Culture

La culture de la Tunisie se diversifie par un héritage de quelque 3 000 ans d’histoire et une position géographique en plein bassin méditerranéen, berceau des civilisations les plus prestigieuses et des principales religions monothéistes. La Tunisie a en effet été un carrefour de civilisations et sa culture reflète les traces des cultures punique, arabe, turque, africaine, européenne et musulmane ainsi que l’influence des dynasties successives qui ont régné sur le pays.

Religion

L’islam est la religion principale et officielle de la Tunisie. La grande majorité des musulmans tunisiens sont sunnites de rite malikite, le reste étant hanafite ou ibadites. Les Tunisiens conservent paradoxalement quelques croyances comme le mauvais œil. Par ailleurs, le soufisme tient une grande place dans le pays qui est parsemé de constructions blanches que sont les zaouïas. Ce sont les tombeaux de saints qui sont censés posséder un privilège dans l’au-delà qui leur permet d’être un lien entre l’homme et Dieu. De nos jours, certains Tunisiens continuent à les fréquenter et à leur demander des faveurs.

Les fêtes religieuses musulmanes (Aïd al-Adha, Aïd el-Fitr, Mawlid, etc.) sont considérées comme des jours fériés mais le vendredi n’est pas chômé comme en Algérie.

Le christianisme et le judaïsme sont très minoritaires en Tunisie mais le pays se caractérise par sa tolérance et son ouverture aux autres cultures qui ont fait son identité, notamment sur l’île de Djerba. La synagogue de la Ghriba est l’une des plus anciennes synagogues au monde et la plus ancienne utilisée sans interruption. Beaucoup de Juifs d’origine tunisienne la considèrent comme un lieu de pèlerinage. Chaque année, des célébrations sont organisées à raison de son ancienneté et la légende selon laquelle elle aurait été construite en utilisant des pierres du temple de Salomon.

La Constitution de 1959 prévoit ainsi l’exercice libre de la foi tant qu’elle ne porte pas atteinte à l’ordre public. Les gouvernements des présidents Bourguiba et Ben Ali respectent généralement ce droit mais ne permettent pas l’établissement de partis politiques basés sur la religion, interdisent le prosélytisme non-musulman, la polygamie et limitent le port du hijab, notamment dans les administrations et les écoles publiques. Les minorités religieuses connaissent néanmoins deux discriminations : le président de la République tunisienne ne peut être d’une autre confession que celle musulmane (article 40 de la Constitution) et le prosélytisme non-musulman est interdit car il est considéré comme une atteinte à l’ordre public.

La Constitution de 2014 exige de l’État qu’il garantisse la liberté de croyance et de conscience et le libre exercice du culte, protège le sacré, garantisse la neutralité des lieux de culte, diffuse les valeurs de modération et de tolérance, proscrive l’accusation d’apostasie et s’oppose à l’incitation à la haine et à la violence.

Langues

La Tunisie est l’État du Maghreb le plus homogène sur le plan linguistique car la quasi-totalité de la population parle l’arabe tunisien, ou darija, et maîtrise l’arabe littéral, qui est la langue officielle du pays, ainsi que le français. La darija tunisienne est considérée comme un dialecte dérivé de l’arabe classique — ou plus exactement un ensemble de dialectes — pour lesquels il n’existe aucun organisme officiel de normalisation et qui est surtout parlé dans le cadre d’un dialogue quotidien au sein de la famille. Selon des études linguistiques, il serait proche du maltais, qui n’est toutefois pas considéré comme un dialecte arabe pour des raisons sociolinguistiques. Le berbère est parlé par une minorité berbérophone, surtout dans le Sud du pays.

Durant le protectorat français de Tunisie, le français s’impose à travers les institutions nationales, particulièrement l’éducation, qui deviennent un fort vecteur de diffusion. À partir de l’indépendance, le pays s’arabise peu à peu, même si l’administration, la justice et l’enseignement restent longtemps bilingues, alors que la connaissance des langues européennes est renforcée par l’exposition de la Tunisie à ce continent par l’intermédiaire de la télévision et du tourisme. Le pays est membre de l’Organisation internationale de la francophonie depuis 1970. De plus, les gouvernorats de Béja, Gafsa, Médenine, Monastir, Sfax, Sousse et Tunis sont membres de l’Association internationale des régions francophones.

