Géographie
La Suisse est habituellement divisée en trois grandes zones géographiques. Du nord au sud, ainsi que par superficie croissante, sont inclus le Jura, le plateau suisse et les Alpes suisses. Le plateau constitue par sa densité de population la zone la plus importante en matière démographique et économique.
Climat
Le climat de la Suisse est un climat tempéré de transition, influencé par le climat océanique d'Europe de l'Ouest, le climat continental humide d'Europe centrale, le climat méditerranéen et le climat montagnard. Les précipitations sont réparties tout au long de l'année, souvent sous forme de neige en hiver. Les quatre saisons sont bien marquées, avec une différence d'environ 20 °C entre la température moyenne du mois le plus chaud (juillet) et le mois le plus froid (janvier).
Les Alpes font effet de barrière climatique et provoquent des différences significatives de température et de quantité de pluie en fonction de la position géographique (microclimats). L'influence du climat méditerranéen est plus marquée au Sud des Alpes, où les étés sont plus chauds et les hivers sont plus doux et plus secs par effet de foehn. L'influence du climat continental humide est plus marquée dans la partie Est du pays avec des écarts de température plus importants et des pluies plus importantes en été.
La température moyenne diffère en fonction de l'altitude du lieu et de la période de l'année, du fait du relief accidenté, il peut exister plusieurs étages avec des climats et des milieux naturels différents sur les façades d'une montagne. Dans les basses terres telles que le plateau suisse (500 m) la température dépasse30 °C durant les jours les plus chauds de l'été - de juin à septembre - et descend en dessous de 0 °C la majorité des jours d'hiver - de décembre à mars. La température moyenne diminue de 1 degré tous les 300 m. Au-dessus de 1 500 m d'altitude la saison d'hiver dure du mois de novembre au mois d'avril, et la neige subsiste durant toute la saison - condition favorable aux sports d'hiver. Au-dessus de 3 000 m la neige subsiste toute l'année et la température monte rarement au-dessus de 10 °C. L'ensoleillement, élevé dans tout le pays durant l'été, est faible dans les vallées et le plateau durant l'hiver à cause du phénomène de brouillard de vallée.
Par effet de foehn sur les Alpes, lorsque le vent chaud du Sud souffle vers le Nord, il provoque un temps pluvieux et doux sur la façade Sud des Alpes, et un temps sec et chaud sur la façade Nord. Quand, au contraire, le vent froid du Nord souffle vers le Sud, il provoque un temps pluvieux et froid sur la façade Nord, et un temps ensoleillé et doux au Sud. Située dans les Alpes internes, la région du Valais reçoit de l'air sec toute l'année.
La bise est un vent froid et sec venu du nord-est, fréquent en hiver. Elle provoque une chute de température, un ciel dégagé et une impression de froid accentuée par le souffle des rafales qui peuvent atteindre 100 km/h16.
Milieu naturel
La Suisse dispose de milieux naturels de qualité et abrite une biodiversité importante avec environ 50 000 espèces répertoriées (pour la faune, flore et fonge), mais dont 30 à 50 % des indigènes sont menacées (comme dans la plupart des pays européens), alors qu'une centaine d'espèces invasives posent problème.
Du fait du relief, la population (à 75 % urbaine) est très concentrée, mais l'urbanisation s'étale (périurbanisation). En 2000, chaque habitant consommait une surface habitable de 44 m2, soit 10 m2 de plus qu’en 1980, alors que le nombre de ménages s'était accru de 27 % dans le même temps. La fragmentation écopaysagère est importante et croissante et une artificialisation des milieux. Le nombre de km parcourus sur la route a presque doublé en 34 ans (de 1970 à 2004), et les surfaces imperméabilisées et construites, routes et parkings ont augmenté de concert, d'environ 10 % de 1982 à 1995.
Environ un milliard de mètres cubes d’eau potable sont distribués annuellement par les robinets (soit l'équivalent en volume du lac de Bienne).
