Histoire
Préhistoire
Les glaciers couvraient toute la surface de l'Écosse actuelle pendant le Mésolithique. Le Royaume-Uni faisait partie intégrante du Doggerland habité par de nombreux groupes de pêcheurs et de chasseurs-cueilleurs dès -12800 BP. Les Iles Britanniques se forment à la suite de la fonte de la calotte glaciaire à la fin de la dernière glaciation. Des groupes de colons ont commencé à bâtir les premières habitations permanentes connues sur le sol écossais vers 9 500 BP, et les premiers villages vers 6 000 BP. Celui fort bien conservé de Skara Brae sur Mainland dans les Orcades est daté de 5100 BP. Des habitations, tombes et lieux de culte du Néolithique existent en nombre important et en bon état de conservation dans les Northern Isles et les Hébrides extérieures, où le peu d'arbres a entraîné la construction d'édifices en pierres du lieu.
Antiquité
En raison de sa position géographique excentrée, la Calédonie a été moins touchée par les invasions que l'Angleterre et a fortiori que les régions continentales. Après la conquête de l'Angleterre (en l'an 45 env.) par Claude, les Romains n'ont pas réussi à pacifier l'Écosse. Ils se sont retranchés derrière le mur que l'empereur Hadrien fit édifier vers 120, et qui réussit à contenir tant bien que mal les Pictes jusqu'en 364. Le mur d'Antonin construit plus au nord ne fut pas efficace longtemps.
Selon le Grec Claude Ptolémée, les différents peuples qui habitent alors l'Écosse étaient les Brigantes, les Caledonii, les Votadini, les Selgovae, les Novantae, les Damnonii, les Verturiones, etc.
Moyen Âge
Au Moyen Âge, l'ensemble humain de ce qui devient l'Écosse est composé de peuples différents : des Celtes (les Picti, les Bretons, les Scots venus d'Irlande), et des Nordiques (à la suite des invasions norvégiennes des Orcades et de l'écosse)
En 563, le moine irlandais Columcille (ou Columkill, ou Colomba — ne pas confondre avec Colomban) fonde un monastère sur l’île d’Iona, dans le royaume scot de Dal Riada. Cette abbaye prestigieuse va lancer des missions non seulement sur le Dal Riada, mais jusque sur les terres des Pictes.
Les différents royaumes autochtones vont être absorbés par ce royaume des Scots et former la Scotia, c'est-à-dire l'« Écosse » en français. Ces royaumes étaient :
- le Royaume de Fortriú (picte) ;
- le royaume de Fib (picte) ;
- le royaume de Gododdin (breton, héritier des Votadini), absorbé par la Northumbrie saxonne ;
- le royaume de Strathclyde (breton) ;
- le royaume de Dal Riada (scot).
En Écosse, on parle souvent d'une Auld Alliance (« La Vieille Alliance ») entre l'Écosse et la France : l'alliance traditionnelle contre l'Angleterre signée en 1295.
Époque moderne
En 1603, le roi Jacques VI d'Écosse devint également Jacques Ier d'Angleterre et d'Irlande.
En 1701, le parlement de Londres régla la succession au trône d'Angleterre en faveur de la maison de Hanovre, mais le parlement écossais menaça pour un temps de faire un choix différent, peut-être en faveur du fils du roi déchu Jacques II, « Jacques III et VIII », ami du roi de France, qui pouvait prétendre aux trois trônes. Mais, les parlementaires écossais, marchands pour la plupart, avaient des soucis financiers découlant du désastre du Projet Darién au Panama. Après de longues négociations, le Traité d'Union fut signé et le « Royaume-Uni de Grande-Bretagne » vit le jour en 1707.
En 1727, naît la Royal Bank of Scotland pour dédommager les porteurs du Projet Darién. Elle concurrence la Bank of Scotland, rejointe aussi par la British Linen Company qui prête dès 1764 aux filatures de lin. Aidée par la Société agronomique écossaise, la production écossaise de lin triple entre 1730 et 1775, entre Dundee et Glasgow, qui double ses exportations, entre 1725 et 1738.