Les années 1990 marquent un tournant avec l’arabisation des cours de sciences jusqu’à la fin du collège, avec toutes les difficultés occasionnées par ce type de processus, afin de faciliter l’accès aux études supérieures et ce dans un contexte de réhabilitation du référent arabo-islamique dans l’espace public. En octobre 1999, les établissements commerciaux se voient contraints d’accorder deux fois plus de place aux caractères arabes qu’aux caractères latins. Dans le même temps, l’administration se voit contrainte de communiquer exclusivement en arabe mais seuls les ministères de la Défense et de la Justice et le Parlement sont totalement arabisés. Dans ce contexte, l’usage du français semble régresser malgré le nombre accru de diplômés du système d’enseignement, ce qui conduit au fait qu’une bonne pratique du français demeure un marqueur social important. Puisqu’elle reste largement pratiquée dans les milieux d’affaires, l’univers médical et le monde culturel, on peut même considérer qu’elle s’est embourgeoisée.

D’après les dernières estimations fournies par le gouvernement tunisien à l’Organisation internationale de la francophonie, le nombre de personnes ayant une certaine maîtrise du français est chiffré à 6,36 millions de personnes, soit 63,6 % de la population.

Médias

Le paysage audiovisuel tunisien se compose de deux chaînes de télévision publiques (Télévision tunisienne 1 et Télévision tunisienne 2) ainsi que de chaînes de télévision privées nées du processus d’ouverture au secteur privé initié en 2003 et dont le nombre est renforcé après la révolution de 2011 : Zitouna TV, Al Mutawasit TV, Al Janoubiya TV, Al Qalam TV, Hannibal TV, El Hiwar El Tounsi, Nessma, Tunisna TV, Attessia TV ou encore TWT.

Il existe également de nombreuses stations de radio publiques, qu’elles soient nationales (Radio Tunis, Radio Tunisie Culture, Radio Jeunes et RTCI) ou régionales (Radio Gafsa, Radio Le Kef, Radio Monastir, Radio Sfax et Radio Tataouine), de même que privées (Radio 6, Cap FM, Chaambi FM, Express FM, IFM, Jawhara FM, Radio Kalima, Radio Al Karama, Kif FM, Mosaïque FM, Oasis FM, Oxygène FM, Sabra FM, Shems FM, Sawt Al Manajem, Ulysse FM).

La presse écrite connaît, sous les régimes autoritaires des présidents Habib Bourguiba puis Zine el-Abidine Ben Ali, des périodes de libéralisation puis de censure. La révolution constitue un tournant, avec l’autorisation donnée à près de 200 nouveaux journaux et revues de paraître. Les partis politiques tunisiens ont le droit de publier leurs propres journaux mais ceux des partis d’opposition n’ont longtemps eu qu’un tirage très limité.

Éducation

L’éducation préscolaire non obligatoire, qui s’adresse aux enfants de trois à six ans, est dispensée dans les jardins d’enfants.

L’enseignement de base est obligatoire et gratuit, de six à seize ans, et se répartit sur deux cycles : le premier cycle, d’une durée de six ans, est dispensé à l’école primaire alors que le deuxième cycle, d’une durée de trois ans, se déroule au collège.

Ce parcours est sanctionné par le diplôme de fin d’études de l’enseignement de base permettant aux diplômés d’accéder à l’enseignement secondaire (toujours gratuit) dispensé au lycée durant quatre ans à partir de la réforme de 1995.

Il comprend un tronc commun d’une année (trois jusqu’en 1991) au terme duquel les élèves sont orientés vers un deuxième cycle de trois ans comprenant sept filières (lettres, mathématiques, sciences expérimentales, sciences techniques, sciences de l’informatique, économie-gestion et sport) et sanctionné par le baccalauréat permettant l’accès à l’enseignement supérieur. Celui-ci compte notamment 179 établissements rattachés aux treize universités — dont cinq à Tunis, une à Sousse, une à Sfax, une à Kairouan, une à Gabès, une à Gafsa, une à Monastir et une à Jendouba — mais aussi 24 instituts supérieurs des études technologiques (ISET).

