Tourisme / Transport
Tourisme
Le tourisme au Mexique est une activité importante, aussi bien pour les Mexicains qui choisissent d'y passer leurs vacances, que pour les étrangers qui viennent y faire un séjour. Le Mexique est un pays de hauts plateaux enserrés entre deux chaînes montagneuses (Sierra Madre occidentale et orientale) qui s’abaissent vers d’étroites plaines côtières à l’est et à l’ouest. Ces deux chaînes de montagnes se rejoignent au sud-est du pays où elles forment la Sierra Madre du sud. Au nord-ouest, la Basse-Californie est une longue et étroite péninsule qui s’étend sur 1 225 km et prolonge la Sierra Nevada américaine.
Transition démographique
Pendant tout le XIXe siècle, la population du Mexique a seulement doublé. Cette tendance continuera pendant les deux premières décennies du XXe siècle. En 1920, on assiste à une perte de deux millions d’habitants qui peut s’expliquer par la Révolution mexicaine entre 1910 et 1920.
Le taux de croissance de la population s’est fortement accéléré entre 1930 et 1980, avec des chiffres supérieurs à 3 %. La population mexicaine doublait tous les vingt ans et à ce rythme on estimait que le Mexique compterait 120 millions d'habitants en 2000. Le gouvernement fédéral créa alors le Conseil national de la population, CONAPO, avec pour mission d’établir des politiques de contrôle de la natalité et réaliser des études sur la population du pays. Ces mesures furent positives et le taux de croissance de la population baissa jusqu’à 1,6 % sur la période 1995 et 2000. Les projections de la CONAPO évaluent la population mexicaine, à la mi-2014, à 119 713 203 habitants.
L'espérance de vie est passée de 36 ans, en 1895, à 75,19 ans en 2005. On estime donc que le Mexique est rentré dans la dernière phase de transition démographique. En effet, le taux de fécondité n’est plus que de 2,45 enfants par femme, et la mortalité infantile est de 20,91 décès pour 1 000 naissances.
Taux d'excédent naturel total de la population (chiffres 2005) :
- Taux d'excédent naturel de la population = taux de natalité - taux de mortalité = 16,28 ‰.
- Taux de croissance totale de la population = accroissement naturel + solde migratoire = 11,71 ‰ (avec solde migratoire = - 4,57 ‰).
Le solde migratoire est traditionnellement négatif et s’élève à plus de 450 000 Mexicains par an. Les États-Unis restent la première destination.
Même si aujourd’hui le Mexique a une population jeune (seulement 5,6 % de la population a plus de 65 ans), le vieillissement de la population a commencé et s’accélèrera dans les prochaines années.
Exode rural et urbanisation
Au début du XXe siècle, près de 90 % de la population vivait dans les zones rurales. Lors du recensement de 1960 la population urbaine devient majoritaire pour la première fois avec 50,6 % de la population mexicaine vivant dans les villes et grandes agglomérations. Le nombre de personnes qui habitait dans leur État natal était en 1895 de 96,6 % alors qu’en 1950 plus de 80 % des Mexicains habitaient dans un autre État que celui où ils sont nés. À travers ces chiffres on peut se rendre compte du phénomène de développement industriel des moyennes et grandes agglomérations mexicaines et l’exode rural qui y est lié. Aujourd’hui les Mexicains continuent à être très mobiles à l’intérieur du pays notamment entre les différentes agglomérations. Néanmoins, on peut considérer que l’exode rural massif des décennies précédentes fait partie du passé.
Les entités fédératives qui concentrent la plus grande partie de la population mexicaine sont Mexico, l'État de Mexico, Jalisco, Nuevo Leon, Puebla et Veracruz. À l'inverse les moins peuplés sont Campeche, la Basse-Californie-du-Sud et le Quintana Roo. Néanmoins, ces deux derniers États connaissent des taux de croissance parmi les plus élevés du pays à cause du développement de l’industrie touristique notamment les villes comme Cancún qui concentre 50 % de la population du Quintana Roo, ou Los Cabos.