Ce cocktail de croissance écossaise encore plus rapide qu'en Angleterre et de concurrence bancaire font que l'Écosse est le pays à adopter le plus vite les billets de banque, après la Hollande. En 1772, elle compte déjà 31 banques dont 21 à Édimbourg. L'une d'elle, l'Ayr Bank fait défaut sur ses billets, aggravant la crise de 1772 via une cascade de faillites en Écosse puis en Europe. Les écossais sont alors violemment critiqués par les anglais.
La bataille de Culloden de 1746 a entre-temps marqué l'échec du quatrième des débarquements royalistes en Écosse, après ceux de 1692, 1708, et 1715. Les espoirs de restauration de la lignée des Stuarts s'éteignent. Le mode de vie traditionnel des Highlanders (les clans, les tartans et même la cornemuse) est interdit.
Walter Scott (1771-1832), auteur prolifique de ballades, poèmes et de romans historiques, fait connaître la littérature écossaise et au XIXe siècle, Glasgow et le Clyde deviennent un important centre de construction navale et la « deuxième cité de l’empire » britannique après Londres.
Histoire contemporaine
Un Parlement écossais a été instauré par le Scotland Act, adopté par le parlement britannique en 1998. Un référendum avait été organisé auparavant, en et une large majorité s’était prononcée en faveur de la création d’un parlement. C’est le premier parlement écossais depuis 1707. Il est composé de 128 députés.
Les premières élections du parlement écossais ont été organisées le . La première séance du parlement a eu lieu le . Des élections ont eu lieu ensuite en 2003. Le parti travailliste était alors le plus grand parti (29,3 % et 50 sièges) manquant de peu la majorité. Avec l'appui des Libéraux (11,8 % et 17 députés) du Scottish Liberal Democratic Party, les travaillistes formaient le Scottish Executive, c'est-à-dire le gouvernement d'Écosse.
Il y avait une présence non négligeable d'élus indépendantistes du SNP (20,9 % et 27 sièges) (Scottish National Party, centre gauche - en effet, c'était le deuxième parti du parlement), des socialistes indépendantistes (6,9 % et 6 députés) répartis entre le SSP (Parti socialiste écossais) et Solidarité et des écologistes indépendantistes du Parti vert écossais (6,7 % et 7 sièges). Les conservateurs unionistes, dont le Scottish Conservative and Unionist Party, droite, qui s'opposaient à la création du Parlement, n'avaient plus que quelques élus (15,5 % et 18 sièges).
Les élections du ont donné l'avantage au SNP, qui a devancé d'un siège le parti travailliste (47 sièges pour le SNP, 46 pour le parti travailliste). Les conservateurs et les démocrates gardent à peu près le même nombre de sièges, tandis que les verts et autres petits partis sont éliminés. Depuis la création du SNP, c'est la première fois qu'il devient le parti le plus important à l'Assemblée écossaise. Cependant, n'ayant pas la moitié des sièges, il a formé un gouvernement minoritaire dirigé par Alex Salmond.
Enfin, lors des dernières élections du , le SNP obtient la majorité absolue des sièges (69 sur 129). Le Premier ministre, Alex Salmond, a d'ores et déjà promis l'organisation d'un référendum sur l'indépendance le 18 septembre 2014, à l'issue des jeux du Commonwealth qui ont lieu à Glasgow. Selon les résultats d'un sondage publié par le Sunday Times le 7 septembre 2014, les partisans de l'indépendance de l'Écosse arrivent en tête (51 % contre 49 %). L'indépendance est rejetée en définitive par 55,3 % de non.
Lors du référendum du 23 juin 2016 sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, les Écossais se sont prononcés pour le maintien au sein de l'UE, avec 62 % des suffrages exprimés, à l'inverse de la majorité du Royaume-Uni. En conséquence, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon n'exclut pas l'organisation d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Écosse. Lors du référendum de 2014, l'un des principaux arguments utilisés par les opposants à l'indépendance était qu'une sortie de l'Écosse au sein du Royaume-Uni aurait automatiquement entraîné une sortie de l’UE. Pour autant, un nouveau référendum nécessiterait l'approbation de Londres. En octobre 2016, la première ministre britannique Theresa May a déclaré que tant l'idée d'organiser un nouveau référendum sur l'indépendance de l’Écosse que l'idée de donner un éventuel droit de veto à l'Écosse dans les négociations à venir avec l'Union européenne étaient exclues.