La formation professionnelle est assurée par un ensemble d’opérateurs publics parmi lesquels figure l’Agence tunisienne de la formation professionnelle qui assure une tutelle pédagogique de l’ensemble des opérateurs publics et privés. Les diplômes délivrés après une formation initiale sont de trois niveaux : le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) qui sanctionne un cycle de formation d’une durée minimale d’une année après l’enseignement de base, le brevet de technicien professionnel (BTP) qui sanctionne un cycle de formation d’une durée minimale d’une année après la fin du premier cycle de l’enseignement secondaire ou après l’obtention du CAP et le brevet de technicien supérieur qui sanctionne un cycle de formation d’une durée minimale de deux années après le baccalauréat ou après l’obtention du BTP.

Alors que 21 % du budget national est consacré en 2008 à l’éducation nationale, le nombre d’élèves inscrits dans les niveaux primaire et secondaire se monte à 2,1 millions en 2008 contre 2,4 millions en 2000 et 1,7 million en 1987 ; 370 000 étudiants sont inscrits dans le même temps dans l’enseignement supérieur, soit 27 % de la classe d’âge concernée. En 2005, le taux d’alphabétisation est de 76,2 % et le taux de scolarisation des enfants de 12 à 17 ans, égal pour les garçons et les filles, est de 66 %.

Santé

En 2013, les dépenses de santé représentent 7,1 % du PIB du pays. En 2010, on compte 1,22 médecins pour 1 000 habitants.

L’espérance de vie à la naissance est de 75,89 ans en 2015, soit respectivement 73,79 ans pour les hommes et 78,14 ans pour les femmes. La mortalité infantile est de 22,35 morts pour 1 000 naissances en 2015.

Arts

Les productions du cinéma tunisien restent rares et confidentielles même si certaines rencontrent un certain succès hors de Tunisie. Parmi les plus connues, on peut citer Un été à La Goulette (1996) et Halfaouine, l’enfant des terrasses (1990) de Férid Boughedir. Ce dernier, sans doute le plus grand succès du cinéma tunisien, met en scène un enfant dans le Tunis des années 1960. Nouri Bouzid porte quant à lui sur la réalité tunisienne un regard sans complaisance. Dans L’Homme de cendres (1986), il traite de la pédophilie, de la prostitution et des relations entre les communautés musulmane et juive. Dans Bezness (1991), c’est le tourisme sexuel qui se trouve dans sa ligne de mire.

Dans Les Ambassadeurs (1975), Naceur Ktari met en scène des émigrés maghrébins en France qui y sont confrontés au racisme. Les Silences du palais (1994) de Moufida Tlatli a quant à lui été primé par plusieurs jurys internationaux. Premier film arabe réalisé par une femme, on y découvre la vie dans une maison aristocratique de Tunis à travers les yeux d’une jeune fille. En 2007, le paysage cinématographique tunisien voit la sortie de plusieurs films recevant un certain succès auprès du public tels que Making of de Bouzid ou VHS Kahloucha de Nejib Belkadhi.

La musique tunisienne est, quant à elle, relativement diversifiée. Principalement influencée par les cultures arabo-andalouse, arabe et occidentale, elle est le résultat d’un métissage culturel. Son courant musical classique et le plus réputé est le malouf. Toutefois, les chants traditionnels continuent de rencontrer un certain succès. Côté instruments, les régions urbaines et rurales se différencient quelque peu.

En milieu urbain, ce sont les instruments à cordes (rebec, oud et qanûn) et les percussions (darbouka) qui dominent alors que, en milieu rural, le chant bédouin, en plus des percussions, est accompagné d’instruments à vent comme le mezoued et la gasba. Parmi les grands chanteurs et chanteuses tunisiens, on peut citer Saliha, Khemaïs Tarnane, Ali Riahi, Hédi Jouini, Latifa Arfaoui, Mohamed Jamoussi, Cheikh El Afrit, Lotfi Bouchnak ou encore Dhikra Mohamed. Chez les musiciens, on peut également citer Salah El Mahdi, Ridha Kalaï, Ali Sriti, Anouar Brahem, Jasser Haj Youssef ou encore Youssef Slama.

