Tourisme / Transport
Tourisme
La Grèce est réputée pour ses magnifiques paysages montagneux, ses splendeurs naturelles, ses côtes infinies et ses 6.000 îles et îlots, célèbres dans le monde entier pour leur beauté inégalée.
Le pays enregistrait quatorze millions de visiteurs venus du monde entier en 2004. Ce chiffre est passé à plus de 19 millions de visiteurs en 2009 et devrait atteindre 20 millions en quelques années, soit près du double de la population du pays.
Outre la mer et le soleil, le tourisme constitue une partie essentielle de l’identité de la Grèce, du présent et de l’avenir.
À la suite des révélations sur le caractère abyssal de la dette publique et du déficit des comptes publics grecs, le pays traverse une violente crise économique. La notation financière du pays est constamment revue à la baisse, et fin 2013, il rejoint le groupe des pays émergents.
Les deux-tiers du territoire grec peuvent être exploités par l'agriculture (40 % des terres sont en prairies ou pâturages et un peu plus de 20 % en terres arables).
De nos jours, le port du Pirée est le plus grand port de la Grèce, mais la plupart des installations appartient désormais à des consortiums chinois. Globalement en 2010 les terminaux à conteneurs du port du Pirée ont traité un trafic de 863 808 EVP. D’ailleurs, le port du Pirée est devenu la plus grande concentration urbaine du pays après Athènes, Thessalonique et Patras.
Aujourd'hui la Grèce est la première puissance maritime du monde (devant le Japon), puisque sa flotte marchande dispose de 3 695 navires pour 244 850 578 tonnes de poids en lourd au 1er janvier 2013 (15,17 % du tonnage total mondial)
Communautés linguistiques et religieuses
Les citoyens grecs
Dans la population disposant de la nationalité grecque, 97 % parlent le grec et sont considérés comme orthodoxes par tradition, sinon par conviction. Les 3 % restant appartiennent à diverses minorités linguistiques comme les aroumains, les arvanites, les slavophones et les tsakones, ou religieuses comme les grecs catholiques, les juifs grecs et les musulmans. Pendant très longtemps, « être Grec » (« de souche ») supposait être locuteur usuel du grec et être orthodoxe : la place prépondérante de l'Église et le jacobinisme de l'État empêchaient la prise en compte des particularismes. Au xxe siècle l'intégration des orthodoxes non-hellénophones, puis l'immigration et la laïcisation de la fin du xxe siècle et du début du xxie siècle, ont fait évoluer ces perceptions : seuls les musulmans, considérés indistinctement comme « Turcs » par les dispositions du traité de Lausanne, sont décomptés à part. Pour le reste, la loi et l'état-civil, comme en France, ignorent l'origine ethnique des citoyens et considèrent que les libertés reconnues à tous les citoyens par la constitution sont suffisantes, et évitent des tensions nationalistes comme celles qui ont abouti à la dislocation de la Yougoslavie.
Les étrangers
En 2009, 906 000 étrangers vivaient en Grèce, soit 8,1 % de la population. Près des deux-tiers de ces étrangers étaient d'origine albanaise. Au recensement de 2011, les étrangers constituent 8,4 % de la population du pays et 52,7 % d'entre eux sont d'origine albanaise2. La plupart des étrangers viennent des Balkans et principalement des pays proches (Albanie, Bulgarie et Roumanie) dont la culture, les habitudes alimentaires et/ou la religion sont proches celles des Grecs (une partie d'entre eux ont d'ailleurs des ascendances grecques, mais pas assez pour bénéficier de la « loi du retour » permettant d'acquérir la citoyenneté). Leur arrivée a suivi la chute du bloc communiste et l'ouverture du rideau de fer. Les populations issues de l'immigration ont diversifié la mosaïque ethnique et confessionnelle préexistante.
Si les premiers migrants (des années 1970 et 1980) arrivaient de loin (Philippines, Pakistan et Afrique de l'est), ils sont moins nombreux au début du xxie siècle et principalement concentrés à Athènes et Thessalonique. La population étrangère est répartie sur l'ensemble du pays évitant localement la désertification. Ainsi, entre 1991 et 2001, tous les nomes du Péloponnèse ont perdu des habitants « grecs » sans que leur population totale diminue. Les immigrés travaillent principalement dans l'agriculture et le bâtiment pour les hommes ; dans le tourisme et les services à domicile pour les femmes. Ils représentent 20 % de la population active. La Grèce est, dans les années 2000, touchée par une vague d'immigration « de transit » venue du Moyen-Orient et d'Asie centrale qui cherche à gagner la France et surtout le Royaume-Uni. En 2010, 82 % des migrants entrés illégalement dans l'Union européenne passent par la Grèce. Les points d'entrée sont le Dodécanèse et l'Évros. Les migrants se concentrent ensuite à Patras en espérant embarquer à bord d'un ferry.
