Histoire
Époque préhispanique
Le territoire a été découvert et habité par des groupes de chasseurs-cueilleurs nomades il y a plus de 30 000 ans.
Pendant plusieurs milliers d'années, les habitants de cette région d'Amérique pratiquèrent la chasse et la cueillette jusqu'à la découverte de l'agriculture. À Guilá Naquitz, ont été mis au jour les restes les plus anciens de la domestication de la courge et de la calebasse, qui datent du 9e millénaire av. J.-C., mais l'agriculture s'est développée de façon précoce dans des sites comme la vallée de Tehuacán où la domestication du maïs a eu lieu aux alentours du 5e millénaire av. J.-C.. Dès lors des groupes humains de cette région deviennent de plus en plus dépendants des produits agricoles, et ce jusqu'à l'apparition de hameaux agricoles et jusqu'à la dépendance totale qui a lieu durant la période classique. Tandis que l'agriculture prospère en Mésoamérique, les peuples au nord (Chichimèques) restent encore dépendants de la chasse et la cueillette.
L'histoire préhispanique de ce qui est actuellement le nord du Mexique est mal connue car les peuples qui occupèrent la région avaient une culture matérielle limitée. Ces peuples nomades qui habitaient les déserts, le littoral et les montagnes au nord de la Mésoamérique, ne partageaient pas la même culture. Le site de la grotte de la Perra (Tamaulipas) a connu l'invention de l'agriculture et connu la présence humaine à partir de 12 000 av. J.-C.. Il y a des traces de peuples nomades dans les sites tels que la grotte de la Candelaria (Coahuila, 8 000 av. J.-C.) ou El Conchalito (Basse-Californie-du-Sud). On trouve également en Basse-Californie les peintures rupestres de la Sierra de San Francisco dont la fonction continue jusqu'au XIXe siècle, lorsque les derniers indigènes disparaissent de la région.
Plusieurs auteurs prennent comme marqueur du début de la civilisation mésoaméricaine la controversée céramique Pox de Puerto Marqués, datée vers le XXIVe siècle av. J.-C. Cette céramique mésoaméricaine pourrait avoir pour origine le contact entre la côte sud-américaine du Pacifique et l'occident de la Mésoamérique. Les nouvelles avancées techniques se diffusent dans toute la région si bien que, des siècles après, on produit une céramique dans d'autres hameaux du préclassique ancien (2 500-1 500 av. J.-C.) comme Chupícuaro et Tlatilco. Durant le préclassique moyen (ss. XIV-IV av. J.-C.), la culture olmèque se diffuse dans toute la Mésoamérique. Après le déclin olmèque, l'essor simultané de plusieurs peuples a lieu. Par exemple la culture des tombes à puits de probable influence sud-américaine, la culture épi-olmèque à Tres Zapotes, l'épanouissement d'Izapa et le développement du compte long.
À la fin de cette étape, Teotihuacán devient la ville la plus importante de la vallée de Mexico. Durant le Classique ancien (ss. II-VI/VIII), l'influence de Teotihuacán se fait sentir dans toute la Mésoamérique, appuyée par son pouvoir politique et commercial. Elle avait d'importants alliés, comme Monte Albán dans les vallées centrales d'Oaxaca. La civilisation mésoaméricaine s'étend plus au nord vers des sites comme La Quemada. En retour, des influences culturelles arrivent du nord, visibles dans la culture huastèque. La période classique est également l'époque de consolidation de la civilisation maya dans la péninsule du Yucatán et des hautes terres du Chiapas. D'un autre côté, dans les vallées et les montagnes du nord de la Sierra Madre occidentale, se développe la culture Paquimé, résultat de la consolidation de l'agriculture dans le nord-est et l'échange entre la Mésoamérique et l'Oasisamérique.
