Économie

Le Maroc est la cinquième puissance économique en Afrique en étant classé onzième pays africain en termes de démographie et 25e en termes de superficie. Il est certes la troisième puissance économique d'Afrique du nord, derrière l'Égypte et l'Algérie, classés respectivement troisième et huitième populations africaines et douzième et premier pays plus vastes du continent, néanmoins, le royaume chérifien devient deuxième pays investisseur sur son propre continent. L'évolution de l’économie marocaine a manifesté un degré de résilience remarquable au sein de son environnement régional : le Maroc a enregistré un rythme de croissance parmi les plus élevés de la zone MENA, région ayant, relativement, bien surmonté la crise mondiale en réalisant une croissance moyenne supérieure à la zone euro, les PECO et l’Amérique latine. Ainsi, le Maroc a réalisé une croissance annuelle moyenne de 4,3 % durant la période 2008-2013 contre 4 % pour la zone MENA, -0,3 % dans la zone euro, 2,3 % dans les PECO et 3,2 % dans l’Amérique latine et caraïbes. Cette performance est le résultat de la hausse de 9,2 % par an de la valeur ajoutée du secteur primaire et de la bonne tenue du secteur non agricole, grâce, notamment, aux performances du secteur tertiaire. De 2004 à 2014 le PIB marocain est passé de 56 à 107 milliards de dollars avec une inflation bien maîtrisée se situant à une moyenne annuelle de 1,8 %. Selon le ministère de l'économie le Maroc a enregistré en 2015 une inflation de 1,6 % et une croissance de 4,8 % tirée par une bonne année agricole, un chiffre supérieur aux prévisions de la loi de finances 2015 qui tablait sur une croissance de 4,4 %.

En 2014 la valeur ajoutée du secteur tertiaire atteint 55,8 % du PIB suivie de 29,6 % pour l'industrie et 13,6 % pour l'agriculture. L'industrie manufacturière est dominée par le textile, les articles de cuir, la transformation des aliments, du raffinage de pétrole et du montage électronique. De nouveaux secteurs offrent un potentiel de croissance élevé et diminuent la dépendance du royaume à son secteur agricole : chimie, équipement automobile, informatique, électronique et industrie aéronautique.

(*) Donnée estimée (1) Banque mondiale

PIB par région

Ancien découpage régional :

DEPF

Le nouveau découpage territorial marocain comporte moins de régions ; le Maroc dans sa nouvelle constitution adoptée en 2011 donne une grande autonomie et responsabilité aux régions afin d'agir pour le développement économique local. L'objectif du nouveau découpage est de former des régions assez grandes en vue d'une meilleure complémentarité économique et sociale, contrairement à plusieurs pays européens qui ont eu une expérience plus avancée en organisations territoriales qui spécifient des langues locales à introduire dans l'enseignement public par régions, au Maroc deux langues officielles sont retenues (l'arabe, et l'amazigh) et qui sont enseignées dans toutes les régions. Afin de mieux organiser les départs en vacances un calendrier de vacances scolaires décalées selon les régions est en cours d'élaboration.

Les aménagements futur du territoire seront calqués sur ce découpage régional actuel à savoir les nouvelles zones d'activités économiques, les zones logistiques, les nouveaux aéroports, les nouvelles autoroutes pour relier les régions, les voies express, les lignes ferroviaires et les nouveaux ports. Mis à part les trois régions centrales qui n'ont pas accès à la mer toutes les autres régions qui n'ont pas de port commercial seront dotées chacune d'un port en eau profonde, la région 6 quant à elle, hérite de deux grands ports avec le nouveau découpage le port de Casablanca et le Port de Jorfsfar. Rabat qui n'avait pas de port dans l'ancien découpage aura à disposition le futur grand port Kénitra Atlantique, le grand port de Safi en construction sera baptisé le port de Marrakech sa capitale de région (région 7), pour les régions qui n'ont pas accès à la mer un arc d'autoroute de 900 km reliera les régions 7, 5, 3 et 1 sous forme d'une nouvelle autoroute Safi - Marrakech - BeniMellal - Fès - Tanger. La région 11 détient un grand port commercial à Laayoune, la région 12 voisine sera dotée d'un port en eau profonde (Dakhla Atlantique) ces deux régions seront reliées aux régions 9 et 10 par une voies express de 1 200 km partant de Agadir - Tiznit - Laayoune - Dakhla.

Nouveau Découpage (depuis janvier 2015) :

Croissance Commerciale

Le Maroc dispose d'un produit intérieur brut relativement fort au regard de la moyenne africaine. La population marocaine constitue 2,5 % du continent africain, en 2008 avec ses 85,2 milliards de dollars son produit intérieur brut contribuait à hauteur de 9 % du PIB global du continent, fin 2013 après que le baril de pétrole dépassa 100 dollars ce ratio s'est rétrécie à 5 %. Le Maroc est appelé à consolider ce point puisque malgré une croissance relativement rapide depuis l'accession au trône du souverain Mohammed VI en 1999 cette dernière demeure variable et volatile car tributaire des résultats de plusieurs facteurs internes et externes. La proximité du Maroc avec le continent européen a favorisé l'économie nationale dans la mesure où cette dernière a très largement bénéficié des nombreuses délocalisations effectuées par les entreprises européennes. Depuis le début des années 2000, le Maroc a mis en place une politique fiscale attractive en matière d'offshoring, à tel point que l'OCDE plaçait en 2008 le royaume en troisième position dans la progression des emplois créés par le secteur de l’offshoring, derrière l’Estonie et la Chine. L'exemple le plus typique en la matière est celui des centres d'appel. On peut aussi évoquer l'exemple aéronautique. Longtemps repoussée au second plan sous le règne de Hassan II, la façade méditerranéenne marocaine a souvent été retardé malgré le potentiel immense qu'offre cette route maritime, preuve de l'incompétence des anciens responsables du secteur maritime marocain avant les deux dernières décennies ces derniers voulaient ériger le nouveau port tangérois sur la côte atlantique. Replacé sur la route majeur du trafic de conteneurs, la construction du port de Tanger Med a constitué un tournant majeur en termes de transport maritime marocain. Lancé en 2004 à 22 km à l'est de l'ancien port de Tanger ville sur la côte méditerranéenne à 15 km des côtes sud espagnoles le nouveau port tangerois est inauguré en 2007. En 2014 ce complexe portuaire a pu totaliser le traitement de 3 millions de conteneurs, deux autres tranches Tanger Med 2 et Tanger Med 3 sont prévues afin d'atteindre une capacité maximale de 8,5 millions de conteneurs ce qui ferait de lui le plus grand port africain en termes de transport de marchandises. La construction de Tanger Med 2 a été confiée en 2009 au groupe Bouygues le même concepteur de Tanger Med 1 qui a prouvé son efficience, l'infrastructure portuaire est à présent terminée depuis janvier 2015 et livré au gestionnaires des terminaux pour finaliser les équipements portuaires. La zone franche adjacente accueille entre autres la nouvelle usine Renault depuis 2012.

Le Maroc est par ailleurs le troisième producteur mondial de phosphates avec ses 26,40 millions de tonnes produites en 2013 soit 12 % du total de la production mondiale estimée à 220 millions de tonnes derrière la Chine le premier producteur mondial (100 millions de tonnes) et les États-Unis (27,10 millions de tonnes), le phosphate étant une ressource minière nécessaire à la fabrication d'engrais et dont les cours avaient fortement augmentés avant la crise mondiale de 2008 pour atteindre 400 dollars la tonne quand cette ressource constituait presque 5 % du PIB marocain. Le phosphate a déjà baissé de plus de 60 % et intervient pour moins de 3,5 % du PIB face à la montée en puissance de la production chinoise assurant leur autosuffisance et au dumping de l'Arabie Saoudite détenteur de gisements quasiment en surface et qui a raflé une bonne partie des marché d'Asie et d'Afrique de l'est. La baisse du prix du phosphate est donnée comme irréversible pour atteindre 75 dollars la tonne en 2025 cependant, cela semble ne pas être en mesure de provoquer de maladie hollandaise au Maroc à l’instar des autres pays mono exportateurs africains qui s’appuient sur un PIB issue à 90 % d'une seule richesse minière. À la suite du dumping de l'Arabie Saoudite beaucoup de mines de phosphates à travers le monde notamment au Sénégal, en Tunisie, Jordanie et en Égypte sont redevenues déficitaires, et les mines marocaines naturellement moins rentables que par le passé. Située près du gisement d'Ouled Abdoun dans la province de Khouribga, à 120 km au sud est de Casablanca, est ainsi le premier centre minier de phosphate au monde, le phosphate extrait est exporté à travers les ports de Casablanca et de Jorf Lasfar, un nouveau port construit en 1982 à proximité d'El Jadida le transfert vers Jorf Lasfar est assuré par convoies ferroviaires. Deux autres sites phosphatiers sont exploités au nord de Marrakech à Benguérir (Gantour) et à Chichaoua (Meskala) et leurs produits transportés par train vers le port de Safi. L'Office chérifien des phosphates, quant à elle, est la première entreprise publique du pays, en 2014 les exportations de phosphates sont détrônées par le secteur agricole et l'industrie automobile. Une partie des réserves se trouve à Bocraa au Sahara elle est mise en production par Phosbocraa une filiale de l'OCP, une activité que le front Polisario caractérise de pillage de richesses et que le groupe OCP rétorque affirmant que cette mine a toujours été déficitaire depuis 1976 jusqu'à 2008. Selon l'OCP les sites de Meskala et Bocraa ont constamment été déficitaires et vivaient aux dépens des mines de Khouribga et de Benguérir, en conséquence la mine de Skala est fermée temporairement à l'heure actuelle par contre le site de Bocraa continue son activité afin de pérenniser les trois mille emplois de cette filiale, le phosphate produit est acheminé par bande transporteuse sur 150 km jusqu'au port de Layoune. Étant donné la volatilité des prix du phosphate, l'OCP a mis en place en 2014 un minéroduc entre Khouribga et le port de Jorf Lasfar et projette d'ériger un deuxième pipeline également entre Benguérir et le port de Safi afin de minimiser les coût de transport. L'OCP souhaite ainsi rester compétitif face aux groupes asiatiques qui commencent à acheter les compagnies africaines déficitaires afin de produire du phosphate pour garantir leur future auto-suffisance alimentaire.

Malgré les récentes contre-performances consécutives à la crise financière de 2008, la bourse de Casablanca consolida temporairement son statut de deuxième place boursière africaine, derrière celle de Johannesburg et devant celle du Caire avant que le printemps arabe n'affecte négativement les deux places financières nord africaines qui restent au coude à coude tout en étant devancées par l'émergence de la bourse de Lagos.

Le marché de l'emploi

Le Maroc n'ayant jamais été impacté par un système à économie dirigée beaucoup d'habitants des régions rurales ont constitué des entreprises familiales dans le domaine de la pêche et l'agriculture de telle manière à assurer une autonomie alimentaire voire exporter les surplus. À la suite de sécheresses aiguës survenues à partir des années 1980 les populations rurales migrent en masse vers les villes et provoquent plusieurs crises induites entraînant des bidons villes, du chômage et de l'insécurité, la réponse des autorités furent certes relativement tardives mais cela a permis de stopper l’hémorragie: le roi Hassan II sort dans un de ses célèbres discours avec une promesse d'irriguer un million d'hectares à l'horizon de l'an 2000. Un programme de construction de barrages est lancé, des canalisations d'eau sont érigées, des milliers d'écoles rurales construites et les crédits bancaires furent facilitées pour les agriculteurs, cependant, le manque de développements routiers constituait encore un grand fardeau dans les zones rurales marocaines, l'exode rurale continue et augmente le taux de chômage en ville.

Le taux de chômage au Maroc comme dans tous les autres pays d'Afrique du nord est assez approximatif, il varie entre 9 et 10 % selon les chiffres officiels (HCP, ministère du Travail) mais quelques organisations marocaines non gouvernementales tablent sur des chiffres plus élevés, dernièrement le gouvernement a mis en place une allocation pour perte d'emploi et se penche sur l'éventualité de créer une allocation pour les nouveaux diplômés. Comme tous les pays du tier-monde l’économie informelle est toujours présente au Maroc dans plusieurs secteurs et empêche des centaines de milliers de travailleurs d’avoir accès à la couverture sociale. Durant la dernière décennie les autorités ont lancé un programme de couverture sociale et d'assurance maladie obligatoires pour les petits artisans et les différents secteurs d'activité. À fin 2014 la CNSS couvre 3 millions d’affiliés sur une population active de 12 millions, malgré les différentes incitations gouvernementales la croissance moyenne de la couverture sociale tourne autour de 7 % par an depuis 2009, les mentalités des couches marocaines aisées sont souvent d'une tendance ultra libérale relativement semblables à la société américaine, l'ironie du sort est qu'une grande partie des non inscrits à la CNSS sont les indépendants qui bénéficient d'un revenu assez confortable, des médecins, des architectes, et d'autres cadres qui ne souhaitent pas cotiser et exprimer leur devoir de solidarité avec les autres couches sociales. Concernant l'Assurance Maladie Obligatoire gérée elle aussi par la CNSS le nombre d'employés couvert atteint 4,9 millions. Pour les demandeurs d'emploi, les indépendants dans des secteurs précaires l'état marocain a développé un programme baptisé Régime d'assistance médicale (RAMED) qui englobe 9 millions de bénéficiaires à bas revenus en plus de 288 000 étudiants et de 20 000 immigrants soit 64 % de la population totale couverte. L'objectif à court terme est d'atteindre un taux de 95 % de la population où un projet de loi est adopté en ce sens. Afin d'anticiper les déficits de la caisse des retraites une loi a été adoptée afin de passer l'âge de la retraite de 60 à 63 ans et de relever le minimum des pensions de retraites à 1 500 dirhams par mois à partir de 2018, 1 500 dirhams (160 $) pourrait sembler dérisoire comparé aux retraites appliquées dans les pays membre de l'OCDE cependant, cette allocation correspond aux SMICs des autres pays d'Afrique du nord et au double de la moyenne des SMICs des pays d'Afrique subsaharienne.