La crise financière des années 2010, due à la dérégulation mondiale et aux endettements de la Grèce, en partie consécutifs aux Jeux olympiques de 2004, a créé des tensions entre ces communautés et celle des citoyens grecs les plus touchés par la crise, qui se retrouvent parfois en concurrence pour les emplois les moins qualifiés.
Langues et identités ethniques
Comme en France, les statistiques grecques ne reconnaissant pas les identités ethniques, c'est un usage informel qui identifie les diverses communautés présentes principalement dans le nord du pays. Ainsi, autour de Flórina, près de la frontière entre la Grèce et la Macédoine, vivent quelques dizaines de milliers de romanophones qui se disent « Aroumains » et de slavophones qui se disent pour certains « Slaves » ou Helléno-slaves, et pour d'autres « Macédoniens ». Les slavophones sont représentés par le parti politique Vinozhito (Arc-en-ciel) qui recueille autour de 5 000 à 6 000 voix et qui réclame un statut équivalent à celui des musulmans de Thrace mais se refuse au séparatisme.
Vers les xive et xve siècles, des populations chrétiennes d'Albanais et d'Épirotes se sont installées dans une vaste région regroupant Attique, Béotie, sud de l'Eubée, nord-ouest du Péloponnèse et îles du golfe Saronique. Ces populations ont apporté avec elles la fustanelle et le fez rouge devenus ensuite emblématiques de la Grèce. Cette communauté estimée entre 140 000 à 200 000 personnes parlait l'arvanite, langue albanaise encore parlée par les plus âgés des membres de la communauté. Présents à tous les niveaux de la société grecque depuis les origines du pays, ils se considèrent comme grecs et leur engagement historique pour la « grécité » est fort ancien. Leurs associations ne visent que des buts exclusivement culturels ; il en est de même pour les Aroumains romanophones (dits valaques) et pour les locuteurs du tzakone (une langue hellénique) qui, tous, se revendiquent de la communauté nationale hellénique (Elleniki ethniki koinonia).
En revanche, parmi les groupes linguistiques minoritaires, se trouvent aussi des citoyens grecs mais ne se revendiquant pas de la communauté nationale hellénique : Albanais musulmans (appelés « Tsamides »), Aroumains revendiquant une identité roumaine et Slaves revendiquant une identité bulgare ou slavo-macédonienne non reconnues par le gouvernement grec, Bulgares musulmans (appelés « Pomaques »), Turcs, Roms (dits Tziganes), Arméniens et Juifs.
Ces groupes linguistiques minoritaires parlent le bulgare, le slavo-macédonien (deux langues très proches l'une de l'autre), l'albanais, l'aroumain, le turc, le yévanique (judéo-grec) et le « ladino » (judéo-espagnol).
Les langues internationales
L'Anglais est parlé et compris par 17% des Grecs (2009), et est la langue de nombreux migrants (Érythréens, Nigerians, Éthiopiens, Pakistanais, Soudanais, etc.) L'Allemand est parlé par plus de 200 000 Grecs retraités, rentrés au pays, et qui travaillaient en Allemagne ou en Autriche, et l'Allemand est aussi parlé par 300 000 Grecs plus jeunes, qui travaillent surtout dans le secteur du tourisme. On trouve des Grecs Francophones surtout dans les classes aisées, l'élite, et aussi dans le secteur du Tourisme. L'Italien est aussi fréquemment parlé notamment dans les îles de la mer Egée ayant un passé italien lié aux anciennes thalassocraties de Gênes et Venise, ou qui furent des colonies italiennes entre 1912 et 1947.
L'Organisation internationale de la francophonie établie à environ 890 500 le nombre de locuteurs francophones en Grèce qui est membre de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
Les confessions religieuses
Les Grecs sont en très grande majorité de confession chrétienne orthodoxe (97 % de la population). Le poids des deux Églises orthodoxes autocéphales qui se partagent le territoire grec (Constantinople dans le nord, les îles Égéennes orientales et la Crète et Athènes dans le centre, le sud, les Cyclades et les îles ioniennes), a toujours été très important dans la société et l'économie hellénique. Il n'y pas de séparation nette entre l'Église et l'État, l'église possède de très nombreuses et importantes propriétés foncières et immobilières, est exemptée d'impôts, et même le gouvernement de gauche d'Aléxis Tsípras n'ose remettre en question ces avantages. L'article 3 de la Constitution règle les rapports entre les deux autorités, dont la plus influente n'est pas l'éta. Il faut néanmoins souligner que la Constitution de la Grèce garantit la liberté religieuse dans l'article 13.