Entre les Xe et XIIe siècles, le centre du Mexique est dominé par Tula, la capitale des Toltèques. La ville a établi des liens très forts avec plusieurs régions de Mésoamérique, mais particulièrement avec la péninsule du Yucatán, où se trouve la ville maya de Chichén Itzá. Au même moment, dans ce qui est actuellement l'état d'Oaxaca, les Mixtèques commencent un processus expansionniste qui les mène à occuper les vallées centrales où vivaient les Zapotèques. En 1325, les Mexicas fondent Mexico-Tenochtitlan, la capitale de l'État le plus vaste qu'a connu la Mésoamérique, qui rivalisait seul avec les Tarasques de Tzintzuntzan.
Époque coloniale
En 1519, les conquistadors, alliés à de nombreuses tribus ennemies des aztèques dont les Tlaxcaltèques et conduits par Hernán Cortés, se lancent à la conquête de l'Empire aztèque, aidés en cela par la supériorité et la qualité de leurs armes et de leurs tactiques de combat, mais aussi la supériorité numérique de leurs alliés indigènes. Le 13 août 1521, la fin du siège de Tenochtitlan signe la victoire des Espagnols et la fin de l'empire aztèque.
Cortés se lance alors dans la conquête d'un vaste empire colonial qui deviendra la Nouvelle-Espagne. Le territoire s'étendra jusqu'à une importante partie du sud des actuels États-Unis (notamment la Californie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et le Texas). Les principales villes mexicaines sont alors créées (Mexico (sur les ruines de Tenochtitlán), Guadalajara, Puebla et Monterrey.
En même temps que la colonisation espagnole, des missionnaires arrivent dans le pays pour évangéliser les populations indigènes qui avaient survécu à la conquête. Parmi ces évangélisateurs, Bartolomé de las Casas se distingue par son désir de protéger les populations indigènes.
Dès 1535, l’administration de la Nouvelle-Espagne est confiée à un vice-roi. Le premier sera Antonio de Mendoza, nommé par Charles Quint.
Pendant cette période, l’Espagne s'est enrichie grâce à la découverte et à l'exploitation des mines d'argent mexicaines, parmi les plus riches du monde, dont le produit transite via Anvers, première place financière mondiale, pour permettre d'importer des biens de l'Inde, où les marchands sont friands d'argent-métal. Les espagnols implantent aussi la culture de la canne à sucre et du café, alors que sur le plan humain, la population amérindienne chuta de 80 %, à cause principalement des épidémies et des travaux forcés. On estime qu'avant l'arrivée des Espagnols, le Mexique central comptait 25 millions d'habitants. Il en restait un million vers 1650.
Les trois siècles de domination espagnole (1521 - 1821) coïncident avec la création du Mexique en tant que nation latine, hispanique, catholique et métisse telle que nous le connaissons aujourd’hui. L'architecture, la gastronomie, les fêtes mexicaines et la structure familiale sont encore aujourd'hui largement influencées par ces trois siècles de domination espagnole.
Après les très nombreuses destructions résultant de la colonisation du Mexique, une forme d'art colonial s'est développé à partir du XVIe siècle ; et ce pour plusieurs raisons : contexte humaniste européen et développement des cabinets de curiosités, propagande religieuse, développement d'une élite métisse, explosion d'un commerce intercontinental, etc. Ce phénomène a en outre permis la conservation et la diffusion de nombreuses techniques précolombiennes uniques au monde, comme l'art de la laque mexicaine (technique de collage très différent de la laque asiatique), du papier d'amate ou celui de la mosaïque de plumes, d'une extraordinaire virtuosité au vu des moyens à la disposition des artisans précolombiens. De ces très nombreux ouvrages envoyés en Europe pour la délectation des princes et collectionneurs, très peu sont parvenus jusqu'à nous. Quatre tableaux de mosaïques de plumes sont aujourd'hui conservés en France, dont deux datant du XVIe siècle : Le Triptyque de la crucifixion, conservé au Musée National de la Renaissance à Ecouen (Val d'Oise), et la Messe de Saint-Grégoire, conservée au Musée des Jacobins d'Auch (Gers).