L'aire urbaine de Mexico, avec plus de 23,2 millions d'habitants, se classe deuxième au rang mondial fin 2012, après celle de Tokyo (37,7 millions d'habitants) et devant Séoul (22,6 millions d'habitants). Guadalajara et Monterrey sont respectivement les deuxième et troisième grandes villes du pays avec chacune plus de trois millions d’habitants.
Indigènes et émigration mexicaine
Le Mexique, avec environ 123,5 millions d'habitants en 2017, est le pays hispanophone le plus peuplé, largement devant l'Espagne, et le troisième pays le plus peuplé du continent américain après les États-Unis et le Brésil. Au niveau mondial c’est le onzième pays le plus peuplé après la Chine, l'Inde, les États-Unis, l'Indonésie, le Brésil, le Pakistan, le Bangladesh, la Russie, le Nigeria, et le Japon.
La population qui parle les langues indigènes (unique critère retenu par l’INEGI pour designer la population indigène) passa de 17 % en 1895 à seulement 7 % en 2000. Néanmoins en nombre absolu elle a cru en passant d'un million en 1895 à sept millions en 2000. Les spécialistes s'accordent pour dire qu’il y a plutôt 12,7 millions d’indigènes qui parlent ou non une langue indigène au Mexique. Jusqu'en 1980, les populations indigènes émigraient en direction des métropoles régionales proches de leur lieu de naissance, mais, à partir des années 1990, l'émigration indigène se fit massivement en direction des États-Unis. Les salaires plus élevés aux États-Unis alimentaient inlassablement le flux de l'émigration. Les États-Unis ont entrepris de renforcer leur frontière avec le Mexique et des murs sur la frontière ont été installés en différents endroits à partir de 1996.
Les États-Unis sont le pays où vivent le plus de Mexicains après le Mexique. Il se dit que Los Angeles, la plus grande ville de Californie est aussi la deuxième ville mexicaine pour ce qui est de la population car le nombre d'immigrés et de descendants de Mexicains dépasse largement les quatre millions de personnes qui vivent à Guadalajara, seconde métropole mexicaine. La présence des Mexicains de l’autre côté du Río Grande commence lors de l’annexion par les États-Unis d’immenses territoires mexicains. Ainsi un certain nombre de Mexicains se trouvèrent de facto en territoire américain mais gardèrent leurs coutumes et leur langue. L’État du Nouveau-Mexique illustre bien cela. À ce nombre, il faut ajouter le nombre important de braceros qui partirent vivre aux États-Unis, parfois temporairement grâce à un accord laboral entre les gouvernements de Washington et de Mexico. Les dernières crises économiques du Mexique ont favorisé l’émigration vers le nord et on estime qu’au début du XXIe siècle près de 38 millions de Mexicains ou descendants de Mexicains vivent aux États-Unis. La grande partie de ceux-ci se situent en Californie, au Texas et au Nouveau-Mexique. On compte aussi de nombreux citoyens mexicains dans l'Union européenne, surtout en Espagne et en Allemagne. La Suisse compte de nombreux binationaux qui occupent souvent des postes de haute qualification professionnelle.
Éducation
Le Mexique a fait d’importants progrès au niveau éducatif ces deux dernières décennies. En 2004, le taux d’alphabétisation était de 92,2 % et celui des jeunes de 15-24 ans de 96 %. L’enseignement primaire et secondaire (9 ans) est gratuit et obligatoire. Même si plusieurs programmes d’éducation bilingue existent depuis les années 1960 pour les communautés indigènes, c’est depuis la réforme constitutionnelle à la fin des années 1990 qui permet véritablement leur essor avec des manuels scolaires écrits dans une douzaine de langues indigènes. Aujourd’hui la grande majorité des indigènes sont bilingues (12 % des hommes et près de 21 % des femmes ne parlant pas espagnol en 2005).