Les énergies renouvelables sont en progression, mais l'énergie finale consommée a été de +11,5 % entre 1990 et 2005, avec une forte hausse (+ 23 % de 1990 à 2005) de la consommation électrique. Les sols se dégradent ou sont construits (11 hectares de sol agricoles sont quotidiennement perdus et plus de 15 % des sols analysés de 1992 à 1996 dépassaient des valeurs-seuil ou indiquant une pollution pour un ou plusieurs métaux lourds. 61 % des sols arables sont sensibles à l'érosion, 17 % l'étant fortement). Des progrès sont constatés en matière de pollution de l'air (moins de pluies acides, de métaux, de poussières à l'extérieur), mais en 2000, plus de 40 % des habitants étaient chez eux exposée à des taux de poussières fines (PM10) dépassant les valeurs limites. L’ozone (O3) et les oxydes d’azote (NOX) posent également problème21. La pollution y est quand même inférieure à la plupart des pays d'Europe tels que la France ou l'Espagne
Villes
Zurich, ville la plus peuplée de Suisse avec 397 698 habitants (septembre 2013), se trouve au nord-est à l'extrémité nord du lac de Zurich. C'est la capitale économique et la principale place bancaire du pays. L'École polytechnique fédérale de Zurich s'y trouve. La ville est desservie par le principal aéroport ainsi qu'un performant réseau de voies ferrées et quelques autoroutes. Avec 360 000 passagers quotidiens, la gare centrale de Zurich est très importante.
Genève, deuxième ville du pays avec 194 458 habitants (août 2013) et première ville suisse en densité de population, se trouve à l'extrême ouest du pays à la pointe du lac Léman. L'agglomération se développe également de l'autre côté de la frontière, en France. Genève est le siège de nombreuses organisations internationales, d'organisations non gouvernementales, de banques privées et d'entreprises horlogères.
Bâle, troisième ville avec 168 422 habitants (juillet 2009), se trouve au nord-ouest du pays. L'agglomération se développe également de l'autre côté de la frontière, en France et en Allemagne. La ville est traversée par le Rhin et dispose de l'unique port fluvial du pays. Elle accueille de nombreuses industries pharmaceutiques.
Lausanne, quatrième ville avec 139 390 habitants (décembre 2013), se trouve à l'ouest du pays au bord du lac Léman. Elle est le siège du Tribunal fédéral, de l'École polytechnique fédérale de Lausanne et du Comité international olympique.
Berne, cinquième ville avec 138 030 habitants (décembre 2013), se trouve au centre-ouest. C'est la ville fédérale, siège du gouvernement et des principales institutions fédérales.
La Suisse compte 2 352 communes au 1er janvier 2014
Origine
Depuis le milieu du xive siècle, le terme de confédération est employé pour qualifier les systèmes d’alliance qui se sont formés sur le territoire de la Suisse actuelle. Le mot français, comme ses équivalents dans les langues latines, est issu du latin foedus, « traité d'alliance », alors que l'allemand Eidgenossenschaft renvoie au « serment devant Dieu », Eid, prêté par des Genossen, « compagnons » de même rang. Le mode d’association ainsi désigné contraste avec la dissymétrie des liens de dépendance féodaux.
Le nom de Schweiz, d'où dérive le français Suisse, est utilisé dès le xvie siècle par les Autrichiens, par déformation de celui du canton de Schwytz (Switz ou Sweitz en moyen haut-allemand) qui est alors, parmi les trois cantons d’origine, le plus proche géographiquement de Vienne, pour désigner l’ensemble de la communauté révoltée contre eux. Le terme de Schwytz, quant à lui, viendrait de celui apparu en 972 pour désigner la population de la région, les Suittes ; ce nom serait lui-même issu du vieux haut-allemand suedan signifiant « brûler », rappelant ainsi comment les habitants défrichaient les forêts avoisinantes afin de construire ou de cultiver les terrains.
La mention Confédération suisse apparaît pour la première fois en allemand dans un document datant de la guerre de Trente Ans (1618-1648). Cependant l'expression ne devient courante qu'au xviiie siècle, où elle n'est encore ni officielle ni unique, puisque les appellations Corps helvétique, Magna Liga, Ligues et Helvetia sont également utilisées pour désigner le pays.
Évolution
L'appellation est officialisée en 1803, sinon dans l'Acte de médiation lui-même, du moins par le titre de « Médiateur de la Confédération suisse » que prend Bonaparte à cette occasion. Elle est reprise à l'article 15 du pacte fédéral de 1815 : « les XXII Cantons se constituent en Confédération suisse », puis par les constitutions de 1848, 1874 et 1999. Aujourd'hui, dans la liste des dénominations d'États publiée par les autorités du pays, c'est Confédération suisse qui est retenue, l'adjectif helvétique étant explicitement exclu.
Cependant, au cours d’une évolution historique complexe, inscrite depuis 1848 dans le texte de ses constitutions successives, les institutions de la Suisse se sont éloignées de la confédération d'États pour devenir celles d’un État fédéral. Le maintien en vigueur d'une appellation officielle inchangée, bien qu'elle ne leur corresponde plus (du moins dans les langues latines : en allemandEidgenossenschaft ne désigne pas une forme politique particulière), exprime l'idée d'une continuité de l'histoire suisse, depuis les alliances médiévales jusqu'à l'État contemporain.