Les populations indigènes ne furent pas entièrement soumises du fait de la chute de l'empire aztèque, d'autres ne firent que changer de maîtres, les talxcaltèques alliés des espagnols furent mieux traités et jouirent tout au long de la colonie de privilèges tels que pouvoir monter à cheval. Des nobles indigènes partirent pour l'Espagne où leurs descendants vivent toujours. De très nombreuses révoltes locales eurent lieu durant les trois siècles de la période coloniale.
Indépendance
L'un de précurseurs de l'indépendance du Mexique est Melchor de Talamantes (es) mort emprisonné dans la forteresse de San Juan de Ulúa en 1809. Il est l'auteur de textes où sont exposées les raisons qui devaient, selon lui, amener le pays à son émancipation de la couronne espagnole.
Dans la nuit du 15 au , depuis ce qui est aujourd'hui la ville de Dolores Hidalgo, dans l'État de Guanajuato, un Espagnol né au Mexique, le curé Miguel Hidalgo, aujourd’hui héros national, lève, au cri de « Vive la Vierge de Guadalupe, vive Ferdinand VII, à bas le mauvais gouvernement ! » (c'est-à-dire celui de Joseph Bonaparte, au pouvoir depuis l'invasion de l'Espagne par les Français), une armée hétéroclite et indisciplinée de villageois et d'indigènes pour le rétablissement de Ferdinand VII et contre les juntes espagnoles au service des Français. Il commence avec succès, mais échoue au Monte de las Cruces, dans sa tentative de prendre Mexico, et sera exécuté en 1811.
Les créoles (criollos), descendants d'Européens, le plus souvent d'Espagnols, mais nés hors de la métropole espagnole au nombre de un million en Nouvelle-Espagne devenue l'actuel Mexique, sont à la tête des métis et des mulâtres (qui ensemble sont 1,3 million) et des indigènes (3,6 millions) qui forment la majeure partie des 6 millions de la population d'alors, mais sont tenus à l'écart du pouvoir politique et économique, les fonctions les plus prestigieuses et lucratives étant réservées aux Espagnols dont le nombre n'était que de 75 000 (peninsulares, nés dans la métropole, que les créoles nomment aussi gachupines (es)).
Le Grito de Dolores est à l'origine du processus d'indépendance du pays, il n'est pas un appel à son l'indépendance, mais une réaction à la destitution de Ferdinand VII par les Français.
Le premier acte d'indépendance est proclamé par le congrès de Chilpancingo inspiré principalement par les écrits de José María Morelos y Pavón a été signé le rédigé par Carlos María de Bustamante et Andrés Quintana Roo il a été intitulé Acte solennel de la déclaration d'indépendance de l'Amérique septentrionale.
L’Acte de l’Indépendance de l'Empire mexicain sera finalement signé le .
L'Espagne ne reconnaîtra l'indépendance du Mexique que le 28 décembre 1836.
Parmi les éléments déclencheurs du mouvement indépendantiste, la conquête et l’occupation française de l’Espagne, au début du XIXe siècle, par les troupes de Napoléon et le rejet par les créoles de la Nouvelle-Espagne de la Constitution de Cadix jugée par eux anticléricale et trop libérale.
Avec l'indépendance, les Espagnols nés au Mexique purent devenir les maîtres du pays en accédant à toutes les fonctions auparavant réservées aux Espagnols nés en métropole qui furent expulsés en 1829, exception faite de ceux dont les capitaux étaient investis dans les mines et l'agriculture.
En 1821 l'empire est proclamé avec Agustín de Iturbide. Le , le Mexique se dote d’une Constitution républicaine ; la République est née.
De l'indépendance à la consolidation républicaine
Intervention espagnole de 1829
Les troupes espagnoles débarquent près de Tampico en mars 1829, dans une ultime tentative de reconquête du pays, elles sont repoussées par les troupes du général Antonio López de Santa Anna. Celui-ci acquiert un immense prestige par sa victoire, il devient le "Héros de Tampico".
