement national. À la suite de la chute de Soeharto en 1998, les structures politiques et gouvernementales indonésiennes ont été largement réformées. Quatre amendements à la constitution de 1945 ont redéfini le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire.
Répartition des pouvoirs
Pouvoir exécutif
Le président de l'Indonésie est le chef d'État, le commandant en chef de l'armée indonésienne, le responsable du gouvernement, des prises de décisions et des affaires étrangères. Le président nomme le conseil des ministres, ministres qui ne sont pas nécessairement des membres élus de la législature. L'élection présidentielle de 2004 fut la première fois où le peuple a élu au suffrage universel direct le président et le vice-président. Le président peut enchaîner au maximum deux mandats consécutifs de cinq ans.
Les gouverneurs de province, élus jusqu'en 2005 par les parlements provinciaux, sont désormais au fur et à mesure élus au suffrage direct.
Les préfets (bupati) sont élus par les assemblées départementales et les maires (walikota) par les assemblées municipales.
Pouvoir législatif
La plus haute structure représentative au niveau national est le Majelis Permusyawaratan Rakyat (Assemblée délibérative du peuple ou MPR). Son rôle principal est d'appuyer et d'amender la constitution, d'introniser le président et de formaliser les grandes lignes de la politique nationale. Le MPR comprend deux chambres :
- le Dewan Perwakilan Rakyat (Conseil représentatif du peuple ou DPR), qui est la chambre basse et dont les 550 membres sont élus au suffrage direct pour cinq ans dans un système globalement proportionnel ;
- le Dewan Perwakilan Daerah (Conseil représentatif des régions ou DPD), sorte de chambre haute dont les membres sont élus au suffrage direct pour cinq ans à raison de quatre par province ou territoire spécial. Le nombre total de membres du DPD (actuellement 128) ne peut pas dépasser le tiers de celui du DPR.
Les réformes menées depuis 1998 ont augmenté le rôle national du DPR au niveau gouvernemental. Le DPD s'occupe des questions régionales.
Au niveau des provinces, des kabupaten (départements) et des kota (municipalités), il existe également des assemblées régionales (Dewan Perwakilan Rakyat Daerah) dont les membres sont également élus au suffrage direct pour cinq ans dans un système proportionnel.
Pouvoir judiciaire
La plupart des conflits civils sont résolus à la Cour d'État et les appels sont entendus à la Haute Cour. La plus haute autorité judiciaire est la Cour Suprême (Mahkamah Agung). Elle s'occupe des cassations et des révisions de cas. Parmi les autres cours, on peut citer la Cour de Commerce, qui s'occupe des problèmes de faillite et d'insolvabilité ; la Cour Administrative, qui s'occupe des cas légaux mettant en cause le gouvernement ; la Cour constitutionnelle qui débat de la légalité de la loi, des élections, des dissolutions de partis politiques et de l'envergure de l'autorité des institutions d'état ; et la Cour religieuse qui traite les cas religieux spécifiques.
Politique étrangère
Contrastant avec l'anti-impérialisme de Soekarno et la confrontation indonésio-malaisienne (Konfrontasi), la politique étrangère de l'Indonésie s'est axée, depuis l'ère Soeharto, sur la coopération économique et politique avec les nations occidentales. L'Indonésie maintient des relations de proximité avec ses voisins asiatiques et est membre fondateur de l'ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) et du Sommet de l'Asie orientale. L'Indonésie a renoué des liens avec la Chine en 1990, relations jusqu'alors gelées à la suite des purges anti-communistes des débuts de l'ère Soeharto. Elle est membre de l'Organisation des Nations unies depuis 1950 et fonda Mouvement des non alignés (soutenu lors de la conférence de Bandung en 1955) et l'Organisation de la conférence islamique. Elle fait partie du Groupe de Cairns, de l'Organisation mondiale du commerce mais s'est retiré en 2008 de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. L'Indonésie reçoit de l'aide humanitaire et de l'aide au développement depuis 1966 en particulier en provenance des États-Unis, de l'Europe occidentale, de l'Australie et du Japon. L'Indonésie est le seul pays d'Asie du Sud-Est à être membre du G20.
