Histoire
Précoloniale
La vallée du grand rift est souvent désignée comme le « berceau de l'humanité » en raison des nombreux fossiles d'hominidés qui y ont été trouvés. Les plus anciens, des Proconsuls datant du Miocène, ont été découverts sur l'île d'origine volcanique de Rusinga par Louis Leakey. D'autres découvertes indiquent que des hominidés comme Homo habilis et Homo ergaster vécurent au Kenya il y a 2,5 millions d'années (Plaisancien).
Des peuples venus du nord, parlant une langue couchitique, arrivèrent dans la région aux alentours de 2000 av. J.-C. À la fin du Ier millénaire, arrivèrent, de l'ouest, des peuples bantous. Enfin, à partir de 1500 apr. J.-C. arrivèrent les peuples de langues nilotiques venus du nord-ouest.
Coloniale
L'histoire coloniale du Kenya débuta dès le VIIIe siècle avec l'établissement de colonies arabes et perses le long des côtes.
Au début du XVIe siècle arrivent, dans le sillage de Vasco de Gama, les Portugais dont la domination sera éclipsée par celle des sultans d'Oman en 1698. Cependant, ces colonisations restent confinées à la côte du Zanguebar sans désirs d'exploration vers l'intérieur du continent ; le but étant le contrôle de la route maritime des Indes.
À la suite des explorateurs, comme Eduard Carl Oscar Theodor Schnitzer, la colonisation complète du Kenya débuta d'abord par ce qui fut un protectorat allemand sur ce qui était auparavant une partie des possessions du sultan de Zanzibar. En 1895, elle est cédée par Berlin au Royaume-Uni à la suite de l'arrivée dans l'intérieur des terres, en 1888, de la Compagnie britannique impériale d'Afrique de l'Est. La famine survenue en 1899 tue, selon les estimations, entre 50 % et 90 % de la population de la région qui deviendra l'ex-province centrale du Kenya.
Sur le modèle de l'Afrique du Sud, l’administration coloniale britannique impose en 1915 l'obligation pour tous les noirs de plus de quinze ans de porter en permanence autour du cou un certificat prouvant leur identité et leur emploi. En 1920, le gouverneur fait augmenter l’impôt par tête pour contraindre les Kikuyus à s'engager comme salariés agricoles auprès des colons et ainsi pouvoir payer. Toutefois, quand en 1921 les colons réduisent les salaires des ouvriers indigènes d'un tiers, des manifestations et des grèves se déclenchent. Le 16 mars, 57 manifestants sont abattus et les dirigeants des associations nationalistes sont arrêtés puis déportés.
Le nouveau protectorat est appelé Afrique orientale britannique. En 1902, les colons blancs sont autorisés à accéder aux hautes plaines fertiles. Ces colons eurent une influence dans le gouvernement avant même qu'il ne soit officiellement déclaré colonie de la Couronne en 1920, mais les Africains furent exclus de participation politique directe jusqu'en 1944. En 1926, un accord entre le gouvernement britannique et gouvernement italien prévoit le rattachement de la région du Jabaland, jusqu'alors au Kenya, à la Somalie sous colonisation italienne.
D'octobre 1952 à décembre 1959, la rébellion Mau Mau combat la loi coloniale britannique. Les décideurs britanniques firent alors participer de plus en plus des Africains aux processus gouvernementaux, afin de couper les rebelles de leur soutien. Les premières élections directes pour Africains au Conseil législatif eurent lieu en 1957. La guerre s’achève avec 100 000 morts côté africain et 320 000 détenus dans des camps, dont plus d'un millier seront exécutés et des milliers d'autres torturés.
Les Britanniques libèrent Jomo Kenyatta et quelques autres prisonniers politiques en 1961 afin de permettre, dans l'optique de l'indépendance imminente du Kenya, la constitution d'un gouvernement « modéré » favorable à leurs intérêts.