Guerre des Pâtisseries
En raison des dégâts causés lors des troubles publics liés au chaos de la situation politique dans les années qui suivirent l'indépendance, des commerçants français déposèrent des réclamations au baron Deffaudis, ambassadeur français à Mexico ; parmi eux, un pâtissier du nom de Remontel réclama la somme exorbitante de 60 000 pesos en dédommagement du préjudice causé par des officiers à son établissement de Tacubaya (selon les sources, ayant profité d'émeutes pour partir sans payer leurs pâtisseries en 1832, d'où le surnom ironique donné ensuite au conflit par les Mexicains, ou ayant occasionné des dégâts à sa boutique en 1828). En 1837, le ministre mexicain des affaires extérieures, Luis G. Cuevas, répondit que le gouvernement n’était pas dans l'obligation d'indemniser ces pertes, étant donné qu'elles étaient la conséquence d'un mouvement révolutionnaire. Le 6 février 1838 (ou le 21 mars, selon d'autres sources), une flotte de 26 navires de guerre français arriva au large de Veracruz et le gouvernement de Louis-Philippe Ier réclama une somme totale de 600 000 pesos, équivalant à l'époque à 3 millions de francs or en réparation des pertes subies par ses sujets. Le 27 novembre, les Français bombardèrent la forteresse de San Juan de Ulua.
Les Français obtinrent des garanties quant au paiement de cette somme et se retirèrent après onze mois de blocus du port de Veracruz. Cela occasionna pour le trésor mexicain une perte, calculée par le Journal des Débats, de 2 200 000 pesos soit 11 millions de francs or.
Guerre américano-mexicaine
En 1836, le Texas proclame son indépendance du Mexique. Il sera annexé plus tard par les États-Unis. En 1846, le Mexique revendique le territoire compris entre le rio Bravo et le rio Nueces. En effet, la limite de la province texane était le rio Nueces situé à 300 km au nord du rio Bravo. Dès lors la guerre éclate entre le Mexique et les États-Unis et durera de 1846 à 1848.
Les troupes américaines envahissent le pays et l’occupent de 1847 à 1848. Après la bataille de Chapultepec, le 14 septembre 1847, les troupes américaines hissent le drapeau américain sur le Palais National : la ville de Mexico est occupée. Sous le contrôle de Winfield Scott, ses troupes exécutent de nombreux soldats d'origine irlandaise du bataillon Saint Patrick, déserteurs de l’US Army, qui collaboraient avec la résistance mexicaine face à l’occupant.
La guerre se termine par la signature en 1848 du traité de Guadeloupe Hidalgo par lequel le Mexique reconnaît le rio Bravo comme sa frontière avec le Texas. De plus, le Mexique cède plus de 40 % de son territoire aux États-Unis, soit près de 2 000 000 km2. Les États de Californie, Nouveau-Mexique, Arizona, Nevada, Utah, la majeure partie du Colorado et le sud-ouest du Wyoming représentent les territoires que les États-Unis ont annexés à la suite de la guerre américano-mexicaine. En 1857, est promulguée la constitution qui règle les institutions politiques mexicaines jusqu'en 1917.
Guerre de Réforme
Intervention française
En 1861, le gouvernement de Juárez décide la suspension du paiement de sa dette extérieure. La France, l’un des créanciers du Mexique, invoque le motif des dettes pour y intervenir militairement avec l’appui de l'ancienne puissance coloniale l’Espagne et de l’Angleterre. Profitant de la guerre civile qui déchire et absorbe les ressources du voisin du Nord, Napoléon III, avec la bénédiction du pape, pensait établir au Mexique un empire « latin » et catholique qui contrebalancerait le pouvoir grandissant des Américains. Des forces maritimes de ces trois pays débarquent à Veracruz, les Espagnols en décembre 1861, les Anglais et les Français en janvier 1862. Après des négociations, le gouvernement mexicain arrive à obtenir des Anglais et des Espagnols leur retrait (Convention de la Soledad). La France continue donc seule cette expédition visant à établir un empire catholique et ami au Mexique.