Défense et sécurité
Les forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia ou TNI) ont un effectif total d'un peu plus de 432 000 personnes. Elles comprennent l'armée de terre (TNI Angkatan Darat), la marine (TNI Angkatan Laut) et l'armée de l'air (TNI Angkatan Udara).
Global Fire Power classe les forces armées indonésiennes 13e mondial en termes de puissance et 5e en Asie derrière la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud. Les femmes peuvent intégrer l'armée dans un corps spécial séparé des hommes. Le budget de l'armée en 2008 était de 4,74 milliards de dollars américains soit 0,8 % du produit intérieur brut environ. L'armée a eu et a toujours un rôle très important dans la politique intérieure du pays.
La police indonésienne (Kepolisian Republik Indonesia) dépend directement du Président de la République. Jusqu'en 1999, elle faisait partie des forces armées. Ses effectifs sont de 150 000 hommes dont un corps de 12 000 hommes, la Brigade Mobil (ou Brimob), organisé comme une unité militaire.
La petite délinquance est assez répandue en Indonésie malgré une loi qui autorise la peine de mort à partir de faits tels que le trafic de drogue. L'administration pénitentiaire dispose de 527 prisons d’une capacité maximale théorique d’environ 90 000 détenus mais en accueille, début 2010, 132 000. Le spectre du terrorisme plane sur le pays depuis le très médiatisé attentat de Bali de 2002.
Économie
Données synthétiques
On estime aujourd'hui le produit intérieur brut (PIB) (2011] à 936 milliards de dollars américains. Le secteur secondaire est le plus important et pèse pour 46 % du PIB (en 2011). Il est suivi par le secteur tertiaire (33 %) et l'agriculture (14,9 %). C'est d'ailleurs le secteur tertiaire qui occupe la plus grande importance : 48,9 % des travailleurs que compte le pays. Il est suivi par le secteur primaire (38,3 %) et par l'industrie (12,8 %). Les principales industries sont celles du pétrole et du gaz naturel, des textiles et de l'habillement ainsi que des mines. Les produits agricoles principaux sont l'huile de palme, le riz, le thé, le café (même si sa production a stagné au cours de la décennie des années 2010, l'Indonésie est toujours quatrième au palmarès des quinze plus grands producteurs mondiaux de café), les épices (qui ont été exploitées dès la colonisation hollandaise) et le caoutchouc, au succès plus récent. Sur les six premières années de la décennie des années 2010, l'Indonésie est aussi resté quatrième au palmarès des producteurs mondiaux de cacao, mais loin derrière ses rivaux ivoirien et ghanéen d'Afrique de l'Ouest.
Les principaux marchés d'exportation de l'Indonésie en 2005 étaient le Japon (22,3 %), les États-Unis (13,9 %), la Chine (9,1 %) et Singapour (8,9 %). L'Indonésie importe principalement depuis le Japon (18,0 %), la Chine (16,1 %) et Singapour (12,8 %). En 2005, la balance commerciale de l'Indonésie était excédentaire de 21.62 milliards de dollars américains avec 83,64 milliards à l'export et seulement 62,02 milliards à l'import. Le pays possède d'importantes ressources naturelles de pétrole brut, gaz naturel, d'étain, de cuivre et d'or. L'Indonésie importe principalement de l'équipement et des machines, des produits chimiques, de l'essence et des denrées alimentaires.