Indépendance
Présidence de Jomo Kenyatta
Le , le Kenya obtient son indépendance et, pendant un an, devient un royaume du Commonwealth avec pour gouverneur général Malcolm MacDonald (en) et Jomo Kenyatta pour Premier ministre. Dès décembre 1963, le Royaume-Uni fait signer au Kenya des accords militaires leurs reconnaissant le droit d'utiliser le Kenya comme base militaire pour d'éventuelles opérations dans la région.
Le jeune État compte alors deux partis politiques :
- le Kenya African National Union (KANU) créé en 1960 par l'union de trois autres partis, à savoir le Kenya African Union (KAU) — fondé par Jomo Kenyatta —, le People's Congress Party (PCP) et le Kenya Independent Movement (KIM) ;
- le Kenya African Democratic Union (en) (KADU), aussi créé en 1960 par Ronald Ngala (en), afin d'offrir une alternative au KANU.
Un an plus tard, le pays devient une république et Kenyatta son premier président. Mbiyu Koinange (en), nommé ministre d'État est l'éminence grise du pouvoir et le restera jusqu'à sa mort. Le KADU — qui avait perdu les élections générales de 1963 — s'autodissout et rejoint le KANU. Le Kenya devient de facto un État à régime monopartite.
Rapidement, les propriétaires terriens britanniques et la minorité indienne — qui domine le commerce de détail — sont priés de prendre la nationalité kényane ou de quitter le territoire. La majorité des Britanniques quittent le Kenya et sont indemnisés par leur propre gouvernement et le gouvernement kényan. 120 000 des 176 000 Indiens quittent aussi le pays et, grâce à leur ancien passeport britannique, émigrent, pour la plupart, vers le Royaume-Uni. Les terres rachetées par l’État ne sont pas redistribuées mais vendues aux Kényans les plus aisés.
Les désaccords politiques interviennent de plus en plus fréquemment entre le président Kenyatta et le vice-président Oginga Odinga. Ce dernier reproche au premier de mener une politique de clientélisme et, à la suite d'un amendement à la Constitution qui dissout le Sénat — absorbé par l'Assemblée nationale — et les Assemblées provinciales, de centralisation de tous les pouvoirs. Il démissionne en pour former le parti politique Kenya People's Union (en) (KPU).
Le , Odinga est arrêté après que Kenyatta et lui-même se sont insultés mutuellement, verbalement et publiquement. Trois jours plus tard, le KPU est interdit et le pays redevient de facto un État de monopartisme.
En 1975, l’Ouganda s’engage dans une vaste politique de développement militaire qui inquiète le gouvernement kényan. Au début du mois de juin, ce dernier confisque le chargement d’un gros convoi d’armes de fabrication soviétique en route pour l’Ouganda depuis le port de Mombasa.
La tension atteint son maximum en quand le président ougandais, Idi Amin Dada, annonce soudainement qu’il va enquêter sur le fait qu’une grande partie de l'actuel Soudan du Sud et de l’ouest et du centre du Kenya, jusqu’à 32 km de Nairobi, sont historiquement partie intégrante de l’Ouganda colonial. La réponse kényane, très lapidaire, arrive deux jours plus tard indiquant que « le pays ne partagera pas ne serait-ce qu'un pouce de son territoire ». Amin Dada fait finalement marche arrière en voyant les Kényans déployer des troupes et des transports blindés en position défensive sur la frontière avec l’Ouganda.
Présidence de Daniel arap Moi
À la mort de Kenyatta le , le vice-président Daniel arap Moi devient président par intérim, puis officiellement président le 14 octobre suivant. Le « style » du nouveau président, qui part à la rencontre des citoyens, tranche avec celui de son prédécesseur qui gouvernait « derrière des portes closes ». En signe d'apaisement, il libère Oginga Odinga et le nomme président de la Cotton Lint and Seed Marketing. Odinga ne reste pas longtemps à ce poste, vraisemblablement parce qu'il a toujours un trop franc-parler à propos de Kenyatta et, même, de Moi. Il accuse celui-ci de corruption et critique ouvertement les axes politiques suivis comme la trop grande présence militaire des États-Unis au Kenya.