La situation de l’emploi a souffert pendant les années 1970-80 d’événements internes et externes bouleversants : l’augmentation des naissances des familles marocaines, les chocs pétroliers, la baisse de la parité du dirham, le plan d’ajustement structurel... tous ont touché les équilibres financiers de l’État et entraîné la baisse des dépenses d’investissement et de promotion de l’emploi. Les émeutes sociales des années 1981, 1984 et 1990 s'inscrivaient dans cette logique d'ensemble.

L’Europe occidentale avec ses besoins énormes en main d'œuvre pour la reconstruction après la seconde guerre mondiale et les trente glorieuses a beaucoup fait appel à des vagues successives de travailleurs issus du Maghreb et de l'Europe du Sud, les populations berbères marocaines et algériennes persécutées par les années de plomb sous les pouvoirs autoritaires de Hassan II et de Boumédiène constituèrent les premières vagues d'émigration. Le Maroc depuis l'indépendance n'a jamais été gouverné par un parti unique, son modèle politique est caractérisé par son multipartisme et son aspect libéral, une seule fois un parti socialiste a pu arriver au pouvoir, il en résulte que la plus grande partie des réformes ont été conduites par des gouvernements libéraux moins protecteurs des acquis sociaux excepté dans le secteur public. Le salaire minimal (SMIG) au Maroc est de 3 000 Dirhams (300 $) dans le secteur public, le gouvernement s'appétait à appliquer le même minimum salarial au privé avant que les organisations patronales s'y opposent fermement, un accord a été trouvé sur une augmentation de 10 % effective des salaires pour atteindre un SMIG de 2567 Dirhams (265 $). Il s'ensuit que, bien que le royaume chérifien ne détienne aucune richesse minière de valeur, le SMIG appliqué au Maroc est de loin plus élevé que l'ensemble des pays du contient africain y compris au sein des quatre puissances économiques africaines riches en ressources minières et énergétiques:

Les SMIG au sein des 5 premiers PIB africains (Source : ILO.org)

Le syndicalisme marocain suit le modèle européen, notamment dans la fonction publique où un seul syndicat a le pouvoir de bloquer tout un pan entier de l'économie, parmi les exemples frappants de ces blocages on peut noter les grèves des médecins, des enseignants et le très long blocus imposé par un syndicat au sein du port Tanger Med forçant les opérateurs maritimes à passer par les ports espagnols pour leurs transbordements. Comme il existe plusieurs partis politiques marocains il existe presque autant de syndicats qui leur sont fidèles. Pendant les années 1970 de grandes luttes ouvrières eurent lieu, à la suite desquelles le roi Hassan II eut recours à l'armée pour faire conduire les trains et les bus publics, depuis le temps certes, la plus grande partie des transports a été privatisée, cependant, cela n'a pas empêché le premier ministre Abdelilah Benkirane de faire appel à l'armée pour assurer un service minimum dans le transport ferroviaire durant la journée de grève générale du 24 février 2016, une grève organisée par les syndicats contre le projet de réforme des retraites en cours.

Pendant longtemps les différents gouvernements successifs marocains embauchaient d'office une grande partie des jeunes diplômés dans les administrations ou les entreprises publiques par clientélisme voire par corruption, cela engendrait des entreprises publiques riches en salariés très pauvres en productivité, après de vastes programmes de privatisations partielles ou totales d'entreprises publiques les derniers gouvernements ont supprimé les recrutements automatiques de diplômés chômeurs, les postes à pourvoir sont accessibles selon les besoins et par un concours, aussi de grands plans de départs volontaires ont eu lieu. Grâce à ces réformes aujourd'hui à l'échelle continentale les entreprises marocaines sont largement en tête en matière de compétitivité, seuls le Kenya a été capable de mener des réformes aussi audacieuses et réussies. La baisse des recrutement dans la fonction publique engendra des manifestations énormes de jeunes diplômés devant le parlement séparés par les forces publiques parfois de façon répressive. Si le gouvernement actuel semble manquer de compétences dans la gestion de ce dossier, M. Seddiki le ministre du travail de ce même gouvernement, un ministre issu du parti communiste marocain (PPS) a affirmé dans une de ses interviews qu'il étudiait la possibilité d'indemniser les jeunes diplômés sans emploi 6 mois afin qu'ils préparent leur période de transition entre leur bourse d'études et leur premier emploi, annonce à ce jour non suivie d'effet.

Depuis l’alternance politique en 1997, l’économie marocaine s’est ouverte progressivement avec le démantèlement des droits de douanes, les privatisations, la réforme du secteur bancaire, la réforme du code de travail, la création de zones industrielles, la promotion fiscale, les grands chantiers, dynamisant ainsi quelque peu le marché de l’emploi. Depuis le début du millénaire, la situation de l’emploi a connu une nette amélioration par rapport aux années 1990, mais l’offre n’arrive pas à couvrir toutes les catégories, et ne touche pas certaines régions pauvres et enclavées du royaume.

La mise en place récente des agences nationales pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) ainsi que l’instauration d’une assurance maladie obligatoire (AMO) couvrant les affiliés de la CNSS et leurs familles, démontre une prise en compte et une sensibilité améliorée aux sujets sociaux.

Début 2014 le taux de chômage au Maroc grimpe à 10,2 % avant de repasser légèrement sous la barre de 10 % en 2015.

Secteur tertiaire

Bancassurance

Malgré la faible population du Maroc, son marché d'assurance s'est hissé en 2014 à la deuxième place à l'échelle continentale et au 45e rang mondial en gagnant deux places par rapport à l'année 2013. Sur ce secteur comme sur le secteur bancaire depuis ces dernières années les groupes marocains et les sud africains sont les seuls acteurs actifs sur la scène africaine. Quatre groupes d'assurances marocains sont partis à la conquête de l'Afrique pour atteindre la moitié des pays du continent: Wafa Assurances, RMA, Atlanta et Saham qui a été le plus agressif dans sa prolifération, ayant été convoité par le géant mondial AXA Assurances, Saham a préféré s'associer à un groupe d'assurances sud africain (Sanlam) en lui cédant 30 % de ses actions. L'accord s'inscrit dans un cadre gagnant gagnant qui permettra à Saham de s'appuyer sur son associé sud africain Sanlam afin d'étoffer son marché qui comprenait 20 implantations africaines en s'introduisant dans les pays d'Afrique de l'est et d'Afrique australe, en échange le groupe sud africain, grâce à cette même participation, intégrera le juteux marché de l'assurance des pays de la zone MENA en se basant sur son partenaire marocain déjà présent au Moyen-Orient. Étant donné l'immense potentiel du marché saoudien de l'assurance automobile où jusqu'à très récemment les femmes furent interdite de conduire et où l'assurance de véhicules ne fut pas obligatoire, l'assureur sud africain Sanlam frappe un grand coup en s'associant à Saham. D'autre part, le géant mondial de l'assurance Axa réalise de bonnes performances sur le marché marocain, il décrocha en 2014 une licence au sein du hub financier Casablanca Finance City (CFC) afin de centrer ses activités africaines au CFC.

Le secteur bancaire marocain est le fruit d'une politique libérale qui a fait ses preuves face à des modèles à économie dirigée, alors que même en Europe occidentale il existe plusieurs banques détenues totalement ou partiellement par des états, il existe plusieurs grandes banques marocaines toutes privées. À fin 2015 il existe 29 banques accréditées auprès de la banque centrale marocaine dont 11 banques régionales et 18 banques opérant à l'échelle nationale. Les banques régionales marocaines ont pour objectif de participer au développement inclusif des régions grâce au financement des projets de proximité, elles sont en ce sens un complément au crédit agricole marocain et à Al Barid Bank qui sont relativement axés sur l'accompagnement des couches sociales les plus modestes respectivement en milieu rural et urbain.

La fusion de deux banques privées Wafa Bank et Attijari Bank en 2003 a donné naissance à un grand groupe bancaire marocain baptisé AttijariWafa Bank (AWB) qui a pu avoir les moyens de partir à la conquête du continent, pendant ces dix dernières années ce dernier a été rejoint par les deux banques marocaines Banque Centrale Populaire (BCP) et BMCE Bank. Depuis 2012 sur les 29 banques accréditées les trois dernières banques constituent deux tiers de parts de marché au Maroc, elles sont également présentes en Afrique où elles représentent un précieux atout dans le financement des petites et moyennes entreprises africaines notamment avec des produits adaptés à des populations locales semblables aux régions marocaines, le modèle des micro-crédit aux petits agriculteurs au Maroc a été transféré avec succès aux pays sub sahariens, pour les mêmes raisons depuis longtemps les banques marocaines éditaient des cartes de crédit prépayées à leurs clients afin de limiter les incidents bancaires et les pénalités, aussi les guichets des banques marocaines permettent-ils des transferts d'argent des expatriées avec des frais réduits à partir de leurs agences situées en Europe vers leurs propres agences ouvertes aussi bien en Afrique du nord qu'en Afrique subsaharienne, depuis 2006 les banques marocaines ont ouvert plus d'agences en zone UEMOA que l'ensemble des autres groupes bancaires locaux.

Casablanca Finance City

Casablanca Finance City (CFC) est une plateforme financière régionale marocaine lancée en 2010 et qui ambitionne de nouer des partenariats avec les principales places financières mondiales afin d'ouvrir les flux financiers vers le continent africain. L'objectif fixé dès le début de ce projet fut d’atteindre un background de 100 groupes mondiaux qui souhaiteraient investir en Afrique et profiter de la croissance du ce continent. En pleine crise financière mondiale, le départ fut poussif le bouclage des entreprises certifiées CFC a certes mis plus de temps que prévu, néanmoins, à fin 2015 Casablanca Finance City réussit à attirer 101 groupes financiers différents. En mars 2015, CFC s'est classée 42e place financière mondiale selon le GFCI Index, gagnant 20 places en un an et prenant la seconde place continentale, derrière Johannesburg, un an plus tard le selon le même indice la place financière de Casablanca détrône son homologue sud africaine et se hisse au premier rang africain et à la 33e place mondiale. Le 15 mars 2016 Bank of China s'installe au CFC pour accompagner le développement des entreprises chinoises sur le continent africain, l'arrivée de Bank Of China arrive à peine après un an de l'installation de la première banque chinoise Exim Bank Of China au Maroc, Exim Bank ambitionne de couvrir 26 pays africains à partir du Maroc.

Monétique, billets de banque, biométrie

À fin 2014 le Maroc compte onze millions de cartes bancaires en circulation, au sein d'un contient où le taux de bancarisation reste encore en dessous de 10 % de la population le Maroc est leader à l'échelle continentale avec un taux de 64 % de bancarisation suivi de l'Afrique du Sud avec 52 %, un pays qui souffre encore des séquelles de l'Apartheid envers sa majorité noir. Alors que la majeure partie des pays du continent noir n'ont pas encore usage des cartes bancaires 3D secure, les premières banques marocaines ont commencé cette technologie depuis plusieurs années et la Banque Nationale a sommé les banques restantes à passer obligatoirement à cette technique de sécurité à partir de fin 2013 afin de promouvoir le commerce électronique. Néanmoins, la technologie NFC commence à peine à faire son apparition. Les cartes et les systèmes sécurisés de paiement sont assurés par trois entreprises marocaines de pointes (HPS, M2M group et S2M) qui opèrent dans plusieurs pays à travers le monde, l'adoption du système sécurisé de cartes bancaires à puces dès le départ a conféré une assez large avance aux sociétés monétiques marocaines face à leur rivales sud africaines qui utilisaient des cartes bancaires magnétiques. Les spécialistes monétiques M2M et HPS sont leader à l’échelle du continent à ce jour sans concurrent direct, HPS part avec une longueur d'avance grâce à sa solution HPS Powercard que le cabinet Gartner classe depuis 2008 dans le top 5 mondial des meilleures solutions de paiement électronique. En 2008 HPS voulait s'offrir 100 % de sa rivale S2M une tentative d'achat non fructueuse en plein tourbillon de la crise mondiale. En 2011 la banque française Crédit agricole sélectionne la solution PowerCard de HPS pour sa filiale CEDICAM, en 2015 HPS est présent dans 85 pays sur les 5 continents et compte parmi ses clients quelques-unes des 100 plus grandes institutions financières à travers le monde, son dernier grand client en date est la banque sud africaine FNB Bank. S2M après l'avortement de son rachat, le groupe s'est introduit en bourse et continue à voler de ses propres ailes, il est présent aujourd'hui sur 35 pays dont 20 pays africains, au Maroc il est émetteur de 70 % de cartes bancaires en circulation, en Afrique sub-saharienne où les distributeurs automatiques de billets sont encore rares S2M y implante des solutions de M-Banking. Malgré l'impact du contexte de crise au sein de trois pays où S2M est présent à savoir la Syrie, la Libye et l'Iran (à cause des sanctions), S2M a relativement bien consolidé son chiffre d'affaires, afin de minimiser les risques d'investissement notamment à cause de la loi 49/51, le groupe monétique S2M a préféré sélectionner un intégrateur local (CACM) pour le marché algérien. Le 9 décembre 2015 S2M emet la première carte bancaire NFC au Maroc en faveur de AttijariWafa Bank. M2M Group mis à part la gestion des solutions de paiement de la plus grande institution émettrice de cartes bancaires en Algérie à savoir Algérie poste, ce dernier est plus présent sur le segment de la biométrie, des documents officiels sécurisés et des titres de transport. M2M, après avoir déployé avec succès sa solution MX de cartes multiservices sans contacts aux 100 000 étudiants du campus de Dakar, ce dernier groupe a décroché un contrat pour équiper les quinze universités marocaines de ce même système leur permettant de recevoir leurs allocation d'études sur leurs cartes, d'emprunter des livres, retirer de l'argent, régler les photocopies, le restaurant universitaire, accéder aux espaces protégés, etc. Grâce à la dernière génération de sa solution MX PaymentTM de transactions électroniques sécurisées M2M Group a accompagné la fusion de deux Banques mauriciennes MPCB et NCB, la nouvelle plateforme implémentée est opérationnelle depuis janvier 2016. Le Maroc est actuellement parmi les pays leader à l'échelle continentale en termes de biométrie, toutes les cartes d'identité et documents de voyages sont biométriques ainsi que les cartes grises et permis de conduire.

