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Tourisme / Transport

L’économie exportatrice de l’Équateur repose principalement sur quatre éléments : la culture de la banane (1er exportateur mondial), le pétrole, le cacao et le tourisme.

Si le cacao est en déclin d'autre pays, ce n'est pas le cas de cette culture en Equateur, qui s'est maintenu septième au palmarès des producteurs mondiaux entre 2011 et 2016, mais loin derrière ses rivaux d'Afrique de l'Ouest et d'Indonésie, mais avec la plus forte progression des sept premiers.

Grâce à ses champs pétroliers nouveaux, le pays est aussi à la douzième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, après l'Algérie et le Qatar.

On peut noter aussi l'essor de l'exportation des fleurs coupées, la rose de Quito étant réputée comme étant la plus belle du monde et celle qui se conserve le mieux, de l'huile de palme et du célèbre chapeau Panama. L'autosuffisance alimentaire est atteinte sur de nombreux produits de base (en particulier les huiles et graisses alimentaires, dont les Équatoriens sont grands consommateurs, sont produites en grande quantité par la culture du palmier à huile et du soja). Outre les produits de la terre, d'autres ressources sont aussi exploitées. Ainsi, l'abondance de poissons et de fruits de mer a propulsé le pays au rang des premiers producteurs de crevettes d'élevage à l'échelle mondiale.

Artisanat

L'Équateur est mondialement connu pour la fabrication de chapeaux de paille tissés à la main (dans les régions de Cuenca, Montecristi et Jipijapa) : les fameux chapeaux (mal nommés) panama ! Ce sont des chapeaux réalisés à partir de jeunes fibres de palmier produisant la "paja toquilla". Ces chapeaux de paille fine rencontrent un large succès, encore aujourd'hui, en Europe et aux États-Unis. Ils sont particulièrement appréciés pour leur finesse, leur légèreté, leur souplesse, leur fraîcheur, et le grand chic qu'ils procurent à ceux qui le porte. Les artisans, notamment dans la province de Manabi, utilisent la tagua, graine d'un palmier, surnommé ivoire végétal. La tagua est utilisée pour la fabrication artisanale de bijoux, de sculptures, de bibelots en forme d'animaux. On peut citer également la production de vêtements en laine d'alpaga, le tissage de tapis, le travail du bois (sculptures et meubles), dans certaines régions, par exemple près de San Antonio de Ibarra dans le nord du pays, ou la production de pièces en céramique, activité qui existait déjà à l'époque précolombienne. Si la plupart de ces produits artisanaux sont aujourd'hui fortement concurrencés par des produits industriels pour la plupart de leurs usages locaux, le tourisme fournit à certains artisans un débouché substantiel, par exemple sur de grands marchés artisanaux comme celui d'Otavalo.

Agriculture

Histoire

À partir de la conquête espagnole, les communautés indigènes sont privées de l'accès aux terres qu'elles cultivaient traditionnellement, ce qui pénalise également les échanges commerciaux traditionnels entre zones andines et zones tropicales. Les communautés sont généralement rattachées à une hacienda, de laquelle font partie les travailleurs, qui sont vendus avec celle-ci quand elle change de main. La notion de propriété privée du sol, encore méconnue des amérindiens, devient de règle, à l’image de l’Europe qui dominait le monde entier à cette époque. Les colonisateurs s’approprient la plupart des terres, auxquelles on attribue un certain nombre d’indigènes pour les travailler : c'est le système de l'encomienda. Malgré la nécessité théorique d'obtenir l'accord des populations indigènes concernées, il s’agissait en pratique d’accaparement des terres et d’esclavage des natifs.

Le système du huasipungo émerge au XVIIIe siècle. Par ce système, une forme de servage, les propriétaires s'attachent le travail à temps plein des indigènes vivant sur leur propriété, en échange d'un lopin de terre qu'ils louent par leur travail. Ce système permet aux propriétaires de haciendas de disposer d'une main d'œuvre à plein temps (les huasipongueros). Ce système cohabite toutefois avec le système de la mita. Une partie des Indiens fuit toutefois les haciendas et vit dans les hautes terres, ce qui est rendu difficile car les principales ressources en eau et en bois ainsi que les terres les plus fertiles sont contrôlées par les haciendas, qui en permettent l'accès seulement aux huasipongueros et aux mitayos. La diversité des espèces et variétés locales cultivées à l'époque préhispanique est maintenue dans les jardins des huasipungueros ainsi que par les communautés qui vivent en altitude hors des haciendas. L'accès à ces ressources, ainsi qu'un système par lequel les huasipongueros sont forcés de s'endetter vis-à-vis du propriétaire, sont les deux principaux mécanismes qui permettent le maintien de cette situation de servage. Une autre pratique courante des propriétaires consistait à louer des haciendas aux indigènes et en exiger la moitié de ses récoltes. Ainsi, celui qui produisait du riz ou du blé ne pouvait pas toujours en conserver la quantité suffisante afin de mener une vie décente.

Les haciendas se sont rapidement transformées en monocultures de produits d’intérêt pour les pays développés. Elles devenaient des cultures d’exportation pour alimenter les métropoles, aux dépens des cultures vivrières destinées aux besoins des populations autochtones.