En 1970, le Mexique fut le deuxième pays au monde (après l'Australie) à mettre en place un système d’enseignement à distance. Les écoles qui utilisent ce système sont appelées télécollèges. La diffusion de ce système s’étend aussi à certains pays d’Amérique centrale, à la Colombie et même à certains États du Sud des États-Unis.
Les trois universités publiques mexicaines les plus connues sont l’université nationale autonome du Mexique (UNAM) fondée en 1551, l'université autonome métropolitaine (UAM) et l’Institut polytechnique national (IPN) qui ont un grand prestige dans toute l’Amérique latine. Les quatre principales universités privées de reconnaissance internationale sont l’Institut technologique d’études supérieures de Monterrey (ITESM) qui est souvent désigné comme le TEC de Monterrey, l’Institut technologique autonome de Mexico (ITAM), l’université Anáhuac (ANAHUAC) et son réseau d'universités affiliées (Espagne, Italie, et Chili) et l'université ibéro-américaine. Ces universités ont connu une croissance importante et ont su nouer des partenariats avec des universités étrangères les plus prestigieuses.
Forces armées
Les effectifs totaux des forces armées sont estimés en 2008 à 192 000 hommes et femmes :
- L'Armée de Terre (Ejército Mexicano) : plus de 140 000.
- La Marine (Armada de México) environ 38 000.
- L'Armée de l'Air (Fuerza Aérea Mexicana) environ 8 000.
Les forces armées dépendent du Secrétaire de la défense nationale pour les armées de terre et de l'air, La marine dépendant elle du Secrétaire de la marine.
Le président de la République en est le chef suprême.
Criminalité
Le Mexique compte parmi les pays ayant un taux d'homicides volontaires les plus élevés du monde. Le kidnapping n'a cessé d'augmenter depuis les années 1980 (1 583 enlèvements recensés par le gouvernement en 2013). Chaque jour, 1 200 Mexicaines sont agressées et sept sont assassinées.
Lutte contre le crime organisé
La lutte contre les activités des narcotrafiquants constitue une préoccupation majeure au Mexique. Le précédent président, Felipe Calderón, avait décidé d'engager les forces militaires dans le combat contre les cartels de la drogue et a défini le combat contre ces gangs comme l'une des principales priorités de son administration. Cependant, sur ce point, le bilan de Calderón a été mitigé. Au cours des cinq dernières années (2007-2011), les violences liées aux narco-trafiquants ont fait plus de 55 000 morts au Mexique, notamment dans les villes du nord du pays. L'Institut national de statistiques et géographie avance des chiffres bien plus élevés en 2012 : 27 199 homicides ont été enregistrés en 2011 et pour les années 2007-2011, le total s'élèverait à 95 632 assassinats. La politique menée par l'ancien président Calderón - qui consistait à attaquer frontalement les bandes criminelles - n'ayant pas été concluante, l'arrivée au pouvoir de son successeur, Enrique Peña Nieto, a été marquée par une nouvelle orientation stratégique de la sécurité intérieure.
En 2013, sous Peña Nieto, le Mexique a enregistré une baisse de 17 % du nombre d'assassinats. Entre décembre 2012 et avril 2013, les homicides ont baissé de 18 %, ce qui représente 2 000 morts en moins sur cette période. Les six premiers mois du mandat du président Peña Nieto ont ainsi été marqués par une baisse de près de 20 % des décès liés au crime organisé. Le 22 août 2014, le président met sur pied une nouvelle gendarmerie nationale dont les missions sont principalement axées sur la répression des bandes criminelles. Peña Nieto s'est aussi illustré par un fait divers d'envergure : l'arrestation en 2013 de Miguel Treviño, le chef des Zetas, le plus puissant gang du Mexique. La ville de Ciudad Juarez, après être devenue la capitale mondiale du crime, a enregistré en 2011 une baisse de près de 60 % de son nombre d'homicides.