Concernant les titres bancaires, Depuis 1987 le royaume chérifien inaugura son propre hôtel des monnaies baptisé Dar As-Sikkah et fabrique sa propre monnaie et ses propres billets de banques ainsi que les billets de banques de plusieurs autres pays, il convient de rappeler à titre d'exemple qu'à à peine quelques mois avant les printemps arabes les billets de banque syriens furent imprimés à Dar As-Sikkah au Maroc, en effet l'Iran l'allié majeure de la Syrie en zone MENA ne disposant pas de matériel à la pointe à cause de l'embargo occidental. Le 25 novembre 2014 la Banque centrale du Maroc conclut avec le groupe américain Crane Currency, un partenariat stratégique dans la fabrication des billets de banque pour le marché international. Si cette alliance sera bénéfique pour le fabricant mondial de produits fiduciaires depuis plus de 200 ans, en lui permettant «de soutenir l’expansion de son activité fiduciaire à l’échelle mondiale», elle l’est surtout pour Dar As-Sikkah qui profitera désormais des commandes de Crane Currency via les contrats que ce dernier passera pour chacun des projets de fabrication de billets au profit des clients à l’international. À noter, que le groupe américain dispose d’un réseau de plus de 50 banques centrales qui lui ont fait confiance pour la conception et la fabrication de leurs billets de banque nationaux. Du pain béni donc pour Dar As-Sikkah. « Le partenariat stratégique entre Bank Al Maghrib et le Groupe Crane vise à se positionner, ensemble, sur le marché international, pour réaliser des projets de fabrication de billets au profit de différents clients potentiels, se trouvant sur tous les continents, avec une préférence naturelle pour le marché africain », explique une source officielle à Bank Al Maghrib.

Grande distribution

Le Maroc de par sa démographie constitue un petit marché comparé aux pays du continent africain, l'ensemble du commerce intérieur y est inférieur à 10 milliards de dollars soit environ 10 % du PIB, le commerce emploie 13 % de la population. La grande distribution est apparue au Maroc à partir du début des années 1990, depuis, la croissance moyenne annuelle des GMS durant les cinq dernières années est de 15 % et de 600 % de 2002 à 2012 où le secteur représente 2,5 milliards de dollars pour un nombre de 250 GMSs correspondant en majeure partie aux chiffres des hypermarchés et supermarchés des groupes Inna, SNI et Hyper SA, les statistiques du hard discounter turc qui détient à lui seul 258 points de vente ne figurent pas dans ces chiffres car ses supérettes sont généralement inférieures à 1 000 m2 et ne peuvent donc être qualifiées de moyenne surface. Le groupe Inna ne possède pas de formule supermarché, il exploite 13 hypermarchés sous l’appellation commerciale Aswak Assalam de 5 000 m² de surface moyenne, les groupes SNI et Hyper SA exploitent des points de vente sous forme de supermarchés de 2 000 m² à 3 000 m² de surfaces moyennes et des hypermarchés de surfaces plus grandes.

En 2012 les parts de marchés des différents acteurs sont comme suit :

  • Groupe SNI (37 hypermarchés Marjane / 12 Electroplanet / 36 supermarchés Acima) : 65 % ;
  • Groupe Hyper SA (6 hypermarchés Carrefour / 12 hypermarchés Atacadao / 41 supermarchés Labelvie) : 28 % ;
  • Groupe Inna (13 hypermarchés Aswak Salam) : 7 %.

Ces chiffres correspondent à 2012 quand le groupe hard discounter turc BIM détenait 200 points de vente et réalisait 70 millions de dollars, BIM envisage d'ouvrir 1 000 supérettes d'ici 2020. Cependant, malgré la prolifération rapide des points de vente du hard discounter BIM le marché de la grande distribution est toujours largement dominé par les holdings SNI et Hyper SA avec 260 000 m² et 152 000 m² de surface de vente et respectivement 13 milliards de dirhams (1,30 milliard de dollars) et 6 milliards de dirhams (600 millions de dollars) de chiffres d'affaires réalisés en 2014.

À la fin 2012 le Maroc dispose de cinq malls composés de 4 000 points de vente issus de 584 franchises différentes dont, parmi les plus connues, Galeries Lafayette et la Fnac. En 2008 le ministère du commerce a conçu un plan baptisé « Rawaj » en vue de moderniser le commerce intérieur grâce à l'élaboration de 15 nouveaux malls, 50 hypermarchés et 600 supermarchés en 2020, l'objectif est de générer 106 000 emplois et de porter la part du commerce de 10 à 15 % du PIB en 2020.

Marjane et Labelvie avaient annoncé à leur tour qu'ils s’apprêtent à s'installer dans cinq pays africains. Afin de préparer son entrée en Côte d'Ivoire, Labelvie se retrouve en compétition avec son partenaire Carrefour sur le sol marocain, Labelvie prend une participation dans le géant de la distribution en Côte d'Ivoire on ignore si les deux groupes vont s'associer pour attaquer ensemble le marché de la CEDEAO, comprenant le Nigeria. Outre l'alimentaire, les grandes surfaces spécialisées sont encore moins développées au Maroc, les plus répandues sont actives dans le prêt-à-porter ou les matériaux comme Bricoma (12 magasins), Mr Bricolage (4 magasins), Decathlon (4 magasins), etc.

Concernant les meubles l'activité au Maroc recèle tout un art de vivre avec une compétition constante en zone MENA entre les produits types salons marocains et salons turcs les deux anciens empires du monde musulman d'autant plus que ces deux derniers pays sont soumis à un accord de libre échange commercial. Autrefois concentré dans les zones spéciales réservées aux artisans des villes impériales, le secteur de la construction des meubles constituait une activité ancestrale au Maroc, depuis environ un demi siècle ce secteur s'est enrichi grâce à deux groupes marocains qui prospèrent dans ce domaine: Richbond et Dolidol qui réalisent de bons résultats en interne et à l'export. Plus tard Kitea (22 magasins) est venu agrandir l'offre avec des meubles modernes, Le groupe Kitea a commencé depuis 20 ans avant qu'il soit rejoint par un autre groupe marocain Mobilia qui totalise 23 points de vente puis par le géant turc Istikbal avec dix magasins et le français Atlas avec cinq magasins, le groupe suédois Ikea a construit un premier hypermarché de meubles et projette d'ouvrir à terme cinq points de vente. Impacté par la rude concurrence sur le marché marocain, Kitea s'est associé avec le groupe belge Casa à qui il a rebaptisé ses petits magasins au nom de la marque belge, Kitea s'est aussi installé dans sept autres pays d'Afrique (Angola, Burkina, Guinée, RDC, Centrafrique et Congo).

Côté culture il existe un seul magasin FNAC au Morocco Mall de Casablanca, cependant, alors que Virgin Megastore ferme son activité en France cette dernière enseigne disposait quatre magasins au Maroc et prévoit d'en ouvrir quatre autres. L'enseigne Megarama a ouvert trois complexe cinématographiques à Fez, Marrakech et Casablanca et a mis en chantier trois autres à Agadir, Rabat et Tanger, la date d'ouverture du Megarama de Tanger est programmée pour mars 2016 simultanément avec l'inauguration du Mall Tanger City Center.

Cafés restaurants

Le secteur des enseignes de cafés modernes et de fast-foods est relativement nouveau au Maroc et constitue un grand potentiel mais se conforte à la difficulté de trouver du foncier pour une expansion rapide, McDonald's qui détient une relative grande force de frappe a pu décrocher beaucoup d'emplacements privilégiés sur des corniches avec vue sur mer, actuellement la chaîne américaine totalise 35 restaurants et un premier McCafé inauguré en 2014 à la Gare de Casa-Port, l'enseigne de restauration rapide américaine se voit en compétition avec la belge Quick comme nouvel arrivant et le groupe Burger king qui comprend cinq restaurants. À défaut d'avoir les mêmes moyens que son concurrent pour une prolifération rapide, Burger king a réussi à trouver un partenariat avec le groupe pétrolier Shell afin d'équiper ses aires de repos autoroutières de points de restauration estampillées Burger King. Une autre manière d’accélérer l'expansion des enseignes de restauration est le système de food courts qui est relativement nouveau au Maroc, les food courts sont disponibles dans les premiers malls ouverts ainsi qu'au sein de l'aéroport de Casablanca. L'enseigne franco-belge Quick inaugura son premier restaurant à Rabat le 11 février 2016 deux autres restaurants en travaux seront livrés à Marrakech et Casablanca courant du premier semestre 2016, Quick projette d'atteindre 15 restaurants au Maroc dans les cinq ans à venir. Pizza Hut et KFC sont présents avec respectivement 35 et 12 restaurants, Pomme de pain 7 points de vente, l'enseigne bretonne Brioche Dorée 3 restaurants, Paul, présent dans 35 pays différents détient 7 boulangeries actuellement au Maroc parmi lesquelles sa boulangerie casablancaise de la villa Zévaco réalise le cinquième plus grand chiffre d'affaires à l'échelle mondiale ces dernières années. La prestigieuse marque de boulangerie française a implanté son site de production à Mohammadia et expérimente des produits adaptés aux habitudes alimentaires locales, elle ambitionne de décrocher des partenariats avec l'ONCF et l'ONDA pour servir les passagers des gares et des aéroports marocains.

À côté des ténors de la restauration rapide plusieurs enseignes de cafés modernes ont fait leur apparition au Maroc et il est difficile de leur assurer une expansion aussi rapide que la restauration moderne dans la mesure où la consommation du thé au Maroc est toute une institution notamment du fait que ce pays maghrébin n'a pas été colonisé par l'empire ottoman, l'empire qui a propagé la consommation du café dans toutes ses anciennes colonies et à travers ses exportations vers l'Europe continentale. Généralement la consommation du café est largement inférieur à la consommation du thé au Maroc, cependant, cela n'a pas empêcher plusieurs enseignes internationales de s’installer au royaume chérifien à commencer par le numéro un mondial Starbucks qui démarre avec six cafés, du britannique et numéro deux mondial Costa Coffee, de l'enseigne française Columbus Café, et des deux marques prestigieuses l'émirati Rotana Cafe et l'allemand Cafe extrablatt qui ont mis un grand accent sur la qualité de leurs décors qui sont aussi originaux que somptueux. Il n'existe pas à ce jour de grande enseigne de café marocaine néanmoins, dans un pays où il fait souvent plus de 30 degrés à l'ombre un glacier marocain, Venezia Ice, a le vent en poupe ces dernières années il détient 13 glaceries dans plusieurs villes différentes, il est confronté à plusieurs enseignes européennes dont le dernier arrivant étant la marque française Amorino qui projette d'ouvrir 10 points de vente en cinq ans.

E-commerce

Le secteur du E-commerce est comparativement assez en retard en Afrique en général et assez récent au Maroc en particulier, à l'échelle continentale sans doute plusieurs facteurs entraveraient ce mode de consommation à savoir la sécurité informatique, le taux de bancarisation, l'émergence des couches moyennes, etc. Au Maroc le commerce électronique serait certes impacté par la qualité de la logistique cependant, ce secteur connait une croissance rapide ces dernières années, la Fédération Nationale du E-commerce au Maroc (FNEM) comptabilise a ce jour 500 sites de commerce électroniques. Les premiers sites à voir le jour furent des sites de vente de produits high tech à l'instar de Microchoix.ma, supercou.ma, suivis de sites de ventes de différentes marchandises allant de produits frais avec epicerie.ma, de discounter comme Jumia.ma jusqu'au prêt à porter comme Laredoute.ma.

Les commerçants et e-marchands affiliés au Centre Monétique Interbancaire CMI ont enregistré 32,8 millions d'opérations de paiement, par cartes bancaires marocaines et étrangères durant l'année 2015, pour un montant global de 22,9 milliards de dirhams (MMDH), soit une progression de +17,1 % en nombre et +9,6 % en montant par rapport à 2014, selon le Centre Monétique Interbancaire (CMI). Cependant, une grande partie de ces transactions concerne des paiements de titres de transport, d'hébergement ou de créances fiscales. Pour ce qui est de l'activité e-Commerce, les sites marchands affiliés au (CMI) ont réalisé 2,5 millions (+22,5 %) d'opérations de paiement en ligne au Maroc via cartes bancaires, pour un montant global de 1,33 milliard de dirhams (MDH) durant l'année 2015, en progression de +12,4 % en montant par rapport à l'année précédente, a indiqué le CMI. Par ailleurs, l'activité reste très fortement dominée par les cartes marocaines à hauteur de 96,1 % en nombre de transactions et de 90,3 % en montant, relève la même source.