La règle de la propriété privée s’est perpétuée au fil de l’histoire. Les terres demeurent souvent à ce jour des propriétés agricoles privées. Cependant, à la suite de plusieurs révoltes du peuple autochtone et à une prise de conscience des pays développés quant à l’injustice d’autrefois, beaucoup de terres ont été rendues au peuple équatorien. Pour améliorer la situation des paysans, il fallait leur donner des terres à exploiter. Mais il en manquait terriblement, car avec ses 264 000 km2, l’Équateur est passé de 3,5 millions d’habitants en 1950 à 7,5 millions en 1977. Sa population a donc plus que doublé en 27 ans avec une croissance de 3,4 % par année. De plus, le phénomène des monocultures s’est aussi perpétué au fil du temps. Ces terres appartiennent souvent à des compagnies étrangères transnationales qui ont les moyens de s’approprier les grandes terres planes de bonne qualité. Ces haciendas sont exploitées pour les cultures d’exportation rentables telles que les bananes, le café et le sucre. Ainsi, les paysans sont obligés de cultiver sur des terres de moindre qualité. Il s’agit souvent de pentes fortes sur lesquelles se déclenchent déjà des phénomènes d’érosion. Les cultures d’exportation créent beaucoup d’emplois pour la population équatorienne toujours grandissante et stimule l’économie, mais elles monopolisent des terres sur lesquelles pourrait s’effectuer de l’agriculture vivrière dans une optique de développement durable.

Performances

Malgré une urbanisation rapide, l’agriculture reste une composante importante de l’économie et de la société équatoriennes. Elle représentait, en 2010, 6,8 % du PIB et elle employait, selon le recensement de la population de 2010, 29,3 % de la population active occupée. Les exportations agricoles ont procuré, en moyenne, 22 % des recettes en devises entre 1976 et 1985.

L’Équateur se divise en trois régions géographiques qui ont des climats distincts, permettant la culture de produits qui y sont particuliers. Il y a l’Oriente ou l’Amazonie, au climat équatorial, toujours chaud et humide. Elle abrite 6 % de la population, mais fait l’objet de colonisation rapide et anarchique. On y produit de la viande, de l’huile de palme et des produits forestiers. On compte aussi la Sierra, le cœur du pays, deux chaînes de montagnes élevées encadrant la série de dépressions du sillon interandin qui sont souvent surpeuplées. Cette région abrite 42 % de la population totale et a une agriculture principalement tournée vers la production de denrées vivrières pour le marché intérieur. On y produit notamment la pomme de terre, le maïs, le blé, les haricots, les légumes et les fruits. Vient enfin la Costa ou la Côte, entre l’océan et les Andes. Il s’agit d’une région de piémonts, plaines et collines alternées, au climat plutôt tropical, avec une pluviométrie très variable, parfois très sèche ou bien arrosée. Ce territoire regroupe 42 % de la population et produit les principales cultures d’exportation telles que les bananes, le cacao, le café, les crevettes et le sucre. On y produit aussi du riz, du maïs, des graines de soja, du sorgho et de la viande.

Impacts écologiques

L'Équateur souffre d'autres impacts écologiques dus à l'agriculture outre la déforestation pour la création de nouvelles terres agricoles, qui est évidemment, par la destruction d'habitats, une menace à la biodiversité des écosystèmes du pays.

Une pratique agricole courante en Équateur est la création d'une série de fossés et d'arêtes. On appelle ce type de champ camellones. On creuse les fossés et on empile le matériel d'excavation pour créer les arêtes. Les fossés facilitent le drainage dans les endroits très humides et l'eau qui s'y retrouve limite les fluctuations de température de surface du champ et empêche la création de givre sur ce dernier dans les endroits de haute altitude. Puisque cette pratique est très efficace, ces types de champs sont souvent surexploités. Une étude sur la micromorphologie de ces sols montre que ces derniers sont souvent épuisés. Effectivement, l'étude sur un sol de Camellone, menée par C. Wilson, explique que l'activité des microorganismes était autrefois élevée dans le sol, mais qu'elle est à présent presque absente. S'il y a peu de microorganismes présents pour décomposer et recycler la matière organique en nutriments disponibles aux plantes, la production primaire de ces dernières ralentit beaucoup et il y donc encore moins de matière organique qui tombe au sol puis encore moins de microorganismes. Ce cercle vicieux entraîne une désertification des sols, ces derniers n'étant plus fertiles et donc ni propices à l'agriculture. Au bout de la ligne, l'agriculture intensive sur les sols équatoriens, quoique efficace à court terme, appauvrit les sols à long terme.

Un autre impact important est l'érosion et l'appauvrissement des sols en pente sur lesquels les paysans cultivent souvent. Afin de créer une terre agricole, les pentes sont souvent défrichées. On enlève ainsi les arbres dont les racines retiennent les nutriments dans le sol et empêchent l'érosion. Lorsqu'il pleut, les nutriments sont emportés par le ruissellement en bas de pente et le sol s'érode. Le sol devient donc de plus en plus pauvre et par conséquent, le choix d'espèces à cultiver devient de plus en plus limité.