Certains experts estiment que « l'économie mexicaine a besoin de l'argent [que génère] la drogue ». Selon Ricardo Ravelo, les parrains mafieux et les grands barons contrôleraient plus de 70 % des 2 200 villes du pays. En réalité, s'il est vrai que certains cartels disposent d'une influence sur le pouvoir politique, les chiffres révèlent que la situation n'est pas aussi simpliste. Les chiffres stipulent que l’activité mafieuse ne pèse pas très lourd sur le dynamisme économique du Mexique, activité qui coûterait à peine 2 % de son PIB au pays. Le plus grand pays hispanophone de la planète dispose en effet de bien d'autres atouts pour être dépendant des simples revenus du trafic. L'économie du Mexique est la quatorzième plus importante de la planète : le pays est premier producteur mondial d’argent, le septième producteur mondial de pétrole, le quatrième producteur de gaz, le dixième producteur d’or et est classé parmi les plus grands producteurs mondiaux de l'alimentaire (café, sucre, maïs, etc.).
Agrégats macroéconomiques
- PIB 2012 (Prix et PPA courant) : 1 788 milliards de dollars mesuré en parité de pouvoir d'achat (estimation)
- PIB / hab : 15 600 dollars
Source : OCDE - Liste des pays par PIB
Pétrole et gaz naturel
- Pétrole : les champs pétrolifères se situent principalement dans les États de Veracruz, de Tabasco, de Chiapas et de Campeche (70 % de l’exploitation nationale). Depuis le gouvernement du président Lázaro Cárdenas qui décida la nationalisation du pétrole, la compagnie d’État Pemex a le monopole de l’exploitation, production, transport et commercialisation du pétrole sur le territoire mexicain. Le Mexique est le 5e producteur mondial de pétrole et le 9e exportateur. La quasi-totalité des exportations de pétrole mexicain se font en direction des États-Unis dont il est le troisième fournisseur. Néanmoins, le déclin du principal gisement, Cantarell, laisse présager une baisse de la production du pays dans les années à venir, ce qui inquiète beaucoup le gouvernement.
- Gaz naturel : Pemex possède uniquement le monopole de l’exploitation et de la production de gaz naturel au Mexique. En effet, depuis 1995 le gouvernement a autorisé l’investissement privé dans le transport, la distribution et le stockage de gaz naturel.
Même si le pétrole ne représente aujourd’hui qu’une partie des exportations mexicaines, les ressources financières dégagées par Pemex financent 30 % du budget de l’État. Cette situation a permis aux Mexicains de bénéficier d’une certaine clémence fiscale. En effet, le Mexique est le pays de l’OCDE et de toute l’Amérique latine dont le ratio recette fiscale / PIB est le plus faible (entre 15 et 17 % contre une moyenne de 30 % pour les pays de l’OCDE).
Secteur primaire
Le secteur primaire représente 4 % du PIB et emploie 18 % de la population active.
- L’agriculture mexicaine : caractérisée par une faible productivité, elle a dû s’adapter à la forte concurrence induite par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) signé avec les États-Unis et le Canada. Le pays a développé des filières agricoles notamment dans les avocats. Les principales exportations (chiffres de 2009 en millions de dollars) sont : tomates (896), piments (515), bovins (455), crevettes (355), courgettes et concombres (293), melons, pastèques et papayes (282).
- Mines : le Mexique produit de nombreux métaux, principalement de l’argent, dont il est en 2014 le premier producteur mondial .
- Pêche et faune marine.
Secteur secondaire
L’industrie représente 26,5 % du PIB (2004) et emploie 24 % de la population active.
- L’industrie lourde : dans des secteurs comme le ciment, le verre et l’acier. Le Mexique compte de nombreux groupes dont quelques-uns ont une dimension internationale. Cemex, Vitro, Grupo Alfa, Metalsa, Tamsa.