Offshoring

Le secteur de l'offshoring a connu une croissance soutenue depuis 2003 jusqu'à 2013 l'année où le secteur a connu sa première stagnation pour se stabiliser à un chiffre d'affaires de 7,30 milliards de dirhams. Onze sociétés principales réalisent la majeure partie des revenus du secteur dont le groupe marocain Intelcia qui ambitionne de franchir la barre de un milliard de dirhams de chiffre d'affaires en 2016. Intelcia possède plusieurs sites au Maroc et a également investi en France où le groupe marocain réalise 40 % de son chiffre d'affaires, afin de rester compétitif Intelcia s'apprête à ouvrir des sites en Afrique sub-saharienne francophone dont la première ouverture est réalisée au Cameroun avec un investissement de 18 millions de dirhams et un recrutement de 500 collaborateurs camerounais. Le Maroc ambitionne d'atteindre 15 milliards de dirhams en valeur ajoutée et une masse salariale de 100 000 employés en offshoring à l'horizon de l'an 2020.

Conseil aux entreprises

Tourisme

Le tourisme occupe une bonne partie de l'économie marocaine, le nombre d'arrivées de touristes est passé de 4,4 millions en 2001 à 9,3 millions en 2010 avec une croissance des revenues touristiques passant de 31 milliards de dirhams à près de 60 milliards de dirhams à la fin de la dernière décennie à la veille du printemps arabe. La progression du secteur touristique au Maroc a été accompagné par un plan stratégique dit vision 2010 d'un objectif de 10 millions de touristes vers l'année 2010, un plan enclenché le 10 janvier 2001 à Marrakech.

Alors que la vision 2010 arrive à échéance avec un succès palpable consistant en la réalisation de 93 % des objectifs, le Maroc lance le 30 novembre 2010 un nouveau programme baptisé vision 2020 ambitionnant d'atteindre 20 millions de touristes horizon 2020. La crise économique des principaux marchés émetteurs ainsi que les instabilités post printemps arabe ont beaucoup impacté le tourisme marocain qui a stagné depuis 2010. En 2015 le nombre d'arrivées touristiques au Maroc a même subi une baisse de 0,2 % totalisant 10,25 millions contre 10,28 millions en 2014, cependant, Malgré cette baisse le Maroc conserve la première place à l'échelle continentale en termes d'arrivées de touristes depuis 2013. Afin de remédier aux baisses de tourisme sur ses marchés classiques le Maroc se prépare à développer les marchés émergents de Russie, Brésil, Asie, Europe de l'Est et des Amériques, dans ce même objectif une ouverture de 57 nouvelles lignes aériennes est projetée afin de cibler les touristes issues des marchés émergents et notamment capter une bonne partie de touristes russes boycottant l'Égypte, la Turquie et les pays européens à cause des crises syrienne et ukrainienne. Le fait marquant dans cette création de lignes consiste à assurer des dessertes directes des villes de Marrakech et d'Agadir via des lignes long courrier vers la Russie, les Amériques, et le Moyen-Orient ce qui sera en soit une première. Néanmoins, concernant l'Asie, la compagnie nationale RAM ne disposant pas de flotte d'avions long courrier conséquente vendra des vols long courrier vers plusieurs destinations asiatiques en partage de code avec Qatar airways.

Tourisme au sein des 5 premières destinations africaines (Source : afbd.org)

Le Maroc a accueilli en 2014 un total de 10,28 millions de touristes, en hausse de 2 % par rapport à 2013 (10,05 millions) générant 57,4 milliards de dirhams de recettes en baisse de 4,3 % par rapport aux 60 milliards de dirhams réalisées en 2013, ci-dessous les statistiques du tourisme pour l'année 2014 :

Les principaux indicateurs touristiques en 2014 :

  • Arrivées aux postes frontières : 10 282 944 touristes
  • Nuitées dans les établissements classés : 19 633 475 nuitées
  • Capacité d'hébergement (en lits) : 216 386 lits
  • Taux d'occupation des chambres : 30 %
  • Recettes voyages (en dirham MOR) : 57 400 milliards MAD

La ville de Marrakech est la première ville touristique du Maroc. En 2014, la ville possédait une capacité d’hébergement équivalente à 65 640 lits devant Agadir avec 34 773 lits et Casablanca avec 16 529 lits. Le Maroc est 2e pays le plus touristique d'Afrique et 29e à l'échelle mondiale, le programme baptisé vision 2020 ambitionnait de placer le Maroc en tant que 20e destination touristique mondiale, les efforts en matière de construction d'hôtel haut de gamme n'ont pas manqué en plus des destinations classiques comme Marrakech et Agadir qui totalisaient à elles seules 45 % des capacités classée d'autres complexes luxueux ont été construits à Mazagan, Tanger, Saidia et Casablanca sauf que la crise économique conjoncturelle a lourdement impacté les budgets des touristes habituels de la destination Maroc, cela se traduit par un faible taux de remplissage des hôtels classés, le taux global de remplissage passe de 44 % en 2008 à 30 % en 2014. Afin de financer les compagnes de communication de l'Office du tourisme le gouvernement marocain adopte une taxe aéroportuaire sur les vols internationaux, une taxe que l'association internationale du transport aérien (IATA) alertait les autorités marocaines sur de possibles effets inverses. Ladite taxe de 100 dirhams est certes relativement supportable pour les classes économiques cependant, s'élève à 400 dirhams pour les vols premières classes ce qui aurait pu affecter le tourisme de luxe.

Ci-dessous la répartition des capacités d'hébergement classée (en termes de lits) en 2014:

  • Marrakech : 65 640 lits
  • Agadir : 34 773 lits
  • Casablanca : 16 529 lits
  • Tanger : 9 706 lits
  • Fès : 9 266 lits
  • Ouarzazate : 8 686 lits
  • Tétouan : 6 116 lits
  • Rabat : 5 842 lits
  • Essaouira : 5 333 lits
  • Meknès : 4 286 lits
  • Autres : 50 209 lits
  • Total : 216 386 lits
  • Villes impériales du Maroc
  • Riad du Maroc
  • Artisanat marocain

Transport

Transport routier

L'apparition de la voiture et sa propagation coïncide avec l'incidence de l'impérialisme français dans le Maghreb au début du XXe siècle, le Maroc tout comme la Tunisie furent considérés comme des territoires sous protectorat contrairement à l'Algérie qui fut considéré comme un territoire français soumis, en voie de conséquence, aux mêmes obligations d'aménagement du territoire que les autres régions françaises. Il en résulte qu'à l'indépendance le Maroc et la Tunisie héritent d'un réseau routier d'à peine environ une dizaine de milliers de kilomètres bitumées chacun contre approximativement une centaine de milliers de kilomètres de routes érigées en Algérie pendant la même période. Après l'indépendance le Maroc central anciennement sous protectorat français découvre d'abord l'état encore plus délabré des infrastructures routières dans le Rif anciennement sous protectorat espagnol, dans la foulée la première route lancée par le roi Mohammed 5 fut la route reliant Fez à Al Hoceima, une route traversant des régions très montagneuses qui fut baptisée et encore appelé comme tel à ce jour "Tariq el Wahda" (route de l'union). Une fois cette route achevée le Maroc lance la première étude du schéma routier national en 1969 où il s'agissait d'étendre le réseau routier existant. En 1972 une autre étude fut lancée pointant l’insuffisance des infrastructures routières autour de Casablanca notamment vers le nord malgré les trois routes existantes qui reliaient cette ville à Rabat, il fut décidé de convertir la route principale entre ces deux villes en autoroute. Dès 1975 l'année stipulée comme début de ce projet autoroutier l'Espagne se retire du Sahara et la Maroc se retrouve en pleine guerre ouverte contre le front indépendantiste Polisario massivement appuyé par un soutien technique des pays du bloc soviétique et par un généreux soutien financier des mannes pétrolières des leaders révolutionnaires Boumedyen et Ghadafi à partir du sol algérien, le Maroc se trouve lâché par les Américains qui furent très occupés par le développement du marxisme sur leur propre continent, le seul soutien symbolique au Maroc émanait de la France qui le trouvait comme allié contre l'avancée des soviétiques en Afrique, le soutien de la France s'est vu efficace de telle manière à infléchir le rôle de la Mauritanie et la rendre neutre dans ce conflit. Pendant toute la durée de ce conflit et notamment les premières années où le choc pétrolier a alourdi la facture du Maroc et où le prix du baril a permis à Ghadafi d'ouvrir des ressources inestimables pour le Polisario le développement des infrastructures de transport au Maroc était quasi nul, ainsi au lieu de lancer l'autoroute Casablanca - Rabat le projet initial a été converti en un simple doublement partiel de la route principale sur 40 km de Casablanca vers le nord, ce doublement est lancé en 1975 et achevé en 1978, parallèlement à ce doublement routier partiel et afin de limiter les importations de pétrole les autorités marocaines ont lancé un chantier unique en son genre à cette époque en Afrique il s'agit du doublement des voies de chemin de fer électrique pour trafic passagers entre Rabat et Casablanca un projet qui est inauguré par un train rapide en 1984 soit 25 ans avant le Gautrain qui a vu le jour à la veille de la coupe du monde de football en Afrique du Sud sur une portion de 20 km de Johannesburg à son aéroport en 2010.

La mise en service du Train navette rapide a laissé relativement plus de répit aux autorités de tutelle pour imaginer un schéma global de réseau autoroutier, plusieurs études complémentaires ont été effectuées durant les années 1980 et ont mis en exergue la croissance du trafic routier de 6 % par an et la nécessité de se doter à horizon 2010 d'une armature autoroutière nationale de 1 500 km. La société ADM est créée afin d'étendre le réseau vers Kénitra et Larrache vers le nord puis Settat vers le sud de Casablanca, par la suite plusieurs autoroutes viennent se greffer à ce réseau initial notamment vers l'orientale et la consolidation du réseau autoroutier s'est vue considérée comme une priorité nationale. Géré par la Société nationale des autoroutes du Maroc, le réseau autoroutier marocain est à ce jour un des plus denses en Afrique avec 1 588 km ouvertes à la circulation et dessert toutes les villes de plus de 200 000 habitants à savoir entre autres Tanger, Tétouan, Fès, Meknès, Larache, Oujda, El Jadida, Marrakech, Agadir et Béni-Mellal. À l'horizon 2015, il devrait compter 1 804 km et desservir les villes de Oualidia et de Safi.

Le développement des infrastructures routières au Maroc devrait aussi passer par le renforcement du réseau de voies express, alternatives intéressantes aux autoroutes puisque moins coûteuses. Le réseau qui comporte (à fin 2013) 730 km de voies en service devrait être étendu à plus de 1 600 km d'ici 2016.

Le Maroc comptait en 2007 68 550 kilomètres de routes dont 69 % étaient goudronnées. Le réseau routier est généralement considéré comme de qualité satisfaisante et l'un des meilleurs d'Afrique. Le PNRR2 (Programme national de routes rurales) envisage la construction de 15 500 kilomètres de routes rurales supplémentaires à l'horizon 2015 afin de faire passer le taux de désenclavement rural de 54 % à 80 % à cette même échéance. Toutefois, 22 % des localités demeurent injoignables en véhicule et 35 % sont difficiles d'accès.

Transport ferroviaire

A contrario, le chemin de fer a longtemps pâti au Maroc du manque de volontarisme de la part des pouvoirs publics. L’ONCF, entreprise publique chargée de l’exploitation du réseau ferroviaire marocain semble cependant avoir repris les choses en main, pragmatique dans ses choix, au lieu de s’aventurer dans le quantitatif, l'opérateur marocain a misé avant tout sur la qualité et semble à priori réussir son pari: selon le dernier classement du forum économique mondial le Maroc se classe premier en Afrique et 34e à l'échelle mondiale en termes de qualité du réseau ferroviaire. En matière de ferroviaire l'héritage colonial et notamment de par les parties sous ancien protectorat espagnol a certes fait du Maroc un des pays les moins équipés d'Afrique au regard de sa population à l'indépendance, la ligne rail Marrakech - Agadir ayant été projetée durant les années 1970 mais stoppée par la guerre du Sahara, cependant, durant les deux dernières décennies le Maroc a beaucoup modernisé son réseau notamment concernant l’électrification. À fin 2013 l'ONCF dispose de 3 657 km de voies ferroviaires toutes à écartement standard UIC dont 2 238 km de voies électrifiées soit en 2014 plus du total de tous les pays du continent africain réunis. Les 3 657 km de voies ferrées sont toutes toujours en activité et gérées par l'ONCF comme opérateur unique de maintenance y compris les embranchements particuliers vers ses clients cimentiers, ports, sidérurgistes, industriels, agricoles, miniers, etc. Autrefois l'OCP gérait ses propres lignes minières, il a confié depuis la fin du siècle dernier la gestion et la maintenance de ses embranchement miniers à l'ONCF. Au premier janvier 2014 le réseau marocain de voies ferrées est composé comme suit:

  • 3 657 km total de voies ferroviaires en activité (dont 2 238 km électrifiées) ;
  • 2 921 km de voies de circulation principales ;
  • 736 km d'embranchements particuliers, de voies de service et de traitement logistique ;
  • 2 110 km de lignes principales à écartement UIC exploité pour le transport de Fret et passagers;
  • 1 965 km de ces lignes sont en Long Rail Soudé LRS (93 % du réseau principal);
  • 1 300 km de lignes électrifiées (60 % du réseau principal);
  • 640 km de lignes à double voies (30 % du réseau principal).