Hormis la première bataille de Puebla, gagnée par les forces libérales sous le commandement d’Ignacio Zaragoza, la campagne militaire française est un succès. La Légion étrangère s'y illustra lors du combat du 30 avril 1863 non loin du Cerro del Chiquihuite, à Camarón, rebaptisée plus tard Villa Tejeda (dite Camerone en français). Devant l’avancée des forces ennemies appuyées par les conservateurs, le gouvernement de Juárez est contraint de s'éloigner à San Luis Potosí le 31 mai 1863 puis finalement à Paso del Norte (devenue depuis Ciudad Juárez) près de la frontière avec les États-Unis. En juin 1863, Mexico tombe sous le contrôle des forces de Napoléon III et de celles des conservateurs mexicains. Le 10 juillet, une Assemblée des Notables à Mexico nomme Maximilien d’Autriche empereur. Il était un des frères de François-Joseph, empereur d'Autriche. Prince bien intentionné, il déçut souvent les conservateurs par ses idées modernes et libérales, allant jusqu'à demander à Juárez de gouverner avec lui, mais cet Habsbourg imbu d'étiquette commit des maladresses irréparables qui hâtèrent sa chute. Le pays resta peu sûr pour l'envahisseur, une guérilla féroce ne lui laissa aucun repos et épuisa ses forces et son moral, d'autre part les bandits pullulèrent, ce qui ne fit qu'aggraver la situation.
Dès la fin de la guerre de sécession en 1865, Juárez trouve auprès des États-Unis, en échange de promesses de concessions sur le territoire mexicain (isthme de Tehuantepec), un soutien en armes et en hommes, ainsi que diplomatique (doctrine de Monroe). Ce nouvel appui, les succès militaires des républicains, et surtout les menaces de guerre en Europe, forcèrent les troupes françaises à se retirer. L'intervention au Mexique fut un grand échec pour Napoléon III. Le second empire mexicain durera jusqu’en 1867. L’empereur Maximilien est exécuté à Santiago de Querétaro. Durant toute cette période, Benito Juárez n'abandonna jamais le territoire national et continua d'exercer sa fonction de président de la République.
Le Porfiriat
Héros de la guerre contre les Français, Porfirio Díaz devient président du Mexique en 1876. Sa présidence dure jusqu'en 1911. Il travaille pour la paix, le progrès et l'ouverture du pays aux investisseurs étrangers, par exemple pour valoriser la Basse-Californie dans le domaine minier, en accueillant la Compagnie du Boléo, dont l'usine de traitement du cuivre en plein désert emploie jusqu'à 5000 personnes. Malgré toute cette croissance, la politique économique de Díaz ne bénéficie pas a toute la population Officiellement Díaz est réélu à chaque élection, mais les dysfonctionnements du vote et le mécontentement de la population en général —les paysans dépossédés de leurs terres, la classe moyenne instruite et désireuse d'accéder au pouvoir et la baisse des salaires réels — sont parmi les éléments déclencheurs de la Révolution Mexicaine.
Madero reprendra habilement le vieux slogan de Díaz, « Suffrage effectif, pas de réélection », pour sa campagne politique.
Díaz est l'auteur de la phrase « Pauvre Mexique si loin de Dieu et si proche des États-Unis » (1878).
Révolution de 1910
Porfirio Díaz, au pouvoir depuis une trentaine d'années, voulait se présenter à l’élection présidentielle de 1910 de même que Francisco Madero. Díaz fit emprisonner Madero puis le relâcha. Díaz sortit victorieux des élections. Madero ne recueillit que quelques centaines de voix à travers tout le pays.
En mai 1911, après la prise de Ciudad Juárez, par les troupes d'un ancien bandit Francisco Villa que Madero avait recruté en échange du pardon de ses crimes et d'un grade de colonel dans l'armée fédérale en cas de victoire, Díaz, qui voulait éviter une guerre civile préféra partir en exil en France.