1982 est marqué par une série de faits qui vont marquer le pays pour la prochaine décennie :
- en juin, Oginga Odinga tente d'enregistrer une nouvelle formation politique mais, entretemps, le Procureur général (Attorney General) Charles Njonjo (en) signe un amendement à la Constitution introduisant l'article 2A qui fait du KANU l'unique parti politique autorisé. Le Kenya est, maintenant devenu un État de monopartisme constitutionnel. Après l'avortement de ce plan contre le gouvernement de Moi, Odinga est de nouveau consigné à résidence à Kisumu. Tout au long des années 1980, la critique internationale à propos de la situation des droits de l'homme appliquée par le KANU va aller en s'amplifiant ;
- le 1er août, une tentative de coup d'État perpétré par la force aérienne kényane contre le président Moi échoue. Le fils d'Oginga Odinga, Raila, est accusé d'être l'un des instigateurs. Il est détenu préventivement pendant 7 mois avant d'être incarcéré jusqu'au , sans avoir jamais été jugé, à la prison de haute sécurité de Kamiti à Nairobi.
Les élections générales du ne comportent pas d'élection présidentielle car Moi est le seul candidat du seul parti autorisé. L'élection législative voit la disparition du vote à bulletin secret lors de l'élection primaire. Celui-ci est remplacé par un système appelé mlolongo (« file d'attente » en swahili) où les seuls électeurs autorisés doivent être membre du KANU et faire la file devant une photo du candidat qui a sa préférence. Au deuxième tour, cette élection législative est ouverte à tous les électeurs et se tient à bulletin secret.
En , avec cinq autres opposants au régime, Oginga Odinga fonde le parti politique d'opposition Forum for the Restoration of Democracy (en) (FORD) et en devient président intérimaire. Les six fondateurs sont arrêtés et emprisonnés par le président Moi. Cette arrestation déclenche une série d'événements, dont l'interruption de l'aide internationale. Les pressions du Royaume-Uni, des États-Unis et des pays scandinaves aboutit à la libération des six hommes politiques puis, en , à l'abolition de l'article 2A de la Constitution. Le pays redevient, constitutionnellement, un État de multipartisme.
Élections générales de 1992
Le voit s'accomplir les premières vraies élections multipartites depuis l'indépendance. Sept partis sur les neuf présents sur les listes électorales proposent un candidat à l'élection présidentielle. Le président sortant, Moi, est réélu pour un nouveau mandat de 5 ans avec 36,4 % des votes valables tandis que six des partis d'opposition obtiennent 46,8 % des sièges à Assemblée nationale ce qui oblige Moi à octroyer des postes ministériels à l'opposition. Des suspicions de bourrage d'urnes entrainent des violences dans la province de la vallée du Rift. Human Rights Watch accuse plusieurs politiciens, dont le président Moi, d'avoir incité et coordonné ces violences.
Élections générales de 1997
En , intervient une libéralisation des contraintes à la formation d'un parti politique. Leur nombre passe de onze à vingt-six. Quinze d'entre eux propose un candidat président aux élections générales du 29 décembre. Moi est réélu avec 40,12 % des votes valables mais le KANU n'obtient que 50,95 % des suffrages lors de l'élection législative. Neuf partis d'opposition obtiennent, au moins, un siège à l'Assemblée nationale.
Élection présidentielle de 2002
En , le Président Moi — qui constitutionnellement ne peut plus être élu ni président, ni député — surprend tout le monde en annonçant qu'il soutient personnellement la candidature du jeune et inexpérimenté Uhuru Kenyatta — un des fils de Jomo Kenyatta — dans la course à la présidence lors des élections de décembre. En opposition totale avec les vues de Moi, des membres importants du cartel KANU-NDP tels Raila Odinga, Kalonzo Musyoka, George Saitoti et Joseph Kamotho rejoignent le Liberal Democratic Party (LDP). Pour contrer le dessein de Moi, le LDP, dont Raila a pris la tête, fait alliance avec le National Alliance Party of Kenya (NAK), le Democratic Party (en) (DP), le Forum for the Restoration of Democracy-Kenya (FORD-K) et le National Party of Kenya (NPK). Cette alliance appelée National Rainbow Coalition (NARC) pousse la candidature de Mwai Kibaki le prétendant du DP au poste de président de la République.