Le réseau de l'ONCF s'étend sur 2 110 km en 2014. Il est certes d'un linéaire assez modeste (8e réseau en Afrique), cependant, malgré sa taille restreinte il est de loin le réseau qui totalise le plus de passagers à l'échelle continentale. En effet, les pays anglophones africains introduisent les chiffres des passagers du Métro et des trains de banlieue alors que le transport passagers longues distances est quasiment réduit à néant depuis l'arrivée des autoroutes dans ces derniers. Le réseau actuel marocain est à écartement uniforme UIC et relativement bien entretenu : 93 % du rail marocain est renouvelé et transformé en Long Rail Soudé (LRS) ce qui confère un bon confort d'usage pour le trafic passagers notamment pour les trains couchettes, l'axe le plus sollicité du réseau est situé entre Casablanca et Tanger (~400 km), il est en cours de triplement grâce à une nouvelle LGV Tanger - Kénitra et un triplement de lignes classiques Kénitra - Casablanca, le taux d'électrification (actuellement de 60 %) est censé atteindre 90 % en 2018 avec la mise en service de la LGV Kénitra-Tanger et l'électrification de la ligne Fès - Oujda.

Les infrastructures ferroviaires actuelles devraient être augmentées de deux lignes de TGV :

  • la Ligne Atlantique reliant les villes de Tanger et d'Agadir via Kénitra, Rabat, Casablanca et Marrakech, et ce, à l’horizon 2035 (Tanger - Casablanca sera effective d’ici fin 2017) ;
  • la Ligne Maghrébine reliant les villes de Rabat et Oujda en desservant l’axe Fès - Meknès (à l’horizon 2035). L'ONCF a lancé l'étude concernant le premier tronçon de cette ligne qui commencera de Rabat à Meknès.

La première LGV Tanger - Kénitra a été contractée de gré à gré sans appel d'offre, il en résulte que l'Allemagne s'est opposée à un financement auprès de la banque européenne, afin de finaliser le marché la France a financé une bonne partie de ce contrat, d'autres pays du Golfe sont venus à la rescousse in extremis afin de sauver ce projet qui paraissait hors de portée des moyens de l'ONCF, in fine même si l'état marocain n'a eu à financer que 30 % du coût de cette LGV cependant, l'autre partie étant conclue avec une période de grâce assez clémente, malgré cela beaucoup d'opposants au TGV se sont manifestés pour réclamer son annulation et réaliser à la place plus de linéaires de lignes classiques.

L’ONCF a procédé à la rénovation de plusieurs gares, à l’achat de nouvelles rames, a étendu son réseau vers deux ports Méditerranéens à savoir Tanger Med et Nador en 2009 et envisage de relier d'autres villes telles que Essaouira, Beni Mellal, Tétouan, Laayoun, Dakhla et d'étendre son réseau classique de 2 700 km parallèlement à la mise en place du réseau LGV pour le même prix à savoir 10 milliards de dollars pour les 1 500 km du réseau LGV en 2035 et 10 milliards de dollars pour les 2 700 nouveaux km de rail classique. En attendant cette échéance, les réalisations accomplies à fin 2009 faisaient partie d'un contrat-programme 2005-2009 ayant coûté 18 milliards de dirhams (1,5 milliard d'euros) et ayant permis l'optimisation des dessertes aussi bien fret que pour les passagers comme suit:

  • Création de 209 km de nouvelles voies pour le fret (117 km Taourirt vers Nador port, 47 km Sidi Yahya vers Belciri et 45 km Tanger vers Tanger Med) ;
  • Électrification de 302 km de voies existantes (255 km de Sidi Kacem vers Tanger-Med et 47 km de Sidi Yahia à Belkciri) ;
  • Doublement de voies sur 258 km (115 km de Sidi Kacem vers Fès + 143 km de Casablanca vers El jadida et vers Sidi Aïdi) ;
  • Augmentation des dessertes de 110 trains par jour en 2005 à 228 trains par jour en 2010 ;
  • Raccourcissement des temps de trajet de une heure sur l'axe Rabat - Tanger ainsi que Rabat - Fès ;
  • Passage de 18,5 millions de passagers en 2005 à 30 millions en 2010 ;
  • Augmentation du trafic fret de 4 millions de tonnes en 2005 à 9 millions en 2010 ;
  • Électrification de toute la ligne atlantique et ses ramifications permettant d'utiliser du matériel roulant performant et moderne, les rares locomotives Diesel sont écartée vers la partie non encore électrifiée à l'est du pays.

À l'issue du contrat programme 2005-2009, l'ONCF a porté le montant de ses investissements a 33 milliards de dirhams dans son nouveau contrat programme 2010-2015 signé avec l'état, un programme que la compagnie a baptisé Rihane 50 faisant allusion à son ambition initiale d'atteindre 50 millions de passagers et 50 millions de fret en 2015. 20 milliards de ce budget est dédié à la grande vitesse et 13 milliards restant à la modernisation du réseau classique.

Le projet Rihane 50 démarrant en même temps que le printemps arabe a connu relativement plus de retards dans son développement, la ligne LGV Tanger - Kénitra est annoncée pour 2018 au lieu de 2015, l'électrification de la ligne Fez - Oujda tarde également à se concrétiser, en 2014 l'ONCF réalise 39 millions de transport de passagers et 35 millions de transport de marchandises il serait vraisemblablement peu probable d'atteindre 50 millions de tonnes fret et de voyageurs à court terme. En attendant le parachèvement des phases du dernier contrat programme, l'ONCF est en cours d'élaboration de trois plans simultanés complémentaires : Stratégie 2025 , Plan Maroc Rail 2040 et Plan Dessertes Régionales (PDR). Le premier programme décennal porte principalement sur le renouvellement des gares et du matériel roulant, le Plan Maroc Rail 2040 (PMR-2040) est un projet à long terme portant sur l'extension du réseau ferré de 1 500 km de LGV et de 2 700 km de lignes conventionnelles pour atteindre un réseau ferroviaire de 6 300 km en 2040. Quant au programme dessertes régionales, ce dernier vise à promouvoir le transport ferroviaire régional, l'idée principale est de réserver toutes les dessertes longues distance au TGV et garder les trajets inférieurs à 200 km au trains classiques.

Transport maritime

Le Maroc occupe une assez large façade maritime sur la Méditerranée et l'Atlantique, son secteur maritime est doté de 38 ports répartis comme suit :

  • 13 ports de commerce international ;
  • 6 ports passagers ou de plaisance ;
  • 19 ports de pêche ou d'export de produits halieutiques.

Après le succès du port de Tanger Med le Maroc projette de construire prochainement trois nouveaux ports similaires : Nador West Med, Kénitra Atlantique et Dakhla Atlantique. Au terme de l’année 2014, l’activité des ports marocains a atteint un nouveau record, avec un volume de 115 millions de tonnes, marquant ainsi une augmentation exceptionnelle de 14,3 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse a été tirée par la bonne orientation aussi bien du trafic domestique (Import Export), ayant enregistré un raffermissement de 11,5 %, que du trafic de transbordement des conteneurs au port de Tanger Med, ayant marqué une consolidation du positionnement du Maroc sur ce segment avec une amélioration des volumes manipulés de 20,2 %.

Principaux ports de commerce:

  • Tanger Med (39 millions de tonnes) ;
  • Port de Casablanca (25 millions de tonnes) ;
  • Port de El Jadida-Jorf el sfar (22 millions de tonnes) ;
  • Port de Mohammadia (11,5 millions de tonnes) ;
  • Port de Safi (6.2 millions de tonnes) ;
  • Port de Agadir (4.2 millions de tonnes) ;
  • Port de Layoune (3.2 millions de tonnes) ;
  • Autres ports (0,5 million de tonnes).

Transport aérien

Si de tous les modes de transports actuels l'aérien est le plus récent, la position géographique du Maroc lui a permis dès le départ de jouer un rôle essentiel dans ce domaine: la première ligne aérienne intercontinentale fut la ligne postale aérienne Toulouse - Rabat qui a commencé le suivie d'un service passagers un an plus tard. Par la suite cette ligne a été prolongée à Dakar puis jusqu'en Amérique latine. Cette ligne fut exploitée par le groupe privé Latécoère. Par la suite et devant le manque d’aérodromes au début du siècle dernier les premiers avions passagers furent des hydravions afin de pouvoir atterrir dans les villes côtières ainsi que pour réaliser plus facilement des atterrissages d'urgence en mer. Là encore le Maroc et le Sénégal ont joué un rôle fondamental grâce l'étendue de leurs façades maritimes. On ne dispose pas avec exactitude des chiffres de passagers transportés les premières années ce service restait assez exceptionnel et onéreux. Cependant, concernant le transport du courrier une convention a été signé entre les postes marocaines et françaises le 10 mars 1919, à partir de début septembre à fin décembre de la même année 9 124 lettres ont été acheminées par voie aérienne au Maroc.

La crise économique de 1929 et la seconde guerre mondiale on lourdement handicapé le secteur aérien civile, il aura fallu attendre 1946 pour voir la première ligne aérienne marocain (Air Atlas), suivie par la création de la compagnie Air Maroc en 1948. En 1951 le gouvernement marocain décide par décret royal de concéder l'exclusivité du transport public à Air Atlas en la rebaptisant Compagnie Chérifienne de Transport Aérien Air Atlas (CCTA) avec un capital partagé entre l'état marocain, Air France et la compagnie Air Maroc qui s'est spécialisée dans la maintenance. La fin du protectorat survint le 2 mars 1956 cependant, la totalité des pilotes de la CCTA étaient européens en majorité français, l'incident du détournement de l'avion des leaders du FLN a beaucoup marqué le roi Mohammed V, selon quelques sources il aurait proposé aux autorités françaises d'échanger son fils le prince Hassan II contre les chefs de la résistance algérienne, immédiatement Mohammed V demanda la création d'une école de formation de pilotes pour éviter de tels incidents. Le premier juillet 1957 les compagnies CCTA et Air Maroc ont fusionné sous le nom de Royal Air Maroc qui démarra avec 8 avions (3 DC3, 4 DC4 et un L749 Constellation). Le Centre de Formation Professionnelle (CFP) arrive en 1958 et le premier pilote marocain formé fut Mohammed Kabbaj qui débuta ses services en 1964.

Le Maroc est actuellement connecté à 51 pays et 113 aéroports étrangers via des lignes régulières contre 29 pays et 43 aéroports une décennie plus tôt. Le trafic aérien au Maroc a aussi presque triplé en passant de 7 millions de passagers en 2004 à plus de 17 millions de passagers en 2014. Lors de la 7e conférence World Connect qui s'est tenue à Marrakech en octobre 2015 le ministre de transport marocain révèle l'objectif d'atteindre 70 millions de passagers en 2030. Vue le nombre de touristes escompté à cette date, il parait difficile d'atteindre ce chiffre sans développer le trafic aérien interne qui à défaut de sa libéralisation reste encore assez onéreux et restreint. Le Maroc est desservi par 50 compagnies aériennes, le transport aérien est largement international. La compagnie national Royal Air Maroc (RAM) détient 45 % du trafic à la suite de l'entrée des low cost européennes, avant l'OpenSky la compagnie marocaine atteignait 62 % du trafic aérien. Le total de passagers enregistrés au sein des aéroports marocains en 2014 s'élève à 17.30 millions de passagers 4,8 %.

La compagnie nationale Royal Air Maroc est l'une des premières compagnies africaines en termes de trafic voyageurs, elle a transporté en 2014 plus de 6 millions de passagers juste devant Ethiopian Airlines et derrière Egypt Air et South African Airlines (SAA) ayant tous deux transporté 7 millions de passagers. Malgré une population marocaine assez modeste comparée à ces trois derniers pays et en dépit du fait que la Royal Air Maroc est la seule compagnie africaine soumise à la concurrence féroce des Low Cost, la compagnie marocaine est en pleine croissance tout comme sa rivale éthiopienne. Ces deux dernières compagnies qui sont au coude à coude rêvent de profiter des grandes contre-performances actuelles de Egypt Air et de la SAA pour devenir leader à l’échelle continentale. La RAM détient le plus de trafic international comparée aux reste des compagnies africaines, en effet, Les trois autres compagnies aériennes africaines majeures réalisent le gros de leurs trafics sur des lignes internes à cause de la décadence ou de l'arrêt de leurs transports ferroviaire interurbain.

Le Maroc dispose de plusieurs infrastructures aéroportuaires dont 18 aéroports internationaux, 10 principaux aéroports nationaux et des petits aéroports à usages touristiques, militaire ou de sports aériens. Le dernier aéroport construit est l'Aéroport de Beni Mellal. La stratégie du transport arien actuelle au Maroc porte sur l'agrandissement de plusieurs aéroports dont une bonne partie est en cours mais aussi sur la construction de 3 grands aéroports nouveaux : un nouvel aéroport passagers à Marrakech, un aéroport spécial fret à Casablanca-Ben Slimane et un nouvel aéroport mixte à Tanger-Tétouan. En 2014 l'aéroport de Casablanca avoisine 8 millions de passagers soit 45 % du total du trafic aérien suivi de Marrakech avec 4 millions de passagers. Un événement majeur est survenu depuis 2013 où l'Aéroport de Casablanca a détrôné Londres comme porte d'entrée et sortie du continent africain, à ce jour le premier hub africain est paradoxalement toujours Paris-Charles-de-Gaulle — Wikipédia un aéroport non africain suivi de l'aéroport de Casablanca et la première compagnie de transport d'Europe vers l'Afrique est Air France avec une croissance de 3 % suivie de Royal Air Maroc avec une croissance à deux chiffres. Air France bénéficie certes d'un pas d'avance avec ses lignes Paris - Tunis et Paris - Alger encore relativement rentable car non soumises à la compétition des « low costs » cependant, cette dernière compagnie projette de créer un hub à Abidjan afin de servir tous les aéroports des pays de la CEDEAO.

