⇐ Culture / Religion

Présentation ⇒

Tourisme / Transport

L'assouplissement de l'embargo des États-Unis contre Cuba en 2015 amène un regain de l'activité touristique à Cuba. Néanmoins, au-delà du charme exotique de la destination et du faible taux d'insécurité, la pauvreté, les coûts élevés, l'état des transports et des télécommunications, la qualité de la nourriture, la saturation de l'aéroport international José-Martí ou encore les relents de la propagande castriste sont critiqués.

Société cubaine

D’après le recensement de 2002, 65 % des Cubains sont blancs, 10 % sont noirs et 25 % métis. Selon un chercheur au Centre d'études des États-Unis (Esteban Morales), la discrimination des Noirs s’est accentuée à Cuba à partir des années 1990. Il y a 19 % des parlementaires qui sont noirs et 5 membres du Bureau politique sur 24. Les Afro-cubains sont victimes de racisme dans la capitale, en dépit des efforts du pouvoir pour l’éviter. Une enquête de la BBC de 2009 conclut qu'à Cuba « les Noirs occupent des places de travail inférieures, habitent dans les pires logements et sont majorité dans les prisons et minorité dans les universités » et le Comité pour l'élimination raciale de l’ONU s'est préoccupé du fait que 80-90% des prisonniers cubains sont des afro-descendants. En 2010, le dissident noir Orlando Zapata meurt d'une grève de la faim, protestant contre ses conditions d'incarcération ; le dissident Manuel Cuesta Morúa estime qu'« on s’était acharné contre lui [Zapata Tamayo] parce qu’il était noir ».

La crise que connaît Cuba depuis les années 1990 a entraîné une augmentation des inégalités sociales. Le salaire moyen mensuel d'un Cubain est actuellement de 15 dollars. La population la plus pauvre a recours au recyclage et au système D car le salaire ne suffit plus. Le marché noir, lié au rationnement de la nourriture, la prostitution et la criminalité sont des phénomènes qui se développent dans l'île. Le système repose en outre sur une corruption généralisée.

Le Parlement cubain est paritaire mais l'instance suprême du pouvoir, le Bureau politique du Parti communiste, ne compte que quatre femmes sur 17 membres depuis son congrès de 2016.

Éducation

Fidel Castro a, dès 1961, nationalisé les universités, et autres écoles, et les a rendues gratuites. Il n'y a pas de frais pour les étudiants. Cependant, avec les difficultés de 1990, l'éducation de qualité s'est montrée dure à appliquer.

Avant la révolution cubaine, le taux d'alphabétisation à Cuba, était déjà de 78 %, alors que la moyenne mondiale était de 44 %. Selon le PNUD, Cuba se situe au troisième rang mondial avec un taux d'alphabétisation de 99,8 % aujourd'hui), à égalité avec l'Estonie et devant les États-Unis (93,3 %).

Pendant les années 1960-1980, les étudiants furent contraints de participer aux travaux agricoles (récolte de la canne à sucre), d'assister aux réunions syndicales et de partir en mission en Afrique. Une partie de la matière grise formée dans les universités cubaines émigra pour échapper aux conditions de vie. La moitié des médecins cubains étaient en mission à l'étranger.

La plus ancienne université du pays est celle de La Havane fondée en 1728. Parmi les autres établissements d'enseignement supérieur, on peut citer, par ordre d'importance, l'université de Santiago de Cuba, l'université de Santa Clara (Universidad Central de Las Villas ayant pour antennes l'université de Cienfuegos et des centres universitaires de Sancti Spiritus), l'université de Camagüey, l'université de Pinar del Río, l'université de Ciego de Ávila, l'université de Granma, l'université de Holguín, l'université de Matanzas et l'université catholique de Santo Tomás de Villanueva.

Mais le nombre d'universités a considérablement augmenté depuis 1959.

Logement

Le castrisme n'avait pas aboli la propriété privée. Et 85 % des Cubains sont propriétaires de leur logement. Jusqu'en 2012, ils pouvaient seulement « permutar », échanger leur appartement. Désormais, ils sont autorisés à acheter ou vendre leur bien, dans la limite d'un logement principal et d'une résidence de vacances. Comme les agences immobilières restent interdites, une bourse aux logements se tient tous les samedis sur le paseo del Prado, à La Havane.

Il semble ne pas y avoir de sans-abris à Cuba. Bien que le logement ne soit pas gratuit, il est fortement subventionné. Les bidonvilles ont été progressivement éliminés depuis la révolution. Une étude de l'université Harvard publiée en 2002 soutient que la proportion de logements insalubres est passée de près de 50 % en 1960 à moins de 15 %.

Économie

Au lendemain de la prise de pouvoir, le gouvernement nationalise en 1960, 90 % du secteur industriel et 70 % des terres agricoles. Il confisque les entreprises américaines, en représailles contre le non-respect du Sugar Act, qui prévoyait l'achat par les États-Unis du sucre à des prix au double de celui du marché, et conclut un accord commercial avec l'URSS. Le gouvernement cubain met en place une économie planifiée. La plupart des moyens de production sont contrôlés par l'État et la plupart de la main-d'œuvre est employée dans le secteur public. Ces dernières années le secteur privé s'est développé. En 2000, le secteur public représentait 77,5 % des emplois et le secteur privé 22,5 % alors qu'en 1981 le rapport était de 91,8 % et 8,2 %. L'investissement est réglementé et la plupart des prix sont fixés par les autorités publiques.

La chute de l'Union soviétique et du COMECON qui priva l'île de ses principaux partenaires commerciaux et l'embargo des États-Unis eurent de lourdes conséquences sur l'économie cubaine. L'Union soviétique achetait le sucre cubain à un prix supérieur au prix du marché et fournissait du pétrole à bas prix. En 1992, le niveau des échanges avec les pays de l'ex-COMECON représentait moins de 7 % du niveau de 1989. Dans le même temps, le PNB cubain chuta de 34 %, les revenus par habitant de 39 %. En 1992, les États-Unis ont resserré l'embargo contre Cuba, tout bateau qui entrait dans un port cubain était refusé d'accès aux États-Unis pendant 6 mois. Des centaines de tonnes de nourriture et de médicaments étaient prises en otage. Quelques années plus tard, l'embargo fût intensifié, chaque pays qui commerçait avec Cuba se voyait interdit d'accès aux États-Unis, l'accès de Cuba aux capitaux étrangers s'écroulait.

Face à cette crise économique, Cuba libéralisa un peu son économie. Le développement d'entreprises privées de commerce et de manufactures fut permis, ainsi que la légalisation du dollar américain dans les magasins pour un temps (non permis depuis 2004). Le tourisme fut aussi encouragé. En 1996, l'activité touristique représentait plus que la culture de la canne à sucre en termes de devises. 1,9 million de touristes ont visité l'île en 2003, pour l'essentiel des touristes venant du Canada ou de l'Union européenne, générant 2,1 milliards de dollars de revenus. La productivité cubaine demeure cependant insuffisante et les performances de l'économie entravées par le manque de moyens de transport.

Sur la côte entre La Havane et Varadero, des pompes à pétrole rappellent que Cuba produit 4 millions de tonnes de brut par an. Le pays en importe aussi du Venezuela, « à prix d'ami ». Le régime, qui espère trouver des gisements offshore, a autorisé le géant pétrolier espagnol Repsol à prospecter au large de la capitale cubaine.

L'économie cubaine, dont les prévisions de croissance pour 2012 tournent autour de 3,4 %.

https://www.facebook.com/pg/fernandosphotos/photos/?tab=album&album_id=1093189507476207