Mwai Kibaki gagne largement l'élection présidentielle du 27 décembre avec 62,2 % des suffrages devant Uhuru Kenyatta (31,3 %) et trois autres candidats. Le LDP de Raila Odinga devient le premier parti politique du pays avec 59 sièges de députés à l'Assemblée nationale.
Présidence de Mwai Kibaki
Réforme de la Constitution
Entre 2002 et 2005, une équipe de constitutionnalistes rédigent au Bomas of Kenya, un texte portant révision de la Constitution. Ce texte, connu sous le nom de Bomas Draft, limite, entre autres, les pouvoirs du président de la République et crée un poste de Premier ministre. En 2005, Mwai Kibaki rejette ce texte et présente un texte de réforme donnant plus de pouvoirs politiques au chef de l'État. Ce texte connu sous le nom de Wako Draft est soumis le , à un référendum national et rejeté par 58,12 % des votants. En réaction, le président Kibaki congédie l'intégralité du gouvernement deux jours après le résultat du référendum et, deux semaines plus tard, forme un nouveau gouvernement qui ne comporte plus aucun membre du LDP.
C'est à ce moment que Raila Odinga décide d'être candidat à l'élection présidentielle de et crée son propre parti politique : l′Orange Democratic Movement (ODM). Son symbole est une orange en référence au symbole visuel qui représentait le « non » lors du référendum (le « oui » était imagé par une banane).
Élection présidentielle de 2007
Lors de l'élection présidentielle du , Raila Odinga reçoit un soutien massif dans les provinces de Nyanza, occidentale, de la vallée du Rift et de la côte mais aussi de personnalités emblématiques telle Wangari Maathai. Dans la soirée du , Samuel Kivuitu (en), qui vient juste d'être reconduit, pour cinq ans, par Kibaki à son poste de président de la commission électorale (Electoral Commission of Kenya), déclare Raila Odinga battu par 232 000 voix de différence en faveur du président sortant contrairement aux tendances des derniers résultats enregistrés. Controversée par les observateurs de l'Union européenne qui demande un recomptage des bulletins de vote, cette annonce est immédiatement contestée par le camp de Raila et entraine la plus grande crise de violence survenue au Kenya.
Le , grâce à la médiation de Kofi Annan, l'ancien Secrétaire général des Nations unies, un accord de partage du pouvoir entre le président Kibaki et Raila est signé, et entériné à l'unanimité par le Parlement le 18 mars, pour résoudre la crise. Il se matérialise par la nomination de Raila Odinga au poste de Premier ministre le 13 avril suivant. Quatre jours plus tard, il prête serment et un gouvernement de coalition est constitué.
Nouvelle Constitution
Le , le texte de réforme de la Constitution, incluant la Charte des droits et libertés, chère à Raila — et maintenant soutenu par Kibaki — est accepté, contre la position d'un autre membre influent de l'ODM, le ministre des Hautes études William Ruto — soutenu, lui, par l'ex-président Moi —, par la majorité des 72,1 % de Kényans ayant participé au référendum populaire (70 % de votes favorables contre 30 % de défavorables).
La cérémonie publique de promulgation par le président Mwai Kibaki de cette Constitution moderne le est entachée par la présence du président soudanais Omar el-Béchir alors qu'il est notifié d'un mandat d'arrêt international par la Cour pénale internationale. Cette invitation, directement adressée par le président Kibaki suscite l'émotion et la réprobation des Kényans, de leur Premier ministre et des parlementaires. Les protestations de la Communauté internationale et en particulier celles du président américain Barack Obama — bien que les États-Unis n'aie pas ratifié le statut de Rome — et de l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan sont rapides.