Le transport aérien de marchandises est cependant très limité au Maroc, vue la proximité avec l'Europe la plus grande partie des marchandises exportées du Maroc sont des produits frais ils sont acheminés par transport TIR frigorifié vers le réseau autoroutier européen. La RAM possède un seul avion spécial Fret, et un avion mixte modulable. La messagerie express et les colis à haute valeur ajoutée donnent de l'activité aux avions de DHL et Fedex.

Internet et Télécoms

Chiffres clés

* Chiffres à fin 2013, sur les 28,5 milliards de Dirhams, Maroc Telecom réalise 8 milliards à l'international.

En raison du fort pourcentage de la population rurale au Maroc durant le siècle dernier, l'accès à la téléphonie fixe était assez faible pendant cette période. Cependant, l'opérateur Télécom national a démarré la numérisation de son réseau longtemps avant ses homologues sur le continent, dès le milieu des années 1980 l'ensemble du réseau téléphonique interurbain marocain était enfui sous terre et numérisé. L'objectifs de ce programme était de se préparer à profiter au maximum du juteux marché des communications fixes. Par la suite cette numérisation s'est avérée aussi rentable quant au marché d'Internet et d'appels mobiles.

Au Maroc comme dans le reste des pays africains francophones l'apparition d'Internet est survenue relativement tard, le premier pays africain à être connecté à la toile mondiale fut l'Afrique du Sud dès 1991, cependant, le retard de la numérisation du réseau téléphonique dans ce pays y a longtemps limité la propagation rapide de l'usage d'Internet. La proximité des pays nord africains de l'Europe a aussi permis aux opérateurs de ces derniers à passer des câbles de fibre optique sous marins peu onéreux vers l'Europe et offrir ainsi une assez confortable bande passante bon marché à leurs clients. Internet est apparu au Maroc en 1995, ce dernier est à présent connecté à plusieurs câbles de fibre optiques intercontinentaux même si les données Internet passent par les câbles de ses propres opérateurs à savoir un câble sous marin de Meditel vers l'Espagne, deux câbles sous marins de Maroc Telecom un vers Marseille, l'autre vers l'Espagne et un câble international terrestre de Maroc Telecom vers plusieurs pays du Sahel. A fin 2013 les backbones de fibre optique des opérateurs marocains sont de 35 000 km pour Maroc Télécom, 5 500 km pour Inwi et 4 000 km pour Meditel. L'ensemble des trois opérateurs commercialisent des forfaits 3G/4G, l'opérateur historique Maroc Télécom proposait depuis plusieurs années des offres dual play et triple play en ADSL2+ allant jusqu'à 20 Mbps, à partir de fin 2015 les deux opérateurs alternatifs ont lancé leur propres offres ADSL dual play Internet et Téléphone illimités à prix plus compétitifs.

Avant l’avènement de la 4G et de la mise en place du dégroupage total le plus gros du trafic internet marocain transitait par les serveurs de Maroc Télécom grâce à ses forfaits ADSL allant de 4 à 20 Mbps, les deux opérateurs alternatifs ne voyaient pas d'urgence à investir dans un point d'échange Internet (IXP), à la suite du lancement de leurs offres ADSL dégroupées un IXP est lancé en février 2016 au Maroc afin d'optimiser les trafics de données inter-opérateurs marocains et d’améliorer les pings des usagers, aussi depuis le le Maroc s'est doté d'une copie du Serveur racine du DNS afin d’améliorer les requêtes de résolutions des noms de domaines Internet et d’accélérer ainsi le chargement des pages web, le Maroc rejoint de ce fait le Kenya et l'Afrique du sud, les deux seuls pays africains à héberger des copies de serveurs racine DNS du réseau Internet mondial. Concernant la bande passante Internet internationale, le Maroc est leader à l’échelle de son continent avec une bande passante internationale de 412 Gbps à fin 2013 suivi de l'Afrique du Sud bénéficiant de 200 Gbps et de l'Égypte, Algérie et Tunisie qui sont dotés d'une bande passante allant de 100 à 200 Gbps. La bande passante Internet internationale marocaine a été multipliée par 5,5 de 2010 à 2014 passant de 75 Gbps en 2010 à 266 Gbps en 2012 puis à 412 Gbps à fin 2013. L'accroissement de cette bande passante internationale et la concurrence féroce entre les trois opérateurs Télécom a permis de baisser les prix et d'augmenter le nombre d'usagers ainsi que leur bandes passantes effectives, il en résulte que le Maroc détenait à fin 2013 le plus fort pourcentage d'utilisateurs d'Internet en Afrique avec 56 % de la population devant l'Égypte, l'Afrique du Sud et la Tunisie détenant tous trois un taux d'internautes inférieur à la moitié de leurs populations respectives. À fin juin 2015 le nombre d'internautes au Maroc progresse à 60,60 % (soit 20,2 millions) et se voit devancé par le Kenya qui atteint 63,60 % puis l'Ile Maurice à 60 % et l'Égypte à 54,6 %.

Au 30 septembre 2015 les chiffres d'internet et téléphone sont:

  • Nombre d'utilisateurs d'Internet : 20,5 millions ;
  • Nombre d'abonnements à Internet : 13,9 millions 23,5 % :

- Internet mobile : 12,8 millions (92,2 %) 21,5 %
- Internet ADSL : 1,1 million (7,9 %) 2 %

  • Téléphonie mobile : 44,45 millions (taux de pénétration de 131,32 %) 3,34 % :

- IAM : 41,8 %
- Meditel : 31,8 %
- Inwi : 26,5 %

  • Téléphonie fixe : 2,3 millions 1,7 % :

- IAM : 1,73 million (75 %)
- Inwi : 0,57 million (25 %).

Les offres illimitées

Si Maroc Telecom (IAM) profite encore de l'étendue de son réseau et de sa plus forte couverture pour recruter ou garder ses clients, de l'autre côté une concurrence féroce est constatée entre les deux opérateurs alternatifs Inwi et Meditel qui ont recruté deux managers français expérimentés (F. Debord et M. Paulain) afin de gratter des parts de marché à l'opérateur historique. Début septembre 2014 Inwi lance pour la première fois au Maroc un forfait mobile illimité data et voix vers fixes et mobiles au Maroc et vers les fixes européens et nord américains à 499 Dirhams (50 $) avec un engagement de 12 mois sous réserve d'un plafond de 100 contacts appelés par mois, un mois plus tard Maroc Telecom riposte avec un forfait illimité au même prix sans limitation du nombre de contacts. Les deux derniers forfaits illimités n'ayant pas eu le succès escompté à cause de leur prix élevé, entre temps Meditel multipliait les offres promotionnelles à ses abonnés prépayés pour les garder et constatant l'échec des offres illimitées à 499 Dirahams lance à son tour son forfait illimité data et voix à 199 Dirhams (20 $) uniquement ves les mobiles et les fixes marocains avec une idée encore plus originale son offre illimitée est sans engagement. Pour les clients ayant besoin d'appeler en Europe Meditel lance une option Europe pour un forfait global à 399 Dirhams soit 100 Dirahms de moins que ses concurrents tout en restant prudent l'option Europe est limitée à 17 contacts. Il convient de rappeler que Orange détenait 40 % de Meditel et venait de passer à 49 %, Orange étant présent sur plusieurs pays en Europe le coût des appels fixe vers le vieux continent ne lui coûteraient sans doute pas grand-chose et surtout avec une limitation à 17 contacts Michel Paulin DG de Meditel prenait donc moins de risque, de son côté l'offre lancée par Fréderic Debord DG de Inwi s'est avérée un échec total d'autant plus que ce dernier est le seul opérateur marocain qui ne détient pas sa propre fibre optique sous marine, à peine quelques mois plus tard Debord est remplacé à la tête de Inwi.

Partage des infrastructures

Pendant longtemps Maroc Telecom a essayé de garder son monopole sur le fixe et retarder le lancement de la 4G qu'elle considérait une grande menace à son ADSL tout en s'activant dans le déploiement de son réseau de fibre optique pour les particuliers, les tractations ont duré longtemps entre Maroc Telecom et l'ANRT qui stipulait dans le cahier des charges d'obtention de la licence 4G le partage obligatoire de ses infrastructures avec ses concurrents ainsi que l'ouverture de son réseau de boucle locale (le dégroupage) à ces derniers avec des tarifs convenables.

Après un appel d'offre 4G publié en novembre 2014 les trois opérateurs mobile décrochent leur licence en mars 2015, Meditel lance le premier son offre 4G le 8 juin 2015 suivi par Inwi et Maroc Telecom deux mois plus tard. À l'heure actuelle le partage des infrastructures 4G n'est toujours pas effectif, les deux opérateurs mobiles alternatifs bénéficient donc d'une couvertures 4G dans les villes mais en zones rurales leurs abonnés basculent en 3G.

Après avoir publié des offres de dégroupages de la boucle locale jugées onéreuses en 2014 Maroc Telecom a été sommé par l'ANRT de publier des offres moins onéreuses au plus tard le 15 octobre 2015. Aussitôt que ce fut fait les opérateurs alternatifs Meditel et Inwi lancent leurs offres ADSL double play phone fixe et Internet respectivement le 23 octobre 2015 et le 24 novembre 2015 les deux au même prix de 249 Dirhams (25 $) appels fixe et Internet illimité sans quota avec portabilité du numéro.

Internet 4G LTE

Malgré l'obligation faite par l'ANRT aux opérateurs de partager leurs infrastructures de communication 4G les modalités d'application ne sont pas encore fixées et au début 2016 chaque opérateur utilise toujours ses propres bornes 4G. À peine 6 mois après l’introduction de la 4G LTE au Maroc les opérateurs marocains réalisent de très bonnes performances en termes de bande passante avec 16 Mbps de moyenne en classant le royaume chérifien premier en Afrique et 26e mondial selon le cabinet britannique OpenSignal suivi de l'Afrique du Sud 59e mondial avec 8 Mbps, La couverture 4G atteint 66 % avec Maroc Télécom, 62 % pour Inwi et 42 % de la population pour Méditel selon le même cabinet. En définitive, le lancement de la 4G LTE au Maroc ayant certes pris plus de temps que prévu pour redistribuer le spectre de fréquence entre les télécoms, la Télévision TNT et les fréquences GSM-R ferroviaires, cependant, les trois opérateurs avaient déjà anticipé le déploiement de leurs antennes 4G et avec des équipements plus modernes, c'est sans doute ce facteur ou la faible proportion d'abonnés qui partagent la bande passante au Maroc qui placerait ce pays devant des pays pionniers en nouvelles technologies comme l’Allemagne classé 34e mondial selon la même étude , le Brésil (42e), le Japon (44e) ou encore Hong Kong (48e) des pays qui ont déployé leur 4G LTE depuis plusieurs années et avec des équipements d'anciennes générations.

Internet Par satellite

En 2000 l'opérateur norvégien Telenor a créé au Maroc une filiale spécialisée dans la connexion Internet par satellite baptisée Nortis, au début l'activité de cette société se concentrait sur les entreprises agricoles et les écoles rurales, depuis 2014 Nortis est acheté par le groupe espagnole Quantis qui l'a ouvert aux particuliers et aux artisans pêcheurs. À fin 2015 Nortis totalise 4 712 écoles rurales connectées par satellite au Maroc.

Fibre optique

La connexion internet par fibre optique est assez rare en Afrique en général et au Maroc en particulier, depuis plusieurs années Maroc Télécom fournissait la fibre optique à ses clients professionnels et institutionnels, en 2004 Maroc Télécom assurait un réseau de recherche scientifique baptisé Marwan 2 connectant les universités marocaines à une bande passante de 155 Mbps, En 2009 l'appel d'offre pour la nouvelle version Marwan 3 est remportée par Méditel qui fournit un débit de 300 Mbps à la communauté scientifique marocaine. Depuis le début des années 2000 Les deux opérateurs s'activent pour équiper les locaux des entreprises en fibre optique. La fibre optique pour les particuliers (FFTH) a démarré depuis 2014 avec Maroc Télécom grâce à des offres 50 et 100 Mbps commercialisées respectivement à 600 et 1 000 dirhams (60 et 100 $).

Énergies

Le Maroc produit un peu de pétrol et de gaz, mais dépend tout de même des importations.