La révolution dégénéra alors en une lutte pour le pouvoir entre révolutionnaires. Le président Madero (révolutionnaire) fut assassiné par Victoriano Huerta (réactionnaire) lui-même chassé par les troupes de Francisco Villa. Zapata fut assassiné en 1919, Venustiano Carranza, l'auteur intellectuel de l'assassinat de Zapata, en 1920, et Francisco Villa en 1923, sur ordre d'Alvaro Obregón.
La révolution se terminera officiellement en 1917, date de la nouvelle constitution mexicaine, mais la violence dura jusqu’aux années 1930 (assassinat d'Alvaro Obregón par un fanatique catholique en 1928). Une autre vague de violence suit l'application des mesures de laïcisation contenues dans la Constitution de 1917 et appliquées par le gouvernement dès 1926 : c'est la guerre des Cristeros.
Époque contemporaine
À la mort d'Obregon, Plutarco Elías Calles devient le Jefe maximo de la Revolución. En mars 1929, il fonde le Partido Nacional Revolucionario dans le but de contrôler et de surveiller les divers courants politiques et se nomme lui-même à la tête de ce parti. Dans le but d'éviter des conflits entre généraux, il fait nommer président de la République un civil Emilio Portes Gil pour la période de 1928 à 1930. Calles dut lutter contre une conjuration de militaires obregonistes menée par José Gonzalo Escobar écartés du pouvoir nommée « plan de Hermosillo ».
Les années 1930 furent marquées par la présidence de Cárdenas de 1934 à 1940 titulaire du prix Lénine pour la paix qui se proposait de faire du Mexique un pays socialiste et par des nationalisations, l'institution d'un plan sexennal imité de l'URSS, puis l'expropriation pétrolière en 1938, Cárdenas profitant de la baisse du prix du pétrole et de difficultés économiques des compagnies pétrolières étrangères en majorité anglo-néerlandaises et américaines alors au bord de la faillite. Staline et les communistes mexicains dirent alors que les principaux bénéficiaires de cette nationalisation seront les États-Unis car de compétiteur en matière de production le secteur pétrolier commença à dépendre de la technologie et des financements américains, il existe à la bibliothèque du Congrès des États-Unis des preuves de l'appui financier de Roosevelt à celui de Cárdenas.
Seconde Guerre mondiale
À la suite du torpillage de navires mexicains par des sous-marins allemands, dont les pétroliers Potrero del Llano (en) et Faja de Oro (en) en mai 1942, le gouvernement du général Manuel Avila Camacho déclara la guerre le 28 mai 1942 à l'Allemagne, à l'Italie et au Japon.
L'escadrille mexicaine no 201, composée d'avions P-47, participa à la guerre contre le Japon et fut envoyée aux Philippines.
Des Mexicains participèrent aussi au débarquement du 6 juin 1944. L'un des plus connus d'entre eux est le pilote de chasse Luis Pérez Gómez (en) abattu le 19 juin 1944. Il repose au cimetière du village de Sassy.
D'autres participèrent sous l'uniforme américain à la bataille des Ardennes. Parmi eux, le sergent José Mendoza López (en) qui reçut les plus hautes distinctions militaires des États-Unis, la Medal of Honor et le Purple Heart, pour ses faits d'armes dont la neutralisation à lui seul lors d'un combat de plus de cent soldats ennemis.
Le PRI au pouvoir
Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), membre de l'internationale socialiste prit son nom actuel en 1946 et dirigea le pays sans interruption jusqu’en 2000, date de la victoire au démocrate centriste Vicente Fox Quesada, candidat du PAN (voir la Liste des présidents du Mexique).