Dans le même temps, une majorité de la population est attirée par des musiques d’origine arabe (égyptienne, libanaise ou encore syrienne). La musique occidentale actuelle remporte également un succès important avec l’émergence de nombreux groupes et de festivals de rock, de hip-hop, de reggae et de jazz.

Le théâtre tunisien s’est surtout développé entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle durant le protectorat français. Fondé à cette époque, le Théâtre municipal de Tunis a accueilli en plus d’un siècle d’existence de grands noms de la scène tunisienne et internationale. Le , Habib Bourguiba consacre son discours au théâtre qu’il considère comme « un puissant moyen de diffusion de la culture ainsi qu’un moyen d’éducation populaire des plus efficaces ». Toutefois, le théâtre tunisien n’a jamais connu un réel développement. En 1970, sous l’impulsion de l’acteur Aly Ben Ayed, Caligula d’Albert Camus est traduit en arabe et les œuvres Mourad III ou Le Temps du Bouraq de Habib Boularès maintiennent le ton de la violence sanglante. Même si, de plus en plus, les spectacles dits de boulevard sont restreints au profit d’un genre de spectacle plus sophistiqué, Moncef Souissi et Ezzedine Madani ont créé un théâtre d’expression populaire et moqueur en tunisien. Le courant dit du Nouveau Théâtre de Tunis a également repris le fil de la dérision. Nommé en 1988 à la tête du Théâtre national tunisien (TNT), Mohamed Driss lui offre une nouvelle salle, Quatrième art, en 1996 et l’ouvre aux spectacles de ballet, de cirque et de chant. Quant à El Teatro, le premier théâtre privé de Tunisie, il offre des représentations théâtrales, des spectacles de danse, des concerts de jazz, des galas de musique arabe, des expositions d’art et des récitals de poésie.

La naissance d’une peinture tunisienne contemporaine est fortement liée à l’École de Tunis mise en place par un groupe d’artistes de Tunisie unis par la volonté d’incorporer des thèmes proprement tunisiens et rejetant l’influence orientaliste de la peinture coloniale. Après la peinture expressionniste d’Amara Debbache, Jellal Ben Abdallah et Aly Ben Salem se font reconnaître, l’un pour ses miniatures de style byzantin, l’autre pour son rattachement à l’impressionnisme. La vie quotidienne devient par ailleurs l’inspiration de Zoubeir Turki et d’Abdelaziz Gorgi. L’abstraction saisit également l’imagination des peintres comme Edgard Naccache, Nello Lévy et Hédi Turki. Après l’indépendance en 1956, le mouvement pictural tunisien entre dans une dynamique d’édification nationale, des artistes se mettant au service de l’État. Des artistes ont ainsi pu accéder à une reconnaissance internationale tels que Hatem El Mekki, peintre abstrait, dont la facture rappelle celle d’Alberto Giacometti. La jeune peinture emboîte davantage le pas à ce qui se passe ailleurs dans le monde : Sadok Gmech puise son inspiration dans le patrimoine national alors que Moncef Ben Amor se tourne vers le fantastique. Dans un autre registre, Youssef Rekik réutilise la technique de la peinture sur verre et Nja Mahdaoui retrouve la calligraphie dans sa dimension mystique.

Enfin, la littérature tunisienne existe sous deux formes : en langue arabe et en langue française. La littérature arabophone remonte au VIIe siècle avec l’arrivée de la civilisation arabe dans la région. Elle est plus importante en volume comme en valeur que la littérature en langue française qui suit l’implantation du protectorat en 1881. Malgré la longue histoire de la littérature tunisienne, la production nationale reste pourtant maigre : la bibliographie nationale a recensé 1 249 livres non scolaires publiés en 2002 dont 885 titres en arabe. Parmi les grands auteurs tunisiens, on peut citer Abou el Kacem Chebbi, Moncef Ghachem et Mahmoud Messadi.