Énergie électrique

Le Maroc est l'une des grandes économies africaines qui est parmi les plus dépendantes des importations d'énergie avec ses 95 % de sa consommation, la production de l'électricité n'échappe pas à cette règle. Conscient de ce handicap le royaume chérifien a été le seul pays africain à adopter un modèle MARKAL clair et intégré à son espace régional notamment les pays ibériques. Le modèle marocain consiste à diversifier son mix énergétique par étapes avec une ambition de 42 % d'énergies renouvelables en 2020, 52 % en 2030 et de l'énergie nucléaire au-delà de 2030. Longtemps le Maroc a bénéficié d'un bon ratio d'énergie propre grâce à la production de l'énergie hydraulique des barrages au siècle dernier, l'électrification rapide des zones rurales et l'augmentation de l'industrie ont créé une si forte demande sur l'énergie électrique qu'il a fallu satisfaire aussi rapidement et d'une façon peu onéreuse, le moyen le plus compétitif trouvé fut le charbon qui constituait 48 % à lui seul de la production nationale en 2010. La même année l'électricité hydraulique s'est rétrécie à 16 %, l"apparition de l'éolien assurait 3 % de la production, le reste étant assuré par les centrales à gaz et à pétrole. En 2007 le Maroc avait lancé un programme afin d'installer 2 000 MW de moyen de production d'électricité solaire, et 2 000 MW d'éolien pour atteindre 42 % d'énergie renouvelable en 2020. Afin d'optimiser son réseau de distribution l'ONE projette de déployer la technologie des smart grid. L'ONE est en cours de déployer une nouvelle solution de l'ERP allemand SAP afin d'optimiser les coûts de gestion de sa clientèle. En milieu rural, afin d'éviter les impayés et les frais de justice l'ONE a mis en place un modèle de compteur électrique fonctionnant avec une carte à puce prépayée c'est le même modèle que ce dernier utilise dans quelques pays d'Afrique sub-saharienne et qui donne entièrement satisfaction dans la mesure où cela évite les soupçons de fraudes et de raccordement sauvages de la part des voisins.

De par sa position stratégique le Maroc joue un rôle primordial dans les plans d'interconnexions électriques il relie à ce jour le continent africain à l'Europe par deux câbles à haute tension sous le détroit de Gibraltar, à terme le Maroc projette de rajouter une troisième interconnexion avec l'Espagne et une nouvelle interconnexion de 1 000 Mw avec le Portugal. D'autre part, à long terme le Maroc ambitionne d'exporter son énergie électrique vers l'Afrique sub saharienne via la Mauritanie où l'ONE possède déjà des concessions dans plusieurs pays sur le continent. En effet, depuis la dernière décennie l'ONE investit en Mauritanie, au Sénégal, en Gambie, au Niger, en Libye, en Sierra Leone et au Tchad en participant à la construction des centrales et des réseaux, l’assistance technique et le transport. En 2006, l’ONE avait décroché des concessions de production de 7 MW à Nouadhibou en Mauritanie, ou encore une production de 15 MW à Freetown, en Sierra Leone cette politique de coopération régionale ferait du Maroc un carrefour énergétique entre l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.

Gaz et Carburants

Énergies renouvelables

En 2010 le taux d'énergies renouvelables produites au Maroc fut de 19 % avec 16 % d'énergie hydraulique et 3 % d'énergie éolienne. Le Maroc ambitionne d'atteindre un taux de 42 % d'électricité écologique d'ici 2020 grâce à l'énergie solaire, hydroélectrique et éolienne. Les barrages marocains assurent une réserve de 17 milliards de mètres cubes d'eau et une bonne partie d'électricité verte. En plus de l'énergie photovoltaïque, le Maroc expérimente un projet de grande envergure afin de produire de l'électricité thermo-solaire dans le Sahara, les hautes températures dans cette région rendant plus rentable cette technologie comparée au photovoltaïque.

Accès à l'eau et à l'électricité

Au Maroc l'ensemble des habitants en milieu urbain sont raccordés aux commodités, contrairement à une grande partie des pays africains il n'existe pas de raccordements sauvages ni de coupures intempestives d'électricité et d'eau courante été comme hiver en villes comme en rase compagne, ce qui est loin d'être le cas dans la quasi totalité des pays africains y compris au sein des plus grandes puissances économiques africaines actuelles que sont le Nigeria, l'Afrique du Sud, l'Algérie et l'Égypte où les coupures d'eau et d'électricité sont assez fréquentes. L'accès à l'eau potable, à l'électricité et, dans une moindre mesure, à l'assainissement a augmenté de manière significative au Maroc depuis 1990. À fin 2010 l'accès à l'eau en milieu rural atteint 91 %, une partie d'agriculteurs ont un ou plusieurs puits et préfèrent consommer leur propre eau grâce à des pompes électriques, le taux d'électrification est de 100 % en villes et atteint 99,52 % en milieu rural.

Concernant l'électricité il existe toujours un seul distributeur pour les particuliers, la loi a été amendée pour permettre la libéralisation du marché néanmoins, seulement quelques grandes entreprises ont demandé une licence pour produire leur propre électricité souvent éolienne, d'un autre côté la nouvelle loi oblige l'office national d'électricité (ONE) à acheter l'électricité d'opérateurs privé produisant de l’électricité verte. À l'heure actuelle le plus grand fournisseur d’électricité écologique à l'ONE est l'entreprise NAREVA. En outre, concernant la distribution d'eau potable plusieurs communes ont fait un appel d'offre et ont déléguée ce service à des opérateurs privés, notamment à Casablanca, Mohammédia, Rabat, Salé, Témara, Bouznika, Tanger, Tétouan..., tandis qu'elle est encore assurée par des régies municipales dans 13 autres villes et par l'Office national de l'eau potable (ONEP) dans 500 communes intermédiaires et rurales.

Secteur secondaire

Industries

Pendant longtemps l'économie du Maroc était basée principalement sur l'agriculture et la pêche maritime, ceci fut le cas notamment au siècle dernier quand les populations rurales dépassaient la moitié de la démographie du pays. L'industrie marocaine contribuait à 16 % du PIB et employait 12 % de la population active, l'industrie lourde fut relativement négligée aux dépens des activités pressentie nécessaires à l’autosuffisance alimentaire et vestimentaire, cela a eu comme conséquence de développer l'industrie textile et agroalimentaire pour la consommation locale et à l'export : jusqu'à 2002 presque trois quarts des exportations marocaines de produits manufacturés étaient constituée d'articles de cuire, textile et d'aliments transformés. En 2005 le ministère de l'industrie marocain a engagé le cabinet McKinsey afin d'élaborer une étude sur les modalités de stimulation de l'industrie, l'étude est intégrée dans un programme d'ensemble baptisé Plan National Emergence I (PNE I) ayant comme objectif de créer 250 000 emplois. Ce dernier programme était loin de réaliser les objectifs escomptés.

En 2009 un nouveau programme Plan National Emergence II (PNE II) est mis en place avec des objectifs clairs et des secteurs bien définis et baptisés "les métiers mondiaux du Maroc" que seront :

  1. Offshoring : Positionnement sur le nearshore francophone et hispanophone – Ambitions : + 100 000 emplois - + 15 Mds DH en VA ;
  2. Automobile : Création d’une base industrielle autour d’un tissu d’équipementiers – Ambitions : + 70-80 000 emplois - +10 Mds DH en VA ;
  3. Électronique : Focalisation sur l’électronique de spécialité et intégré – Ambitions : + 10 000 emplois - +5 Mds DH en VA ;
  4. Halieutique : Valorisation industrielle et commerciale des pélagiques et développement des produits congelés – Ambitions : 35 000 emplois - + 3 Mds DH en VA ;
  5. Aéronautique : Offre intégrée – Ambitions : + 10 000 emplois - +3 Mds DH en VA ;
  6. Textile et cuir : Repositionnement sur le fast fashion et co-traitance – Ambitions : 50 000 emplois - + 5 Mds DH en VA ;
  7. Agroalimentaire : Développement de 8 à 10 filières à fort potentiel autour de projets intégrés – Ambitions : 6 000 emplois - + 5 Mds DH en VA.

Ainsi, ces sept secteurs considérés comme stratégiques et porteurs ont été ciblés. Orientés vers l’export, ces moteurs de croissance ambitionnent de représenter 70 % de la croissance industrielle au Maroc à partir de 2015, doper la croissance annuelle du PIB de 1,6 % (soit 90 Mds DH additionnels) et créer 400 000 emplois. Afin de parer au manque de résultats réalisés par le premier programme Emergence I, plusieurs mesures ont été prises dont:

  • La mise à niveau des infrastructures de transport par la création de zones et plateformes industrielles dédiées ;
  • un cadre fiscal attrayant pour les investissements industriels ;
  • un programme de formation intégré, spécialement conçus pour accélérer le développement de ces branches.

L'analyse globale des sept dernières filières motrices à l'export permet de relater la fragilité du secteur textile face à la concurrence asiatique, cependant, l'offshoring, l'aéronautique et l'industrie automobile ont relativement bien progressé. L'offshoring a permis au Maroc de jouer la carte linguistique et la proximité en fuseau horaire par rapport aux principaux marchés émetteurs, cette forme de nearshoring a même poussé quelques professionnels de pays concurrents comme l'Inde et l'Égypte à installer leurs antennes au Maroc.

Concernant l'aéronautique et l'automobile ces deux secteurs ont largement évolué au Maroc passant d'à peine quelques rares sociétés opérant dans chacun de ces deux domaines à 150 équipementiers automobiles et 120 autres groupes opérant dans l'aéronautique installés au Maroc à fin 2015 dont les derniers implantés sont Hexcel, Stélia, Bombardier et autre Latécoère. Sans compter la valeur produite pour le marché interne, en 2015 le secteur automobile a généré 68,50 milliards de dirhams en croissance de 20 % par rapport à 2014 comprenant 48,60 milliards de dirhams en voitures et composants automobile destinés aux usines européennes et 19,90 milliards de câblage. Le secteur aéronautique a exporté environ 15 milliards de dirhams (7,20 Milliards en pièces et 7,70 milliards en électronique).

En 2014 une nouvelle feuille de route baptisée "Plan d'accélération industrielle 2014-2020" est mise en place pour dynamiser l'industrie, un budget de 20 milliards de dirhams est réservé pour mener à bien ce projet qui vise à accueillir une centaine d'équipementiers aéronautiques supplémentaires et plusieurs usines automobiles afin de doubler les capacités de productions actuelles qui sont de 400 000 voitures.

Secteur primaire

Pêche et pisciculture

Doté d’une double façade maritime, atlantique et méditerranéenne, le Maroc dispose d'une zone de pêche exclusive de 3,500 km de côtes riches et variées tant par leur biodiversité que par la spécificité de leurs écosystèmes. Les côtes marocaines, constituées d’une zone économique exclusive de plus d’un million de km² sont réputées parmi les plus poissonneuses au monde, selon la FAO le Maroc occupe le rang de 1er producteur de poissons en Afrique et 18e à l'échelle mondiale. En 2014, le secteur de la pêche maritime a généré 8 Milliards de dirhams soit environ 2 % du PIB national. En termes d’emplois, la filière pêche crée plus de 170.000 emplois directs, soit 1,5 % de la population active, et près de 500 000 emplois indirects. En 2009 le Maroc a lancé un programme baptisé Halieutis visant à créer 115 000 nouveraux emplois dans le secteur et à générer 3 milliards de dollars à l'export.

Agriculture

Depuis son indépendance, le Maroc a déployé d’importants efforts pour le développement agricole, aussi bien des zones irriguées par la mobilisation des ressources hydrauliques et l'aménagement de grands périmètres irrigués, que des zones bour par des opérations de grande envergure, des mesures d'incitation, d'encadrement et de soutien des prix; en plus de la formation des cadres, composante essentielle à la conception et la mise en œuvre des programmes de développement. En dépit des moyens humains et financiers mis en œuvre, les projets et programmes de développement retenus n'ont pas toujours réalisé les objectifs escomptés aussi bien en matière de sécurité alimentaire qu'en matière d'amélioration des conditions de vie et de production des exploitants agricoles.

Le secteur de la culture maraîchère, largement dominé par des petits agriculteurs, a moins souffert de variations cycliques de productions grâce à l’irrigation et à la persévérance des propriétaires locaux, en revanche quelques domaines agricoles ont été gérés d'une manière désastreuse par des compagnies publiques sous forme de grandes kolkhozes d'une gouvernance qui laisse à désirer. Les compagnies publiques SODEA et SOGETA sont deux exemples de cette mauvaise gestion, ces deux dernières ont provoqué un retard criant de leurs domaines respectifs en laissant derrière elles une ardoise monstre prouvant encore une fois de plus l'incompétence du capitalisme d'État dans ce secteur économique précis qui nécessite beaucoup d'attention et beaucoup d'innovation. Cependant, les employés se sont toujours opposés à la privatisation de ces deux entreprises, Il a fallu attendre le début des années 2000 pour commencer la privatisation de ces deux compagnies agricoles.

En 2008 le plan "Maroc Vert" est lancé afin de dynamiser l'agriculture marocaine, doté d'un budget de 174 milliards de dirhams (16,1 milliards d'euros), le Plan Maroc Vert entend moderniser le secteur et le rendre plus concurrentiel à l'échelle internationale, tout en proposant des aides ciblées aux petits exploitants pour une croissance plus inclusive dans les zones rurales. Ce plan devrait permettre la création de quelque 1,15 million d'emplois dans le secteur d'ici 2020 et multiplier par trois les revenus de 3 millions de ruraux. Le secteur agricole, conforté par une valeur ajoutée qui a augmenté de 50 % depuis 2008, connait une progression soutenue comme en témoignent les indicateurs qui affichent une croissance des exportations agricoles de 34 %. La valeur ajoutée agricole a augmenté de 70 MMDH en 2008 à 105 milliards de DH en 2014, ce qui montre qu'elle progresse plus rapidement que celle du reste de l'économie. Ces chiffres signifient que le revenu/tête a progressé de 48 % dans le monde rural depuis 2008. La hausse des exportations agricoles a été accompagnée d'une intensification des investissements dans l'économie agricole, en progression de 170 % entre 2008 et 2014, et cela particulièrement en amont. La part des investissements destinés à l'amont de la filière a permis de renforcer les systèmes de production contre l'aléa climatique.