Légalement, le traité de Lausanne de 1923 considère comme « turque » l'ensemble de la communauté musulmane ancienne de Grèce présente depuis la période ottomane et issue soit de migrations, soit de conversions. Cette communauté comprend les musulmans de Thrace (non englobés dans l'échange de populations entre la Grèce et la Turquie), estimés en 2011 à 150 000 personnes environ, soit presque un tiers des habitants de la région, principalement dans l'ancien nome du Rhodope, mais aussi les quelques milliers de musulmans du Dodécanèse intégrés avec leur région à la Grèce en 1946.
Cette communauté est dans sa grande majorité sunnite, mais inclut aussi des bektachis. Depuis 1923, le droit reconnu dans le traité de Lausanne à un enseignement en turc a fait progresser la langue turque au détriment des autres : en 2011 les deux-tiers de ces musulmans parlent turc, le dernier tiers est composé de Pomaques (musulmans bulgarophones, autour de 35 000) et de Roms islamisés. Les musulmans de Thrace qui ont souffert des relations entre la Grèce et la Turquie, parfois tendues, ont vu leur sort s'améliorer depuis les dernières décennies du xxe siècle : plus grande tolérance, discrimination positive et élus aux niveaux local et national.
Aux 150 000 « musulmans anciens » de Thrace et du Dodécanèse, s'ajoutent environ un demi-million de « musulmans récents » venus des Balkans (Albanais), d'Afrique et d'Asie (Pakistan). Leur situation diffère de celle des Grecs musulmans : ils n'ont pas de lieux de culte publics, se réunissent dans les appartements ou des entrepôts, sont en butte à l'hostilité d'une partie de l'opinion et des administrations, ainsi qu'à l'islamophobie en relation avec les tensions internationales et à l'afflux de migrants clandestins. Pew Research Center estime le nombre de musulmans en Grèce en 2010 à 527 000 soit 4,7 % de la population.
- Autres communautés religieuses minoritaires
Les catholiques de nationalité grecque sont autour de 50 000. Ils vivent principalement à Athènes et dans les Cyclades (Syros et Tinos surtout, héritage de la présence latine à la suite de la Quatrième croisade). Ils constituent ainsi encore la moitié de la population de l'île de SyrosN 7. Il s'agit ici de la minorité religieuse la mieux intégrée, même si cette confession n'est toujours que « tolérée » et que certains de ses membres continuent à être parfois mal considérés, surtout en lien avec l'actualité internationale (guerres de Yougoslavie par exemple). À côté des 50 000 catholiques grecs, on en compte plus de 200 000 autres, provenant principalement de Pologne et des Philippines.
D'autres chrétiens non-orthodoxes, moins nombreux, sont les membres des diverses Églises évangéliques venues en missions prosélytes depuis le début du xixe siècle. Le premier établissement d'enseignement secondaire à Athènes était le Collège évangélique fondé en 1831 par Jonas King. Une cathédrale évangélique fut construite en 1871 à Athènes. Les chrétiens évangéliques sont autour de 25 000, surtout présents à Athènes, Patras et Kateríni. Les 26 000 Témoins de Jéhovah sont considérés depuis 1983 comme membres d'une secte. Ils sont assez mal vus, en raison de leur refus du service militaire. Des aménagements leur ont été concédés avec un service civil renforcé. Il existe aussi des minorités orthodoxes. Ainsi, les Arméniens, descendants des réfugiés du génocide arménien ainsi que de l'échange de populations de 1923. Nombreux jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, ils sont aujourd'hui en nombre très limité en raison des retours vers la République d'Arménie.
La communauté juive grecque, présente en Grèce depuis le vie siècle av. J.-C. et encore très importante au début du xxe siècle (principalement à Salonique), a peu à peu diminué (déportation qui extermina 87 % de la population juive de Grèce, puis émigration vers Israël). Elle ne compte plus que quelques milliers de membres, principalement à Athènes et Thessalonique. Ils sont désormais victimes d'antisémitisme de la part des communautés musulmanes : il s'agit d'une retombée locale de l'antisionisme.
Les dodécathéistes olympiens sont considérés par l'église orthodoxe comme une secte d'apostats revenus au paganisme, alors qu'eux-mêmes se revendiquent comme héritiers de la religion grecque antique. Ils sont regroupés dans le mouvement Ellinaïs.