- La bière : le Mexique compte une importante industrie de la bière avec des marques connues telle que Bohemia, Corona, Sol, Tecate, Superior, ou Dos Equis. Deux groupes principaux se partagent le marché : Grupo Modelo et Cervecería Cuauhtémoc Moctezuma, mais il existe d'autres brasseries moins importantes, ainsi que de nombreuses brasserie artisanales.
- La production automobile : le Mexique compte une unique marque nationale, Mastretta, qui produit en petite série une voiture de sport. Le pays est néanmoins le huitième producteur mondial à fin 2011 (voitures, véhicules utilitaires, camions, bus, etc.., confondus) et quatrième exportateur mondial en 2012. En effet, le Mexique attire les grands groupes comme Ford, General Motors, Volkswagen, Nissan, Daimler Chrysler, Fiat, Renault, Toyota, et bientôt Honda et Mazda, grâce à sa main d'œuvre bon marché, sa proximité géographique avec les États-Unis (64 % des exportations) et le Canada (7 %) et l'Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA). En 2004 le secteur employait environ 600 000 personnes.
- Les NTIC : Le secteur des nouvelles technologies connaît un fort développement au Mexique et en particulier dans la région de Guadalajara. Devenue la vitrine du Mexique en tant que ville des nouvelles technologies, Guadalajara est considérée comme la Silicon Valley mexicaine. Les groupes comme IBM, Hitachi, HP, Intel, ou Siemens investissent massivement dans la région.
Secteur tertiaire
Le secteur tertiaire représente 69,5 % du PIB et emploie 58 % de la population active.
- Le tourisme : avec une riche variété de paysages, de climats et de plages, le Mexique a fortement investi pour développer ce secteur qui représente 8 % du PIB. Le tourisme au Mexique est majoritairement balnéaire en ce qui concerne les mexicains. La classe moyenne se rend davantage dans les sites tels qu'Acapulco, Veracruz ou Cancún. Pour ce qui est des étrangers, les sites culturels mexicains sont surtout visités par les européens, sites parmi lesquels se trouvent Oaxaca de Juárez devenu lieu de résidence à de multiples reprises, Chiapas ou Quintanta Roo. Les populations asiatiques commencent à se rendre davantage au Mexique aussi bien pour les zones balnéaires touristiques que pour les sites archéologiques. De la même manière, les touristes latinos américains, de familles riches, viennent sur la Riviera Maya, zone la plus visitée du pays. Les sites touristiques majeurs au Mexique sont ceux de Teotihuacan, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, de Chichen Itza dans le Yucatan, actuellement le plus visité, la Ruta Puuc qui est une route sur le bord de laquelle se trouvent de nombreux sites importants tel que celui d'Uxmal. On peut également trouver d'autres grands sites à la frontière avec le Guatemala ou au bord de la mer des Caraïbes.
- L’audiovisuel : le Mexique produit et exporte de nombreuses séries connues sous le nom de telenovelas. Le paysage audiovisuel est dominé par deux groupes, Televisa et TV Azteca.
- Les télécommunications : en 2009, le Mexique comptait 83,5 millions d’utilisateurs de téléphones mobiles pour 107 millions d’habitants.
- Le pays compte plus de 31 millions d’utilisateurs Internet en 2009.
L'économie depuis la signature de l’ALENA
En janvier 1994, le Mexique, le Canada et les États-Unis signent l’Accord de libre échange d’Amérique du Nord ALENA créant ainsi la plus vaste zone de libre-échange du monde. L’ALENA a fortement transformé le Mexique qui passa d’une politique économique marquée par son fort protectionnisme à une politique économique basée sur le libre-échange et l’insertion dans l’économie mondiale. L’année même de la mise en application de l’ALENA, le Mexique connut une grave crise économique marquée par une forte dévaluation du peso. Les raisons de cette crises sont multiples, adaptation imposée du tissu économique à ce nouvel environnement économique, politique monétaire.