Traditions

La Tunisie est réputée pour ses nombreux produits artisanaux dont les diverses régions du pays font leur spécificité. La poterie tunisienne est principalement issue de Guellala, ville à l’origine de la création d’autres centres potiers sur le littoral tunisien, notamment à Tunis, Nabeul, Moknine, etc. Mais si la poterie poreuse s’identifie à Guellala, celle émaillée (jaune, verte ou brune) est la marque de fabrique de Nabeul.

La ferronnerie remonte pour sa part à l’époque andalouse lorsque l’on décorait les portes cloutées, ornement devenu caractéristique du fer forgé tunisien. Bleues par tradition, destinées à embellir les maisons et à préserver l’intimité des habitants, ces grilles rappellent les moucharabiehs de la tradition arabo-andalouse, panneaux de bois sculpté qui permettaient aux femmes de regarder dans la rue sans être vues.

La ville de Kairouan constitue quant à elle le centre national de production de tapis. La Tunisie possède enfin une riche tradition de mosaïques remontant à la période antique.

Le costume traditionnel est la tenue par excellence des mariages et autres cérémonies. Au niveau national, c’est la jebba qui s’est imposée comme habit traditionnel. Les babouches masculines sont en général de la couleur naturelle du cuir, celles des femmes étant dans leur majorité brodées de fils de soie, de coton, d’or et d’argent avec des motifs floraux ou des croissants. Dans des régions du Nord et du Sud, les femmes portent traditionnellement la melia ou le houli.

Importé par les Andalous au XVIe siècle, le jasmin (Jasminum grandiflorum) est devenu la fleur emblématique de la Tunisie. Dès la tombée de la nuit, les vendeurs confectionnent de petits bouquets et les vendent aux passants dans la rue ou aux automobilistes arrêtés aux carrefours. Par ailleurs, le jasmin fait l’objet d’un langage spécifique. Ainsi, un homme qui en porte à l’oreille gauche indique qu’il est célibataire. De plus, offrir du jasmin blanc est une preuve d’amour alors qu’offrir du jasmin d'hiver, sans odeur, est signe d’insolence.

Gastronomie

La cuisine tunisienne est essentiellement basée sur les légumes, le poisson et les fruits de mer (surtout le long des côtes), la viande de mouton, de bœuf et dans certaines régions de dromadaire, le couscous et les pâtes.

Ces dernières sont sans doute le plat le plus consommé, la Tunisie se plaçant au troisième rang mondial après l’Italie et le Venezuela avec 11,7 kg par habitant et par an, en particulier les spaghettis et macaronis servis généralement avec de la sauce tomate et de l’harissa, même si le plat traditionnel reste le couscous. Le pain, notamment le traditionnel pain tabouna, est également un aliment apprécié de beaucoup de Tunisiens. Le fricassé est une sorte de sandwich au thon constitué d’une demi-baguette remplie de miettes de thon, d’harissa avec parfois des olives vertes, des câpres et des rondelles d’œufs durs, est vendu dans toutes les échoppes d’alimentation. Un autre plat fort apprécié est la brik à l’œuf, traditionnellement avec des garnitures à base de viande et de fromage.

La cuisine tunisienne se différencie quelque peu de ses voisines nord-africaines. Le tajine tunisien, contrairement à la version marocaine, consiste en une sorte de quiche à base d’œuf, de viande, de pommes de terre et de persil. Le couscous, lui, se caractérise par une combinaison entre les légumes (pommes de terre, tomate, carottes, courge, etc.), la viande (surtout celle de l’agneau) ou le poisson et la semoule. La mloukhiya, contrairement à la version égyptienne, préfère les viandes rouges (comme l’agneau) aux viandes blanches (comme le lapin). Elle est préparée à l’occasion du nouvel an musulman. Le Mouled est, quant à lui, l’occasion de préparer une crème pâtissière à base de pignons de pin, l’assidat zgougou.