XXIe siècle
En 2006, Felipe Calderón (PAN) est le président du Mexique après avoir recueilli 35,88 % des suffrages à l’élection présidentielle du 2 juillet 2006 contre 35,31 % pour Andrés Manuel López Obrador (PRD) et 22,27 % pour Roberto Madrazo (PRI). Les résultats sont contestés mais le 6 septembre, le TEPJF a donné sa décision (sans appel) et a confirmé la victoire de Felipe Calderón qui a pris officiellement ses fonctions le 1er décembre 2006.
En juillet 2012, le PRI revient au pouvoir avec la victoire d'Enrique Peña Nieto aux élections présidentielles. Avec près de 38% des suffrages, il devance le candidat du PRD Andrés Manuel López Obrador (31%), ainsi que la démocrate centriste Josefina Vazquez Mota du Parti d'action nationale (PAN ; près de 25%).
Politique
Le Mexique est une république fédérale composée de 32 États. La séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) est garantie par la Constitution de 1917.
Le pouvoir exécutif
Le chef de l’exécutif est le président de la République, élu pour une période de 6 ans, non renouvelable, au suffrage universel direct à un seul tour et à la majorité relative. Il n’y a pas de Premier ministre. Le président nomme et révoque les ministres, le procureur général, les ambassadeurs et les consuls généraux. En cas de démission ou de décès, le Congrès désigne un président intérimaire. Le président peut émettre des décrets dans le domaine économique et financier grâce aux pouvoirs que lui délègue le Congrès
Depuis décembre 2012, le président de la république mexicaine en fonction est Enrique Peña Nieto.
Le pouvoir législatif
Le Congrès est divisé en deux chambres :
- Le Sénat : Les sénateurs sont élus tous les 6 ans. Le Sénat compte 128 sénateurs, soit 4 sénateurs par entité fédérative. En 2000, le Sénat était dominé par le PRI avec 60 sièges, suivi du PAN avec 46 et enfin 15 pour le PRD. Le reste des sénateurs sont soit indépendants, soit appartiennent à d’autres partis plus petits. À la suite des élections de juillet 2006, le Sénat a vu le poids du PAN et du PRD s’accroître au détriment du PRI. Le PAN devient donc la première force politique avec 53 sénateurs, suivi par le PRD avec 37 à égalité avec le PRI. Néanmoins, le PAN n’a pas la majorité absolue au Sénat.
- La Chambre des députés : les députés sont élus au suffrage universel direct tous les 3 ans. La Chambre compte 500 représentants. 300 circonscriptions électorales désignent chacune un député et 200 autres députés sont élus au suffrage proportionnel à travers tout le pays. Les 200 sièges désignés de façon proportionnelle ont été créés pour permettre aux petits partis d’accéder plus facilement à la Chambre. En 2003, la composition de la chambre était de 223 sièges pour le PRI, 148 pour le PAN, 97 pour le PRD. Le PAN n’ayant pas de majorité à la chambre, il ne peut passer de lois sans l’appui des autres partis politiques. À la suite des élections de juillet 2006, le PRI a perdu des députés au profit du PAN et du PRD.
En effet, le PAN était devenu la première force politique à la Chambre des députés avec 207 sièges, suivi par le PRD avec 160 sièges, et en 3e position par le PRI avec seulement 119 sièges. Néanmoins, le PAN sans majorité absolue à la Chambre des députés a dû obtenir l’appui de l’opposition pour faire passer ses lois.
Les élections de juillet 2009 ont vu le retour du PRI, qui en obtenant 237 sièges redevient la première force parlementaire du pays, le parti présidentiel PAN recule avec 143 députés, ainsi que le PRD qui ne conserve que 71 sièges.
Depuis 1997, le Congrès joue un plus grand rôle puisque l’opposition obtint plus de sièges grâce à la désignation de 200 sièges de députés élus à la proportionnelle.
Entités fédératives
Constitutionnellement le Mexique est composé de 32 entités fédératives ayant toutes leur propre constitution dont 31 sont des états, l'ex District fédéral devenu Ciudad de México est la 32e entité fédérative du pays, sans avoir le statut d'État.