En outre, Selon une étude bilan de l'Oxford Business Group (OBG), le secteur agricole marocain a enregistré une année exceptionnelle en 2015, avec une récolte céréalière qui a atteint des sommets, s'élevant à 11 millions de tonnes sur l'ensemble de l'année qui s'est écoulée. D'après les experts du cabinet d'étude britannique, le secteur agricole contribue à hauteur d'environ 15 à 20 % au PIB de l'économie marocaine et fournit des emplois directs à plus de 4 millions de personnes. À l’international, depuis 2008 et selon les précipitations les importations agricoles marocaines représentent entre 14 et 24 % des importations globales, quant aux exportations agricoles, elles représentent entre 15 et 21 % du total des exportations.

Mines

Politique

Le Maroc a pour régime politique une monarchie constitutionnelle dont le souverain actuel est le roi Mohammed VI, de la dynastie alaouite, établie depuis 1666 et l'une des plus anciennes du monde contemporain.

Le Maroc est membre de l'Organisation des Nations unies, de la Ligue arabe, de l'Union du Grand Maghreb, de la Francophonie, de l'Organisation de la coopération islamique, du Groupe des 77, de l'Union pour la Méditerranée, et de la Communauté des États sahélo-sahariens.

Le Maroc est le seul pays africain à ne pas faire partie de l'Union africaine jusqu'au 30 janvier 2017 où il finit par la réintégrer. En 1987, le Maroc a tenté, sans succès, d'adhérer à la CEE, et s'est vu octroyer en 2008 un « statut avancé » auprès de l'UE. Le , il a rejoint le Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe. En , le Maroc est désigné en tant qu'allié majeur hors-OTAN (en) par les États-Unis.

Selon l'historien Bernard Lugan, c'est entre autres l'attrait des richesses provenant du commerce du Sud (Sahara) vers le Nord (l'Occident) qui va attirer les convoitises de diverses tribus avec pour ville carrefour Marrakech qui deviendra naturellement la capitale de diverses dynasties, en particulier celles venant du Sud (Almoravides, Almohades, Saadiens) ; toute l'histoire du Maroc (des Idrissides aux Alaouites) est ainsi marquée par le commerce des richesses du Sud vers le Nord. L'histoire du Maroc fut partiellement marquées par des liens commerciaux avec le Sahara.

Le Maroc est une monarchie constitutionnelle. Sa constitution est celle proposée par le roi Mohammed VI et votée par referendum en 2011, augmentant les pouvoirs du parlement bien que ceux-ci restent toujours limités sur certains points.

La première constitution a été promulguée par Hassan II en 1962. Elle avait été modifiée et enrichie en 1970, 1972, 1992 et 1996.

En effet, l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains du roi, monarque héréditaire. Actuellement, le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement sous la direction du roi. Le pouvoir législatif, bicaméral, est exercé par la chambre des représentants composée de 395 membres élus tous les cinq ans au suffrage universel, et la chambre des conseillers qui comprend entre 90 et 120 membres renouvelés par tiers tous les trois ans, ainsi que par le roi qui peut légiférer par décret.

La justice est le troisième pouvoir. Ce pouvoir en forte mutation depuis quelques années, grâce à la création de nouvelles juridictions spécialisées (tribunaux administratifs, tribunaux de commerce).

Droits de l'homme

Le Maroc a fait des progrès considérables depuis la fin des « années de plomb » du règne du roi Hassan II (1961-1999). Néanmoins, malgré la modernisation apportée par son fils le roi Mohammed VI, le respect du droit international sur ce point n'est pas encore complet. En 2011, une nouvelle constitution, approuvée par référendum, réserve une place importante aux droits de l'homme, tant politiques, sociaux, économiques que civils. Malgré cette nouvelle constitution, les gouvernements n'ont depuis pas procédé à la mise en place législative de l'abrogation des lois sanctionnant ces droits, devenues inconstitutionnelles. Sous l'impulsion du ministre de la Justice et des Libertés El Mostafa Ramid en 2015, un nouveau projet de code pénal prévoyait l'aggravation des sanctions. Ce projet est retiré en 2016 sous la pression populaire.

Droit des femmes

Depuis la venue au trône de Mohammed VI, des réformes sur la condition de la femme ont été accomplies. À la suite des luttes du mouvement féminin et du mouvement démocratique et malgré la farouche résistance opposée par le mouvement intégriste et les conservateurs. Le roi Mohammed VI a joué un rôle d’arbitre en sa qualité de commandeur des croyants qui lui est conféré par la constitution marocaine. Il constitua une commission consultative royale qu’il a chargé de répondre aux attentes des militantes féminines qui avaient dénoncé toutes les injustices endurées par les femmes marocaines. Après des concertations avec toutes les parties concernées qui ont duré près de trente mois, c’est le roi qui a tranché en présentant devant le parlement, le 10 octobre 2003, le nouveau projet de code de la famille, appelé Moudawana, qui a été discuté, amendé et adopté à l’unanimité par toutes les forces représentées au parlement en janvier 2004.

Le nouveau code de la famille est fondé sur l’égalité entre les sexes et abolit la tutelle exercée sur les femmes. La notion de « chef de famille » est abolie et remplacée par la coresponsabilité entre les époux.

Le mariage d’une jeune femme n'était possible qu'en présence de son père en tant que tuteur, seules les filles ayant perdu leur père pouvaient se marier sans tutelle : désormais, une femme peut se marier en toute liberté que son père soit vivant ou décédé. L’âge légal de mariage pour la jeune femme a été revu à la hausse : il est maintenant de dix-huit ans pour les filles et les garçons au lieu de quinze ans auparavant pour les filles. Enfin, et cela représente une grande avancée, la femme mariée a le droit d’obtenir le divorce de son mari sans être obligée comme c’était le cas auparavant de fournir des preuves et des témoignages pour justifier les raisons de sa demande [39].

En 2006, un nouveau chapitre ajouté au code de la Famille rend possible pour la mère marocaine de transmettre la nationalité marocaine de plein droit et automatiquement à ses enfants nés de père étranger, dans le cadre d'un mariage.

Le mariage de la Marocaine musulmane n’est légal qu'avec un époux musulman, et un Marocain musulman ne peut se marier avec une non-musulmane, sauf si sa religion est monothéiste.

Les Marocains de confession juive sont soumis aux règles du statut personnel hébraïque marocain.

En 2010, le pays compte un taux d’analphabétisme à l’échelle nationale de 30 % plus élevé chez les femmes et en milieu rural. Le taux d’activité s’élève à 86,9 % chez les hommes contre 47,9 % chez les femmes.

En dépit de ces progrès législatifs, les agressions sexuelles envers les femmes seraient selon le quotidien Le Monde de plus en plus fréquentes et resteraient impunies. Dans ce climat de violence, le port du voile deviendrait un moyen pour se protéger des agressions. Le journal avance que ces agressions sont la plupart du temps ignorées par les autorités.

Organisations internationales et régionales

Le Maroc est membre fondateur de l’Organisation de l'unité africaine (OUA devenue Union africaine) mais s’en est retiré en 1984 pour protester contre l’admission de la « République arabe sahraouie démocratique » ; et du comité Al Qods dont la présidence est assurée par le roi marocain. L'organisation décide de réintégrer le Maroc le 30 janvier 2017.

À l'échelle régionale, le Maroc est également membre de l'Union du Maghreb arabe, qui réunit au sein d'une même entité régionale les pays du Maghreb tel qu'on le conçoit traditionnellement (Maroc, Algérie et Tunisie) ainsi que la Libye et la Mauritanie. Fondée à Marrakech en 1989, l'Union du Maghreb arabe a dû revoir au fil des années ses ambitions à la baisse au vu des dissensions persistantes qui existent entre les deux principales puissances régionales, à savoir le Royaume du Maroc et l'Algérie. Le siège actuel de l'organisation se trouve à Rabat.

Le Maroc est également membre de l'Union pour la Méditerranée fondée à Paris le 13 juillet 2008. Le royaume a en outre fait savoir dans un premier temps qu'il comptait abriter le siège de l'UPM. Rabat (ou Tanger pour certains) en donc en lice aux côtés de la Valette, Marseille, Barcelone et Tunis. Le Maroc fait aussi partie de différentes organisations internationales, dont la Banque africaine de développement, l’Organisation des Nations unies, l’Organisation internationale de la francophonie, l’Organisation mondiale de la santé, l’Organisation mondiale du commerce et entretient des liens étroits avec L'Organisation de coopération et de développement économiques et l'OTAN.

Rangs internationaux

L’indice de développement humain (IDH) du Maroc en 2008 (0,706, catégorie « moyen ») le classe à la 127e place, un classement que conteste le Maroc sous prétexte que le taux réel de pauvreté est de 9 % de la population au lieu de 28 % le chiffre sur lequel est basé cet indice. Il convient de rappeler à titre d'exemple que le classement de Cuba en terme d'IDH est 67e pour un pays où les salaires sont de 10 par mois et où on ignore le pourcentage de pauvres retenus dans ce dernier pays par le PNUD l'institution émettrice de cet indice.

Standard & Poor's (S&P) a revu à la hausse la cote financière du Maroc en haussant la note de sa dette de BB à BB+ en 2005, et depuis le 23 mars 2010, Standard & Poor's a rehaussé la note du Maroc du crédit souverain de la dette à long terme en devises de « BB+ » à « BBB- » et de la dette en monnaie locale à long terme de « BBB » à « BBB+ » avec des perspectives stables. Attribuant ainsi au Maroc la note « Investment grade », alors que Fitch Ratings a attribué le 19 avril 2007 l’Investment grade au royaume du Maroc. Selon cette agence, la cote attribuée au Maroc reflète les progrès remarquables accomplis aussi bien sur le plan politique, économique que social au cours des dernières années, ce qui s’est traduit par des améliorations sensibles du niveau de vie.

Dans le contexte régional et conjoncturel plusieurs pays africains sont d'un écosystème économique tellement fragile qu'ils ne sont notés par aucun des trois cabinets de notation, cependant, la Coface permet d'avoir une estimation de risque concernant tous les pays du continent africain. Le 19 juin 2015 la Coface établit la notation A4/A4 à perspective stable concernant le Maroc, une notation à nouveau confirmée en janvier 2016. Sur la même période la Coface place sous surveillance négative les deux derniers pays du top 10 des économies africaines à avoir été noté A4 en risque pays avant de les rétrograder à B en janvier 2016 en pleine dégringolade du cours des matières premières.

Notations Coface en janvier 2016 des cinq premières économies africaines.

Défis de l'indépendance à l'époque moderne

Intégrité territoriale

Les différends territoriaux entre le Maroc et deux de ses voisins, l’Algérie et l’Espagne, sont nombreux et sont le résultat direct de la décolonisation franco-espagnole. Le Maroc revendique et contrôle majoritairement le Sahara occidental, mais sa souveraineté sur ce territoire n'est pas reconnue internationalement. Il y est confronté à un mouvement indépendantiste, le Front Polisario, soutenu par l’Algérie.

Certains pays soutiennent les revendications du Maroc, d'autres celles du Polisario, cependant la plupart ne prennent pas parti.

Le Maroc réclame toutes les positions espagnoles ou Plazas de soberanía sur ses côtes nord : Ceuta, Melilla, îles Chafarinas, l’île Alborán, l'îlot Leila et le rocher Vélez de la Gomera.

Terrorisme

Le Maroc est confronté depuis plusieurs années au terrorisme, malgré une présence accrue des autorités sur le terrain de la lutte anti-terroriste : l’une des principales cellules islamistes est le Groupe islamique des combattants marocains (GICM). Les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca ont fait 45 morts et une centaine de blessés. Fin décembre 2006, deux islamistes marocains ont été condamnés à mort par le tribunal anti-terroriste de Salé pour « préparation d'actes terroristes au Maroc ».

En 2007, plusieurs attentats-suicides touchent Casablanca, dans un cyber-café le 11 mars à Sidi Moumen et trois autres dans le quartier El Farah le 10 avril, deux policiers ont été blessés lors de la deuxième explosion, un a succombé à ses blessures lors de son transfert à l’hôpital, l’autre a eu des blessures moins lourdes et a survécu. Le samedi , un terroriste s’est fait exploser devant le Centre américain de langue, alors qu’un autre s'est fait exploser quelques secondes après à une centaine de mètres de lui. Ces explosions n’ont fait aucun mort sauf les kamikazes eux-mêmes. La police a réussi dans la journée à arrêter le chef de la cellule terroriste ainsi que son adjoint, et a pu localiser leur laboratoire où ils fabriquaient les explosifs. Les attentats de 2007 ont été perpétrés à l'aide d'explosifs artisanaux de très faible puissance. Aucun lien entre ces derniers attentats et le terrorisme islamiste international n'a pu être établi de façon certaine, contrairement aux attentats de 2003.

Le jeudi , au centre de Marrakech, a lieu un attentat dans le café Argana tuant 17 personnes dont plusieurs touristes.

Le dimanche , au lendemain des attentats perpétrés en France par des islamistes radicaux, le Maroc a dépêché son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Salaheddine Mezouar pour représenter le royaume. Le ministre marocain a été le seul à poser des conditions basées sur des considérations religieuses à sa participation à la marche multi-confessionnelle pour dénoncer les attentats. Le Maroc a été le seul pays représenté officiellement à ne pas participer à la marche de solidarité.