En 2008 la dette extérieure ne représentait plus que 8 % du PIB contre 50 % en 1993. Le pourcentage de la dette publique en dollars a baissé de 95 % à 63 % en 2008.
Depuis 1994, l'économie mexicaine s’est remise de la crise économique. Les exportations ont connu une croissance très importante, notamment en direction des États-Unis et du Canada. Les maquiladoras ou zones franches sont un des éléments importants de ce succès. Aujourd’hui, le Mexique représente 50 % des importations et exportations d’Amérique latine et est devenu la 8e puissance commerciale du monde. Le PIB mexicain en valeur est le plus élevé d’Amérique latine, devant le Brésil et l’Argentine et la 11e puissance économique selon ce même critère. Les cinq principaux pays investisseurs au Mexique sont par ordre décroissant les États-Unis, l'Espagne, le Canada, les Pays-Bas et la Suisse.
En 2000, le Mexique connut sa première alternance politique depuis plus de soixante-dix ans avec l’arrivée au pouvoir de Vicente Fox. Ce dernier continua la politique économique de ses prédécesseurs avec une politique budgétaire et monétaire rigoureuse. L’inflation a fortement baissé et les finances publiques ont été fortement améliorées notamment grâce à la hausse du prix du pétrole dont le Mexique est le 5e exportateur mondial. La dette publique ne représente plus aujourd’hui que 23,5 % du PIB et la dette extérieure mexicaine a été classée par Standard & Poor’s BBB soit le niveau le plus haut jamais atteint par le Mexique et la meilleure notation des grandes économies d’Amérique latine.
Afin de diversifier les débouchés des exportations mexicaines (dont plus de 80 % sont faites avec les États-Unis et le Canada), le Mexique a signé un grand nombre de traités de libre-échange, notamment avec l’Union européenne, le Japon, Israël. Il existe aussi un traité de libre-échange avec les pays de l'AELE entré en vigueur en 2001.
Entre 2001 et 2003, le Mexique connut une croissance économique médiocre (-0,3 % en 2001, +0,9 % en 2002 et +1,4 % en 2003). En effet, la Chine est devenue un concurrent important du Mexique, le salaire dans les ateliers chinois étant en moyenne quatre fois moins élevé qu’au Mexique. Le Mexique doit donc adapter son modèle économique à cette nouvelle situation internationale, notamment à travers des réformes structurelles qui se font très lentement.
Depuis 2004, la croissance économique s’est fortement accélérée : +4,3 % en 2004 et +3,8 % en 2005 (estimations), de nombreuses entreprises revenant au Mexique après être parties en Asie. Néanmoins, pour que cette reprise puisse être durable et que le Mexique puisse remplir les objectifs du millénaire dans la lutte contre la pauvreté qui touche encore 40 % de la population, d’importantes réformes structurelles doivent être entreprises.
Las remesas, ces remises ou transferts de fonds de la part des émigrés mexicains pour leurs familles qui sont restées au Mexique ont représenté en 2005 un record de plus de 20 milliards de dollars. Cela est l’équivalent de la moitié de la valeur des exportations pétrolières du pays, qui représentent à leur tour moins de 10 % des exportations totales de biens, au contraire des décennies précédentes où les exportations pétrolières prévalaient dans la balance courante. Cette formidable manne est supérieure aux investissements étrangers au Mexique et permet d’améliorer la situation économique de nombreuses familles rurales.
Il reste d’importants défis que le Mexique doit surmonter :
- l’inégale répartition des richesses au sein de la population (indice de Gini 53,1 en 1998) ;
- les inégalités de développement entre les États du Nord et du centre riches et modernes et les États du Sud moins développés ;
- l’amélioration de la compétitivité de l’économie mexicaine face à la Chine ou à l’Inde.