Dans les années 1960, l'économie se détériora à cause de l'instabilité politique et d'un gouvernement encore inexpérimenté fraîchement mis en place, ce qui provoqua pauvreté et famine. Après la chute de Soekarno au milieu des années 1960, l'administration qui fut mise en place par Soeharto, composées d'Indonésiens instruits aux États-Unis, remit le pays sur les rails de la croissance économique. Le taux d'inflation diminua fortement et la roupie indonésienne (rupiah) se stabilisa. Les règlements de la dette extérieure furent redéfinis. Grâce à cela, l'investissement et les aides étrangères devinrent plus conséquents. Grâce à la hausse des prix du pétrole dans les années 1970 permit au pays d'atteindre des taux de croissance très élevées (variant autour de 7 % de 1968 à 1981). À la suite des réformes entreprises pour accroître la compétitivité économique du pays vers la fin des années 1980, l'investissement étranger en Indonésie augmenta énormément dans le secteur de l'industrie et ainsi, entre 1989 et 1997, l'économie indonésienne s'améliora de 7 %. En 1997 et 1998, l'Indonésie fut le pays le plus touché par la crise économique asiatique. Le dollar américain passa de l'équivalent de 2 000 rupiah a 18 000 et l'économie s'effondra de 13,7 %. La monnaie se stabilisa et un dollar s'échangea finalement contre 10 000 rupiah, ce qui était la marque lente mais significative d'une relance économique. L'instabilité politique qui s'ensuivit ainsi que la corruption de masse contribuèrent à la sporadicité des signes de relance. Transparency International plaça l'Indonésie 143e sur 180 pays dans son indice de perceptions de la corruption. Cependant, la croissance du PIB dépassa 5 % en 2004 et 2005 et les prévisions attendent l'augmentation de chiffre. Le chômage reste néanmoins élevé et la croissance a peu d'impact sur celui-ci. Les bas salaires stagnants et l'augmentation des prix du pétrole et du riz ont augmenté les niveaux de pauvreté du pays. En 2006, il fut estimé que 17,8 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté et 49 % vivait avec moins de 2 $ par jour. Le taux de chômage atteignait en 2008, 9,75 % de la population active.
Transports
La situation de l'Indonésie en Asie du Sud-Est, où se trouvent trois des sept plus actifs aéroports d'Asie (Jakarta, Bangkok et Singapour), fait d'elle un pays facile d'accès. Outre l'aéroport de Jakarta, les principales portes d'entrées aériennes internationales d'Indonésie sont Denpasar à Bali, Surabaya dans l'est de Java et Medan dans le nord de Sumatra. Les compagnies aériennes indonésiennes les plus importantes la compagnie nationale Garuda Indonesia et sa filiale à bas coût Citilink et les compagnies privées Lion Air et Sriwijaya Air.
En 2002, le réseau routier de l'Indonésie faisait au total 368 360 kilomètres, dont 213 649 kilomètres avec un revêtement.
Le transport ferroviaire en Indonésie est concentré sur l'île de Java qui possède deux lignes principales qui traversent l'île d'ouest en est et plusieurs lignes secondaires.
Quant au transport maritime, l'entreprise d'état Pelni (Pelayaran Nasional Indonesia ou Compagnie de Navigation Nationale d'Indonésie) exploite vingt-huit navires dont vingt-cinq desservent des routes et des destinations dans l'archipel, la plupart selon un rythme mensuel ou bimensuel.
Tourisme
Le tourisme est une activité économique importante pour l'Indonésie. En 2014, il représentait 3,2 % du PIB du pays et soutenait directement environ 3 326 000 emplois (2,9 % de l'emploi total).
Les campagnes touristiques internationales ont été concentrées largement sur l'aspect « destination paradisiaque » avec pour vitrine le sable blanc des plages et le ciel toujours bleu et magnifique. Les stations balnéaires et hôtelières se sont développées dans quelques îles indonésiennes avec Bali comme destination principale. Riche en diversité biologique, l'Indonésie offre un gros potentiel naturel qui comble notamment les plongeurs.
Le tourisme culturel représente aussi une partie importante de l'industrie touristique du pays. Le pays toraja et le pays minangkabau attirent les amateurs de dépaysement culturel tandis que les temples de Borobudur et Prambanan sur Java par exemple attirent les passionnés d'histoire ou du spiritualité.
Le tourisme commercial est également développé dans les grandes villes (Jakarta, Bandung, Surabaya, etc.) De grands centres commerciaux ont vu le jour pour accueillir des touristes recherchant des lieux de shopping à prix raisonnables.
En 2010, 7 millions de touristes étrangers ont visité l'Indonésie. Ces chiffres sont à comparer à ceux des touristes indonésiens qui visitent l'étranger, dont le nombre était de 5,3 millions et qui ont dépensé 5,7 milliards de $ en 2008.