Al-Shabaab
Faisant suite à l'enlèvement d'une touriste britannique et à l'assassinat de son mari le , à l'enlèvement d'une résidente franco-kényane le 1er octobre et enfin, le 13 octobre, à l’enlèvement de deux volontaires humanitaires espagnoles ainsi qu'à l'assassinat de leur chauffeur kényan, des unités militaires des forces armées kényanes entrent en Somalie le 16 octobre à la poursuite des miliciens d'Al-Shabaab. Cependant, Alfred Mutua, le porte-parole du gouvernement déclare, le 26 octobre, que l'opération militaire était planifiée depuis longtemps et que les enlèvements n'ont été qu'une aire de lancement (« the kidnappings were more of a good launchpad. »). Cette « invasion » donne lieu à des représailles de la part d'Al-Shabaab (cf. section détaillée : « Attentats »).
Élection présidentielle de 2013
Pour la première fois des débats présidentiels télévisés sont organisés les 11 et 25 février 2013. Également, pour la première fois, certains bureaux de votes sont équipés pour transmettre électroniquement les résultats vers la commission indépendante IEBC chargée de comptabiliser les résultats des élections générales.
Huit candidats ont posé leur candidature lors de l'élection présidentielle du . Pour l'emporter au premier tour, un candidat doit réunir au moins 25 % des votes dans au moins 24 comtés différents et 50 % de l'ensemble des votes plus un (majorité absolue).
Depuis la première élection présidentielle multipartisme de 1992, l'appartenance d'un candidat à tel ou tel groupe tribal a toujours été un élément important dans le choix des électeurs. Uhuru Kenyatta avec son colistier William Ruto sont respectivement Kikuyus et Kalenjins (premier et quatrième groupe tribal du pays) alors que son adversaire Raila Odinga et son colistier Kalonzo Musyoka sont Luo et Kamba (troisième et cinquième groupe). Uhuru Kenyatta est déclaré vainqueur dès le premier tour de l'élection du avec 50,07 % des suffrages devant Raila Odinga avec 43,31 %. Ce dernier conteste les élections et, conformément à la possibilité donnée par l'article 140.1 de la Constitution, dépose, en date du une pétition à la Cour suprême pour contester la validité du scrutin présidentiel arguant des bourrages d'urnes, les dysfonctionnements du système électronique de transmission vers l'IEBC et l'inorganisation de cette dernière. La Cour rend son jugement le 30 mars suivant en déclarant que « l'élection générale fut libre et impartiale » et que « Uhuru et son colistier Ruto ont été valablement élus » et en publie la version intégrale le 16 avril.
Présidence de Uhuru Kenyatta
Uhuru Kenyatta est investi en tant que 4e président du Kenya le au centre sportif international Moi de Kasarani (Nairobi).
D'emblée, il s'oppose à la demande des députés d'obtenir une augmentation de 60 % de leur salaire et réduit le nombre de ministères et secrétariats d’État, de quarante-deux sous la présidence de son prédécesseur, à dix-huit. Cinq femmes deviennent ministres dont deux à des postes très importants comme Amina Mohamed aux Affaires étrangères et Raychelle Omano à la Défense.
Lors de son discours prononcé lors du Madaraka Day (célébration de l'autonomie du pays au 1er juin 1963) du , il réaffirme la teneur de la Constitution à propos de la gouvernance des comtés, rappelle les huit anciens commissaires provinciaux vers d'autres fonctions et met, ainsi, fin aux dissensions entre les gouverneurs et les commissaires.
Assassinats politiques
De nombreux décès de personnalités politiques sont attribués à des assassinats politiques. C'est sous les présidences de Jomo Kenyatta et de Daniel arap Moi qu'ils sont directement attribués au pouvoir en place. Ceux perpétrés sous celle de Kibabi sont imputés aux violences postélectorales de 2008 ou à la corruption de l'administration. Citons :
- 1965, Pio Pinto ;
- 1969, Argwings Kodhek (officiellement attribué à un accident de la circulation) ;
- 1969, Tom Mboya ;
- 1975, Josiah Kariuki (en) ;
- 1990, Robert Ouko ;
- 2008, Melitus Were et David Too ;
- 2009, Oscar Kingara (en) et John Oulu (en).