La pâtisserie tunisienne est diversifiée : parmi les pâtisseries traditionnelles, qualifiées de « pâtisseries orientales » dans les pays occidentaux, les plus connues sont le makroud de Kairouan, la zlabia surtout préparée lors du ramadan et les gâteaux à base d’amandes et de fruits secs, notamment le baklawa servi lors des fêtes et des mariages.

Sport

Le sport en Tunisie est marqué par la domination du football, tant sur le plan de la couverture médiatique que du succès populaire avec 27 733 licenciés contre 13 992 pour le taekwondo, second sport le plus pratiqué dans le pays. Toutefois, des sports comme le volley-ball ou le handball figurent également parmi les sports les plus représentés même si des sports moins connus sont plus pratiqués par les Tunisiens, notamment les arts martiaux (taekwondo, judo et karaté), l’athlétisme voire le tennis. D’autres grands sports comme le cyclisme sont en revanche moins représentés, faute d’infrastructures, d’équipements et d’intérêt médiatique suffisants.

L’Espérance sportive de Tunis est le club de football le plus titré du championnat national, avec 27 titres à son actif, et le plus titré de la coupe de Tunisie avec quinze titres à son actif ; c’est le premier club à participer à une compétition continentale en 1971 : la coupe des clubs champions africains. Le Club athlétique bizertin devient en 1988 le premier club tunisien à avoir remporter un trophée continental : la coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe. Le Club africain est le premier club tunisien à avoir remporté la coupe d’Afrique des clubs champions en 1992. L’Étoile sportive du Sahel est le premier club tunisien à remporter la Ligue des champions de la CAF dans sa nouvelle édition le . Le Club sportif sfaxien a aussi remporté des manifestations continentales et régionales ; il est le premier club à remporter deux fois de suite la coupe de la CAF en 2007 et 2008. Le derby de la capitale entre le Club africain et l’Espérance sportive de Tunis reste l’événement footballistique phare de l’année en rassemblant à deux reprises par saison plus de 60 000 spectateurs et donnant lieu à un show (dakhla en tunisien) de la part des supporters des deux équipes. Il existe d’autres classiques entre les quatre grandes équipes, l’Espérance sportive de Tunis, l’Étoile sportive du Sahel, le Club sportif sfaxien et le Club africain.

L’année sportive tunisienne est rythmée par les grandes compétitions que sont les championnats (football, handball, volley-ball et basket-ball) et les coupes (football, handball, volley-ball et basket-ball) des sports les plus populaires. En cyclisme, discipline moins suivie, sont organisés les championnats de Tunisie de cyclisme et, de façon irrégulière, le Tour de Tunisie.

Mais le pays organise également des compétitions internationales. Ainsi, la première édition de la Coupe du monde de football des moins de 20 ans s’y tient en 1977 tout comme les phases finales des coupes d’Afrique des nations de football en 1965, 1994 et 2004, dernière édition remportée par la sélection nationale. Plus récemment, le championnat du monde de handball masculin 2005 s’est également tenu en Tunisie. Le championnat d'Afrique des nations de handball masculin 2020 se déroulera en Tunisie.

En mai 2007, le pays compte 1 673 clubs sportifs dont les principaux sont actifs dans le football (250) et le taekwondo (206). Viennent ensuite le karaté et ses dérivés (166), l’handisport (140), le handball (85), l’athlétisme (80), le judo (66), le kung fu (60), le kick boxing (59), le basket-ball (48), la pétanque (47), le tennis de table (45), le volley-ball (40), la boxe (37), la natation (31) et le tennis (30).

Parmi les sportifs les plus connus, Mohammed Gammoudi s’illustre en athlétisme, ce qui lui permet de remporter quatre médailles aux Jeux olympiques, ce qui en fait le sportif tunisien le plus médaillé de l’histoire du pays. La Tunisie a également vu émerger des champions dans des sports individuels tels que Anis Lounifi (champion du monde de judo) ou encore Oussama Mellouli (champion du monde et olympique de natation). En ce qui concerne les sports collectifs, les équipes nationales ont remporté une coupe d'Afrique des nations de football, neuf championnats d’Afrique de handball masculin, huit championnats d’Afrique de volley-ball masculin ou encore la compétition de basket-ball des Jeux africains de 1973.

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Tunisie