En 1998, l'ancien ministre de l'Intérieur rwandais Seth Sendashonga est assassiné sur le sol kényan mais les tueurs à gages et les présumés commanditaires sont aussi rwandais.
Attentats
- Le , un attentat organisé par Al-Qaïda vise l'ambassade des États-Unis à Nairobi tuant 220 personnes et blessant plus de 5 500 autres.
- Le , un attentat-suicide à la voiture piégée est commis contre le Paradise Hotel, situé en bord de mer à Mombasa et propriété d'un Israélien. L'explosion tue trois Israéliens et dix Kényans. Environ 20 minutes plus tôt, un missile sol-air était tiré en direction d'un Boeing 757 d'Arkia Israel Airlines. L'appareil qui venait de décoller de l'Aéroport international Moi n'est pas touché et atterrit sans encombre à Tel Aviv. Ces attentats sont attribués à Al-Qaïda.
- À partir de la fin du mois d', une série d'attentats à la grenade attribuée à Al-Shabaab est perpétrée :
- 24 octobre, à Nairobi, une grenade est lancée dans un bar blessant 12 personnes puis une autre vers un arrêt de bus blessant 18 personnes et tuant une autre. Cette dernière est soupçonnée d'être l'auteur ;
- 27 octobre, 4 personnes tuées et 4 autres blessées dans l'explosion d'une grenade lancée sur un pick-up transportant des personnalités académiques dans la ville de Mandera ;
- 5 novembre, 2 tués — dont un garçon âgé de 7 ans — et 5 blessés par le lancer de 2 grenades -dont une qui n'a pas explosé- vers la propriété d'une Église pentecôtiste à Garissa ;
- 24 novembre, toujours à Garissa, 3 tués et 27 blessés dans le lancer de 2 grenades ; une dans le bar d'un hôtel et l'autre dans la rue ;
- nuit du 31 décembre, 5 tués et 26 blessés dans une attaque à la grenade et à l'arme automatique dans un pub à Garissa.
- : fusillade dans le centre commercial de Nairobi : 68 morts et 50 blessés.
- : attaque de l'université de Garissa : 147 morts.
Catastrophes
- En 1993, 114 personnes meurent lors du déraillement du Jambo Kenya Deluxe (le train Nairobi-Mombasa). La locomotive et les cinq premiers wagons plongent dans la rivière Machakua à Dajarani alors qu'une crue avait emporté le pont ;
- le , 25 personnes meurent brulées vives et 36 autres sont brulées à des degrés divers lorsqu'un train de marchandises, parti de Mombasa, percute en marche arrière des wagons en stationnement dans la gare de Marimbeti à Athi River (en). Plusieurs wagons contenant du gaz explosent ;
- Le , le vol 507 Kenya Airways transportant 114 personnes s'écrase à une vingtaine de kilomètres de Douala au Cameroun. Il n'y a aucun survivant ;
- Le , à Molo (en), un accident de la route impliquant un camion-citerne transportant de l'essence provoque la mort de 113 personnes et des blessures à environ 200 autres lors de l'incendie du carburant transporté ;
- Le , à 8 h du matin, l'explosion d'un oléoduc, dans le bidonville de Sinai (Nairobi), tue 108 personnes en blesse 160 autres. 118 personnes restent portées disparues.
- En 2011, alors que la grosse saison des pluies de mars à mai apporte des pluies abondantes allant de 40 à 100 litres/m2 par semaine -détruisant parfois les récoltes- dans l'ouest du pays, l'est et le nord subissent une sécheresse inconnue depuis près de 60 ans y apportant une crise alimentaire pour 3,2 millions de Kényans.
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenya